Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1859 15 août 1859
Description : 1859/08/15 (A4,N76). 1859/08/15 (A4,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295118
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
252 - L'ISTHME DE SUEZ,
grftce à Dieu, pour vous, pour nous et pour d'autres
encore.
Trêve donc de rancunes, plus de fantômes, plus d'inti-
midations qui n'intimident pas, plus de prétentions qui
ne sauraient aboutir. Que l'Angleterre promène en paix
sur les mers ouvertes à tous les pavillons son pavillon
protecteur dont elle est si justement fière. Personne
ne l'approuve et ne l'admire plus que nous dans ce
rôle obligé de sa puissance et de son génie- Qu'il ne
soit ni oppresseur ni' agressif, il ne nous trouvera ni
jaloux ni inquiets. Mais qu'à notre tour, ayant mêmes
devoirs, nous ayons mêmes droits ; que nous puissions
aussi, sans cQntrôle et sans conteste, montrer hautement
et librement, comme il convient à notre honneur et à
nos intérêts légitimes, les couleurs de la France éga-
lement puissantes, également respectées. -
Nous ne demandonsplusassurément, comme Louis XIV
à la Hollande, que les vaisseaux des Provinces-Unies
rendent l'honneur du vent et du salut aux vaisseaux du
roi. Nous ne voulons humilier personne, mais nous pré-
tendons être les égaux de tout le monde, et si notre
courtoisie nous porte à saluer volontiers les premiers,
nous voulons être certains que toujours et partout notre
salut nous serarendu. »
- Le secrétaire de la rédaction, F. CAMUS.
MOUVEMENT DE L'EUROPE VERS L'ASIE.
On écrit de Dantzig, le 3, au Journal du Havre,
que la marine prussienne, qui, pendant la guerre ,
avait sensiblement ralenti ses armements, vient de
reprendre son ancienne activité. On s'occupait de la
création d'une escadre d'évolutions et de l'organisa-
tion de l'expédition, qui doit aller en Chine et au Ja-
pon pour y faire des traités de commerce semblables
à ceux de là France, de l'Angleterre, de la Russie et
des États-Unis d'Amérique.
L'expédition prussienne se composera de deux na-
vires de guerre, qui sont la Thétis et la corvette à
hélice Arconà, récemment construite, et qui a donné
les résultats les plus satisfaisants.
Ces bâtiments prendront la mer du 20 au 25 août,
et feront route pour Hong-Kong. Ils relâcheront 11,
Sénégal, au cap de Bonne-Espérance et à Singapore.
Un employé supérieur du ministère des affaires étran-
gères de Berlin, ayant rang de conseiller de légation,
prendra passage sur la Thétis et sera chargé de sui-
vre les- négociations avec les deux gouvernements.
Il représentera ensuite auprès d'eux la Prusse d'une
manière permanente.
Une circulaire ministérielle a prévenu les cham-
bres de commerce de cette expédition, et leur a an-
noncé que tous les documents commerciaux qui se-
ront fournis par elle leur seront communiqués.
Nous ne saurions trop faire remarquer le mouve-
ment général qui pousse toute l'Europe industrielle
vers l'extrême Orient, comme au xvie et au XVIIe siè-
cles tous les peuples maritimes se précipitaient à la
découverte ou à la conquête des régions américaines.
Une autre remarque non moins digne d'intérêt,
c'est la tendance des nations qui jusqu'ici semblaient
le moins destinées à occuper dans le monde un rang
maritime quelconque, à faire effort en quelque sorte
contre leur situation naturelle, afin de prendre leur
part dans l'exploitation-du domaine des mers.
C'est ainsi que l'Autriche regarde avec raison ses
côtes de l'Adriatique et son beau fport de Trieste
comme un des plus précieux fleurons de sa couronne.
C'est ainsi que la Prusse, qui n'avait pour ainsi dire
qu'une fenêtre sur la Baltique, s'est occupée de don-
ner un peu plus d'étendue à sa frontière maritime,
et puissance jusqu'ici purement territoriale, construit
des ports, institue des escadres et veut à son tour ap-
prendre à ses peuples la route des expéditions loin-
taines. Il ne faut point s'y tromper, c'est une nouvelle
ère qui s'inaugure pour le commerce européen. Les
chemins de fer et la vapeur ont raccourci les espau
ces qui séparaient les nations, le continent se sent à
l'étroit dans ses limites, et chacun veut avoir sa'
place dans ces mers et dans ce marché de 800,000,000
d'habitants nouvellement ouverts aux entrepri&es eu -
ropéennes. Quelques esprits arriérés ont beau faire
en Angleterre, ils n'arrêteront point ce mouvement,
il est dans la nature des choses et dans la Joi du pro-
grès humain. Malheur désormais au peuple qui vou-
drait paralyser ou combattre cette impulsion; ilne ferait
qu'accumuler contre lui une montagne d'intérêts dont
le poids combiné l'écraserait infailliblement. Le temps
du monopole des mers est passé pour tout- le monde,
et l'Europe désormais aspirera à l'équilibre maritime,
comme elle a aspiré, en d'autres temps, à l'équilibre
continental.
Or, il est démontré que pour le développement de
son commerce avec l'Orient, l'Europe a besoin d'une
route plus courte, plus facile et moins dispendieuse
que celle que l'immensité des deux océans lui offre
aujourd'hui autour du cap de Bonne-Espérance. L'Eu-
rope demande à s'élancer par le passage que doit lui
ouvrir le canal de Suez. La France en ce momentcom-
bat et, nous l'espérons, fonde un établissement en Co-
chinchine ; l'Espagne appelle l'ouverture du passage
égyptien, pour donner à ses Philippines tout l'essor
que comporte leur richesse naturelle; la Russie, par
la même route, se ménage une communication abré-
gée et beaucoup plus économique entre les deux
extrémités de son empire, entre la mer Noire et
ce fleuve Amur dans les profondeurs duquel elle
organise son influence sur les mers de la Chine;
l'Angleterre elle-même, le jour où elle voudra bien
considérer, sans préoccupation comme sans préjugé,
la vérité des choses, sentira que, comme nous le lui
avons dit si souvent, le canal de Suez est un instru-
ment qur mble lui présenter la faveur de la Provi-
grftce à Dieu, pour vous, pour nous et pour d'autres
encore.
Trêve donc de rancunes, plus de fantômes, plus d'inti-
midations qui n'intimident pas, plus de prétentions qui
ne sauraient aboutir. Que l'Angleterre promène en paix
sur les mers ouvertes à tous les pavillons son pavillon
protecteur dont elle est si justement fière. Personne
ne l'approuve et ne l'admire plus que nous dans ce
rôle obligé de sa puissance et de son génie- Qu'il ne
soit ni oppresseur ni' agressif, il ne nous trouvera ni
jaloux ni inquiets. Mais qu'à notre tour, ayant mêmes
devoirs, nous ayons mêmes droits ; que nous puissions
aussi, sans cQntrôle et sans conteste, montrer hautement
et librement, comme il convient à notre honneur et à
nos intérêts légitimes, les couleurs de la France éga-
lement puissantes, également respectées. -
Nous ne demandonsplusassurément, comme Louis XIV
à la Hollande, que les vaisseaux des Provinces-Unies
rendent l'honneur du vent et du salut aux vaisseaux du
roi. Nous ne voulons humilier personne, mais nous pré-
tendons être les égaux de tout le monde, et si notre
courtoisie nous porte à saluer volontiers les premiers,
nous voulons être certains que toujours et partout notre
salut nous serarendu. »
- Le secrétaire de la rédaction, F. CAMUS.
MOUVEMENT DE L'EUROPE VERS L'ASIE.
On écrit de Dantzig, le 3, au Journal du Havre,
que la marine prussienne, qui, pendant la guerre ,
avait sensiblement ralenti ses armements, vient de
reprendre son ancienne activité. On s'occupait de la
création d'une escadre d'évolutions et de l'organisa-
tion de l'expédition, qui doit aller en Chine et au Ja-
pon pour y faire des traités de commerce semblables
à ceux de là France, de l'Angleterre, de la Russie et
des États-Unis d'Amérique.
L'expédition prussienne se composera de deux na-
vires de guerre, qui sont la Thétis et la corvette à
hélice Arconà, récemment construite, et qui a donné
les résultats les plus satisfaisants.
Ces bâtiments prendront la mer du 20 au 25 août,
et feront route pour Hong-Kong. Ils relâcheront 11,
Sénégal, au cap de Bonne-Espérance et à Singapore.
Un employé supérieur du ministère des affaires étran-
gères de Berlin, ayant rang de conseiller de légation,
prendra passage sur la Thétis et sera chargé de sui-
vre les- négociations avec les deux gouvernements.
Il représentera ensuite auprès d'eux la Prusse d'une
manière permanente.
Une circulaire ministérielle a prévenu les cham-
bres de commerce de cette expédition, et leur a an-
noncé que tous les documents commerciaux qui se-
ront fournis par elle leur seront communiqués.
Nous ne saurions trop faire remarquer le mouve-
ment général qui pousse toute l'Europe industrielle
vers l'extrême Orient, comme au xvie et au XVIIe siè-
cles tous les peuples maritimes se précipitaient à la
découverte ou à la conquête des régions américaines.
Une autre remarque non moins digne d'intérêt,
c'est la tendance des nations qui jusqu'ici semblaient
le moins destinées à occuper dans le monde un rang
maritime quelconque, à faire effort en quelque sorte
contre leur situation naturelle, afin de prendre leur
part dans l'exploitation-du domaine des mers.
C'est ainsi que l'Autriche regarde avec raison ses
côtes de l'Adriatique et son beau fport de Trieste
comme un des plus précieux fleurons de sa couronne.
C'est ainsi que la Prusse, qui n'avait pour ainsi dire
qu'une fenêtre sur la Baltique, s'est occupée de don-
ner un peu plus d'étendue à sa frontière maritime,
et puissance jusqu'ici purement territoriale, construit
des ports, institue des escadres et veut à son tour ap-
prendre à ses peuples la route des expéditions loin-
taines. Il ne faut point s'y tromper, c'est une nouvelle
ère qui s'inaugure pour le commerce européen. Les
chemins de fer et la vapeur ont raccourci les espau
ces qui séparaient les nations, le continent se sent à
l'étroit dans ses limites, et chacun veut avoir sa'
place dans ces mers et dans ce marché de 800,000,000
d'habitants nouvellement ouverts aux entrepri&es eu -
ropéennes. Quelques esprits arriérés ont beau faire
en Angleterre, ils n'arrêteront point ce mouvement,
il est dans la nature des choses et dans la Joi du pro-
grès humain. Malheur désormais au peuple qui vou-
drait paralyser ou combattre cette impulsion; ilne ferait
qu'accumuler contre lui une montagne d'intérêts dont
le poids combiné l'écraserait infailliblement. Le temps
du monopole des mers est passé pour tout- le monde,
et l'Europe désormais aspirera à l'équilibre maritime,
comme elle a aspiré, en d'autres temps, à l'équilibre
continental.
Or, il est démontré que pour le développement de
son commerce avec l'Orient, l'Europe a besoin d'une
route plus courte, plus facile et moins dispendieuse
que celle que l'immensité des deux océans lui offre
aujourd'hui autour du cap de Bonne-Espérance. L'Eu-
rope demande à s'élancer par le passage que doit lui
ouvrir le canal de Suez. La France en ce momentcom-
bat et, nous l'espérons, fonde un établissement en Co-
chinchine ; l'Espagne appelle l'ouverture du passage
égyptien, pour donner à ses Philippines tout l'essor
que comporte leur richesse naturelle; la Russie, par
la même route, se ménage une communication abré-
gée et beaucoup plus économique entre les deux
extrémités de son empire, entre la mer Noire et
ce fleuve Amur dans les profondeurs duquel elle
organise son influence sur les mers de la Chine;
l'Angleterre elle-même, le jour où elle voudra bien
considérer, sans préoccupation comme sans préjugé,
la vérité des choses, sentira que, comme nous le lui
avons dit si souvent, le canal de Suez est un instru-
ment qur mble lui présenter la faveur de la Provi-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65295118/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65295118/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65295118/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65295118
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65295118
Facebook
Twitter