Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 271
Seize jonques environ, jaugeant à peu près 3,000 ton-
neaux, sont employées au commerce fait avec la Chine
par Faï-Fo. La petitesse de ces bâtiments s'explique
par le peu de profondeur de la rivière de Faï-Fo, où ils
sont forcés de s'abriter. Le commerce de Hué, la capi-
tale, a lieu comme celui de Faï-Fo, avec Haï-Nan, Can-
ton, Emouï et Sao-Tcheu. Il s'effectue par environ 12
jonques de 2,500 à 4,000 piculs chacune, et présentant
ensemble un total d'environ 2,500 tonneaux. Aucun de
ces bâtiments, mesurant plus de 3,000 piculs, ne peut
entrer en sûreté dans le fleuve avec son chargement,
et ceux qui dépassent ce tonnage doivent prendre leur
cargaison dans la baie de Tourane. Les exportations de
Hué et de Faï-Fo sont les mêmes, et se composent sur-
tout de sucre, de coton et de cinnamome.
Le commerce de la Chine par mer avec le Tonkin est
effectué par environ 38 jonques, jaugeant en somme à
peu près 5,000 tonneaux. Il paraît, d'après des docu-
ments chinois, qu'une jonque de 3,000 piculs, c'est à-
dire environ 121 tonneaux, est la plus grande qui puisse
entrer en sûreté dans la rivière de Tonkin. Les expor-
tations se composent de noix-arec, de cardamome, de
coton, poisson salé, sel, riz, vernis stic-lac, de matières
tinctoriales, et d'or et d'argent en lingots.
On évalue le nombre total des jonques employées
dans le commerce avec la Chine , il environ 116, jau-
geant un peu moins de 20,000 tonneaux.
Le Siam et l'Annam sont unis par des relations politi-
ques et commerciales à la fois. Le commerce se fait par
Bangkok surtout avec Saïgon et avec Faï-Fo et Hué.
Le nombre des bâtiments affectés à ce trafic est de 40 à
50, tous de petite dimension. Les exportations de Siam
se composent de fer, de tabac, opium et quelques mar-
chandises européennes ; les importations de nattes pour
emballages et pour voiles, de soies gréges et de soie -
ries, etc.
Les relations de commerce qui se sont établies avec
les ports anglais du détroit de Malacca datent a peu
près de la fondation de Singapore en 1819. Les expor-
tations consistent en riz, sel, sucre, soie, et les impor-
tations en opium, en gambier ou catechu destinés à la
consommation du Camboie ; en fer, apporté à Saïgon
seulement, et en une faible quantité de lainages et de
tissus de coton blanc.
En 1855, les exportations de la Cochinchine à Singa-
pore se sont élevées à la somme de 1,247,630 fr., et les
importations de Singapore à 1,384,630 fr.
Le commerce extérieur de l'Annam est exploité prin-
cipalement par les Chinois, qui sont à la fois mar-
chands et marins. Cependant , depuis une trentaine
d'années, l'empereur a ouvert, pour son propre compte,
et à l'aide de navires de guerre montés par des Anna-
mites, des relations de commerce d'une certaine im-
portance avec Singapore, Java et même Canton, Cal
cutta et Bangkok.
Dans le littoral de l'Annam ou basse Cochinchine, on
ne voyage qu'en bateau. Partout, jusque dans les vil-
lages, au lieu de rues et de chemins, il y a de petits
canaux qui subissent l'influence de la marée haute et
basse, et sur lesquels une barque est le véhicule indis-
pensable. Les Annamites se servent tantôt de la rame,
tantôt de la voile ; tournés vers l'avant, ils rament de-
bout, mais en sens inverse des Européens.
Les habitations se trouvent le plus souvent sur le
bord des canaux, des rivières ou des fleuves, entourées
de bosquets d'arbres fruitiers, d'orangers, de man-
guiers et de bananiers, qui y entretiennent l'ombre
et la fraîcheur. Leur intérieur n'a rien de somptueux :
ce sont des espèces de halles soutenues par des co-
lonnes, et n'ayant d'autre ornement que des bandes
de papier rouge ou jaune, sur lesquels on a inscrit
des. pensées et des maximes empruntées aux philosophes
chinois. Ces demeures, fort basses pour la plupart,
n'ont que le rez-de-chaussée, et sont couvertes avec de
la paille ou des joncs et très-rarement avec des tuiles.
Leurs parois se composent généralement de feuilles de
roseaux, excepté dans les maisons riches, qui sont en
planches et en torchis à la chaux, et dans les pagodes,
qui seules possèdent des murs en briques. Ces habita-
tions, sur la façade desquelles on dispose souvent une
veranda où l'on vient boire le thé, fumer la pipe et mâ-
cher l'arec et le bétel, sont ordinairement percées d'une
lucarne que l'on ferme la nuit et pendant les mauvais
temps.
Favorisés par la chaleur et l'humidité du climat, les
insectes de toute sorte fourmillent dans les demeures
cochinchinoises. Parmi les plus incommodes de ces hôtes
nous citerons les fourmis blanches qui, en quelques
heures, dévorent un coffre entier de hardes, et les mous-
tiques, dont la piqûre est tellement redoutable que l'on
est quelquefois contraint de mettre sous une mousti-
quaire même les porcs, qu'autrement ces ennemis achar-
nés pourraient faire périr en une nuit.
Les Cochinchinois sont vêtus d'un large pantalon fixé
sur les reins par une ceinture de soie, et d'une espèce
de petite blouse qui descend jusqu'aux genoux. La tète,
dont on laisse croître les cheveux, sans les couper ja-
mais, excepté pendant l'enfance, est enveloppée d'un
turban ordinairement en crêpe. Le costume des femmes
ne diffère de celui des hommes qu'en ce qu'elles vont
tête nue au lieu de porter un turban, et que leur pan-
pantalon est assujetti par un cordon et non par une
ceinture. Elles ne sont pas exemptes de coquetterie,
et cherchent à se parer avec des boucles d'oreilles, des
bagues et des épingles d'or. Les Annamites, pour la
plupart, ne portent pas de chaussure; les vieillards
seuls et les gens de qualité mettent parfois des babou-
ches à semelle épaisse. A l'âge de trente ans, les hom-
mes laissent croître le peu de barbe que la nature leur
a départi.
Les cas de longévité sont rares dans l'empire d'An-
nam où, à l'âge de cinquante ans, l'homme, déjà ca-
duc, est réellement un vieillard. L'insalubrité du cli-
mat, une mauvaise nourriture et l'usage de l'opium,
qui s'est répandu depuis quelques années, abrègent
la vie des habitants et donnent naissance à une foule
de maladies, dont les plus communes sont la dyssenterie
et des fièvres de diverses espèces Les maladies cutanées
sont très -communes, les galeux pullulent et la lèpre n'est
pas rare. La médecine est fort en honneur en Cochinchine.
Les habitants de ce pays, dit un moderne voyageur,
M. Bouillevaux (Voyage dans l'Indo-Chine), aiment à se
Seize jonques environ, jaugeant à peu près 3,000 ton-
neaux, sont employées au commerce fait avec la Chine
par Faï-Fo. La petitesse de ces bâtiments s'explique
par le peu de profondeur de la rivière de Faï-Fo, où ils
sont forcés de s'abriter. Le commerce de Hué, la capi-
tale, a lieu comme celui de Faï-Fo, avec Haï-Nan, Can-
ton, Emouï et Sao-Tcheu. Il s'effectue par environ 12
jonques de 2,500 à 4,000 piculs chacune, et présentant
ensemble un total d'environ 2,500 tonneaux. Aucun de
ces bâtiments, mesurant plus de 3,000 piculs, ne peut
entrer en sûreté dans le fleuve avec son chargement,
et ceux qui dépassent ce tonnage doivent prendre leur
cargaison dans la baie de Tourane. Les exportations de
Hué et de Faï-Fo sont les mêmes, et se composent sur-
tout de sucre, de coton et de cinnamome.
Le commerce de la Chine par mer avec le Tonkin est
effectué par environ 38 jonques, jaugeant en somme à
peu près 5,000 tonneaux. Il paraît, d'après des docu-
ments chinois, qu'une jonque de 3,000 piculs, c'est à-
dire environ 121 tonneaux, est la plus grande qui puisse
entrer en sûreté dans la rivière de Tonkin. Les expor-
tations se composent de noix-arec, de cardamome, de
coton, poisson salé, sel, riz, vernis stic-lac, de matières
tinctoriales, et d'or et d'argent en lingots.
On évalue le nombre total des jonques employées
dans le commerce avec la Chine , il environ 116, jau-
geant un peu moins de 20,000 tonneaux.
Le Siam et l'Annam sont unis par des relations politi-
ques et commerciales à la fois. Le commerce se fait par
Bangkok surtout avec Saïgon et avec Faï-Fo et Hué.
Le nombre des bâtiments affectés à ce trafic est de 40 à
50, tous de petite dimension. Les exportations de Siam
se composent de fer, de tabac, opium et quelques mar-
chandises européennes ; les importations de nattes pour
emballages et pour voiles, de soies gréges et de soie -
ries, etc.
Les relations de commerce qui se sont établies avec
les ports anglais du détroit de Malacca datent a peu
près de la fondation de Singapore en 1819. Les expor-
tations consistent en riz, sel, sucre, soie, et les impor-
tations en opium, en gambier ou catechu destinés à la
consommation du Camboie ; en fer, apporté à Saïgon
seulement, et en une faible quantité de lainages et de
tissus de coton blanc.
En 1855, les exportations de la Cochinchine à Singa-
pore se sont élevées à la somme de 1,247,630 fr., et les
importations de Singapore à 1,384,630 fr.
Le commerce extérieur de l'Annam est exploité prin-
cipalement par les Chinois, qui sont à la fois mar-
chands et marins. Cependant , depuis une trentaine
d'années, l'empereur a ouvert, pour son propre compte,
et à l'aide de navires de guerre montés par des Anna-
mites, des relations de commerce d'une certaine im-
portance avec Singapore, Java et même Canton, Cal
cutta et Bangkok.
Dans le littoral de l'Annam ou basse Cochinchine, on
ne voyage qu'en bateau. Partout, jusque dans les vil-
lages, au lieu de rues et de chemins, il y a de petits
canaux qui subissent l'influence de la marée haute et
basse, et sur lesquels une barque est le véhicule indis-
pensable. Les Annamites se servent tantôt de la rame,
tantôt de la voile ; tournés vers l'avant, ils rament de-
bout, mais en sens inverse des Européens.
Les habitations se trouvent le plus souvent sur le
bord des canaux, des rivières ou des fleuves, entourées
de bosquets d'arbres fruitiers, d'orangers, de man-
guiers et de bananiers, qui y entretiennent l'ombre
et la fraîcheur. Leur intérieur n'a rien de somptueux :
ce sont des espèces de halles soutenues par des co-
lonnes, et n'ayant d'autre ornement que des bandes
de papier rouge ou jaune, sur lesquels on a inscrit
des. pensées et des maximes empruntées aux philosophes
chinois. Ces demeures, fort basses pour la plupart,
n'ont que le rez-de-chaussée, et sont couvertes avec de
la paille ou des joncs et très-rarement avec des tuiles.
Leurs parois se composent généralement de feuilles de
roseaux, excepté dans les maisons riches, qui sont en
planches et en torchis à la chaux, et dans les pagodes,
qui seules possèdent des murs en briques. Ces habita-
tions, sur la façade desquelles on dispose souvent une
veranda où l'on vient boire le thé, fumer la pipe et mâ-
cher l'arec et le bétel, sont ordinairement percées d'une
lucarne que l'on ferme la nuit et pendant les mauvais
temps.
Favorisés par la chaleur et l'humidité du climat, les
insectes de toute sorte fourmillent dans les demeures
cochinchinoises. Parmi les plus incommodes de ces hôtes
nous citerons les fourmis blanches qui, en quelques
heures, dévorent un coffre entier de hardes, et les mous-
tiques, dont la piqûre est tellement redoutable que l'on
est quelquefois contraint de mettre sous une mousti-
quaire même les porcs, qu'autrement ces ennemis achar-
nés pourraient faire périr en une nuit.
Les Cochinchinois sont vêtus d'un large pantalon fixé
sur les reins par une ceinture de soie, et d'une espèce
de petite blouse qui descend jusqu'aux genoux. La tète,
dont on laisse croître les cheveux, sans les couper ja-
mais, excepté pendant l'enfance, est enveloppée d'un
turban ordinairement en crêpe. Le costume des femmes
ne diffère de celui des hommes qu'en ce qu'elles vont
tête nue au lieu de porter un turban, et que leur pan-
pantalon est assujetti par un cordon et non par une
ceinture. Elles ne sont pas exemptes de coquetterie,
et cherchent à se parer avec des boucles d'oreilles, des
bagues et des épingles d'or. Les Annamites, pour la
plupart, ne portent pas de chaussure; les vieillards
seuls et les gens de qualité mettent parfois des babou-
ches à semelle épaisse. A l'âge de trente ans, les hom-
mes laissent croître le peu de barbe que la nature leur
a départi.
Les cas de longévité sont rares dans l'empire d'An-
nam où, à l'âge de cinquante ans, l'homme, déjà ca-
duc, est réellement un vieillard. L'insalubrité du cli-
mat, une mauvaise nourriture et l'usage de l'opium,
qui s'est répandu depuis quelques années, abrègent
la vie des habitants et donnent naissance à une foule
de maladies, dont les plus communes sont la dyssenterie
et des fièvres de diverses espèces Les maladies cutanées
sont très -communes, les galeux pullulent et la lèpre n'est
pas rare. La médecine est fort en honneur en Cochinchine.
Les habitants de ce pays, dit un moderne voyageur,
M. Bouillevaux (Voyage dans l'Indo-Chine), aiment à se
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 15/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529512p/f15.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529512p/f15.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529512p/f15.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529512p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529512p
Facebook
Twitter