Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1859 15 octobre 1859
Description : 1859/10/15 (A4,N80). 1859/10/15 (A4,N80).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529515x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 315
cette députation insista si fortement sur cette néces-
sité, que le président du bureau de l'Inde, d'accord
avec moi, arriva cette conclusion que le temps était
venu où, à tout prix et sans retard, nous devions nous
occuper d'atteindre ce grand objet. Dans la même
session du parlement j'eus le plaisir de présenter les
deux premiers bills pour l'introduction des chemins
de fer dans l'Inde : l'un était le rail-way de l'Inde
orientale, et l'autre le grand rail-way péninsulaire.
Des progrès considérables ont été faits déjà quant
aux communications des chemins de fer ; 21 millions
sterlings ( 525 millions de francs), telle est la somme
qui, je crois, a été déjà dépensée ; 40 millions ster-
lings ( un milliard de francs) ont été garantis par
le gouvernement, et je n'ai pas de doute qu'aussitôt
que les Compagnies seront prêtes à étendre leurs
travaux, le gouvernement ne soit prêt de son côté à
étendre sa garantie dans la même direction. »
Ce n'est pas seulement par les chemins de fer que
l'Angleterre travaille à multiplier dans l'Inde les fa-
cilités commerciales , c'est aussi par l'amélioration
de la navigation fluviale, et nous avons déjà signalé
les heureuses tentatives faites dans ce sens pour
ouvrir le cours de l'Indus à toutes les transactions
commerciales. A l'embouchure de ce fleuve est placée
une ville qui a déjà acquis une grande importance et
une grande notoriété ; nous voulons parler de Kurra-
chee, en face de l'entrée de la mer Rouge, et voici en
quels termes M. Wilson nous décrit ses développe-
ments :
« Pour nous procurer sur l'Indus un nouveau marché
pour la vente de nos produits et l'exportation des
matières premières, nous avons établ ila foire de Kur-
rachee; le résultat a été d'élever le commerce, qui en
fait était néant, à un mouvement actuel de plus de
60 millions par année. »
L'exportation du coton n'est pas le seul objet qui
ait pris une énorme extension dans le mouvement
commercial entre l'Inde et l'Europe. La laine, qui
était un objet d'exportation presque nul avant 1840,
est devenue un article important des échanges entre
les deux pays. Par la foire de Kurrachee et la navi-
gation améliorée de l'Indus, on a pu attirer vers cette
place les produits du Caboul, et les laines importées du
Sind, qui ne montaient en 1840 qu'à 2 millions de li-
vres, se sont élevées en 1857 à 20 millions de livres.
Quant au mouvement général des affaires, voici le
tableau qu'en retrace M. Wilson :
« Le commerce du pays, malgré l'interruption qu'il
a probablement reçue par l'effet de la révolte, est plus
grand qu'il nel'a jamais été dansaucuneautrepériode.
Je n'ai pas besoin d'entrer dans des détails devant
vous qui connaissez si bien le développement qu'il a
reçu pendant les quatre ou cinq dernières années, soit
en exportations, soit en importations. »
Cependant, comment se fait-il que, se livrant à cet
examen des ressources de l'Inde et des perfectionne-
ments introduits et à introduire dans le système de
ses communications intérieures, on ait oublié de par-
ler des besoins non moins essentiels de ses commu-
nications extérieures ? A chaque phrase de cette dis-
cussion, que nous avons lue avec le plus grand inté-
rêt, nous attendions la conclusion naturelle de cha-
cun des faits signalés. Tandis qu'on fournit à l'Inde
les moyens économiques de transporter ses produits
vers la mer, une autre entreprise, en unissant la Mé-
diterranée à l'océan Indien, va la rapprocher de ses
consommateurs et lui ouvrir de plus rapides et moins
dispendieuses communications avec tous les marchés
de l'Europe. Peut-être la réunion assemblée pour en-
tendre et féliciter un membre du gouvernement an-
glais, n'a-t-elle point voulu lui imposer l'embarras
de s'expliquer sur cette question qui peut le mettre
en désaccord avec le chef du cabinet ? Quoi qu'il en
soit, il devait être évident pour tous les esprits sen-
sés que le percement de l'isthme était le complément
naturel, le couronnement logique de tous les efforts
tentés pour mettre le travail indien à portée de la
consommation européenne. A tous les points de vue,
l'exécution du canal de Suez est devenue l'une des
conditions du maintien de l'empire anglais dans l'Inde,
et jamais on ne persuadera aux peuples de ce pays
qu'on a l'intention d'améliorer sincèrement leur sort si
l'on veut continuer à les isoler de tout contact sérieux
avec les marchés de l'Europe, excepté celui de l'An-
gleterre, en condamnant le commerce général à l'oné-
reux trajet par le cap de Bonne-Espérance.
En tout cas, nous trouvons encore dans les faits
que nous venons de recueillir, une réfutatation de
plus de l'une des objections que nous opposent, de
l'autre côté du détroit, les adversaires du canal.
Ils accusent l'entreprise de ne pouvoir être rénumé-
ratoire; ils prétendent que le mouvement du tonnage
entre l'Asie et l'Europe est exagéré. Il a été ample-
ment répondu à ces gratuites suppositions. Mais les
faits que nous venons de citer ne garantissent-ils
point la prospérité et l'avenir du canal? De l'Hima-
laya au cap Comorin, l'Inde va être traversée par
des chemins de fer auxquels s'adjoindront ses fleuves
améliorés. Les pas déjà faits, les résultats dès à pré-
sent acquis indiquent suffisamment l'importance des
résultats futurs. Le commerce de l'Inde depuis cinq
ans seulement a grandi, d'après une autorité très-
compétente, dans des proportions jusqu'ici incon-
nues ; en quelques années un seul point, Kurrachee,
est arrivé du néant à un commerce annuel de plus de
60 millions, et Kurrachee est directement en face
de l'entrée de la mer Rouge. Ce développement,
toutefois n'a nui en rien au développement des au-
tres places importantes de l'Inde, Bombay, Madras,
Calcutta, etc. Les immenses contrées de la Chine et
du Japon, s'ouvrent en même temps aux entreprises
cette députation insista si fortement sur cette néces-
sité, que le président du bureau de l'Inde, d'accord
avec moi, arriva cette conclusion que le temps était
venu où, à tout prix et sans retard, nous devions nous
occuper d'atteindre ce grand objet. Dans la même
session du parlement j'eus le plaisir de présenter les
deux premiers bills pour l'introduction des chemins
de fer dans l'Inde : l'un était le rail-way de l'Inde
orientale, et l'autre le grand rail-way péninsulaire.
Des progrès considérables ont été faits déjà quant
aux communications des chemins de fer ; 21 millions
sterlings ( 525 millions de francs), telle est la somme
qui, je crois, a été déjà dépensée ; 40 millions ster-
lings ( un milliard de francs) ont été garantis par
le gouvernement, et je n'ai pas de doute qu'aussitôt
que les Compagnies seront prêtes à étendre leurs
travaux, le gouvernement ne soit prêt de son côté à
étendre sa garantie dans la même direction. »
Ce n'est pas seulement par les chemins de fer que
l'Angleterre travaille à multiplier dans l'Inde les fa-
cilités commerciales , c'est aussi par l'amélioration
de la navigation fluviale, et nous avons déjà signalé
les heureuses tentatives faites dans ce sens pour
ouvrir le cours de l'Indus à toutes les transactions
commerciales. A l'embouchure de ce fleuve est placée
une ville qui a déjà acquis une grande importance et
une grande notoriété ; nous voulons parler de Kurra-
chee, en face de l'entrée de la mer Rouge, et voici en
quels termes M. Wilson nous décrit ses développe-
ments :
« Pour nous procurer sur l'Indus un nouveau marché
pour la vente de nos produits et l'exportation des
matières premières, nous avons établ ila foire de Kur-
rachee; le résultat a été d'élever le commerce, qui en
fait était néant, à un mouvement actuel de plus de
60 millions par année. »
L'exportation du coton n'est pas le seul objet qui
ait pris une énorme extension dans le mouvement
commercial entre l'Inde et l'Europe. La laine, qui
était un objet d'exportation presque nul avant 1840,
est devenue un article important des échanges entre
les deux pays. Par la foire de Kurrachee et la navi-
gation améliorée de l'Indus, on a pu attirer vers cette
place les produits du Caboul, et les laines importées du
Sind, qui ne montaient en 1840 qu'à 2 millions de li-
vres, se sont élevées en 1857 à 20 millions de livres.
Quant au mouvement général des affaires, voici le
tableau qu'en retrace M. Wilson :
« Le commerce du pays, malgré l'interruption qu'il
a probablement reçue par l'effet de la révolte, est plus
grand qu'il nel'a jamais été dansaucuneautrepériode.
Je n'ai pas besoin d'entrer dans des détails devant
vous qui connaissez si bien le développement qu'il a
reçu pendant les quatre ou cinq dernières années, soit
en exportations, soit en importations. »
Cependant, comment se fait-il que, se livrant à cet
examen des ressources de l'Inde et des perfectionne-
ments introduits et à introduire dans le système de
ses communications intérieures, on ait oublié de par-
ler des besoins non moins essentiels de ses commu-
nications extérieures ? A chaque phrase de cette dis-
cussion, que nous avons lue avec le plus grand inté-
rêt, nous attendions la conclusion naturelle de cha-
cun des faits signalés. Tandis qu'on fournit à l'Inde
les moyens économiques de transporter ses produits
vers la mer, une autre entreprise, en unissant la Mé-
diterranée à l'océan Indien, va la rapprocher de ses
consommateurs et lui ouvrir de plus rapides et moins
dispendieuses communications avec tous les marchés
de l'Europe. Peut-être la réunion assemblée pour en-
tendre et féliciter un membre du gouvernement an-
glais, n'a-t-elle point voulu lui imposer l'embarras
de s'expliquer sur cette question qui peut le mettre
en désaccord avec le chef du cabinet ? Quoi qu'il en
soit, il devait être évident pour tous les esprits sen-
sés que le percement de l'isthme était le complément
naturel, le couronnement logique de tous les efforts
tentés pour mettre le travail indien à portée de la
consommation européenne. A tous les points de vue,
l'exécution du canal de Suez est devenue l'une des
conditions du maintien de l'empire anglais dans l'Inde,
et jamais on ne persuadera aux peuples de ce pays
qu'on a l'intention d'améliorer sincèrement leur sort si
l'on veut continuer à les isoler de tout contact sérieux
avec les marchés de l'Europe, excepté celui de l'An-
gleterre, en condamnant le commerce général à l'oné-
reux trajet par le cap de Bonne-Espérance.
En tout cas, nous trouvons encore dans les faits
que nous venons de recueillir, une réfutatation de
plus de l'une des objections que nous opposent, de
l'autre côté du détroit, les adversaires du canal.
Ils accusent l'entreprise de ne pouvoir être rénumé-
ratoire; ils prétendent que le mouvement du tonnage
entre l'Asie et l'Europe est exagéré. Il a été ample-
ment répondu à ces gratuites suppositions. Mais les
faits que nous venons de citer ne garantissent-ils
point la prospérité et l'avenir du canal? De l'Hima-
laya au cap Comorin, l'Inde va être traversée par
des chemins de fer auxquels s'adjoindront ses fleuves
améliorés. Les pas déjà faits, les résultats dès à pré-
sent acquis indiquent suffisamment l'importance des
résultats futurs. Le commerce de l'Inde depuis cinq
ans seulement a grandi, d'après une autorité très-
compétente, dans des proportions jusqu'ici incon-
nues ; en quelques années un seul point, Kurrachee,
est arrivé du néant à un commerce annuel de plus de
60 millions, et Kurrachee est directement en face
de l'entrée de la mer Rouge. Ce développement,
toutefois n'a nui en rien au développement des au-
tres places importantes de l'Inde, Bombay, Madras,
Calcutta, etc. Les immenses contrées de la Chine et
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