Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
264 L'ISTHME DE SUEZ,
veillance étudiée , appelle homme de mauvaise foi,
mystificateur du gouvernement égyptien, extorqueur de
fonds, trompeur, libelliste systématique contre la Tur-
quie et la Grande-Bretagne, promoteur de ferments des-
tinés à compromettre la tranquillite de l'Europe, le per-
sonnage distingué qui ne prend pas un moment de
repos pour effectuer un projet grandiose auquel d'in-
justes appréhensions donnent un caractère politique,
celui d'une secrète tendance à compromettre les
droits et les intérêts de l'Angleterre dans l'Inde.
Ce luxe d'accusations gratuites et furibondes est
condamné par les lumières de cette Angleterre elle-
même qui, sûre de sa force et de l'intimité sincère
qui la lie avec l'empereur Napoléon, ne verra plus
un péril pour elle où le splendide degré de sa civili-
sation aperçoit un immense bénéfice universel. La
puissance qui, à force de hauts faits, a mené à une
fin glorieuse la grande guerre d'Orient, et par la ca-
pacité de ses généraux et la valeur de ses soldats a
su étouffer une terrible rébellion militaire, saura
toujours défendre les droits et les intérêts de ses
vastes possessions, quelle que soit la profondeur et la
largeur du Bosphore de Suez.
Mais il n'est pas besoin de voir une embûche là où
un homme, posant résolûment le pied sur les deux
hémisphères, détruit d'un coup de pioche une bar-
rière construite par la toute-puissance de la nature,
triomphe avec les sueurs de la science de ce qui était
le désespoir des grands hommes de l'antiquité, et
écrit dans les annales de l'industrie et de la civilisa-
tion une immense et glorieuse page. Non, non, di-
sons-le, on ne doit pas supposer un piège là où une
volonté hardie ouvre au vieux monde une voie nou-
velle dont l'Angleterre aura toujours la clef tant
qu'elle sera puissante dans la Méditerranée ; et nous
voulons le dire avec sincérité, cette puissance est
bien loin d'avoir des motifs légitimes d'appréhension,
- d'inquiétude ou de crainte pour l'avenir, quand le
présent lui est une garantie de force formidable et
gigantesque. Le sarcasme, l'injure et les périls per-
sonnels eux-mêmes n'arrêtent pas certains esprits
bien trempés dans le majestueux sentier de leurs
colossales entreprises. Ils sourient gracieusement à
l'impuissance, ils dédaignent les tristes calculs de
l'intérêt personnel, ils regardent l'ensemble de l'hu-
manité et attendent, assis sur leur pyramide, le
jugement impartial et sans appel de la postérité.
ENCORE UN TÉMOIGNAGE POUR LE CANAL DE SUEZ.
Il est à peine une de nos solennités scientifiques ou
nationales qui ne soit l'occasion, dans notre pays,
d'une manifestation sympathique en faveur du canal
de Suez. Dernièrement encore, un nouvel hommage
vient d'être rendu à cette grande entreprisa par un
homme considérable à la fois dans l'armée et dans la
science. Dans le discours qu'il a proaoncé lors de la
distribution des prix au lycée Napoléon, M. le géné-
ral Morin, directeur du Conservatoire des arts et mé-
tiers, a signalé à la jeunesse studieuse qui l'entourait
le percement de l'isthme comme l'un desouvages des-
tinés à faire le plus d'honneur à notre siècle et à l'ini-
tiative française. Ce savant, très-compétent, est deceux
qui, comme notre Académie des sciences et tous
les corps savants de l'Europe, sont parfaitement con-:
vaincus et de la possibilité de l'œuvre, malgré les in-
trépides dénégations de l'unique M. Stephenson, et de
son triomphe sur les « mesquines jalousies » qui,
dans sa conviction comme dans la nôtre, n'empêche-
ront point l'œuvre de se compléter.
Nous sommes d'ailleurs heureux de pouvoir donner
un extrait de ce discours, qui prouve que l'honorable
général sait allier l'éclat des lettres à la solidité de la
science :
J. MON GIN.
« La gloire militaire n'est, d'ailleurs, ni la seule ni
la plus grande qu'ambitionne la France ; elle aspire à
juste titre à de plus hautes destinées : elle ne veut pas
moins que la conquête morale du monde. Déjà maîtresse
des intelligences et du goût par sa littérature et par ses
arts, elle étend de jour en jour l'empire de ses mœurs
et de ses lois ; c'est chez elle que les nations les plus
civilisées viennent chercher des modèles pour leurs in-
stitutions judiciaires, administratives et militaires, ainsi
que pour leurs établissements d'enseignement de tous
genres. Ses doctrines scientifiques prévalent partout,
son industrie lutte avec les rivaux les plus redoutables ;
de toutes les parties de l'Europe, le concours de ses
ingénieurs, dont l'honorabilité égale le talent, est ré-
clamé pour l'exécution des grandes voies de commu-
nication qui bientôt ne feront, pour ainsi dire, de cette
partie du monde qu'une seule et même patrie. En dé-
pit de jalousies mesquines, un canal maritime, dû à
l'énergique persévérance d'un Français, reliera bientôt
l'Europe à l'Asie, et grâce à notre marine, les murailles
de la Chine et les frontières du Japon seront ouvertes
pour notre commerce. »
LES FRANÇAIS EN COCHINCHINE.
Nous n'avons cessé de suivre avec un intérêt plein
de sympathie les travaux et les combats de l'expédi-
tion qui illustre nos armes aux extrémités de l'Orient.
On sait qu'après avoir glorieusement participé à la
campagne franco-anglaise contre la Chine, notre es-
cadre, sous le commandement de l'amiral Rigault
de Genouilly, que la commission internationale pour
le percement de l'isthme de Suez avait l'honneur de
compter parmi ses membres, est allée, en combinai-
son avec un corps espagnol, planter le drapeau de
veillance étudiée , appelle homme de mauvaise foi,
mystificateur du gouvernement égyptien, extorqueur de
fonds, trompeur, libelliste systématique contre la Tur-
quie et la Grande-Bretagne, promoteur de ferments des-
tinés à compromettre la tranquillite de l'Europe, le per-
sonnage distingué qui ne prend pas un moment de
repos pour effectuer un projet grandiose auquel d'in-
justes appréhensions donnent un caractère politique,
celui d'une secrète tendance à compromettre les
droits et les intérêts de l'Angleterre dans l'Inde.
Ce luxe d'accusations gratuites et furibondes est
condamné par les lumières de cette Angleterre elle-
même qui, sûre de sa force et de l'intimité sincère
qui la lie avec l'empereur Napoléon, ne verra plus
un péril pour elle où le splendide degré de sa civili-
sation aperçoit un immense bénéfice universel. La
puissance qui, à force de hauts faits, a mené à une
fin glorieuse la grande guerre d'Orient, et par la ca-
pacité de ses généraux et la valeur de ses soldats a
su étouffer une terrible rébellion militaire, saura
toujours défendre les droits et les intérêts de ses
vastes possessions, quelle que soit la profondeur et la
largeur du Bosphore de Suez.
Mais il n'est pas besoin de voir une embûche là où
un homme, posant résolûment le pied sur les deux
hémisphères, détruit d'un coup de pioche une bar-
rière construite par la toute-puissance de la nature,
triomphe avec les sueurs de la science de ce qui était
le désespoir des grands hommes de l'antiquité, et
écrit dans les annales de l'industrie et de la civilisa-
tion une immense et glorieuse page. Non, non, di-
sons-le, on ne doit pas supposer un piège là où une
volonté hardie ouvre au vieux monde une voie nou-
velle dont l'Angleterre aura toujours la clef tant
qu'elle sera puissante dans la Méditerranée ; et nous
voulons le dire avec sincérité, cette puissance est
bien loin d'avoir des motifs légitimes d'appréhension,
- d'inquiétude ou de crainte pour l'avenir, quand le
présent lui est une garantie de force formidable et
gigantesque. Le sarcasme, l'injure et les périls per-
sonnels eux-mêmes n'arrêtent pas certains esprits
bien trempés dans le majestueux sentier de leurs
colossales entreprises. Ils sourient gracieusement à
l'impuissance, ils dédaignent les tristes calculs de
l'intérêt personnel, ils regardent l'ensemble de l'hu-
manité et attendent, assis sur leur pyramide, le
jugement impartial et sans appel de la postérité.
ENCORE UN TÉMOIGNAGE POUR LE CANAL DE SUEZ.
Il est à peine une de nos solennités scientifiques ou
nationales qui ne soit l'occasion, dans notre pays,
d'une manifestation sympathique en faveur du canal
de Suez. Dernièrement encore, un nouvel hommage
vient d'être rendu à cette grande entreprisa par un
homme considérable à la fois dans l'armée et dans la
science. Dans le discours qu'il a proaoncé lors de la
distribution des prix au lycée Napoléon, M. le géné-
ral Morin, directeur du Conservatoire des arts et mé-
tiers, a signalé à la jeunesse studieuse qui l'entourait
le percement de l'isthme comme l'un desouvages des-
tinés à faire le plus d'honneur à notre siècle et à l'ini-
tiative française. Ce savant, très-compétent, est deceux
qui, comme notre Académie des sciences et tous
les corps savants de l'Europe, sont parfaitement con-:
vaincus et de la possibilité de l'œuvre, malgré les in-
trépides dénégations de l'unique M. Stephenson, et de
son triomphe sur les « mesquines jalousies » qui,
dans sa conviction comme dans la nôtre, n'empêche-
ront point l'œuvre de se compléter.
Nous sommes d'ailleurs heureux de pouvoir donner
un extrait de ce discours, qui prouve que l'honorable
général sait allier l'éclat des lettres à la solidité de la
science :
J. MON GIN.
« La gloire militaire n'est, d'ailleurs, ni la seule ni
la plus grande qu'ambitionne la France ; elle aspire à
juste titre à de plus hautes destinées : elle ne veut pas
moins que la conquête morale du monde. Déjà maîtresse
des intelligences et du goût par sa littérature et par ses
arts, elle étend de jour en jour l'empire de ses mœurs
et de ses lois ; c'est chez elle que les nations les plus
civilisées viennent chercher des modèles pour leurs in-
stitutions judiciaires, administratives et militaires, ainsi
que pour leurs établissements d'enseignement de tous
genres. Ses doctrines scientifiques prévalent partout,
son industrie lutte avec les rivaux les plus redoutables ;
de toutes les parties de l'Europe, le concours de ses
ingénieurs, dont l'honorabilité égale le talent, est ré-
clamé pour l'exécution des grandes voies de commu-
nication qui bientôt ne feront, pour ainsi dire, de cette
partie du monde qu'une seule et même patrie. En dé-
pit de jalousies mesquines, un canal maritime, dû à
l'énergique persévérance d'un Français, reliera bientôt
l'Europe à l'Asie, et grâce à notre marine, les murailles
de la Chine et les frontières du Japon seront ouvertes
pour notre commerce. »
LES FRANÇAIS EN COCHINCHINE.
Nous n'avons cessé de suivre avec un intérêt plein
de sympathie les travaux et les combats de l'expédi-
tion qui illustre nos armes aux extrémités de l'Orient.
On sait qu'après avoir glorieusement participé à la
campagne franco-anglaise contre la Chine, notre es-
cadre, sous le commandement de l'amiral Rigault
de Genouilly, que la commission internationale pour
le percement de l'isthme de Suez avait l'honneur de
compter parmi ses membres, est allée, en combinai-
son avec un corps espagnol, planter le drapeau de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 8/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529512p/f8.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529512p/f8.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529512p/f8.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529512p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529512p
Facebook
Twitter