Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1859 15 août 1859
Description : 1859/08/15 (A4,N76). 1859/08/15 (A4,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295118
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
242 L'ISTHME DE SUEZ,
rains concédés, pourra être accompli avec un ca-
pital au-dessous de cent niillionç. Il émet, par consé-
quent, l'opinion que les actions de 500 francs pourront
être libérées à 250 francs. Cette question va être
soumise à 1 examen de la Commission des travaux
composée de membres du Conseil.
L'assemblée générale des actionnaires sera convo-
quée pour le 15 novembre, conformément aux délais
indiqués pour les publications à faire dans tous les
pays.
ERNEST DESPLACES.
UN COMPLOT AVORTÉ.
Nous possédons désormais d'assez nombreux élé-
ments pour pouvoir suivre et faire suivre à la trace
l'odieuse et ténébreuse machination ourdie dernière-
ment par la diplomatie anglaise contre l'Égypte et
contre le percement de l'isthme de Suez.
Ces éléments, comme l'attestent les extraits que
nous publions plus bas, ils abondent dans les corres-
pondances des journaux français, dans celles du
Times lui-même, et aussi dans celles qui sont entre
nos mains. Nous y renvoyons le lecteur pour le dé-
tail et la remarquable concordance des faits.
Les menées sourdes, mais actives et persévéraiites
du gouvernement anglais contre l'exécution du ca-
nal de Suez, n'avaient pas échappé à la vigilance de
l'opposition libérale. Pour mettre un terme à cette
conduite qui « traînait dans la boue le nom de l'An-
gleterre », ce furent ses expressions, M. Rœbuck
présenta à la chambre des communes une motion
dont plus que jamais, il est bon de rappeler les termes :
o Suivant l'opinion de la chambre, le pouvoir et l'in-
» fluence de l'Angleterre ne doivent pas être em-
» ployés à obliger le sultan de refuser son assr.llti-
» ment au projet d'un canal à travers l'isthme de
» Suez. »)
Cette motion fut appuyée, entre autres, par quatre
des membres les plus considérables du cabinet actuel,
savoir: lord Jonh Russel, ministre des affaires étran-
gères: M. Gladstone, chancelier de l'échiquier; M. Sid_
ney Herbert, ministre de la guerre, et M. Milner
Gibson, ministre du commerce.
La direction des affaires appartenait alors au cabi-
net Derby. M. Disraéli, son chancelier de l'échiquier,
était le ministre dirigeant à la chambre des com-
munes. M. Gladstone, par un discours éloquent et dé-
cisif que nous avons reproduit dans notre dernier nu.
méro, venait de produire une profonde impression sur
l'assemblée en lui faisant toucher au doigt l'iniquité
et les dangers de cette déplorable résistance.
Incapable de lutter contre la vive démonstration de
son éminent adversaire, M. Disraéli ne combattit la
motion qu'en affirmant son inutilité et son peu de
fondement ; il protesta, nous citons ses paroles,
Ct qu'on n'avait pas le droit de supposer que la puis-
» sance et l'influence de l'Angleterre avaient été em-
Il ployées pour forcer la Porte à s'opposer au projet. »
Il supplia la chambre de garder la neutralité, de ne
point se lier elle-même par une opinion officielle, et
d'abandonner la question « à la libre influence de
l'opinion publique..
Ces protestations et ces promesses n'eurent pas
néanmoins le pouvoir de satisfaire lord John Russel.
Le noble orateur insista pour que la motion fut adop-
tée; mais la chambre, confiante dans les engagements
qui venaient d'être pris devant elle et croyant le ca-
binet suffisamment averti par la discussion, écarta
dans cette pensée la motion par son vote.
L'entreprise du canal accueillit et devait accueillir
cette discussion, sinon comme une preuve du bon vou-
loir, au moins comme une garantie de la neutralité
du cabinet tory; c'était tout ce qu'il lui fallait pour le
succès assuré de ses opérations, en présence des ex-
cellentes dispositions manifestées par la Porte et des
encouragements personnels qu'elle n'avait cessé de
donner à M. de Lesseps.
Effectivement, pendant les deux premiers mois qui
suivirent cette séance mémorable, aucun acte grave
ne vint révéler que le ministère Derby avait parlé à
la chambre dans un sens tout contraire à sa pensée
et à ses résolutions secrètes.
Mais lorsque, par la souscription de son capital, sa
constitution définitive et les décisions successives de
son Conseil d'administration, la Compagnie universelle
eût constaté sa vitalité et ses progrès, les anciennes
manœuvres, un instant endormies, reprirent toute
leur ardeur. D'abord timides et couvertes pour en-
traver la constitution sociale, leur première impuis-
sance les condamna à prendre une forme plus accen-
tuée et moins pudique pour arrêter la marche pro-
gressive d'un adversaire qui opposait la lumière aux
ténèbres, et la franchise de ses actes à la faiblesse
d'une situation dont le moindre défaut était de ne
se pouvoir avouer.
C'est dans ces conditions que s'opéra le voyage en
Égypte de M. Ferd. de Lesseps avec la Commission
déléguée du Conseil d'administration chargée de la
mission d'organiser et de développer les opérations
préparatoires depuis plusieurs années en cours d'exé-
cution sur le terrain, comme en dehors du terrain de
l'isthme.
Dans ces entrefaites l'intrigue se découvrait un peu
plus. On se rappelle les démarches intimidatrices
tentées auprès du vice-roi par l'ancien consul général
d'Angleterre à Alexandrie, M. Green. Par malheur
pour elles ces démarches furent connues : elles eurent
un fâcheux retentissement dans l'opinion en Europe
et même en Angleterre. Les réponses du vice-roi les
déjouèrent avec un admirable à-propos ; il lui suffit
rains concédés, pourra être accompli avec un ca-
pital au-dessous de cent niillionç. Il émet, par consé-
quent, l'opinion que les actions de 500 francs pourront
être libérées à 250 francs. Cette question va être
soumise à 1 examen de la Commission des travaux
composée de membres du Conseil.
L'assemblée générale des actionnaires sera convo-
quée pour le 15 novembre, conformément aux délais
indiqués pour les publications à faire dans tous les
pays.
ERNEST DESPLACES.
UN COMPLOT AVORTÉ.
Nous possédons désormais d'assez nombreux élé-
ments pour pouvoir suivre et faire suivre à la trace
l'odieuse et ténébreuse machination ourdie dernière-
ment par la diplomatie anglaise contre l'Égypte et
contre le percement de l'isthme de Suez.
Ces éléments, comme l'attestent les extraits que
nous publions plus bas, ils abondent dans les corres-
pondances des journaux français, dans celles du
Times lui-même, et aussi dans celles qui sont entre
nos mains. Nous y renvoyons le lecteur pour le dé-
tail et la remarquable concordance des faits.
Les menées sourdes, mais actives et persévéraiites
du gouvernement anglais contre l'exécution du ca-
nal de Suez, n'avaient pas échappé à la vigilance de
l'opposition libérale. Pour mettre un terme à cette
conduite qui « traînait dans la boue le nom de l'An-
gleterre », ce furent ses expressions, M. Rœbuck
présenta à la chambre des communes une motion
dont plus que jamais, il est bon de rappeler les termes :
o Suivant l'opinion de la chambre, le pouvoir et l'in-
» fluence de l'Angleterre ne doivent pas être em-
» ployés à obliger le sultan de refuser son assr.llti-
» ment au projet d'un canal à travers l'isthme de
» Suez. »)
Cette motion fut appuyée, entre autres, par quatre
des membres les plus considérables du cabinet actuel,
savoir: lord Jonh Russel, ministre des affaires étran-
gères: M. Gladstone, chancelier de l'échiquier; M. Sid_
ney Herbert, ministre de la guerre, et M. Milner
Gibson, ministre du commerce.
La direction des affaires appartenait alors au cabi-
net Derby. M. Disraéli, son chancelier de l'échiquier,
était le ministre dirigeant à la chambre des com-
munes. M. Gladstone, par un discours éloquent et dé-
cisif que nous avons reproduit dans notre dernier nu.
méro, venait de produire une profonde impression sur
l'assemblée en lui faisant toucher au doigt l'iniquité
et les dangers de cette déplorable résistance.
Incapable de lutter contre la vive démonstration de
son éminent adversaire, M. Disraéli ne combattit la
motion qu'en affirmant son inutilité et son peu de
fondement ; il protesta, nous citons ses paroles,
Ct qu'on n'avait pas le droit de supposer que la puis-
» sance et l'influence de l'Angleterre avaient été em-
Il ployées pour forcer la Porte à s'opposer au projet. »
Il supplia la chambre de garder la neutralité, de ne
point se lier elle-même par une opinion officielle, et
d'abandonner la question « à la libre influence de
l'opinion publique..
Ces protestations et ces promesses n'eurent pas
néanmoins le pouvoir de satisfaire lord John Russel.
Le noble orateur insista pour que la motion fut adop-
tée; mais la chambre, confiante dans les engagements
qui venaient d'être pris devant elle et croyant le ca-
binet suffisamment averti par la discussion, écarta
dans cette pensée la motion par son vote.
L'entreprise du canal accueillit et devait accueillir
cette discussion, sinon comme une preuve du bon vou-
loir, au moins comme une garantie de la neutralité
du cabinet tory; c'était tout ce qu'il lui fallait pour le
succès assuré de ses opérations, en présence des ex-
cellentes dispositions manifestées par la Porte et des
encouragements personnels qu'elle n'avait cessé de
donner à M. de Lesseps.
Effectivement, pendant les deux premiers mois qui
suivirent cette séance mémorable, aucun acte grave
ne vint révéler que le ministère Derby avait parlé à
la chambre dans un sens tout contraire à sa pensée
et à ses résolutions secrètes.
Mais lorsque, par la souscription de son capital, sa
constitution définitive et les décisions successives de
son Conseil d'administration, la Compagnie universelle
eût constaté sa vitalité et ses progrès, les anciennes
manœuvres, un instant endormies, reprirent toute
leur ardeur. D'abord timides et couvertes pour en-
traver la constitution sociale, leur première impuis-
sance les condamna à prendre une forme plus accen-
tuée et moins pudique pour arrêter la marche pro-
gressive d'un adversaire qui opposait la lumière aux
ténèbres, et la franchise de ses actes à la faiblesse
d'une situation dont le moindre défaut était de ne
se pouvoir avouer.
C'est dans ces conditions que s'opéra le voyage en
Égypte de M. Ferd. de Lesseps avec la Commission
déléguée du Conseil d'administration chargée de la
mission d'organiser et de développer les opérations
préparatoires depuis plusieurs années en cours d'exé-
cution sur le terrain, comme en dehors du terrain de
l'isthme.
Dans ces entrefaites l'intrigue se découvrait un peu
plus. On se rappelle les démarches intimidatrices
tentées auprès du vice-roi par l'ancien consul général
d'Angleterre à Alexandrie, M. Green. Par malheur
pour elles ces démarches furent connues : elles eurent
un fâcheux retentissement dans l'opinion en Europe
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