Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 265
la France sur le territoire annamite, et qu'elle est
allée retrouver les traces de nos aïeux sur ces rivages
déjà foulés et illustrés en d'autres temps par nos
compatriotes.
M. Paul Merruau, dans le Constitutionnel, nous a
retracé les souffrances, les fatigues, et aussi l'hé-
roïsme de nos soldats, dignes, sous tous les rapports,
de leurs camarades d'Italie.
Les journaux nous ont annoncé que des ouvertures
de paix ont été adressées au chef de notre expédition
par le gouvernement cochinchinois, et tout porte à
espérer qu'elles aboutiront à un heureux résultat.
Nous ne doutons point, quoi qu'il arrive, que la
France ne retire de cette expédition des avantages
pour son commerce dans ces contrées lointaines,
peut-être quelques établissements que la richesse du
pays appellerait à de belles destinées.
Sous ce rapport encore, ces perspectives augmen-
tent l'intérêt que la France porte au percement de
l'isthme de Suez, qui faciliterait à notre navigation
l'accès de ces régions inexploitées.
Faisons remarquer aussi combien le canal, s'il était
ouvert, serait utile dès à présent à l'expédition des
renforts que peuvent nécessiter les besoins de la
guerre. Il est vrai que ces renforts, quoique avec
moins de commodité et d'économie, pourraient être
expédiés par l'Égypte, d'Alexandrie à Suez, si nous
avions de l'autre côté de la mer des transports suffi-
sants pour l'embarquement de nos troupes. Certes, le
vice-roi d'Egypte, qui accorde le transit sur son ter-
ritoire aux régiments anglais qui se rendent dans
l'Inde, montrerait au moins le même empressement
à accorder la même faveur à la France.
C'est une indication que nous donnons en passant,
et déjà c'est par cette voie que le Ducayla-, un instant
stationné dans la mer Rouge, a pu recevoir à son
bord, à Suez, et porter au corps expéditionnaire les
troupes d'artillerie et du génie qui lui ont été en-
voyées. Mais la paix va, nous y comptons, nous ou-
vrir dans ces pays une carrière moins pénible et plus
fructueuse, et c'est sans doute auprès de notre gou-
vernement un argument nouveau pour qu'il emploie son
influence auprès de la Porte, dans le but d'aplanir les
dernières difficultés qui s'opposent à l'établissement
d'une communication navigable entre les deux mers.
Après cette simple observation, il nous reste à sou-
mettre à nos lecteurs le travail intéressant et subs-
tantiel de M. Paul Merruau.
J. ROSÉ.
« On ne lira pas sans intérêt l'exposé suivant de la
situation de nos soldats en Cochinchine. Nous avons
lieu de le croire authentique. C'est un devoir pour nous,
au moment où nous venons d'acclamer notre armée
d'Italie, de rendre justice aux vertus guerrières des
marins et soldats qui, perdus à l'autre extrémité du
monde, ont soutenu avec héroïsme l'honneur de notre
drapeau.
» Il n'y a pas moins d'un an qu'un détachement d'en-
viron deux mille hommes, formé dans le sein de notre
armée de Chine, a été dirigé sur Tourane par l'amiral
Rigault de Genouilly. Déjà cette partie de l'escadre
française avait fait la longue guerre de Chine. Elle
avait été éprouvée par les fatigues, les combats et les
climats.
» Cependant nos marins sont partis avec gaité et con-
fiance. L'expédition avait un noble but : il s'agissait
de soustraire des milliers de chrétiens annamites à une
persécution des plus violentes et des plus barbares; il
s'agissait de venger l'exécution inique et cruelle de
plusieurs prêtres missionnaires, nos compatriotes, que
le gouvernement de Hué-Fô avait mis à mort dans les
supplices.
» Chacun espérait que l'expédition ne serait pas lon-
gue. En effet les missionnaires qui avaient très-vive-
ment sollicité l'intervention française en faveur de
l'Eglise cochinchinoise, ne pouvaient [ guère se rendre
compte des difficultés toutes spéciales qu'entraîne le
maintien d'une armée en pays ennemi, sous un ciel
brûlant. Ils avaient compté avec raison sur la fougue
et la bravoure indomptable de nos soldats ; mais ils
n'étaient pas compétents pour discerner les conditions
dans lesquelles ces soldats doivent; être placés [pour
occuper longuement un pays malsain. L'amiral Rigault
de Genoully, qui s'est acquis dans cette campagne une
nouvelle gloire, avait basé son plan d'opérations sur la
configuration du pays.
Il Tourane est située sur une presqu'île. Or, en fer-
mant par des travaux de défense l'isthme qui la relie
au continent, on devait compter sur une sécurité com-
plète, puisque les Cochinchinois n'ont pas de marine.
On sait comment les forts qui défendaient la pres-
qu'île furent brillamment enlevés. L'ennemi fut surpris
par cette fougue à laquelle il était incapable de résis-
ter; il s'enfuit en désordre, laissant aux vainqueurs
forteresses et canons.
» Le premier soin fut ensuite de s'organiser et d'as-
surer l'approvisionnement régulier de l'armée. Les in-
formations reçues; avaient permis de compter que les
chrétiens du pays feraient une diversion en notre
faveur ; mais pas un ne se joignit à nous, et notre
camp resta désert. Du moins devait-on espérer que
soit par sympathie de coreligionnaires, soit par l'appât
du gain, ils apporteraient des vivres frais, dont on avait
grand besoin. Cette attente fut également trompée. Si
l'isolement dans lequel elles se virent plongées, après
leur première victoire, n'étonna pas le courage de nos
troupes expéditionnaires, il leur inspira du moins un
certain désappointement fort naturel et diminua un peu
leur ardeur pour une cause qui ne savait point se
défendre elle-même.
» Dans ces conjonctures, l'autorité militaire se mon-
tra à la hauteur d'une épreuve qu'elle n'avait pas pu
complètement prévoir et qui certainement était pleine
de périls. Elle organisa un service d'approvisionne-
ments entre Macao et Tourane. Mais il doit y avoir trois
cents lieues de distance entre ces deux points.
» Les troupes ont donc été souvent réduites à la
ration de bord, c'est-à-dire à la viande salée et aux
la France sur le territoire annamite, et qu'elle est
allée retrouver les traces de nos aïeux sur ces rivages
déjà foulés et illustrés en d'autres temps par nos
compatriotes.
M. Paul Merruau, dans le Constitutionnel, nous a
retracé les souffrances, les fatigues, et aussi l'hé-
roïsme de nos soldats, dignes, sous tous les rapports,
de leurs camarades d'Italie.
Les journaux nous ont annoncé que des ouvertures
de paix ont été adressées au chef de notre expédition
par le gouvernement cochinchinois, et tout porte à
espérer qu'elles aboutiront à un heureux résultat.
Nous ne doutons point, quoi qu'il arrive, que la
France ne retire de cette expédition des avantages
pour son commerce dans ces contrées lointaines,
peut-être quelques établissements que la richesse du
pays appellerait à de belles destinées.
Sous ce rapport encore, ces perspectives augmen-
tent l'intérêt que la France porte au percement de
l'isthme de Suez, qui faciliterait à notre navigation
l'accès de ces régions inexploitées.
Faisons remarquer aussi combien le canal, s'il était
ouvert, serait utile dès à présent à l'expédition des
renforts que peuvent nécessiter les besoins de la
guerre. Il est vrai que ces renforts, quoique avec
moins de commodité et d'économie, pourraient être
expédiés par l'Égypte, d'Alexandrie à Suez, si nous
avions de l'autre côté de la mer des transports suffi-
sants pour l'embarquement de nos troupes. Certes, le
vice-roi d'Egypte, qui accorde le transit sur son ter-
ritoire aux régiments anglais qui se rendent dans
l'Inde, montrerait au moins le même empressement
à accorder la même faveur à la France.
C'est une indication que nous donnons en passant,
et déjà c'est par cette voie que le Ducayla-, un instant
stationné dans la mer Rouge, a pu recevoir à son
bord, à Suez, et porter au corps expéditionnaire les
troupes d'artillerie et du génie qui lui ont été en-
voyées. Mais la paix va, nous y comptons, nous ou-
vrir dans ces pays une carrière moins pénible et plus
fructueuse, et c'est sans doute auprès de notre gou-
vernement un argument nouveau pour qu'il emploie son
influence auprès de la Porte, dans le but d'aplanir les
dernières difficultés qui s'opposent à l'établissement
d'une communication navigable entre les deux mers.
Après cette simple observation, il nous reste à sou-
mettre à nos lecteurs le travail intéressant et subs-
tantiel de M. Paul Merruau.
J. ROSÉ.
« On ne lira pas sans intérêt l'exposé suivant de la
situation de nos soldats en Cochinchine. Nous avons
lieu de le croire authentique. C'est un devoir pour nous,
au moment où nous venons d'acclamer notre armée
d'Italie, de rendre justice aux vertus guerrières des
marins et soldats qui, perdus à l'autre extrémité du
monde, ont soutenu avec héroïsme l'honneur de notre
drapeau.
» Il n'y a pas moins d'un an qu'un détachement d'en-
viron deux mille hommes, formé dans le sein de notre
armée de Chine, a été dirigé sur Tourane par l'amiral
Rigault de Genouilly. Déjà cette partie de l'escadre
française avait fait la longue guerre de Chine. Elle
avait été éprouvée par les fatigues, les combats et les
climats.
» Cependant nos marins sont partis avec gaité et con-
fiance. L'expédition avait un noble but : il s'agissait
de soustraire des milliers de chrétiens annamites à une
persécution des plus violentes et des plus barbares; il
s'agissait de venger l'exécution inique et cruelle de
plusieurs prêtres missionnaires, nos compatriotes, que
le gouvernement de Hué-Fô avait mis à mort dans les
supplices.
» Chacun espérait que l'expédition ne serait pas lon-
gue. En effet les missionnaires qui avaient très-vive-
ment sollicité l'intervention française en faveur de
l'Eglise cochinchinoise, ne pouvaient [ guère se rendre
compte des difficultés toutes spéciales qu'entraîne le
maintien d'une armée en pays ennemi, sous un ciel
brûlant. Ils avaient compté avec raison sur la fougue
et la bravoure indomptable de nos soldats ; mais ils
n'étaient pas compétents pour discerner les conditions
dans lesquelles ces soldats doivent; être placés [pour
occuper longuement un pays malsain. L'amiral Rigault
de Genoully, qui s'est acquis dans cette campagne une
nouvelle gloire, avait basé son plan d'opérations sur la
configuration du pays.
Il Tourane est située sur une presqu'île. Or, en fer-
mant par des travaux de défense l'isthme qui la relie
au continent, on devait compter sur une sécurité com-
plète, puisque les Cochinchinois n'ont pas de marine.
On sait comment les forts qui défendaient la pres-
qu'île furent brillamment enlevés. L'ennemi fut surpris
par cette fougue à laquelle il était incapable de résis-
ter; il s'enfuit en désordre, laissant aux vainqueurs
forteresses et canons.
» Le premier soin fut ensuite de s'organiser et d'as-
surer l'approvisionnement régulier de l'armée. Les in-
formations reçues; avaient permis de compter que les
chrétiens du pays feraient une diversion en notre
faveur ; mais pas un ne se joignit à nous, et notre
camp resta désert. Du moins devait-on espérer que
soit par sympathie de coreligionnaires, soit par l'appât
du gain, ils apporteraient des vivres frais, dont on avait
grand besoin. Cette attente fut également trompée. Si
l'isolement dans lequel elles se virent plongées, après
leur première victoire, n'étonna pas le courage de nos
troupes expéditionnaires, il leur inspira du moins un
certain désappointement fort naturel et diminua un peu
leur ardeur pour une cause qui ne savait point se
défendre elle-même.
» Dans ces conjonctures, l'autorité militaire se mon-
tra à la hauteur d'une épreuve qu'elle n'avait pas pu
complètement prévoir et qui certainement était pleine
de périls. Elle organisa un service d'approvisionne-
ments entre Macao et Tourane. Mais il doit y avoir trois
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