Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-09-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 septembre 1859 01 septembre 1859
Description : 1859/09/01 (A4,N77). 1859/09/01 (A4,N77).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529512p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
268 L'ISTHME DE SUEZ,
sidée par le directeur de la douane, et de six commer-
çants chinois présidée par le gouverneur, le Dzar-
koutchi de Maimachin, la ville-frontière chinoise, à
une demi-lieue de Khiakhta.
Ces deux commissions débattaient les prix, qui, une
fois adoptés, faisaient foi pour les négociants des
deux nations. De Moscou à Khiakhta lé prix de trans-
port est de 25 fr. pour 40 livres; de Nijni à Khiakhta,
il est de 15 fr.
Les marchandises russes s'échangeaient chaque
année à Nijni, du mois de juin au mois d'août, et à
Khiakhta, de février jusqu'en avril. Ces marchan-
dises étaient ensuite transportées à la foire de Kalgan,
près la grande muraille, par les marchands chinois.
Nijni-Nowogorod, chef-lieu du gouvernement de ce
nom, est situé par 56°16 latitude nord, et 42 de longi-
tude est. Un triple système de canalisation et s a si-
tuation au confluent de l'Oka avec le Volga lui as-
surent des rapports rapides et faciles avec la mer
Noire, la Baltique et la mer Caspienne. Son activité
industrielle et l'immensité des affaires qui s'y trai-
tent pendant la foire, l'ont rendu le marché le plus
considérable de la Russie.
Sur la frontière russo-chinoise, les entrepôts étaient
seulement Khiakhta et Tsouroie-Kaitou, près du gau
qui s'unit à l'Argoûn.
Ce dernier point avait moins d'importance que le
premier; il ne prospérait pas autant que l'autre à
cause de la difficulté des communications et des
transports. La route qui y conduit pas'e par des
montagnes escarpées. Ce n'est guère qu'au mois de
juin, en revenant de la ville de Naun, que les Chinois
y apportaient quelques marchandises, du thé en bri-
ques, de grosses toiles de coton blanches ou bleues
(daba), des étoffes de soie, des soies à coudre et dif-
férents petits articles recherchés des Russes et des
Mongols. Ces produits s'échangeaient contre du bé-
tail, des fourrures, des peaux de mouton, du cuir de
Russie, des draps ordinaires, etc.
A Khiakhta, le commerce était le plus considérable.
Il existe deux Khiakhta : le supérieur, ou fort ISoitzoi
saivsk krépost, est à 6 lieues au sud de la rivière Se-
linga; c'est là que sont les magasins de marchandises,
les résidences des négociants de lJloscou, d'Ékatherim-
bourg, de Tomsk, de Krasnoïark, d'Irkousk, et qu'a-
vaient été transférées du fort de Strelka sur le Tchikoï
la chancellerie, la douane et la garnison. A une
demi-lieue plus loin s'étend le Khiakhta inférieur,
c'est-à-dire le point de contact, le marché; à se traitaient
les grands échanges et se faisaient les livraisons ; là
s'arrêtaient les caravanes, se dressaient les tentes de
feutre des Mongols et se renouvelait presque inces-
samment un camp de Bouriates, d'Éleuths, de Tou-
gouses, de Kalmouks qui venaient troquer leur bétail
contre des marchandises.
Khiakhta avait une haute importance comme foyer
unique des relations commerciales , comme centre
d'action et d'influence politique de la Russie sur la
frontière chinoise. Il est en communication constante
avec Moscou, Nijni JSowogorod, Kazan, toutes les villes
de la Sibérie et avec les villes chinoises et surtout
avec Kalgan et Péking.
Moscou est devenu le siège de la fabrication; c'est
à Moscou que se font remarquer les établissements
industriels de Koupalillsky, Alexandroff, Maïkoff,
prince Troubcskoï, Balachinski, Chapocktiikoff et la
grande fabrique de draps de Raúkine. Nijni est la
bourse et le comptoir où les spéculateurs se réunissent,
où l'Asie centrale s'approvisionne ; Khiakhta était le
lieu d'échange, Kalgau, le caravansérail des cara-
vanes, et Péking, le but, le principal foyer de la con-
sommation.
Il existait néanmoins de nouvelles communications
avec la Chine par les steppes Kirghits, la Boukharie
et le Turckestan indépendants entre les ports méri-
dionaux russes et le gouvernement chinois d'Ili. En
1858, il était arrivé à Astrakan trois millions de kilo-
grammes de thés, et dans les autres ports de la mer
Caspienne pour 600.000 kilogrammes.
Les Tangnuscs du Khobdo, les Khalkas du Touchéou-
kan, les Mandjours du Tsitsikar, les Boukhares à Serni-
patalnoï, plus au nord, les Tourgouthes, les Koviaks,
paraissent être les intermédiaires habituels de ces
transactions interlopes.
Les marchandises les plus importantes de ce com-
merce d'exportation russe étaient les draps
De Mezeresky;
De Maslovia;
De dames ;
Demi-draps dits du Levant ;
De velvétines;
Tabletines ou demi-velours ;
Calicots blancs;
Fourrures pour le nord de la Chine.
Tous ces draps et velours se fabriquent à Moscou.
Parmi les articles divers figurent la miroiterie, la
quincaillerie et les armes, des coraux en petits grains,
des montres de la Chaux-de-Fond et de Genève, dites
pour la Chine, l'opium de Turquie ; la Belgique et la
Hollande livrent annuellement au commerce russe,
pour les ventes à la Chine, pour un million de ca-
melots très-gros. Les miroirs de 11 centimètres de
haut sur 11 de large, contenus dans une enveloppe
de carton recouvert en cuir rouge chargé de dorure,
se vendent en très-grande quantité.
L'exportation chinoise se compose de thé dit de
famille, de fleurs de thé, thé en briques, soies gréges
et soieries, nankins et autres tissus de coton, porce-
laine, laque, encre de Chine, sucres bruts terrés et
candis, fruits secs et confits au sucre, rhubarbe,
musc, tabac, riz, objets d'ébénisterie et de tablette-
rie, articles divers, comme fleurs artificielles, jouets,
sidée par le directeur de la douane, et de six commer-
çants chinois présidée par le gouverneur, le Dzar-
koutchi de Maimachin, la ville-frontière chinoise, à
une demi-lieue de Khiakhta.
Ces deux commissions débattaient les prix, qui, une
fois adoptés, faisaient foi pour les négociants des
deux nations. De Moscou à Khiakhta lé prix de trans-
port est de 25 fr. pour 40 livres; de Nijni à Khiakhta,
il est de 15 fr.
Les marchandises russes s'échangeaient chaque
année à Nijni, du mois de juin au mois d'août, et à
Khiakhta, de février jusqu'en avril. Ces marchan-
dises étaient ensuite transportées à la foire de Kalgan,
près la grande muraille, par les marchands chinois.
Nijni-Nowogorod, chef-lieu du gouvernement de ce
nom, est situé par 56°16 latitude nord, et 42 de longi-
tude est. Un triple système de canalisation et s a si-
tuation au confluent de l'Oka avec le Volga lui as-
surent des rapports rapides et faciles avec la mer
Noire, la Baltique et la mer Caspienne. Son activité
industrielle et l'immensité des affaires qui s'y trai-
tent pendant la foire, l'ont rendu le marché le plus
considérable de la Russie.
Sur la frontière russo-chinoise, les entrepôts étaient
seulement Khiakhta et Tsouroie-Kaitou, près du gau
qui s'unit à l'Argoûn.
Ce dernier point avait moins d'importance que le
premier; il ne prospérait pas autant que l'autre à
cause de la difficulté des communications et des
transports. La route qui y conduit pas'e par des
montagnes escarpées. Ce n'est guère qu'au mois de
juin, en revenant de la ville de Naun, que les Chinois
y apportaient quelques marchandises, du thé en bri-
ques, de grosses toiles de coton blanches ou bleues
(daba), des étoffes de soie, des soies à coudre et dif-
férents petits articles recherchés des Russes et des
Mongols. Ces produits s'échangeaient contre du bé-
tail, des fourrures, des peaux de mouton, du cuir de
Russie, des draps ordinaires, etc.
A Khiakhta, le commerce était le plus considérable.
Il existe deux Khiakhta : le supérieur, ou fort ISoitzoi
saivsk krépost, est à 6 lieues au sud de la rivière Se-
linga; c'est là que sont les magasins de marchandises,
les résidences des négociants de lJloscou, d'Ékatherim-
bourg, de Tomsk, de Krasnoïark, d'Irkousk, et qu'a-
vaient été transférées du fort de Strelka sur le Tchikoï
la chancellerie, la douane et la garnison. A une
demi-lieue plus loin s'étend le Khiakhta inférieur,
c'est-à-dire le point de contact, le marché; à se traitaient
les grands échanges et se faisaient les livraisons ; là
s'arrêtaient les caravanes, se dressaient les tentes de
feutre des Mongols et se renouvelait presque inces-
samment un camp de Bouriates, d'Éleuths, de Tou-
gouses, de Kalmouks qui venaient troquer leur bétail
contre des marchandises.
Khiakhta avait une haute importance comme foyer
unique des relations commerciales , comme centre
d'action et d'influence politique de la Russie sur la
frontière chinoise. Il est en communication constante
avec Moscou, Nijni JSowogorod, Kazan, toutes les villes
de la Sibérie et avec les villes chinoises et surtout
avec Kalgan et Péking.
Moscou est devenu le siège de la fabrication; c'est
à Moscou que se font remarquer les établissements
industriels de Koupalillsky, Alexandroff, Maïkoff,
prince Troubcskoï, Balachinski, Chapocktiikoff et la
grande fabrique de draps de Raúkine. Nijni est la
bourse et le comptoir où les spéculateurs se réunissent,
où l'Asie centrale s'approvisionne ; Khiakhta était le
lieu d'échange, Kalgau, le caravansérail des cara-
vanes, et Péking, le but, le principal foyer de la con-
sommation.
Il existait néanmoins de nouvelles communications
avec la Chine par les steppes Kirghits, la Boukharie
et le Turckestan indépendants entre les ports méri-
dionaux russes et le gouvernement chinois d'Ili. En
1858, il était arrivé à Astrakan trois millions de kilo-
grammes de thés, et dans les autres ports de la mer
Caspienne pour 600.000 kilogrammes.
Les Tangnuscs du Khobdo, les Khalkas du Touchéou-
kan, les Mandjours du Tsitsikar, les Boukhares à Serni-
patalnoï, plus au nord, les Tourgouthes, les Koviaks,
paraissent être les intermédiaires habituels de ces
transactions interlopes.
Les marchandises les plus importantes de ce com-
merce d'exportation russe étaient les draps
De Mezeresky;
De Maslovia;
De dames ;
Demi-draps dits du Levant ;
De velvétines;
Tabletines ou demi-velours ;
Calicots blancs;
Fourrures pour le nord de la Chine.
Tous ces draps et velours se fabriquent à Moscou.
Parmi les articles divers figurent la miroiterie, la
quincaillerie et les armes, des coraux en petits grains,
des montres de la Chaux-de-Fond et de Genève, dites
pour la Chine, l'opium de Turquie ; la Belgique et la
Hollande livrent annuellement au commerce russe,
pour les ventes à la Chine, pour un million de ca-
melots très-gros. Les miroirs de 11 centimètres de
haut sur 11 de large, contenus dans une enveloppe
de carton recouvert en cuir rouge chargé de dorure,
se vendent en très-grande quantité.
L'exportation chinoise se compose de thé dit de
famille, de fleurs de thé, thé en briques, soies gréges
et soieries, nankins et autres tissus de coton, porce-
laine, laque, encre de Chine, sucres bruts terrés et
candis, fruits secs et confits au sucre, rhubarbe,
musc, tabac, riz, objets d'ébénisterie et de tablette-
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