Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1859 01 août 1859
Description : 1859/08/01 (A4,N75). 1859/08/01 (A4,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529510v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 229
- Tous ces documents furent exactement envoyés- en
temps opportun à Constantinople.
-- À la fin de 18,57, M. de Lesseps, muni- de l'im-
portante adhésion de toutes les corporations com-
merciales de l'Europe, y compris celle.de la Grande-
Bretagne'r alla compléter l'objet de sa mission auprès
du gouvernement ottoman. Pendant un séjour de six
mois, il eut avec le grand-vizir des conférences lon-
gues et réitérés; il lui soumit les derniers plans des
ingénieurs et tous les documents relatifs à l'affaire;
Il l'instruisit non-seulement de ce qui s'était fait anté-
rieurement, mais encore de toutrce qui se projetait.
Le l t: mars dernier, M. de Lesseps avisait encore le
grand-vizir de son arrivée à Alexandrie et des, opéra-
tions qu'il aJlat y poursuivre, de concert avec une
commission déléguée par le Conseil d'administration ;
en d'autres termes il informaitt dès ce moment, le
premier ministre du but et de la nature des travaux
qui allaient le retenir en Egypte.
Dans toutes ces circonstances il est certes impossible
d'aperceÿoirle plus léger oubli des convenances ou
des égards dus à la Porte. Le vice-roi et son manda-
taire s'acedrdent spontanément à demander la sanc-
tion du sultan qui, pourtant, avait été jugée inutile
dans d'autres affaires analogues ; tous les actes, tous
les progrès de l'entreprise sont régulièrement et suc-
cessivement communiqués au gouvernement de Cons-
tantinople ; il n'a rien ignoré, rien ne lui a été caché,
et il a toujours été mis en mesure de prendre ses ré-
solutions en pleine connaissance de cause.
- L'entreprise a constamment marché sous ses yeux ;
il a vu chacun de ses pas ; chacun de ses projets lui
a été notifié ; il a été mis, pour ainsi dire, constam-
ment en demeure d'exprimer son approbation ou sa
désapprobation.
Or son approbation pour ce qui le concerne, il n'a
cessé de la manifestait directement ou indirectement.
Il la manifester des 1855 par la lettre dont nous
parlions tout à l'heure ; il l'a implicitement manifestée
en laissant marcher et fonctionner sans observations
l'entreprise dans la mesure où elle pouvait marcher
et fonctionner ; il a enfin couronné son adhésion par
les protestations les plus formelles et les plus capables
de donner confiance aux promoteurs du projet dans
son concours, ses sympathies et sa profonde conscience
des avantages du canal pour le bien de l'empire.
Ces manifestations, elles se composent de deux
ordres défaits: les manifestations émarées de la
presse, se croyant le droit de parler au nom du gou-
vernement turc, et les manifestations de ce gouverne-
ment lui-même.
Dans quels termes - s'exprimaient sur le canal de
Suez les journaux, qui, à Constantinople, se posaient
sans contradiction comme les organes des sentiments
de la Sublime-Po-rte9 Nous pouvons invoquer sur ce
point une autorité que le Journal de Constant inopte ne
déclinera point, car c'est celle du Journal de ConHanti-
nople. - - - -:.
Voici l'un de ses-articles tous'la daté du 28- no-
vembre 1856 : ::tï
Il A propos du 'chemin de l'Euphrate, iious crMnes
devoir émettre quelques idées' sur le pfojefrMti force-
ment de l'isthme de Suez. Ce que nous avons ïlit a, été
remarqué par les journaux d'Europe, eoomre' si nous
eussions exprimé une ,opi!]io. surprenante.- Qiiavions-
nous affirmé Que le percement deVistftine de Suez ne pouvait,
considéré en lui-même, trouver des contradicteurs séi[ieutc^-et
qu'il n'y avait dedlfficil dans celle question que,? entente diplo-
rnatique. Ce n'est pas la. première fois que nous avons
tenu ce langage, et nous ne savons pourquoi on l'a
considéré comme une nouveauté*; on a, même voulu y voir
la manifestation d'une pensée supérieure à la nôtre. Nous ne
sommes pas maîtres d'empêcher les interprétations ; mais nous
pouvons dire qu'il n'est jamdis entré dans notre'pensée ni DAPTS
CELLE DE LA SIJBLIME PURTE de faire l'esprit fort vis-a-vis
des données certaines de la science. Les savants, les
hommes experts ont étudié toutes les questions- pra-
tiques et économiques du percement de l'isthme de -Suez ;
et lorsqu'ils en affirment ls immenses avantages, nous, ne
sommes pas assiz présomptueux pour les nier, d'autant plus
que nous serions fort embarrassés de soutenir notre op-
position, si nous avions à en faire. Nous avons lu tout
ce qui a été écrit sur ce sujet dans les livres et dans les
journaux; et nous avons vu que, si l'on n'était pas una-
nime sur le tracé et les travaux d'exécution, on l'était
du moins quant aux immenses résultats qui en découleraient
pour l'Orient et l'Occident. Ce serait une trop grande
puérilité de notre part que de prétendre manquer à celte
unanimité si bie-i constatée par le journal l'Isthme de Suez,
dont la discussion est si calme et si savante, et dont
nous reproduisons plus loin un article signé par M. Fer-
dinand de Lesseps, afin que l'on puisse bien en juger.
Dénigrer une si grande e dreprise, ce serait s'engager à prouver
que les moyens qui abrègent les distances et multiplient les rela*
lilJns entre les peuples ne doivent pas être employés. Nous nous
insurgerions stuls contre la [1- nsé du sièJe, et nous ne nous
sentons pas de force à jouer le ROLE RIDICULE ET VAIN d'un
Titan.
» Il ne psut donc pas se trouver d'opposants sur les
avantages économiques du percement de l'isthme de
Suez. Sous ce rapport, AUCUNE VOLONTÉ NE S'ÉLÉYE NULLE
PART COMME AUCUNE DIFFICULTÉ; mais On ne peut nier
que ce projet n'ait donné lieu à des dissidences d'un ce-
ractère purement politique, et le gouvernement impérial
ne peut qu'attendre la fin de ces dissidences. »
Au nom de la Porte donc le Journal de Constan-
tinople, en 1856, proclamait les immenses résultats
qui découleraient pour l'Orient de l'exécution du ca-
nal de Suez; il déclarait que résister à ce projet,
c'était s'insurger seul contre -la- pensée du siècle,
c'était jouer le rôle ridicule et vain -d'un zTitan ; il
protestait que du côté Je la Porte aucune volonté ne
s'élevait contre ce projet, comme .aucune difficulté, et
la ratification était prête, le jour où des dissidences
étrangères à la Porte parviendraient à s'nccordp**»
- Tous ces documents furent exactement envoyés- en
temps opportun à Constantinople.
-- À la fin de 18,57, M. de Lesseps, muni- de l'im-
portante adhésion de toutes les corporations com-
merciales de l'Europe, y compris celle.de la Grande-
Bretagne'r alla compléter l'objet de sa mission auprès
du gouvernement ottoman. Pendant un séjour de six
mois, il eut avec le grand-vizir des conférences lon-
gues et réitérés; il lui soumit les derniers plans des
ingénieurs et tous les documents relatifs à l'affaire;
Il l'instruisit non-seulement de ce qui s'était fait anté-
rieurement, mais encore de toutrce qui se projetait.
Le l t: mars dernier, M. de Lesseps avisait encore le
grand-vizir de son arrivée à Alexandrie et des, opéra-
tions qu'il aJlat y poursuivre, de concert avec une
commission déléguée par le Conseil d'administration ;
en d'autres termes il informaitt dès ce moment, le
premier ministre du but et de la nature des travaux
qui allaient le retenir en Egypte.
Dans toutes ces circonstances il est certes impossible
d'aperceÿoirle plus léger oubli des convenances ou
des égards dus à la Porte. Le vice-roi et son manda-
taire s'acedrdent spontanément à demander la sanc-
tion du sultan qui, pourtant, avait été jugée inutile
dans d'autres affaires analogues ; tous les actes, tous
les progrès de l'entreprise sont régulièrement et suc-
cessivement communiqués au gouvernement de Cons-
tantinople ; il n'a rien ignoré, rien ne lui a été caché,
et il a toujours été mis en mesure de prendre ses ré-
solutions en pleine connaissance de cause.
- L'entreprise a constamment marché sous ses yeux ;
il a vu chacun de ses pas ; chacun de ses projets lui
a été notifié ; il a été mis, pour ainsi dire, constam-
ment en demeure d'exprimer son approbation ou sa
désapprobation.
Or son approbation pour ce qui le concerne, il n'a
cessé de la manifestait directement ou indirectement.
Il la manifester des 1855 par la lettre dont nous
parlions tout à l'heure ; il l'a implicitement manifestée
en laissant marcher et fonctionner sans observations
l'entreprise dans la mesure où elle pouvait marcher
et fonctionner ; il a enfin couronné son adhésion par
les protestations les plus formelles et les plus capables
de donner confiance aux promoteurs du projet dans
son concours, ses sympathies et sa profonde conscience
des avantages du canal pour le bien de l'empire.
Ces manifestations, elles se composent de deux
ordres défaits: les manifestations émarées de la
presse, se croyant le droit de parler au nom du gou-
vernement turc, et les manifestations de ce gouverne-
ment lui-même.
Dans quels termes - s'exprimaient sur le canal de
Suez les journaux, qui, à Constantinople, se posaient
sans contradiction comme les organes des sentiments
de la Sublime-Po-rte9 Nous pouvons invoquer sur ce
point une autorité que le Journal de Constant inopte ne
déclinera point, car c'est celle du Journal de ConHanti-
nople. - - - -:.
Voici l'un de ses-articles tous'la daté du 28- no-
vembre 1856 : ::tï
Il A propos du 'chemin de l'Euphrate, iious crMnes
devoir émettre quelques idées' sur le pfojefrMti force-
ment de l'isthme de Suez. Ce que nous avons ïlit a, été
remarqué par les journaux d'Europe, eoomre' si nous
eussions exprimé une ,opi!]io. surprenante.- Qiiavions-
nous affirmé Que le percement deVistftine de Suez ne pouvait,
considéré en lui-même, trouver des contradicteurs séi[ieutc^-et
qu'il n'y avait dedlfficil dans celle question que,? entente diplo-
rnatique. Ce n'est pas la. première fois que nous avons
tenu ce langage, et nous ne savons pourquoi on l'a
considéré comme une nouveauté*; on a, même voulu y voir
la manifestation d'une pensée supérieure à la nôtre. Nous ne
sommes pas maîtres d'empêcher les interprétations ; mais nous
pouvons dire qu'il n'est jamdis entré dans notre'pensée ni DAPTS
CELLE DE LA SIJBLIME PURTE de faire l'esprit fort vis-a-vis
des données certaines de la science. Les savants, les
hommes experts ont étudié toutes les questions- pra-
tiques et économiques du percement de l'isthme de -Suez ;
et lorsqu'ils en affirment ls immenses avantages, nous, ne
sommes pas assiz présomptueux pour les nier, d'autant plus
que nous serions fort embarrassés de soutenir notre op-
position, si nous avions à en faire. Nous avons lu tout
ce qui a été écrit sur ce sujet dans les livres et dans les
journaux; et nous avons vu que, si l'on n'était pas una-
nime sur le tracé et les travaux d'exécution, on l'était
du moins quant aux immenses résultats qui en découleraient
pour l'Orient et l'Occident. Ce serait une trop grande
puérilité de notre part que de prétendre manquer à celte
unanimité si bie-i constatée par le journal l'Isthme de Suez,
dont la discussion est si calme et si savante, et dont
nous reproduisons plus loin un article signé par M. Fer-
dinand de Lesseps, afin que l'on puisse bien en juger.
Dénigrer une si grande e dreprise, ce serait s'engager à prouver
que les moyens qui abrègent les distances et multiplient les rela*
lilJns entre les peuples ne doivent pas être employés. Nous nous
insurgerions stuls contre la [1- nsé du sièJe, et nous ne nous
sentons pas de force à jouer le ROLE RIDICULE ET VAIN d'un
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» Il ne psut donc pas se trouver d'opposants sur les
avantages économiques du percement de l'isthme de
Suez. Sous ce rapport, AUCUNE VOLONTÉ NE S'ÉLÉYE NULLE
PART COMME AUCUNE DIFFICULTÉ; mais On ne peut nier
que ce projet n'ait donné lieu à des dissidences d'un ce-
ractère purement politique, et le gouvernement impérial
ne peut qu'attendre la fin de ces dissidences. »
Au nom de la Porte donc le Journal de Constan-
tinople, en 1856, proclamait les immenses résultats
qui découleraient pour l'Orient de l'exécution du ca-
nal de Suez; il déclarait que résister à ce projet,
c'était s'insurger seul contre -la- pensée du siècle,
c'était jouer le rôle ridicule et vain -d'un zTitan ; il
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s'élevait contre ce projet, comme .aucune difficulté, et
la ratification était prête, le jour où des dissidences
étrangères à la Porte parviendraient à s'nccordp**»
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