Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1859 01 août 1859
Description : 1859/08/01 (A4,N75). 1859/08/01 (A4,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529510v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
$34 L'ISTHME DE SUEZ,
ces embarras, cette défense, cette résolution, sont
l'œuvre unique du cabinet anglais ! Mais le but at-
teint, il abandonne la victime ; il l'a compromise, il
l'a plongée dans ces périls et ces désastres, et il excite
maintenant la Compagnie à se dédommager sur
ceux-là même qu'il a opprimés.
Bien plus, ce n'est pas seulement l'Egypte que le
Times jette à ces dieux infernaux ; il entend aussi ca-
cher la responsabilité de ses actes derrière les timidi-
tés de la sublime Porte. Sir Henri Bulwer n'est pour
rien dans la lettre vizirielle ; après l'acte accompli, le
Tllnesfait disparaîtrelepersonllage, et c'est par la faute
de la Porte, et de la Porte seule que le vice-roi fait dé-
faut à M. Ferdinand de Lesseps. Ce n'est pas à l'An-
gleterre que l'Europe aurait à demander compte de ses
intérêts sacrifiés, de ses vœux foulés aux pieds, ce
n'est point l'Angleterre qui aurait opprimé à la fois
la Turquie et l'Egypte ! Non. Il n'y a dans tout
ceci qu'un manège de coquetterie entre le vice-roi
d'Egypte et l'e sultan ; la diplomatie anglaise en est
tout innocente; c'est sur le sultan contraint que doit
retomber tout l'odieux de cet éclat qui a ému l'opinion
du monde, et le Times en cas de besoin, nous en som-
mes assuré, sera le premier à lancer la clameur de
haro contre l'impuissance et les barbares préjugés de
cet empire.
Cependant cette correspondance corrobore elle-
même les arguments que nous avons présentés plus
haut au Journal de Constantinople. La Porte était aver-
tie par M. Ferdinand de Lesseps ; elle savait qu'il al-
lait en Egypte pour y disposer les travaux de cette
rigole de service dont il expliquait le but et la destina-
tion en mars, comme nous l'avons nous même définie
et expliquée en juillet; le Times nous aide donc
il prouver ici que jusqu'au bout M. de Lesseps a
traité la Porte avec tout le respect et toute la défé-
rence qu'il lui devait ; qu'il n'a jamais entendu l'é-
vincer dans cette affaire de ses prérogatives suzerai-
nes ; que prévenu dès le mois de mars, le grand-vi-
zir n'a pas trouvé une objection à opposer au dessein
dont M. de Lesseps lui annonçait l'immédiate exécu-
tion, et que ses doutes ne se sont élevés que le
jour où l'ambassadeur anglais est venu faire peser sur
la Porte l'influence et la compression de son gouver-
nement.
Que dire, cependant, de toute cette conduite? Com-
ment sera-t-elle jugée en Angleterre? Comment le
parti libéral appréciera-t-il ce déplorable abus du ca-
ractère et du nom britannique? Nous n'avons pas à
le dire nous-même, nous abandonnons ce soin à une
voix plus compétente et plus autorisée que la nôtre.
Le Morning Star est, à Londres, l'organe de cette
grande fraction du parti libéral qui, conduite par
M. Bright et M. Cobden, représente à la chambre
des communes et la nouvelle politique et le sens po-
pulaire de l'Angleterre moderne. C'est là qu'est l'a-
venir, c'est là que sont les arbitres de tous les gou-
vernements qui prendront la direction des affaires
anglaises, et dans l'article suivant on verra en quels
termes ce parti important juge à la fois la conduite
du cabinet Derby dans la question de Suez, et la per-
sévérance présumée de lord Palmerston dans cette
même politique.
Ernest DESPLACES.
LE MORNING-STAR ET LA DIPLOMATIE ANGLAISE.
On lit dans le Dlorning-Slar, du 25 juillet :
« Certains- renseignements, n'ayant pas un carac-
tère très-précis, nous parviennent du Levant sur le
canal de Suez, et rapprochés d'un certain avis mys-
térieux qui a été fait ici, ils semblent impliquer notre
gouvernement dans une affaire dont il n'a pas à se
mêler. Le promoteur du canal, M. de Lesseps, ayant
obtenu, à ce que nous croyons, une autorisation
provisoire du pacha d'Egypte pour commencer les
travaux, se mit à l'œuvre lorsqu'arriva un ordre de
Constantinople pour les arrêter. Assez singulière-
ment, le consul anglais par intérim se fit l'intermé-
diaire de cet ordre ou au moins entreprit de l'im-
poser à Saïd-Pacha, en lui représentant que sir H.
Bulwer lui avait donné des instructions spéciales à
cet effet. Que le grand-vizir ait ou n'ait pas refusé
la sanction de la Porte au projet, il n'est que trop
apparent que l'influence de notre ambassadeur
s'exerce sur le gouvernement turc, indépendamment
de lui, pour empêcher la construction du canal, et
il ne peut pas être douteux que sir H. Buhver n'a-
gisse sur des instructions transmises de Londres,
lorsqu'on se rappelle les déclarations hostiles au
projet faites par lord Palmerston à la chambre des
Communes.
» Maintenant noutS voudrions savoir pourquoi le
gouvernement britannique se mêle de s'pccuper si le
sultan de Turquie consentira qu'un isthme dans ses
États soit ou ne soit pas percé par un canal. Nous
avons fait la guerre, prodiguant notre sang et notre
argent afin de maintenir l'indépendance de ce sou -
verain, et c'est certainement aller au delà d'offrir un
avis amical au sultan que de lui déclarer que l'An-
gleterre ne consentira jamais à la canalisation de
l'isthme de Suez.
» N'est-il pas vrai que l'influence anglaise est coei-
citive sur ce sujet à Constantinople ? Et si la France
qui favorise le projet du canal le voulait, ne pour-
rait-elle pas trouver dans cette coercition un pré-
texte aussi plausible de tirer l'épée pour l'indépen-
dance de la Porte, que la France et l'Angleterre, en
1853, à propos de la mission du prince Menschikoff ?
» Or, qu'on voie dans qu'elle position cette con-
duite présente l'Angleterre au reste du monde. Que
ces embarras, cette défense, cette résolution, sont
l'œuvre unique du cabinet anglais ! Mais le but at-
teint, il abandonne la victime ; il l'a compromise, il
l'a plongée dans ces périls et ces désastres, et il excite
maintenant la Compagnie à se dédommager sur
ceux-là même qu'il a opprimés.
Bien plus, ce n'est pas seulement l'Egypte que le
Times jette à ces dieux infernaux ; il entend aussi ca-
cher la responsabilité de ses actes derrière les timidi-
tés de la sublime Porte. Sir Henri Bulwer n'est pour
rien dans la lettre vizirielle ; après l'acte accompli, le
Tllnesfait disparaîtrelepersonllage, et c'est par la faute
de la Porte, et de la Porte seule que le vice-roi fait dé-
faut à M. Ferdinand de Lesseps. Ce n'est pas à l'An-
gleterre que l'Europe aurait à demander compte de ses
intérêts sacrifiés, de ses vœux foulés aux pieds, ce
n'est point l'Angleterre qui aurait opprimé à la fois
la Turquie et l'Egypte ! Non. Il n'y a dans tout
ceci qu'un manège de coquetterie entre le vice-roi
d'Egypte et l'e sultan ; la diplomatie anglaise en est
tout innocente; c'est sur le sultan contraint que doit
retomber tout l'odieux de cet éclat qui a ému l'opinion
du monde, et le Times en cas de besoin, nous en som-
mes assuré, sera le premier à lancer la clameur de
haro contre l'impuissance et les barbares préjugés de
cet empire.
Cependant cette correspondance corrobore elle-
même les arguments que nous avons présentés plus
haut au Journal de Constantinople. La Porte était aver-
tie par M. Ferdinand de Lesseps ; elle savait qu'il al-
lait en Egypte pour y disposer les travaux de cette
rigole de service dont il expliquait le but et la destina-
tion en mars, comme nous l'avons nous même définie
et expliquée en juillet; le Times nous aide donc
il prouver ici que jusqu'au bout M. de Lesseps a
traité la Porte avec tout le respect et toute la défé-
rence qu'il lui devait ; qu'il n'a jamais entendu l'é-
vincer dans cette affaire de ses prérogatives suzerai-
nes ; que prévenu dès le mois de mars, le grand-vi-
zir n'a pas trouvé une objection à opposer au dessein
dont M. de Lesseps lui annonçait l'immédiate exécu-
tion, et que ses doutes ne se sont élevés que le
jour où l'ambassadeur anglais est venu faire peser sur
la Porte l'influence et la compression de son gouver-
nement.
Que dire, cependant, de toute cette conduite? Com-
ment sera-t-elle jugée en Angleterre? Comment le
parti libéral appréciera-t-il ce déplorable abus du ca-
ractère et du nom britannique? Nous n'avons pas à
le dire nous-même, nous abandonnons ce soin à une
voix plus compétente et plus autorisée que la nôtre.
Le Morning Star est, à Londres, l'organe de cette
grande fraction du parti libéral qui, conduite par
M. Bright et M. Cobden, représente à la chambre
des communes et la nouvelle politique et le sens po-
pulaire de l'Angleterre moderne. C'est là qu'est l'a-
venir, c'est là que sont les arbitres de tous les gou-
vernements qui prendront la direction des affaires
anglaises, et dans l'article suivant on verra en quels
termes ce parti important juge à la fois la conduite
du cabinet Derby dans la question de Suez, et la per-
sévérance présumée de lord Palmerston dans cette
même politique.
Ernest DESPLACES.
LE MORNING-STAR ET LA DIPLOMATIE ANGLAISE.
On lit dans le Dlorning-Slar, du 25 juillet :
« Certains- renseignements, n'ayant pas un carac-
tère très-précis, nous parviennent du Levant sur le
canal de Suez, et rapprochés d'un certain avis mys-
térieux qui a été fait ici, ils semblent impliquer notre
gouvernement dans une affaire dont il n'a pas à se
mêler. Le promoteur du canal, M. de Lesseps, ayant
obtenu, à ce que nous croyons, une autorisation
provisoire du pacha d'Egypte pour commencer les
travaux, se mit à l'œuvre lorsqu'arriva un ordre de
Constantinople pour les arrêter. Assez singulière-
ment, le consul anglais par intérim se fit l'intermé-
diaire de cet ordre ou au moins entreprit de l'im-
poser à Saïd-Pacha, en lui représentant que sir H.
Bulwer lui avait donné des instructions spéciales à
cet effet. Que le grand-vizir ait ou n'ait pas refusé
la sanction de la Porte au projet, il n'est que trop
apparent que l'influence de notre ambassadeur
s'exerce sur le gouvernement turc, indépendamment
de lui, pour empêcher la construction du canal, et
il ne peut pas être douteux que sir H. Buhver n'a-
gisse sur des instructions transmises de Londres,
lorsqu'on se rappelle les déclarations hostiles au
projet faites par lord Palmerston à la chambre des
Communes.
» Maintenant noutS voudrions savoir pourquoi le
gouvernement britannique se mêle de s'pccuper si le
sultan de Turquie consentira qu'un isthme dans ses
États soit ou ne soit pas percé par un canal. Nous
avons fait la guerre, prodiguant notre sang et notre
argent afin de maintenir l'indépendance de ce sou -
verain, et c'est certainement aller au delà d'offrir un
avis amical au sultan que de lui déclarer que l'An-
gleterre ne consentira jamais à la canalisation de
l'isthme de Suez.
» N'est-il pas vrai que l'influence anglaise est coei-
citive sur ce sujet à Constantinople ? Et si la France
qui favorise le projet du canal le voulait, ne pour-
rait-elle pas trouver dans cette coercition un pré-
texte aussi plausible de tirer l'épée pour l'indépen-
dance de la Porte, que la France et l'Angleterre, en
1853, à propos de la mission du prince Menschikoff ?
» Or, qu'on voie dans qu'elle position cette con-
duite présente l'Angleterre au reste du monde. Que
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