Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
259
690 milles anglais, ou 1,110 kilomètres. Toutefois,
le chemin de fer actuellement construit, ou dont on
pourrait profiter facilement, étant de 260 milles, il
suffirait de le prolonger de 430 milles ou 691 kilo-
mètres. Quel pays cependant ce chemin de fer de-
vrait-il traverser? Les contrées les plus chaudes et
les moins civilisées de l'Afrique égyptienne; il de-
vrait remonter la vallée du Nil jusqu'à Assouan, et
de là, à travers un désert aride et parfaitement dé-
peuplé, aller rejoindre Bérénice à une très-respec-
table distance.
Ce projet, qui consiste, on le voit, à prolon-
ger de plus de 150 lieues un chemin de fer à tra-
vers des déserts, ne présente-t-il aucune difficulté ?
Aucune, sans doute, car M. Pim n'en indique pas
une seule. Que coûtera-t-il? Bien peu de chose, évi-
demment ; si peu que M. Pim ne daigne même pas nous
parler de la dépense probable ou possible, tandis qu'il
sait que le canal de Suez coûtera 600,000,000 au plus
bas mot, s'il ne coûte des sommes indéfinies. Ce che-
min defersera-t-il productif et rémunérateur? M. Pim
ne s'en est pas plus occupé que si cela ne le regar-
dait pas; de minimis non curat. Il ne s'en inquiète
que pour le canal de Suez ; mais il n'est pas douteux
pour M. le capitaine Pim que le canal de Suez qui verra
passer dans ses eaux tout le mouvement maritime entre
l'orient et l'occident sera une très mauvaise affaire, et
que son chemin de 1,110 kilom. qui ne servira qu'aux
voyageurs, aux malles et aux marchandises légères
venant d'Angleterre sera une affaire incomparable.
La conception de M. Pim n'a point paru pourtant
à Londres si triomphante et si décisive, que d'autres
hauts esprits n'aient chei ché d'autres moyens d'arri-
ver à ce grand but, empêcher l'exécution du canal.
Par une piquante singularité, les Anglais, ces rois
des vagues, ont dans cette question une horreur in-
surmontable de l'eau salée. S'il faut absolument que
l'isthme de Suez soit franchi, c'est par le fer et
non par l'eau qu'ils veulent le franchir. On a donc
découvert un autre procédé. Bérénice et Assouan pa-
raissent abandonnés comme l'Euphrate; mais voici
la nouvelle invention à laquelle le grave Times a fait
l'honneur d'une mention spéciale et honorable dans
son article de la Bourse et de la Cité et qu'ont naïve-
ment répété beaucoup de journaux français.
« Le succàs obtenu, dit-il, par l'appareil à soulever
les navires, dans les docks de Victoria, à fait
proposer de résoudre le problème de la commu-
nication de l'isthme de Suez par la construc-
tion d'un railway à navire entre les deux mers. Des
ingénieurs ont déjà projeté d'élever des piliers sur les
deux ports et de poser l'appareil qui soulèverait les
navires en quelques minutes et les déposerait sur un
chemin de fer qui les emporterait avec une rapidité
de vingt milles à l'heure. Les travaux coûteraient
3,800,000 liv. st. au lieu de 6,400,000 liv. st. deman-
dées pour l'ouverture du canal. Les auteurs de la
proposition font valoir, entre autres avantages, la
facilité que l'on aurait de réparer les navires endom-
magés et de mettre en état les agrès de toute sorte
pendant le parcours. »
Cette dernière idée est sans doute plus belle que
toutes les précédentes. La mer Rouge, cette mer des
miracles qui engloutissait autrefois les armées, vomi-
rait aujourd'hui les vaisseaux tout chargés sur un
chemin de fer; nous verrions voguer dans les airs
des séries de navires de deux mille tonneaux, qu'un
simple mécanisme enlèverait à l'une des mers et irait
déposer délicatement dans l'autre, après un trajet par
terre d'environ cent cinquante kilomètres.
A coup sur nous ne nous amuserons pas à discuter
de semblables chimères, nous nous en tenons à l'eau
salée, nous nous en tenons au canal, et nous croyons
que les vaisseaux longtemps encore sont destinés à
naviguer sur les flots et non sur le fer.
Seulement de toutes ces ébullitions nous tirons cette
conséquence que l'Angleterre sent de plus en plus le
besoin de s'ouvrir aussi vers l'Orient cette route rac-
courcie à laquelle le monde entier aspire. Nous voyons
que quelques préjugés ou quelques systèmes cherchent
à l'amuser par des rêves, à faire diversion au projet
raisonnable par de fantastiques projets; mais au total
l'Angleterre est un pays de bons sens et de sérieux
examen, et le temps est proche, nous en sommes
convaincus, où elle acclamera le projet Lesseps,
comme elle acclame aujourd'hui le projet autrefois
tant honni du lieutenant Waghorn.
ERNEST DESPLACES.
RECHERCHES ET SUCCÈS.
On lit dans le Constitutionnel du 30 août :
On sait que des travaux importants sont en cours
d'exécution sur la partie de la Seine qui borde le bois
de Boulogne à Saint-James. L'objet de ces travaux est
d'encaisser le fleuve. Le but est de faciliter la naviga-
tion sur ce point, et de conquérir sur la rive droite une
berge d'une assez grande étendue. Plusieurs appareils
nouveaux sont employés simultanément sur ce point
au dragage de la rivière, à l'enlèvement du gravier
tiré de l'eau par les dragues et à la formation des
talus.
11 Au nombre des instruments perfectionnés qui fonc-
tionnent, se trouve un appareil dit toile sans fin, de
l'invention de M. Mougel-Bey, ingénieur en chef, chargé
de la direction des travaux du percement de l'isthme
de Suez.
« M. Ferdinand de Lesseps et le comité de direction de
la Compagnie se sont transportés hier sur les lieux, où
l'on expérimente ce système pour en apprécier le mé-
rite.
» Il consiste en une pièce armée ayant 22 mètres de
259
690 milles anglais, ou 1,110 kilomètres. Toutefois,
le chemin de fer actuellement construit, ou dont on
pourrait profiter facilement, étant de 260 milles, il
suffirait de le prolonger de 430 milles ou 691 kilo-
mètres. Quel pays cependant ce chemin de fer de-
vrait-il traverser? Les contrées les plus chaudes et
les moins civilisées de l'Afrique égyptienne; il de-
vrait remonter la vallée du Nil jusqu'à Assouan, et
de là, à travers un désert aride et parfaitement dé-
peuplé, aller rejoindre Bérénice à une très-respec-
table distance.
Ce projet, qui consiste, on le voit, à prolon-
ger de plus de 150 lieues un chemin de fer à tra-
vers des déserts, ne présente-t-il aucune difficulté ?
Aucune, sans doute, car M. Pim n'en indique pas
une seule. Que coûtera-t-il? Bien peu de chose, évi-
demment ; si peu que M. Pim ne daigne même pas nous
parler de la dépense probable ou possible, tandis qu'il
sait que le canal de Suez coûtera 600,000,000 au plus
bas mot, s'il ne coûte des sommes indéfinies. Ce che-
min defersera-t-il productif et rémunérateur? M. Pim
ne s'en est pas plus occupé que si cela ne le regar-
dait pas; de minimis non curat. Il ne s'en inquiète
que pour le canal de Suez ; mais il n'est pas douteux
pour M. le capitaine Pim que le canal de Suez qui verra
passer dans ses eaux tout le mouvement maritime entre
l'orient et l'occident sera une très mauvaise affaire, et
que son chemin de 1,110 kilom. qui ne servira qu'aux
voyageurs, aux malles et aux marchandises légères
venant d'Angleterre sera une affaire incomparable.
La conception de M. Pim n'a point paru pourtant
à Londres si triomphante et si décisive, que d'autres
hauts esprits n'aient chei ché d'autres moyens d'arri-
ver à ce grand but, empêcher l'exécution du canal.
Par une piquante singularité, les Anglais, ces rois
des vagues, ont dans cette question une horreur in-
surmontable de l'eau salée. S'il faut absolument que
l'isthme de Suez soit franchi, c'est par le fer et
non par l'eau qu'ils veulent le franchir. On a donc
découvert un autre procédé. Bérénice et Assouan pa-
raissent abandonnés comme l'Euphrate; mais voici
la nouvelle invention à laquelle le grave Times a fait
l'honneur d'une mention spéciale et honorable dans
son article de la Bourse et de la Cité et qu'ont naïve-
ment répété beaucoup de journaux français.
« Le succàs obtenu, dit-il, par l'appareil à soulever
les navires, dans les docks de Victoria, à fait
proposer de résoudre le problème de la commu-
nication de l'isthme de Suez par la construc-
tion d'un railway à navire entre les deux mers. Des
ingénieurs ont déjà projeté d'élever des piliers sur les
deux ports et de poser l'appareil qui soulèverait les
navires en quelques minutes et les déposerait sur un
chemin de fer qui les emporterait avec une rapidité
de vingt milles à l'heure. Les travaux coûteraient
3,800,000 liv. st. au lieu de 6,400,000 liv. st. deman-
dées pour l'ouverture du canal. Les auteurs de la
proposition font valoir, entre autres avantages, la
facilité que l'on aurait de réparer les navires endom-
magés et de mettre en état les agrès de toute sorte
pendant le parcours. »
Cette dernière idée est sans doute plus belle que
toutes les précédentes. La mer Rouge, cette mer des
miracles qui engloutissait autrefois les armées, vomi-
rait aujourd'hui les vaisseaux tout chargés sur un
chemin de fer; nous verrions voguer dans les airs
des séries de navires de deux mille tonneaux, qu'un
simple mécanisme enlèverait à l'une des mers et irait
déposer délicatement dans l'autre, après un trajet par
terre d'environ cent cinquante kilomètres.
A coup sur nous ne nous amuserons pas à discuter
de semblables chimères, nous nous en tenons à l'eau
salée, nous nous en tenons au canal, et nous croyons
que les vaisseaux longtemps encore sont destinés à
naviguer sur les flots et non sur le fer.
Seulement de toutes ces ébullitions nous tirons cette
conséquence que l'Angleterre sent de plus en plus le
besoin de s'ouvrir aussi vers l'Orient cette route rac-
courcie à laquelle le monde entier aspire. Nous voyons
que quelques préjugés ou quelques systèmes cherchent
à l'amuser par des rêves, à faire diversion au projet
raisonnable par de fantastiques projets; mais au total
l'Angleterre est un pays de bons sens et de sérieux
examen, et le temps est proche, nous en sommes
convaincus, où elle acclamera le projet Lesseps,
comme elle acclame aujourd'hui le projet autrefois
tant honni du lieutenant Waghorn.
ERNEST DESPLACES.
RECHERCHES ET SUCCÈS.
On lit dans le Constitutionnel du 30 août :
On sait que des travaux importants sont en cours
d'exécution sur la partie de la Seine qui borde le bois
de Boulogne à Saint-James. L'objet de ces travaux est
d'encaisser le fleuve. Le but est de faciliter la naviga-
tion sur ce point, et de conquérir sur la rive droite une
berge d'une assez grande étendue. Plusieurs appareils
nouveaux sont employés simultanément sur ce point
au dragage de la rivière, à l'enlèvement du gravier
tiré de l'eau par les dragues et à la formation des
talus.
11 Au nombre des instruments perfectionnés qui fonc-
tionnent, se trouve un appareil dit toile sans fin, de
l'invention de M. Mougel-Bey, ingénieur en chef, chargé
de la direction des travaux du percement de l'isthme
de Suez.
« M. Ferdinand de Lesseps et le comité de direction de
la Compagnie se sont transportés hier sur les lieux, où
l'on expérimente ce système pour en apprécier le mé-
rite.
» Il consiste en une pièce armée ayant 22 mètres de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529512p/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529512p/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529512p/f3.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529512p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529512p
Facebook
Twitter