Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
270 L'ISTHME DE SUEZ,
dans leurs nombreux voyages, n'avait joui d'une
pareille vue. La Séja se jette à cet endroit dans l'Amur,
sur la rive gauche, par une vaste ouverture. La
largeur et la profondeur du fleuve sont considérable-
ment augmentées par cette masse d'eau.
Si le pays qui entoure Albazine, si les environs
des confluents de la Kamara et de YOrgoûm sont pro-
pres à créer des établissements, la vallée de la Séjà
séduit par sa beauté, par le magnifique panorama
qui s'y déroule.
Au XVIIC siècle les Russes avaient découvert la
Séja supérieure. En passant de la rivière de Tugur
sur le Chingan, ils occupèrent toute la vallée qui
s'étend de la Séja à l'Amur. Ils y établirent quatre
strogs (villages), Werschneck, Sclembinsk, Gilinsk et
Dolousk. A cette époque, on fit un rapport sur l'exis-
tence de mines de fer dans les montagnes blanches
qui séparent les embouchures de la Séga et de la
Selinga.
A 30 werstes (il faut 4 werstes pour une lieue de
France) de l'embouchure de la Séja, on aperçoit la
ville de Saghalien ula hotou; mais dans l'intervalle
on avait rangé une foule de petits villages, dont l'un
occupe une étendue de 5 werstes, ce qui donnait à la
rive droite du fleuve une animation remarquable.
Quelques membres de la mission avaient sollicité de
l'amban de Sagholien ula hotou de visiter cette ville,
mais il refusa. Il y avait 1,000 hommes rangés en
bataille et dix pièces de canon. Pour une commission
scientifique, il était impossible de passer outre.
Bientôt les Mandjours deviendront moins récalcitants.
Au port étaient amarrées trente-cinq grandes bar-
ques. Le sol des deux rives est sablonneux et renfer-
me des agates, des onyx et des cornalines.
Depuis la Séja l'on remarque que les vallées s'éten-
dent des deux côtés de l'Amur, les montagnes blan-
ches disparaissent à l'horizon, la flore daurienne est
remplacée par la flore européenne. On trouve les
tilleuls, les peupliers, les cornus mascula, les brionia
alba, les noisetiers, les chênes, les bouleaux blancs et
beaucoup d'autres essences.
Tout à coup l'Amur tourne à l'est; ses rives sont
de sable, mais la couche supérieure consiste en une
terre végétale noire très-riche. On aperçoit les chaînes
des monts Chin-Gan. On voit çà et là des villages
habités par des pêcheurs; leurs nombreux filets,
leurs jardins témoignent de leur bien-être : on dit que
ce sont des exilés.
Le pays est couvert d'une brillante végétation ;
on pourrait y fonder des établissements d'agriculture
considérables. L'élève des chevaux et des troupeaux
donnerait des résultats considérables.
Bientôt après l'Amur coule entre deux chaînes de
montagnes à pic. Ce sont les branches du Doush-
haline, l'Amur a près de trois quarts de lieue de large
et sa profondeur est de 18 mètres ;il garde ces mesures
jusqu'à la mer ; au milieu on compte 4 westes 1/2 de
vitesse à l'heure.
Ces rives si pittoresques sont riches en métaux
précieux.
Des prairies luxuriantes précédent le confluent
des eaux de la. Sungari. Cet immense cours d'eau qui
vient droit de la Mandjourie et paraît entraîner dans
son élan les eaux de l'Amur faisait supposer que le
fleuve qui va ensuite se jeter dans le golfe de Tar-
tarie, sous le nom de l'Amur, devrait plutôt porter le
nom de Sungari, car depuis que l'Amur est entrainé
par la Sungari il ne dévie plus et va en droite ligne
verser ses eaux à la mer.
Quelque temps après, une autre grande rivière
vient augmenter la ma-sedes eaux du grand fleuve :
c'est l'Ussuri, dont les bords offrent partout des terres
fécondes. Le pays est parcouru par un grand nombre
de tribus qui portent différents noms, selon leurs ha-
bitudes, leurs occupations, la nature des vêtements
qu'ils portent ; ainsi les Néchaméens sont ainsi ap-
pelés à cause de leur justaucorps en peaux de
saumon.
A partir de l'Ussuri, les habitations, les villages se
pressent sur les deux rives de ce fleuve qui prend sa
naissance vers le bassin du lac Baïkal, dont les
bords offrent partout une végétation puissante et
variée, et dont les contre-forts montagneux récèlent
des richesses minéralogiques aussi grandes que
variées.
C'est de là que la Russie va désormais se lancer
à la conquête de l'empire de la mer qui depuis deux
siècles lui est si vivement disputé par l'Angleterre,
avec ses perpétuelles entraves des Dardanelles et
par le patriotisme intelligent des Scandinaves.
MARCHAL (de Lunéville).
LA COCHINCHINE.
(3* article.)
Quant au commerce extérieur de l'Annam, c'est avec
la Chine, Siam et les ports anglais des détroits de
Malacca qu'il se fait. Celui de terre a lieu principale-
ment entre le Tonkin et les provinces voisines de la
Chine. Par cette voie le Tonkin échange ses matières
premières contre les produits manufacturés de l'empire
du milieu L'intercourse avec la Chine a lieu principa-
lement par les ports de Saïgon, Faï-Fo, Hué. Le nombre
des bâtiments qui mettent Saïgon en relation avec
l'empire chinois se répartit à peu près ainsi : 25 à 35
jonques d'Haï-Nan, de 2,000 à 2,500 piculs; 2 jonques de
Canton, jaugeant l'une 5,000 et l'autre 8,000 piculs, et
6 jonques de Sao-Tcheu, chacune de G à 7,000 piculs.
Les chargements les plus considérables proviennent
d'Emouï et consistent principalement en soieries et en
thé.
dans leurs nombreux voyages, n'avait joui d'une
pareille vue. La Séja se jette à cet endroit dans l'Amur,
sur la rive gauche, par une vaste ouverture. La
largeur et la profondeur du fleuve sont considérable-
ment augmentées par cette masse d'eau.
Si le pays qui entoure Albazine, si les environs
des confluents de la Kamara et de YOrgoûm sont pro-
pres à créer des établissements, la vallée de la Séjà
séduit par sa beauté, par le magnifique panorama
qui s'y déroule.
Au XVIIC siècle les Russes avaient découvert la
Séja supérieure. En passant de la rivière de Tugur
sur le Chingan, ils occupèrent toute la vallée qui
s'étend de la Séja à l'Amur. Ils y établirent quatre
strogs (villages), Werschneck, Sclembinsk, Gilinsk et
Dolousk. A cette époque, on fit un rapport sur l'exis-
tence de mines de fer dans les montagnes blanches
qui séparent les embouchures de la Séga et de la
Selinga.
A 30 werstes (il faut 4 werstes pour une lieue de
France) de l'embouchure de la Séja, on aperçoit la
ville de Saghalien ula hotou; mais dans l'intervalle
on avait rangé une foule de petits villages, dont l'un
occupe une étendue de 5 werstes, ce qui donnait à la
rive droite du fleuve une animation remarquable.
Quelques membres de la mission avaient sollicité de
l'amban de Sagholien ula hotou de visiter cette ville,
mais il refusa. Il y avait 1,000 hommes rangés en
bataille et dix pièces de canon. Pour une commission
scientifique, il était impossible de passer outre.
Bientôt les Mandjours deviendront moins récalcitants.
Au port étaient amarrées trente-cinq grandes bar-
ques. Le sol des deux rives est sablonneux et renfer-
me des agates, des onyx et des cornalines.
Depuis la Séja l'on remarque que les vallées s'éten-
dent des deux côtés de l'Amur, les montagnes blan-
ches disparaissent à l'horizon, la flore daurienne est
remplacée par la flore européenne. On trouve les
tilleuls, les peupliers, les cornus mascula, les brionia
alba, les noisetiers, les chênes, les bouleaux blancs et
beaucoup d'autres essences.
Tout à coup l'Amur tourne à l'est; ses rives sont
de sable, mais la couche supérieure consiste en une
terre végétale noire très-riche. On aperçoit les chaînes
des monts Chin-Gan. On voit çà et là des villages
habités par des pêcheurs; leurs nombreux filets,
leurs jardins témoignent de leur bien-être : on dit que
ce sont des exilés.
Le pays est couvert d'une brillante végétation ;
on pourrait y fonder des établissements d'agriculture
considérables. L'élève des chevaux et des troupeaux
donnerait des résultats considérables.
Bientôt après l'Amur coule entre deux chaînes de
montagnes à pic. Ce sont les branches du Doush-
haline, l'Amur a près de trois quarts de lieue de large
et sa profondeur est de 18 mètres ;il garde ces mesures
jusqu'à la mer ; au milieu on compte 4 westes 1/2 de
vitesse à l'heure.
Ces rives si pittoresques sont riches en métaux
précieux.
Des prairies luxuriantes précédent le confluent
des eaux de la. Sungari. Cet immense cours d'eau qui
vient droit de la Mandjourie et paraît entraîner dans
son élan les eaux de l'Amur faisait supposer que le
fleuve qui va ensuite se jeter dans le golfe de Tar-
tarie, sous le nom de l'Amur, devrait plutôt porter le
nom de Sungari, car depuis que l'Amur est entrainé
par la Sungari il ne dévie plus et va en droite ligne
verser ses eaux à la mer.
Quelque temps après, une autre grande rivière
vient augmenter la ma-sedes eaux du grand fleuve :
c'est l'Ussuri, dont les bords offrent partout des terres
fécondes. Le pays est parcouru par un grand nombre
de tribus qui portent différents noms, selon leurs ha-
bitudes, leurs occupations, la nature des vêtements
qu'ils portent ; ainsi les Néchaméens sont ainsi ap-
pelés à cause de leur justaucorps en peaux de
saumon.
A partir de l'Ussuri, les habitations, les villages se
pressent sur les deux rives de ce fleuve qui prend sa
naissance vers le bassin du lac Baïkal, dont les
bords offrent partout une végétation puissante et
variée, et dont les contre-forts montagneux récèlent
des richesses minéralogiques aussi grandes que
variées.
C'est de là que la Russie va désormais se lancer
à la conquête de l'empire de la mer qui depuis deux
siècles lui est si vivement disputé par l'Angleterre,
avec ses perpétuelles entraves des Dardanelles et
par le patriotisme intelligent des Scandinaves.
MARCHAL (de Lunéville).
LA COCHINCHINE.
(3* article.)
Quant au commerce extérieur de l'Annam, c'est avec
la Chine, Siam et les ports anglais des détroits de
Malacca qu'il se fait. Celui de terre a lieu principale-
ment entre le Tonkin et les provinces voisines de la
Chine. Par cette voie le Tonkin échange ses matières
premières contre les produits manufacturés de l'empire
du milieu L'intercourse avec la Chine a lieu principa-
lement par les ports de Saïgon, Faï-Fo, Hué. Le nombre
des bâtiments qui mettent Saïgon en relation avec
l'empire chinois se répartit à peu près ainsi : 25 à 35
jonques d'Haï-Nan, de 2,000 à 2,500 piculs; 2 jonques de
Canton, jaugeant l'une 5,000 et l'autre 8,000 piculs, et
6 jonques de Sao-Tcheu, chacune de G à 7,000 piculs.
Les chargements les plus considérables proviennent
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