Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
258 L'ISTHME DE SUEZ,
cinq actions donnent droit à une voix, le même ac-
tionnaire ne peut réunir plus de dix voix, soit comme
actionnaire, soit comme mandataire.
Les cartes d'admission à l'assemblée délivrées aux
actionnaires sont nominatives et personnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Paris, 30 août 1859.
Par ordre du conseil,
Le secrétaire général,
Signé: P. MERRUAU.
LES DIVERSIONS.
Le canal de Suez est impossible, prêche dans le dé-
sert que fait autour de lui la science M. Stephenson
debout, comme saint Siméon stylite sur la colonne
de son infaillibilité. Le peu d'adeptes qu'il a faits et
lui-même ne paraissent pas pourtant bien convaincus
de leur fait à en juger par tout le mouvement qu'ils se
donnent depuis plusieurs années, afin de détourner l'at-
tention publique du percement de l'isthme par d'autres
projets destinés à le contrecarrer.
La première de ces tentatives a été le fameux che-
min de fer de la vallée de l'Euphrate : aucune facilité
n'a manqué à l'exécution de ce plan. Le gouvernement
anglais l'a favorisé de toute son influence ; un fronce-
ment de sourcils de lord Strattfort de Redcliff l'a im-
posé à la Turquie. Le sultan s'est empressé de lui don-
ner son autorisation si obstinément refusée au canal -
de Suez. La pression diplomatique a même obligé la
Porte à faire d'énormes sacrifices pécuniaires au pro -
fit des capitalistes qui voudraient s'engager dans l'en-
treprise. Le Trésor impérial leur a garanti 6 0/0 de leur
capital. La souscription a été ouverte pour former le
fonds social. Les actions ont été cotées à la Bourse de
Londres et s'y sont négociées avec prime. Les entre-
preneurs, les ingénieurs, sous l'aile de leur gouverne-
ment, se sont transportés sur les lieux et se sont mis
en besogne. Ils n'ont pas rencontré un obstacle ; ils
n'ont recueilli que protection et faveur ; personne ne
leur a suscité la plus légère difficulté.
Les promoteurs du percement de l'isthme, loin de
se montrer jaloux de cette rivalité, ont au contraire
applaudi et approuvé cet essai ; ils l'ont secondé
de toute leur influence morale. M. Stephenson jugeait-
il ce projet possible? sans contredit; la preuve c'est
que dans une fameuse lettre contre le canal de Suez,
il a déclaré devoir à sa conscience et à ses conci-
toyens de les prémunir de toute entreprise analogue
qui n'aurait point dans son souverain jugement des
chances de succès. Or M. Stephenson n a rien dit pour
préserver les capitaux de ses compatriotes du danger
que pouvait leur offrir le placement de leurs fonds
dans le chemin de l'Euphratp, tandis qu'il éclatait en
clameurs et en sinistres oracles contre le projet de
M. de Lesseps. Cependant qu'est-il arrivé? Un beau
matin les habitants d'Alexandrette ont vu s'embarquer
sur la frégate à vapeur qui les avait amenés les instru-
ments, les machines, les ingénieurs et les ouvriers. Le
tout s'en est retourné piteusement en Angleterre, après
une courte inspection du terrain qui leur a révélé des
obstacles jugés sans doute insurmontables , et cette
fois l'infaillibilité de M. Stephenson, qui peut-être
avait accordé à cette entreprise plus que l'appui de
son silence, a montré qu'elle pouvait être faillible
comme celle d'un simple mortel,
La communication entre le golfe Persique et la
Méditerranée à travers les steppes montueux de la
Syrie et les eaux capricieuses de l'Euphrate, s'est
trouvée, dans la pratique, malgré le silence propice de
M. Stephenson, parfaitement impraticable. Cet échec
éclatant n'a pas découragé les personnes qui veulent
à tout prix écarter le canal de Suez.
Dans une des séances en avril dernier de la Société
royale de géographie à Londres, M. le capitaine Pim,
de la marine royale, a développé devant ce corps
savant un autre projet qui nous semble aussi original
et aussi ingénieux que le chemin de fer de la vallée de
l'Euphrate. M. le capitaine Pim, disons-le tout d'a-
bord, n'est pas autre chose que le Sosie scientifique
de M. Stephenson. Naturellement, pour donner crédit
à son idée que M. Stephenson lui a soufflée, il a com-
mencé par maltraiter affreusement le projet du canal
maritime. Nous avons à cet égard un compte à ré-
gler avec l'honorable capitaine, et nous le' réglerons
très-prochainement ; car nous avons été vraiment
scandalisés des erreurs inexcusables, des inexactitu-
des de fait, des faussetés matérielles qu'il a trouvé
moyen d'accumuler sur l'entreprise du canal dans les
quelques pages de son opuscule. Son argumentation sur
ce point n'est pas d'ailleurs autre chose que la redite
des assertions avancées par M. Stephenson lui-même,
et si radicalement réfutéesipar l'illustre M. Paléocapa,
par M. de Negrelli, par M. Conrad, par les divers
membres de la commission internationale, et enfin
par la polémique des journaux français. Nous sup-
posons que M. Stephsnson, n'osant pas se répéter lui-
même, a voulu se rajeunir et se donner un air de
nouveauté en prenant pour éditeur de ses anciens
péchés M. le capitaine Pim..
Il' ne faut cependant point se lasser de réfuter l'er-
reur, car elle est infatigable ; peut- être qu'après cette
discussion M. le capitaine Pim priera-t-il M. Stephen-
son de chercher un autre substitut. j
Pour le moment, nous n'avons à parler que du j
projet par lequel M. Pim propose de remplacer le |
canal maritime. Il s'agit tout simplement d'établir 1
un chemin de fer d'Alexandrie à Bérénice, port au 1
centre de la mer Rouge, qui n'aura pas plus de 1
cinq actions donnent droit à une voix, le même ac-
tionnaire ne peut réunir plus de dix voix, soit comme
actionnaire, soit comme mandataire.
Les cartes d'admission à l'assemblée délivrées aux
actionnaires sont nominatives et personnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Paris, 30 août 1859.
Par ordre du conseil,
Le secrétaire général,
Signé: P. MERRUAU.
LES DIVERSIONS.
Le canal de Suez est impossible, prêche dans le dé-
sert que fait autour de lui la science M. Stephenson
debout, comme saint Siméon stylite sur la colonne
de son infaillibilité. Le peu d'adeptes qu'il a faits et
lui-même ne paraissent pas pourtant bien convaincus
de leur fait à en juger par tout le mouvement qu'ils se
donnent depuis plusieurs années, afin de détourner l'at-
tention publique du percement de l'isthme par d'autres
projets destinés à le contrecarrer.
La première de ces tentatives a été le fameux che-
min de fer de la vallée de l'Euphrate : aucune facilité
n'a manqué à l'exécution de ce plan. Le gouvernement
anglais l'a favorisé de toute son influence ; un fronce-
ment de sourcils de lord Strattfort de Redcliff l'a im-
posé à la Turquie. Le sultan s'est empressé de lui don-
ner son autorisation si obstinément refusée au canal -
de Suez. La pression diplomatique a même obligé la
Porte à faire d'énormes sacrifices pécuniaires au pro -
fit des capitalistes qui voudraient s'engager dans l'en-
treprise. Le Trésor impérial leur a garanti 6 0/0 de leur
capital. La souscription a été ouverte pour former le
fonds social. Les actions ont été cotées à la Bourse de
Londres et s'y sont négociées avec prime. Les entre-
preneurs, les ingénieurs, sous l'aile de leur gouverne-
ment, se sont transportés sur les lieux et se sont mis
en besogne. Ils n'ont pas rencontré un obstacle ; ils
n'ont recueilli que protection et faveur ; personne ne
leur a suscité la plus légère difficulté.
Les promoteurs du percement de l'isthme, loin de
se montrer jaloux de cette rivalité, ont au contraire
applaudi et approuvé cet essai ; ils l'ont secondé
de toute leur influence morale. M. Stephenson jugeait-
il ce projet possible? sans contredit; la preuve c'est
que dans une fameuse lettre contre le canal de Suez,
il a déclaré devoir à sa conscience et à ses conci-
toyens de les prémunir de toute entreprise analogue
qui n'aurait point dans son souverain jugement des
chances de succès. Or M. Stephenson n a rien dit pour
préserver les capitaux de ses compatriotes du danger
que pouvait leur offrir le placement de leurs fonds
dans le chemin de l'Euphratp, tandis qu'il éclatait en
clameurs et en sinistres oracles contre le projet de
M. de Lesseps. Cependant qu'est-il arrivé? Un beau
matin les habitants d'Alexandrette ont vu s'embarquer
sur la frégate à vapeur qui les avait amenés les instru-
ments, les machines, les ingénieurs et les ouvriers. Le
tout s'en est retourné piteusement en Angleterre, après
une courte inspection du terrain qui leur a révélé des
obstacles jugés sans doute insurmontables , et cette
fois l'infaillibilité de M. Stephenson, qui peut-être
avait accordé à cette entreprise plus que l'appui de
son silence, a montré qu'elle pouvait être faillible
comme celle d'un simple mortel,
La communication entre le golfe Persique et la
Méditerranée à travers les steppes montueux de la
Syrie et les eaux capricieuses de l'Euphrate, s'est
trouvée, dans la pratique, malgré le silence propice de
M. Stephenson, parfaitement impraticable. Cet échec
éclatant n'a pas découragé les personnes qui veulent
à tout prix écarter le canal de Suez.
Dans une des séances en avril dernier de la Société
royale de géographie à Londres, M. le capitaine Pim,
de la marine royale, a développé devant ce corps
savant un autre projet qui nous semble aussi original
et aussi ingénieux que le chemin de fer de la vallée de
l'Euphrate. M. le capitaine Pim, disons-le tout d'a-
bord, n'est pas autre chose que le Sosie scientifique
de M. Stephenson. Naturellement, pour donner crédit
à son idée que M. Stephenson lui a soufflée, il a com-
mencé par maltraiter affreusement le projet du canal
maritime. Nous avons à cet égard un compte à ré-
gler avec l'honorable capitaine, et nous le' réglerons
très-prochainement ; car nous avons été vraiment
scandalisés des erreurs inexcusables, des inexactitu-
des de fait, des faussetés matérielles qu'il a trouvé
moyen d'accumuler sur l'entreprise du canal dans les
quelques pages de son opuscule. Son argumentation sur
ce point n'est pas d'ailleurs autre chose que la redite
des assertions avancées par M. Stephenson lui-même,
et si radicalement réfutéesipar l'illustre M. Paléocapa,
par M. de Negrelli, par M. Conrad, par les divers
membres de la commission internationale, et enfin
par la polémique des journaux français. Nous sup-
posons que M. Stephsnson, n'osant pas se répéter lui-
même, a voulu se rajeunir et se donner un air de
nouveauté en prenant pour éditeur de ses anciens
péchés M. le capitaine Pim..
Il' ne faut cependant point se lasser de réfuter l'er-
reur, car elle est infatigable ; peut- être qu'après cette
discussion M. le capitaine Pim priera-t-il M. Stephen-
son de chercher un autre substitut. j
Pour le moment, nous n'avons à parler que du j
projet par lequel M. Pim propose de remplacer le |
canal maritime. Il s'agit tout simplement d'établir 1
un chemin de fer d'Alexandrie à Bérénice, port au 1
centre de la mer Rouge, qui n'aura pas plus de 1
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