Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 août 1859 15 août 1859
Description : 1859/08/15 (A4,N76). 1859/08/15 (A4,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295118
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 253
dence pour alléger les immenses embarras de sa. do-
mination sur l'Inde, et pour soutenir la concurrence
que les Américains et les Russes lui préparent dans les
vastes parages situés au delà du détroit de la Sonde.
Mais que l'Angleterre le comprenne ou ne le com-
prenne point, l'ouverture de l'isthme de Suez est un
des besoins essentiels de notre époque, une des condi-
tions sans lesquelles les plus grandes découvertes du
temps resteraient en partie incomplètes ou improduc-
tives. et c'est dire assez que l'égoïsme étroit, les pré-
jugés inintelligents d'un peuple et surtout ceux d'une
coterie ne peuvent prévaloir contre les intérêts géné-
raux de l'humanité et en quelque sorte contre la force
expansive du monde.
Qui aurait dit, par exemple, il y a dix ans, à l'An-
gleterre, que la Prusse, en 1859, dirigerait vers les
côtes de la Chine et du Japon une expédition maritime
et commerciale, destinée à introduire aussi l'industrie
prussienne dans ces contrées? Dès ce jour la Prusse,
déjà représentée par l'une de ses éminentes capacités
dans la commission internationale s'est rangée au
nombre des intéressés directs au percement de l'isthme
de Suez.
J. MONGIN.
EFFETS DE LA GUERRE SUR L'INDE.
Sous ce titre assez original et assez imprévu, un
journal indien qui passe pour avoir des communica-
tions avec le gouvernement général, publie des ré-
flexions que le Times lui-même a cru devoir repro-
duire.
Nous sommes loin de partager l'opinion de l'écri-
vain sur la proximité inévitable d'une guerre entre
l'Angleterre et la France. Depuis longtemps nous
donnons à nos voisins assez de preuves de modéra-
tion ; nous leur avons prouvé assez de désintéresse-
ment et même rendu assez de services pour qu'une
guerre, loin d'être inévitable, fut impossible à la seule
condition que les bons procédés et la confiance fussent
réciproques.
Le Friend of India croit-il donc que l'alliance entre
les deux pays ne peut être pratiquée qu'à la condi-
tion d'un sacrifice perpétuel de la part de la France
aux jalousies et aux égoïsmes qui passionnent cer-
tains esprits de l'autre côté du détroit, et l'opinion
publique en Angleterre ne comprendra-t-elle pas en-
fin combien il lui importe de mettre un terme à ces
continuels frottements, à ces défiances incorrigibles
qui allument si déplorablement les susceptibilités entre
les deux pays.
Au nombre de ces éléments d'irritation , nous
n'hésitons pas à placer la conduite tenue par les
gouvernements d'Angleterre dans l'affaire du canai
de Suez. L'iniquité, le caractère oppressif, humiliant
et provocateur de cette opposition blesse, non pas
seulement en France, mais aussi en Europe, tous les
hommes qui ont la fibre et la fierté du sentiment na-
tional, et le journal indien nous montre, certes, com-
bien peu sont raisonnables les résistances opposées à
l'exécution de ce projet. Si la route maritime d'Asie
en Europe était ouverte par l'isthme de Suez, l'Angle-
terre y gagnerait l'économie d'une flotte, puisqu'elle
n'aurait plus à surveiller qu'une route au lieu de
deux, tandis que dans l'état présent des choses, elle
n'a pour le transport direct de ses cargaisons en-
combrantes d'autre chemin que le cap de Bonne-Es-
pérance qu'elle ne pourrait faire prendre à ses malles
et à ses marchandises légères sans les inconvénients
les plus grands et les retards les plus désastreux.
Il est curieux de voir aussi le Times nous offrir à
tout instant et sans peut-'être s'en douter, les plus
forts arguments sur l'intérêt qu'a l'Angleterre de
laisser percer l'isthme,, soit dans l'état de guerre,
soit dans l'état de paix. Nous croyons en outre, devoir
reproduire l'article du ïviend of India comme une
manifestation des véritables sentiments de tout ce qui
pense, trafique et travaille en Angleterre, sur les effets
ruineux d'une guerre avec la France. Nous ajoutons
seulement que le journal indien est loin d'avoir tout
dit, et que probablement les Anglais ne seraient point
dans leur île aussi tranquilles qu'ils le pensent.
Faisons remarquer toutefois, que nous ne nous li-
vrons point en France; à ces considérations que nous
trouvons trop spéculatrices, et qu'elles viennent tou-
jours du côté de nos alliés.
Leur conscience leur dit-elle donc que la guerre
est le dernier mot de la politique qu'ils suivent en-
vers nous?
J. ROSE.
On lit dans le Friend of India:
« Un plein demi siècle s'est écoulé depuis que l'Inde
anglaise a été affectée par une guerre navale. Depuis
cette époque, quoique l'Angleterre ait été presque in-
cessamment en guerre sur quelque partie du globe,
les côtes et les mers de l'Inde ont été sans appréhen-
sions. Aucun négociant anglais n'a eu à payer des
risques de guerre, aucun vaisseau anglais n'a eu à
attendre un convoi; même en 1856, lorsque la guerre
traversait en quelque sorte notre ligne de communica-
tion la plus courte, la route par l'Egypte était aussi
sûre, aussi interrompue qu'en paix. Dans la vérité, la
sécurité était si profonde que les Anglo Indiens pouvaient
à peine percevoir l'idée d'un danger, ni apprécier leur
position durant une guerre navale.
D Pourtant il n'est probablement pas une autre classe
d'Anglais dans le monde que dût plus cruellement af-
fecter une guerre avec la seule puissance, à part
l'Angleterre et l'Amérique, capable de tenir la nr r.
C'est avec la pleine conscience des calam tés qui doivent
la suivre que nous exprimons notre conviction qu'une
guerre navale est inévitable, quelque désastreuse, im-
dence pour alléger les immenses embarras de sa. do-
mination sur l'Inde, et pour soutenir la concurrence
que les Américains et les Russes lui préparent dans les
vastes parages situés au delà du détroit de la Sonde.
Mais que l'Angleterre le comprenne ou ne le com-
prenne point, l'ouverture de l'isthme de Suez est un
des besoins essentiels de notre époque, une des condi-
tions sans lesquelles les plus grandes découvertes du
temps resteraient en partie incomplètes ou improduc-
tives. et c'est dire assez que l'égoïsme étroit, les pré-
jugés inintelligents d'un peuple et surtout ceux d'une
coterie ne peuvent prévaloir contre les intérêts géné-
raux de l'humanité et en quelque sorte contre la force
expansive du monde.
Qui aurait dit, par exemple, il y a dix ans, à l'An-
gleterre, que la Prusse, en 1859, dirigerait vers les
côtes de la Chine et du Japon une expédition maritime
et commerciale, destinée à introduire aussi l'industrie
prussienne dans ces contrées? Dès ce jour la Prusse,
déjà représentée par l'une de ses éminentes capacités
dans la commission internationale s'est rangée au
nombre des intéressés directs au percement de l'isthme
de Suez.
J. MONGIN.
EFFETS DE LA GUERRE SUR L'INDE.
Sous ce titre assez original et assez imprévu, un
journal indien qui passe pour avoir des communica-
tions avec le gouvernement général, publie des ré-
flexions que le Times lui-même a cru devoir repro-
duire.
Nous sommes loin de partager l'opinion de l'écri-
vain sur la proximité inévitable d'une guerre entre
l'Angleterre et la France. Depuis longtemps nous
donnons à nos voisins assez de preuves de modéra-
tion ; nous leur avons prouvé assez de désintéresse-
ment et même rendu assez de services pour qu'une
guerre, loin d'être inévitable, fut impossible à la seule
condition que les bons procédés et la confiance fussent
réciproques.
Le Friend of India croit-il donc que l'alliance entre
les deux pays ne peut être pratiquée qu'à la condi-
tion d'un sacrifice perpétuel de la part de la France
aux jalousies et aux égoïsmes qui passionnent cer-
tains esprits de l'autre côté du détroit, et l'opinion
publique en Angleterre ne comprendra-t-elle pas en-
fin combien il lui importe de mettre un terme à ces
continuels frottements, à ces défiances incorrigibles
qui allument si déplorablement les susceptibilités entre
les deux pays.
Au nombre de ces éléments d'irritation , nous
n'hésitons pas à placer la conduite tenue par les
gouvernements d'Angleterre dans l'affaire du canai
de Suez. L'iniquité, le caractère oppressif, humiliant
et provocateur de cette opposition blesse, non pas
seulement en France, mais aussi en Europe, tous les
hommes qui ont la fibre et la fierté du sentiment na-
tional, et le journal indien nous montre, certes, com-
bien peu sont raisonnables les résistances opposées à
l'exécution de ce projet. Si la route maritime d'Asie
en Europe était ouverte par l'isthme de Suez, l'Angle-
terre y gagnerait l'économie d'une flotte, puisqu'elle
n'aurait plus à surveiller qu'une route au lieu de
deux, tandis que dans l'état présent des choses, elle
n'a pour le transport direct de ses cargaisons en-
combrantes d'autre chemin que le cap de Bonne-Es-
pérance qu'elle ne pourrait faire prendre à ses malles
et à ses marchandises légères sans les inconvénients
les plus grands et les retards les plus désastreux.
Il est curieux de voir aussi le Times nous offrir à
tout instant et sans peut-'être s'en douter, les plus
forts arguments sur l'intérêt qu'a l'Angleterre de
laisser percer l'isthme,, soit dans l'état de guerre,
soit dans l'état de paix. Nous croyons en outre, devoir
reproduire l'article du ïviend of India comme une
manifestation des véritables sentiments de tout ce qui
pense, trafique et travaille en Angleterre, sur les effets
ruineux d'une guerre avec la France. Nous ajoutons
seulement que le journal indien est loin d'avoir tout
dit, et que probablement les Anglais ne seraient point
dans leur île aussi tranquilles qu'ils le pensent.
Faisons remarquer toutefois, que nous ne nous li-
vrons point en France; à ces considérations que nous
trouvons trop spéculatrices, et qu'elles viennent tou-
jours du côté de nos alliés.
Leur conscience leur dit-elle donc que la guerre
est le dernier mot de la politique qu'ils suivent en-
vers nous?
J. ROSE.
On lit dans le Friend of India:
« Un plein demi siècle s'est écoulé depuis que l'Inde
anglaise a été affectée par une guerre navale. Depuis
cette époque, quoique l'Angleterre ait été presque in-
cessamment en guerre sur quelque partie du globe,
les côtes et les mers de l'Inde ont été sans appréhen-
sions. Aucun négociant anglais n'a eu à payer des
risques de guerre, aucun vaisseau anglais n'a eu à
attendre un convoi; même en 1856, lorsque la guerre
traversait en quelque sorte notre ligne de communica-
tion la plus courte, la route par l'Egypte était aussi
sûre, aussi interrompue qu'en paix. Dans la vérité, la
sécurité était si profonde que les Anglo Indiens pouvaient
à peine percevoir l'idée d'un danger, ni apprécier leur
position durant une guerre navale.
D Pourtant il n'est probablement pas une autre classe
d'Anglais dans le monde que dût plus cruellement af-
fecter une guerre avec la seule puissance, à part
l'Angleterre et l'Amérique, capable de tenir la nr r.
C'est avec la pleine conscience des calam tés qui doivent
la suivre que nous exprimons notre conviction qu'une
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