Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1859 15 août 1859
Description : 1859/08/15 (A4,N76). 1859/08/15 (A4,N76).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295118
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
250 L'fSTHME DE SUEZ,
» nos sujets à tous les dangers soit par des voyages
Il d'un très-long cours pour aller aux Indes, soit pour
» découvrir un passage qui pût abréger leurs souf-
» frances et diminuer leurs périls. Témoins cruels de
» nos sollicitudeR, vous faites un secret d'une décou-
D verte qui les eût fait cesser ; vous faites plus , lors-
» que nous vous demandons le moyen assuré de nous
Il en délivrer à jamais, vous vous enveloppez dans un
Il profond silence. Croyez-vous que les idées exclusi
» ves du cabinet de Madrid seront éternellement des
» lois pour l'Europe? Ne pensez-vous pas enfi qu'il
» soit sage de devenir les dispensateurs d'un bien
» dont la so irce s'affermira dans vos mains par l'u-
» sagti généreux que vous en ferez? Doutez-vous que
Il la justice, l'humanité, l'Europe entière, qui fini-
» ront par l'exiger, ne s'élèvent contre votre refis et
Il n'en conservent un éternel souvenir? Voulez-vous,
» pour renoncer à l'honneur d'être les bienfaiteurs du
» monde, nous exposer à ses justes reproches, et le
» justifier même de ses tentatives pour attaquer
» votre possession, qui, dans vos mains, n'est pour
» lui qu'une privation, et qui, dans d'autres, devien-
Il drait le bonheur de tous ? »
NOUVEL APPEL AUX AMIS DE L'ALLIANCE EN ANGLETERRE.
Nous citions dans notre dernier numéro, et nous
faisions remarquer un article du Siècle, sur la situa-
tion prise par le gouvernement anglais dans la ques-
tion de l'isthme de Suez, qui touche si profondément
à la dignité de la France en Orient, à ses intérêts,
aux intérêts de l'Europe, qui, dans cette affaire, se
lient si intimement aux nôtres.
Nous avons plusieurs fois représenté avec toute la
presse française aux amis de l'alliance de l'autre côté
du détroit, tous les dangers que font courir à l'en-
tente entr les deux pays, ces défiances, ces opposi-
tions systématiques à tout ce qui constitue le déve-
loppement de notre influence légitime et modérée. Il
ne faut pas dissimuler à l'Angleterre qu'en ce mo-
ment c'est là l'ohjet des préoccupations publiques
dans notre pays; le sentiment national est blessé, et
il l'est dans toutes les couches de l'opinion française.
Dans un langage sage et conciliant, mais ferme en
même temps, le Journal des Débats, le 12 de ce mois,
exposait à l'Angleterre la façon dont on entend en
France les conditions d'alliance dans un article re-
produit textuellement par le Constitutionnel, et à l'es-
prit duquel le Siècle s'associe entièrement. Certes le
Siècle et le Journal des Débats ont toujours montré
une sollicitude et un attachement incontestables au
maintien de notre union avec le peuple anglais; mais
ils n'entendent pas que cette union ait le caractère
du sacrifice perpétuel d'un côté, de la jalousie et de
l'égoïsme de l'autre.
C'est de cette disposition unanime de la France
que le Journal des Débats se rend l'organe avec une
force et une mesure qui, chez nous, ne rencontrent que
l'approbation universelle. Il dépend de l'Angleterre
de conserver cet accord intéressant à un si haut
point les progrès et l'avenir de la civilisation; pour le
conserver nous ne lui demandons que l'observation
des principes de la justice et de la réciprocité. Au
surplus, nous ne pourrions qu'affaiblir, en les répé-
tant, les hautes et substantielles considérations déve-
loppées sur cette thèse par le Journal des Débats, et
nous aimons mieux le laisser parler lui-même. Voici
en quels termes il s'exprime :
J. MONGIN.
(f Il y a quinze jours à peine, nous signalions dans ce
journal, en toute sincérité, à nos voisins de l'au're eÕé
du détroit, le danger que faisaient courir à l'alliance
anglo-frança se d'injustes défiances, d'inutiles menaces
et des terreurs sans fondement. Des armements exa-
gérés et trop bruyants peut-être allaient cesser d'être
considérés comme défensifs et paraître provocateurs.
Des discours de parti et des violences de journaux
n'étaient pas de nature à en atténuer la portée. L'irri-
tation pouvait passer la Manche et devenir contagieuse
L'orage grossissait.
Pendant qu'il en était temps encore, nous crûmes de-
voir faire un sérieux appel au bon sens éminemment
juste et pratique du peuple anglais et de ses véritables
hommes d'Etat. Cet appel eût pu être mieux compris :
il n'a pourtant pas été complètement perdu. La panique
s'est à peu près dissipée, le cauchemar de l'invasion
s'est évanoui, mais la défiance et jusqu'à un certain
point la menace nous paraissent subsister encore et re-
tarder l'entier apaisement des passions si malheureu-
sement soulevées. Nous voudrions bien une fois pour
tontes en finir avec ces dangereuses excitations et ces
regrettables malentendus. Nous croyons que des expli-
cations nettes et franches sont encore le meilleur moyen
d'y parvenir.
Personne ne saurait refuser de rendre au gouverne-
ment français cette justice que, loin d'avoir fourni un
motif ou même un prétexte aux alarmes et aux soup-
çons de ses alliés, il n'a cessé de les rassurer par son
attitude calme et digne et la modération de son lan-
gage. Sans rien céder du droit d'un Etat souverain de
mesurer ses forces à f-es besoins pour la paix comme
pour la guerre, l'Empereur est allé une fois de plus au-
devant de la conciliation en ordonnant et en faisant im-
médiatement exécuter ce qui se fût fait tout naturelle-
ment comme conséquence de la paix, la réduction de
nos armements militaires et maritimes.
Il est donc constaté que la France désarme. Nous ne
l'en blâmons pas. On sait que nous aimons la paix et
l'alliance anglaise, dans laquelle nous voyous les seuls
gages assurés de prospérité, de progrès et de liberté
pour le monde ; mais nous avons dû dire aussi à quelles
conditions nous l'aimons, et nous ne pouvons cous
empêcher d'exprimer notre regret et notre étonnemcnt
de voir l'Angleterre, quand nous désarmons, non-seu-
lement continuer d'armer, mais annoncer, comme e le
» nos sujets à tous les dangers soit par des voyages
Il d'un très-long cours pour aller aux Indes, soit pour
» découvrir un passage qui pût abréger leurs souf-
» frances et diminuer leurs périls. Témoins cruels de
» nos sollicitudeR, vous faites un secret d'une décou-
D verte qui les eût fait cesser ; vous faites plus , lors-
» que nous vous demandons le moyen assuré de nous
Il en délivrer à jamais, vous vous enveloppez dans un
Il profond silence. Croyez-vous que les idées exclusi
» ves du cabinet de Madrid seront éternellement des
» lois pour l'Europe? Ne pensez-vous pas enfi qu'il
» soit sage de devenir les dispensateurs d'un bien
» dont la so irce s'affermira dans vos mains par l'u-
» sagti généreux que vous en ferez? Doutez-vous que
Il la justice, l'humanité, l'Europe entière, qui fini-
» ront par l'exiger, ne s'élèvent contre votre refis et
Il n'en conservent un éternel souvenir? Voulez-vous,
» pour renoncer à l'honneur d'être les bienfaiteurs du
» monde, nous exposer à ses justes reproches, et le
» justifier même de ses tentatives pour attaquer
» votre possession, qui, dans vos mains, n'est pour
» lui qu'une privation, et qui, dans d'autres, devien-
Il drait le bonheur de tous ? »
NOUVEL APPEL AUX AMIS DE L'ALLIANCE EN ANGLETERRE.
Nous citions dans notre dernier numéro, et nous
faisions remarquer un article du Siècle, sur la situa-
tion prise par le gouvernement anglais dans la ques-
tion de l'isthme de Suez, qui touche si profondément
à la dignité de la France en Orient, à ses intérêts,
aux intérêts de l'Europe, qui, dans cette affaire, se
lient si intimement aux nôtres.
Nous avons plusieurs fois représenté avec toute la
presse française aux amis de l'alliance de l'autre côté
du détroit, tous les dangers que font courir à l'en-
tente entr les deux pays, ces défiances, ces opposi-
tions systématiques à tout ce qui constitue le déve-
loppement de notre influence légitime et modérée. Il
ne faut pas dissimuler à l'Angleterre qu'en ce mo-
ment c'est là l'ohjet des préoccupations publiques
dans notre pays; le sentiment national est blessé, et
il l'est dans toutes les couches de l'opinion française.
Dans un langage sage et conciliant, mais ferme en
même temps, le Journal des Débats, le 12 de ce mois,
exposait à l'Angleterre la façon dont on entend en
France les conditions d'alliance dans un article re-
produit textuellement par le Constitutionnel, et à l'es-
prit duquel le Siècle s'associe entièrement. Certes le
Siècle et le Journal des Débats ont toujours montré
une sollicitude et un attachement incontestables au
maintien de notre union avec le peuple anglais; mais
ils n'entendent pas que cette union ait le caractère
du sacrifice perpétuel d'un côté, de la jalousie et de
l'égoïsme de l'autre.
C'est de cette disposition unanime de la France
que le Journal des Débats se rend l'organe avec une
force et une mesure qui, chez nous, ne rencontrent que
l'approbation universelle. Il dépend de l'Angleterre
de conserver cet accord intéressant à un si haut
point les progrès et l'avenir de la civilisation; pour le
conserver nous ne lui demandons que l'observation
des principes de la justice et de la réciprocité. Au
surplus, nous ne pourrions qu'affaiblir, en les répé-
tant, les hautes et substantielles considérations déve-
loppées sur cette thèse par le Journal des Débats, et
nous aimons mieux le laisser parler lui-même. Voici
en quels termes il s'exprime :
J. MONGIN.
(f Il y a quinze jours à peine, nous signalions dans ce
journal, en toute sincérité, à nos voisins de l'au're eÕé
du détroit, le danger que faisaient courir à l'alliance
anglo-frança se d'injustes défiances, d'inutiles menaces
et des terreurs sans fondement. Des armements exa-
gérés et trop bruyants peut-être allaient cesser d'être
considérés comme défensifs et paraître provocateurs.
Des discours de parti et des violences de journaux
n'étaient pas de nature à en atténuer la portée. L'irri-
tation pouvait passer la Manche et devenir contagieuse
L'orage grossissait.
Pendant qu'il en était temps encore, nous crûmes de-
voir faire un sérieux appel au bon sens éminemment
juste et pratique du peuple anglais et de ses véritables
hommes d'Etat. Cet appel eût pu être mieux compris :
il n'a pourtant pas été complètement perdu. La panique
s'est à peu près dissipée, le cauchemar de l'invasion
s'est évanoui, mais la défiance et jusqu'à un certain
point la menace nous paraissent subsister encore et re-
tarder l'entier apaisement des passions si malheureu-
sement soulevées. Nous voudrions bien une fois pour
tontes en finir avec ces dangereuses excitations et ces
regrettables malentendus. Nous croyons que des expli-
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d'y parvenir.
Personne ne saurait refuser de rendre au gouverne-
ment français cette justice que, loin d'avoir fourni un
motif ou même un prétexte aux alarmes et aux soup-
çons de ses alliés, il n'a cessé de les rassurer par son
attitude calme et digne et la modération de son lan-
gage. Sans rien céder du droit d'un Etat souverain de
mesurer ses forces à f-es besoins pour la paix comme
pour la guerre, l'Empereur est allé une fois de plus au-
devant de la conciliation en ordonnant et en faisant im-
médiatement exécuter ce qui se fût fait tout naturelle-
ment comme conséquence de la paix, la réduction de
nos armements militaires et maritimes.
Il est donc constaté que la France désarme. Nous ne
l'en blâmons pas. On sait que nous aimons la paix et
l'alliance anglaise, dans laquelle nous voyous les seuls
gages assurés de prospérité, de progrès et de liberté
pour le monde ; mais nous avons dû dire aussi à quelles
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empêcher d'exprimer notre regret et notre étonnemcnt
de voir l'Angleterre, quand nous désarmons, non-seu-
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