Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 septembre 1859 15 septembre 1859
Description : 1859/09/15 (A4,N78). 1859/09/15 (A4,N78).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295133
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 283
l'adhésion du gouvernement à son projet, il rencon-
tra des difficultés sérieuses ; à qui s'adressa-t-il pour
les lever, pour aider et faire accepter uue entreprise
anglaise ? A celui-là même auquel, à la même heure,
le gouvernement faisait, pour le canal de Suez, une
guerre acharnée, à M. Ferdinand de Lesseps. M. de
Lesseps, et M. Gisborne lui en rend témoignage et
hommage, agit encore avec cette impartialité géné-
reuse et libérale, avec cet oubli de ses propres in-
jures qu'il avait montrés en employant tout son
crédit auprès du vice-roi pour lui faire adopter
l'exécution de ce chemin de fer d'Alexandrie à
Suez, si ardemment désiré par l'Angleterre. Il ne
fut pas moins heureux dans son intervention, légi-
time et pure celle-là, en faveur de M. Gisborne ;
il eut le bonheur d'écarter de l'esprit du gouverne-
ment égyptien les appréhensions ou les préoccupa-
tions qui entravaient cette entreprise, et si quelques
années plus tard le terrain politique pour l'établisse-
ment du télégraphe de la mer Rouge s'est trouvé fa-
cile et déblayé, c'est à M. de Lesseps que l'Angleterre
le doit, et après ce service n'a-t-elle pas quelque peu
à rougir de la réciprocité dont elle l'a payé.
Mais en ce moment, le télégraphe de la mer Rouge
fonctionne d'Aden à Suez; il établit des stations assez
suspectes sur le territoire turc, il sert de prétexte plus
ou moins apparent à l'occupation de Périm ; certes
ce serait là de belles occasions pour la France de se
récrier et de se livrer aux manœuvres qu'on lui im
pute si elle était poussée par des sentiments étroits
ou tracassiers ; elle n'a rien dit, elle n'a rien fait ; le
président du canal de Suez, comme nous venons de le
dire, a prêté tout son concours, a ùsé de tout son cré-
dit pour aplanir les difficultés diplomatiques de cette
opération, et pourtant le Times, pour justifier la
conduite si opposée de son gouvernement, vient prêter
à la France des actes qui ne sont pas les siens, et re-
connaît la noble conduite du promoteur du canal de
Suez en retournant contre le projet des griefs ima-
ginaires, en calomniant la modération exemplaire de
la France, en cherchant à persuader faussement à son
pays qu'il a été victime d'une injustice qui l'autorise
envers nous à une autre injustice. Comment est-il
possible qu'avec de semblables procédés on n'abou-
tisse pas à exaspérer l'opinion publique en France ?
Est-ce ainsi qu'on espère rétablir, raviver l'union, la
confiance, là sympathie que trop de malheureux épi-
sodes ont ébranlées entre les deux pays?
Nous aimons à croire que le Tiines, que le gouver-
nement anglais lui-même sentent les profonds dan-
gers de ces irritantes provocations. Nous aimons mieux,
en finissant, reposer notre esprit sur les saines et libé-
] ale professions de foi que nous avons signalées dans
le commencement de cet article, et nous espérons fer-
mement qu'une entente trop longtemps ajournée sur
la question d'utilité universelle du canal de Suez sera
le signe prochain du resserrement des liens intimes
entre deux peuples qui ne devraient plus combattre
que par les armes pacifiques du travail, et par une
émulation généreuse à servir la cause du progrès et
de la civilisation.
ERNEST DESPLACES.
LA QUESTION A CONSTANTINOPLE.
Correspondance de l'Indépendance belge.
Paris, Il septembre.
Des lettres de Constantinople m'apprennent qu'aus-
sitôt après son retour dans cette capitale, M. de Thou-
venel a engagé la question de Suez avec une grande
netteté, mais seulement sur le terrain commercial,
en se bornant jusqu'ici à exprimer le vœu que le
sultan daigne accorder un firman d'autorisation à
la Compagnie universelle. Les négociants du Levant,
qui s'intéresseiit très-vivement à cette entreprise,
auraient voulu une demande formelle et non une
simple recommandation. Il faut cependant tenir
compte de deux motifs importants : le premier, c'est
la convenance de laisser au sultan, vis-à-vis de PEu-
rope , l'honneur d'une libre détermination , et cela
n'est pas indifférent pour la valeur future du firman;
le second, c'est le 'désir de ne pas ouvrir de prime
abord un conflit avec l'ambassade anglaise qui, de
son côté, s'est bornée à des démarches particulières,
à des remontrances secrètes, sans agir encore politi-
quement.
La réponse du divan déterminera l'action de la
France et le degré d'énergie qu'elle devra apporter
dans la suite de ses démarches. Ainsi il est évident
que le désir exprimé par M.deThouvenel, sans étre"un
ordre, emprunte une grande autorité aux récentes
victoires d'Italie, et que le gouvernement turc ne
pourrait, à une note aussi précise et aussi raisonnée,
faire une réponse évasive et encore moins Inne ré-
ponse négative. Il lui faudra entrer dans le fond
même de la question, et, suivant toute apparence, se
déclarer favorable à la pensée du canal maritime,
comme il l'a fait plusieurs fois déjà de vive voix. Il
sera dès lors officiellement établilque nul obstacle sé-
rieux ne vient de la Sublime-Porte. Il sera permis
ensuite d'insister pour en finir, et l'on aime à croire
que l'ambassade anglaise ne sera pas autorisée à
formuler un veto qui serait un acte impolitique et
dangereux peut-être.
LA CHINE ETIL'ANGLETERRE.
Les récentes dépêches télégraphiques de la Chine
nous apportent de tristes nouvelles : l'escadre anglaise
accompagnée d'un détachement français et des plé-
nipotentiaires des deux puissances, a été, en remon-
tant le Peiho pour se rendre à Pékin, soudainement
attaquée par un corps considérable de Chinois occft-
l'adhésion du gouvernement à son projet, il rencon-
tra des difficultés sérieuses ; à qui s'adressa-t-il pour
les lever, pour aider et faire accepter uue entreprise
anglaise ? A celui-là même auquel, à la même heure,
le gouvernement faisait, pour le canal de Suez, une
guerre acharnée, à M. Ferdinand de Lesseps. M. de
Lesseps, et M. Gisborne lui en rend témoignage et
hommage, agit encore avec cette impartialité géné-
reuse et libérale, avec cet oubli de ses propres in-
jures qu'il avait montrés en employant tout son
crédit auprès du vice-roi pour lui faire adopter
l'exécution de ce chemin de fer d'Alexandrie à
Suez, si ardemment désiré par l'Angleterre. Il ne
fut pas moins heureux dans son intervention, légi-
time et pure celle-là, en faveur de M. Gisborne ;
il eut le bonheur d'écarter de l'esprit du gouverne-
ment égyptien les appréhensions ou les préoccupa-
tions qui entravaient cette entreprise, et si quelques
années plus tard le terrain politique pour l'établisse-
ment du télégraphe de la mer Rouge s'est trouvé fa-
cile et déblayé, c'est à M. de Lesseps que l'Angleterre
le doit, et après ce service n'a-t-elle pas quelque peu
à rougir de la réciprocité dont elle l'a payé.
Mais en ce moment, le télégraphe de la mer Rouge
fonctionne d'Aden à Suez; il établit des stations assez
suspectes sur le territoire turc, il sert de prétexte plus
ou moins apparent à l'occupation de Périm ; certes
ce serait là de belles occasions pour la France de se
récrier et de se livrer aux manœuvres qu'on lui im
pute si elle était poussée par des sentiments étroits
ou tracassiers ; elle n'a rien dit, elle n'a rien fait ; le
président du canal de Suez, comme nous venons de le
dire, a prêté tout son concours, a ùsé de tout son cré-
dit pour aplanir les difficultés diplomatiques de cette
opération, et pourtant le Times, pour justifier la
conduite si opposée de son gouvernement, vient prêter
à la France des actes qui ne sont pas les siens, et re-
connaît la noble conduite du promoteur du canal de
Suez en retournant contre le projet des griefs ima-
ginaires, en calomniant la modération exemplaire de
la France, en cherchant à persuader faussement à son
pays qu'il a été victime d'une injustice qui l'autorise
envers nous à une autre injustice. Comment est-il
possible qu'avec de semblables procédés on n'abou-
tisse pas à exaspérer l'opinion publique en France ?
Est-ce ainsi qu'on espère rétablir, raviver l'union, la
confiance, là sympathie que trop de malheureux épi-
sodes ont ébranlées entre les deux pays?
Nous aimons à croire que le Tiines, que le gouver-
nement anglais lui-même sentent les profonds dan-
gers de ces irritantes provocations. Nous aimons mieux,
en finissant, reposer notre esprit sur les saines et libé-
] ale professions de foi que nous avons signalées dans
le commencement de cet article, et nous espérons fer-
mement qu'une entente trop longtemps ajournée sur
la question d'utilité universelle du canal de Suez sera
le signe prochain du resserrement des liens intimes
entre deux peuples qui ne devraient plus combattre
que par les armes pacifiques du travail, et par une
émulation généreuse à servir la cause du progrès et
de la civilisation.
ERNEST DESPLACES.
LA QUESTION A CONSTANTINOPLE.
Correspondance de l'Indépendance belge.
Paris, Il septembre.
Des lettres de Constantinople m'apprennent qu'aus-
sitôt après son retour dans cette capitale, M. de Thou-
venel a engagé la question de Suez avec une grande
netteté, mais seulement sur le terrain commercial,
en se bornant jusqu'ici à exprimer le vœu que le
sultan daigne accorder un firman d'autorisation à
la Compagnie universelle. Les négociants du Levant,
qui s'intéresseiit très-vivement à cette entreprise,
auraient voulu une demande formelle et non une
simple recommandation. Il faut cependant tenir
compte de deux motifs importants : le premier, c'est
la convenance de laisser au sultan, vis-à-vis de PEu-
rope , l'honneur d'une libre détermination , et cela
n'est pas indifférent pour la valeur future du firman;
le second, c'est le 'désir de ne pas ouvrir de prime
abord un conflit avec l'ambassade anglaise qui, de
son côté, s'est bornée à des démarches particulières,
à des remontrances secrètes, sans agir encore politi-
quement.
La réponse du divan déterminera l'action de la
France et le degré d'énergie qu'elle devra apporter
dans la suite de ses démarches. Ainsi il est évident
que le désir exprimé par M.deThouvenel, sans étre"un
ordre, emprunte une grande autorité aux récentes
victoires d'Italie, et que le gouvernement turc ne
pourrait, à une note aussi précise et aussi raisonnée,
faire une réponse évasive et encore moins Inne ré-
ponse négative. Il lui faudra entrer dans le fond
même de la question, et, suivant toute apparence, se
déclarer favorable à la pensée du canal maritime,
comme il l'a fait plusieurs fois déjà de vive voix. Il
sera dès lors officiellement établilque nul obstacle sé-
rieux ne vient de la Sublime-Porte. Il sera permis
ensuite d'insister pour en finir, et l'on aime à croire
que l'ambassade anglaise ne sera pas autorisée à
formuler un veto qui serait un acte impolitique et
dangereux peut-être.
LA CHINE ETIL'ANGLETERRE.
Les récentes dépêches télégraphiques de la Chine
nous apportent de tristes nouvelles : l'escadre anglaise
accompagnée d'un détachement français et des plé-
nipotentiaires des deux puissances, a été, en remon-
tant le Peiho pour se rendre à Pékin, soudainement
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