Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 267
seraient aisément ravitaillées et augmentées au besoin.
Pendant plusieurs mois, notre expédition n'a pu vivre,
s'approvisionner et s'équiper que par des achats faits
aux maisons anglaises. Si une mésintelligence quel-
conque eût tari la source de ce ravitaillement, notre
armée de Cochinchine aurait pu se trouver réduite aux
plus graves extrémités.
» Dieu merci, les secours et les renforts de toute
espèce sont en route pour Tourane, et bientôt le brave
amiral qui, dans une épreuve difficile, a su montrer
tant d'énergie et de fermeté, pourra terminer lui-même,
de concert avec son successeur, soit par une paix avan-
tageuse, soit par une expédition décisive sur Hué-Fô, la
campagne de Cochinchine. »
PAUL MEBRUAU.
LES RUSSES DANS LA HAUTE ASIE.
IV et dernier.
Tout ce qui était nécessaire à la construction d'une
puissante flotte se trouvait sous la main : mines de
fer, bois de construction.
De Nerschinsk peuvent descendre en tout temps
des navires et des vaisseaux qui seront construits sur
les chantiers de cette ville, où déjà l'on installe des
bateaux à vapeur destinés à faire un service régu-
lier, avec les escales établies sur le fleuve, où chaque
jour l'on verra se révéler de ^nouvelles sources de
prospérité, à mesure que les rivages de ce magni-
fique cours d'eau recevront une exploitation intelli-
gente.
Le nouveau traité de paix que la Russie vient d'ob-
tenir de la cour de Péking montre que la Chine n'a
plus rien à refuser 'au tsar. Ce traité a été signé à
Tim-tsing le 23 juin de cette année. Ses principales
stipulations portent que le ^commerce de la Russie
avec la Chine ne se fera plus seulement par les fron-
tières de terre, mais aussi par mer dans les places de
Sltangai, Nim-pô, Fou-chou, Fou-seou-mouime, Canton,
Tai-wa-fou, Him-tchou, et les autres.
« Le commerce par les frontières de terre ne sera
» plus assujetti aux restrictions qui concernaient
Il antérieurement le nombre des commerçants, lesim-
» portations et le montant des capitaux engagés ; la
Il Russie aura droit d'avoir des consuls dans toutes
» les places susmentionnées, et des bâtiments de guerre
» russes pourront.entrer dans les ports pour protéger
» et surveiller ses sujets et appuyer ses consuls.
» Le gouvernement chinois s'estjengagé en outre à
» protéger la religion chrétienne ; des missionnaires
» pourront pénétrer dans l'intérieur de l'empire et y
» prêcher le christianisme ; ils recevront pour cet
» objet des passeports des consuls et autorités russes
Il des frontières. La mission ecclésiastique russe
» pourra désormais rester à Ptking tant qu'elle
» voudra, et en cas de changement de personnel elle
» ne trouvera aucun obstacle sur la frontière entre
» Péking et Kiahkta ; il y aura une fois par mois
» communication postale. »
Jamais l'empire de la Chine n'a fait de semblables
concessions ; autant vaudrait dire que le tsar règnera
à Péking. Son influence y entrera par toutes les fron-
tières, par toutes les issues ; la religion orthodoxe
servira Dieu et le tsar ! Mais pour appuyer cet ascen-
dant il faudra donc des forces maritimes qui ne
seront pas engourdies à Sweaborg, à Revel et à Cron-
stadt. Il ne faudra pas que les vaiss-iux de haut bord
qui devront protéger et surveiller les sujets russes
et appuyer les consuls et demander réparation des
insultes qui pourraient être faites aux missionnaires,
partent des rivages de la Baltique,' raverseiit le Sund
et lesBelts, côtoyent l'Angleterre, touchant au cap de
Bonne Espérance, s'engagent dans les mers de l'Inde,
et viennent enfin, après mille périls et six mois de
navigation, essuyer la fureur des typhons qui régnent
sur les rivages de la Chine.
C'est donc là que la Russie va fonder son empire
de la mer ; c'est là, loin de l'occident, à trois mille
lieues de Porstmouthet de Plymouth. Les Anglais se
souviendront un jour avec amertume de leur oppo-
sition au percement de l'isthme de Suez !
En passant sa revue à Cronstadt, le 28 juillet der-
nier, l'empereur Alexandre II, en uniforme d'amiral,
n'a pas voulu faire quelque chose qui ne fût pas signi-
ficatif; il inaugurait pour la Russie une ère nouvelle,
il lui donnait une nouvelle impulsion, il lui créait une
seconde puissance !
Quand, le Il août 1723, Pierre passa la revue de
quelques galères, d'une vingtaine de karbasses et de
quinze chaloupes, à Cronstadt, il portait l'uniforme de
pilote, et quelque temps après, il ramenait dans
Cronstadt des vaisseaux suédois capturés !
E.i se couvrant des insignes de grand amiral pour
passer la revue de sept vaisseaux de ligne, de douze
frégates et de quelques corvettes, l'empereur Alexan-
dre II songeait aux nouveaux droits qu'il venait de
conquérir dans la haute Asie, et au développement
qu'il fallait imprimer à sa puissance sur mer pour
entretenir son ascendant, protéger le commerce de
ses sujets, et faire sentir son influence dans les mers
de l'Inde.
Il absorbera le commerce de la Chine, dont les
produits abonderont désormais sur les marchés d'lr-
koursk, de Nijni-Nowogorod, de Moscou et de Saint-
Pétcrsbourg
Avant la guerre d'Orient et antérieurement à l'oc-
cupation de VAmur par les Russes, les échanges de
marchandises se traitaient en partie à Nijni-Nowo-
gorod et surtout à Khiakhta, où la valeur des mar-
chandises s'établissait par une commission composée
de six membres du côté des Russes négociants et pré-
seraient aisément ravitaillées et augmentées au besoin.
Pendant plusieurs mois, notre expédition n'a pu vivre,
s'approvisionner et s'équiper que par des achats faits
aux maisons anglaises. Si une mésintelligence quel-
conque eût tari la source de ce ravitaillement, notre
armée de Cochinchine aurait pu se trouver réduite aux
plus graves extrémités.
» Dieu merci, les secours et les renforts de toute
espèce sont en route pour Tourane, et bientôt le brave
amiral qui, dans une épreuve difficile, a su montrer
tant d'énergie et de fermeté, pourra terminer lui-même,
de concert avec son successeur, soit par une paix avan-
tageuse, soit par une expédition décisive sur Hué-Fô, la
campagne de Cochinchine. »
PAUL MEBRUAU.
LES RUSSES DANS LA HAUTE ASIE.
IV et dernier.
Tout ce qui était nécessaire à la construction d'une
puissante flotte se trouvait sous la main : mines de
fer, bois de construction.
De Nerschinsk peuvent descendre en tout temps
des navires et des vaisseaux qui seront construits sur
les chantiers de cette ville, où déjà l'on installe des
bateaux à vapeur destinés à faire un service régu-
lier, avec les escales établies sur le fleuve, où chaque
jour l'on verra se révéler de ^nouvelles sources de
prospérité, à mesure que les rivages de ce magni-
fique cours d'eau recevront une exploitation intelli-
gente.
Le nouveau traité de paix que la Russie vient d'ob-
tenir de la cour de Péking montre que la Chine n'a
plus rien à refuser 'au tsar. Ce traité a été signé à
Tim-tsing le 23 juin de cette année. Ses principales
stipulations portent que le ^commerce de la Russie
avec la Chine ne se fera plus seulement par les fron-
tières de terre, mais aussi par mer dans les places de
Sltangai, Nim-pô, Fou-chou, Fou-seou-mouime, Canton,
Tai-wa-fou, Him-tchou, et les autres.
« Le commerce par les frontières de terre ne sera
» plus assujetti aux restrictions qui concernaient
Il antérieurement le nombre des commerçants, lesim-
» portations et le montant des capitaux engagés ; la
Il Russie aura droit d'avoir des consuls dans toutes
» les places susmentionnées, et des bâtiments de guerre
» russes pourront.entrer dans les ports pour protéger
» et surveiller ses sujets et appuyer ses consuls.
» Le gouvernement chinois s'estjengagé en outre à
» protéger la religion chrétienne ; des missionnaires
» pourront pénétrer dans l'intérieur de l'empire et y
» prêcher le christianisme ; ils recevront pour cet
» objet des passeports des consuls et autorités russes
Il des frontières. La mission ecclésiastique russe
» pourra désormais rester à Ptking tant qu'elle
» voudra, et en cas de changement de personnel elle
» ne trouvera aucun obstacle sur la frontière entre
» Péking et Kiahkta ; il y aura une fois par mois
» communication postale. »
Jamais l'empire de la Chine n'a fait de semblables
concessions ; autant vaudrait dire que le tsar règnera
à Péking. Son influence y entrera par toutes les fron-
tières, par toutes les issues ; la religion orthodoxe
servira Dieu et le tsar ! Mais pour appuyer cet ascen-
dant il faudra donc des forces maritimes qui ne
seront pas engourdies à Sweaborg, à Revel et à Cron-
stadt. Il ne faudra pas que les vaiss-iux de haut bord
qui devront protéger et surveiller les sujets russes
et appuyer les consuls et demander réparation des
insultes qui pourraient être faites aux missionnaires,
partent des rivages de la Baltique,' raverseiit le Sund
et lesBelts, côtoyent l'Angleterre, touchant au cap de
Bonne Espérance, s'engagent dans les mers de l'Inde,
et viennent enfin, après mille périls et six mois de
navigation, essuyer la fureur des typhons qui régnent
sur les rivages de la Chine.
C'est donc là que la Russie va fonder son empire
de la mer ; c'est là, loin de l'occident, à trois mille
lieues de Porstmouthet de Plymouth. Les Anglais se
souviendront un jour avec amertume de leur oppo-
sition au percement de l'isthme de Suez !
En passant sa revue à Cronstadt, le 28 juillet der-
nier, l'empereur Alexandre II, en uniforme d'amiral,
n'a pas voulu faire quelque chose qui ne fût pas signi-
ficatif; il inaugurait pour la Russie une ère nouvelle,
il lui donnait une nouvelle impulsion, il lui créait une
seconde puissance !
Quand, le Il août 1723, Pierre passa la revue de
quelques galères, d'une vingtaine de karbasses et de
quinze chaloupes, à Cronstadt, il portait l'uniforme de
pilote, et quelque temps après, il ramenait dans
Cronstadt des vaisseaux suédois capturés !
E.i se couvrant des insignes de grand amiral pour
passer la revue de sept vaisseaux de ligne, de douze
frégates et de quelques corvettes, l'empereur Alexan-
dre II songeait aux nouveaux droits qu'il venait de
conquérir dans la haute Asie, et au développement
qu'il fallait imprimer à sa puissance sur mer pour
entretenir son ascendant, protéger le commerce de
ses sujets, et faire sentir son influence dans les mers
de l'Inde.
Il absorbera le commerce de la Chine, dont les
produits abonderont désormais sur les marchés d'lr-
koursk, de Nijni-Nowogorod, de Moscou et de Saint-
Pétcrsbourg
Avant la guerre d'Orient et antérieurement à l'oc-
cupation de VAmur par les Russes, les échanges de
marchandises se traitaient en partie à Nijni-Nowo-
gorod et surtout à Khiakhta, où la valeur des mar-
chandises s'établissait par une commission composée
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