Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1859 01 août 1859
Description : 1859/08/01 (A4,N75). 1859/08/01 (A4,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529510v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
998 L'ISTHME DE SUEZ,
si elle était possible, si elle ne dépassait pas les li-
mites d'un capital susceptible de rémunération par
les produits à recueillir, et voilà dans la réalité ce qui
constitue la nature, la limite, la mesure des travaux
préparatoires.
Or s'il en est ainsi, nous n'hésitons pas a soutenir
hardiment que la rigole de service est essentiellement,
et.mis genrris, une opération préparatoire, et unique-
ment préparatoire.
Elle est dans des proportions telles qu'elle ne peut
aucunement servir à une navigation maritime entre
la Méditerranée et la mer Rouge.
Elle a pour objet de faciliter l'alimentation des ou-
vriers, le transport des matériaux.
Elle a pour pensée principale la démonstration pra-
tique et matérielle de la possibilité de réunir les deux
mers. Or, FOUS ce rapport elle est d'une utilité consi-
dérable et décisive. Il y a encore un nombre d'incré-
dules, restreint, il est vrai, mais puissant, qui af-
fecte de ne point croire à la praticabilité de la réu-
nion des deux mers, et qui motive son opposition sur
cette impossibilité. C'est le principal argument du seul
gouvernement qui jusqu'ici ait altéré l'unanimité de
l'Europe en faveur du projet. La rigole de service
exécutée lève ces doutes sincères ou non. Elle tranche
le problème entre ceux qui croient le canal praticable
et ceux qui sont d'un avis opposé. Son exécution et
son succès couvrent de confusion certains adversaires
du projet que nous n'avons pas besoin de nommer.
C'est certainement pour cela qu'elle les a tant épou-
vantés, mais ce n'est pas certainement pour cela que
le Journal de Constantinople la considère comme dan-
gereuse et attentatoire à la suzeraineté du sultan.
Nous allons plus loin, et nous prétendons que ce
travail est à tel point préparatoire qu'à notre avis la
Porte aurait pu, à un certain degré, motiver l'ajour-
nement de sa ratification sur ce motif qu'avant tout
il fallait s'assurer de la possibilité de l'entreprise dans
toutes ses proportions par l'expérience préalable d'un
projet en petit, c'est-à-dire de la rigole.
Après cette expérience tous les doutes étaient né-
cessairement levés, toutes les incrédulités réelles ou
feintes étaient vaincues, et si l'imagination des pro-
moteurs n'avait embrassé qu'une idée chimérique, la
plus grande partie du capital à engager était encore
préservée et sauvée.
La conception de cette rigole de service avait donc
tous les avantages sans un seul inconvénient. Elle ré-
servait et conservait tous les droits respectifs quels
qu'ils fussent; elle permettait à toutes les opinions, à
tous les intérêts de s'éclairer en raison du résultat
physique de son issue. Elle fournissait au gouverne-
ment turc les motifs les plus honorables et les plus
décisifs d'écarter la concession si l'épreuve ne réusis-
sait pas, et de vaincre ou de faire taire toutes les ré-
sistances, si elle réussissait.
Aussi, le Journal de Contantinople n'insiste-t il
qu'assez subsidiairement sur ces équivoques entre le
définitif et le préparatoire; il a un autre argument.
La lettre vizirielle aurait été inspirée à la Porte par
le sentiment de sa dignité blessée, par le besoin de
maintenir ses prérogatives méconnues.
Encore ici, nous sommes obligé de contredire ces
allégations ; nous disons au contraire, que jamais plus
qu'en cette affaire il n'a été montré de respect et de
déférence pour la suzeraineté du sultan, et nous di-
sons aussi qu'à part son autorisation écrite non pas
refusée, mais ajournée par des considérations que tout
le monde connaît, jamais la Porte n'a donné à une
entreprise des témoignages d'encouragement et d'ap-
probation plus nombreux, plus variés et plus capables
d'équivaloir à une autorisation officielle.
Rappelons brièvement les faits incontestables :
L'acte primitif de concession émané du vice-roi
remonte au 30 novembre 1854.
Par une circulaire du prince, cet acte fut immédia-
tement et publiquement notifié aux représentants de
toutes les puissances européennes en Egypte.
Ce fut M. Ferdinand de Lesseps lui-même qui, sym-
pathisant avec la pensée du vice-roi et désireux de
resserrer ses rapports d'intimité avec la Porte, lui
proposa le principe et les termes de la lettre posté-
rieure à l'acte de concession, réservant à Sa Hau-
tesse l'autorisation des travaux définitifs du canal,
autorisation qu'au surplus le vice-roi se chargeait
d'obtenir.
Au mois de février 1855, le vice-roi accrédita offi-
ciellement M. de Lesseps auprès du grand-vizir, en
lui donnant la mission de remettre à S. M. I. le sul-
tan tous les documents et l'avant-projet de l'entre-
prise, et en l'autorisant à traiter les questions qui s'y
rattachaient. Cette mission fut accueillie à Constanti-
nople avec une grande faveur, et peu de temps après
M. de Lesseps partit pour Alexandrie, porteur d'une
lettre, souvent citée, du grand-vizir au vice-roi, sous
la date du 1er mars 1855, constatant que la Porte con-
sidérait l'affaire du canal comme une entreprise des plus
utiles, qu'un ordre impérial en avait prescrit l'examen
au conseil des ministres, et que le résultat de cet
examen ne se ferait pas attendre.
Ce fut à la suite de cette lettre que le vice-roi, le
19 mai 1855, donna à son mandataire des instructions
détaillées pour la formation et le fonctionnement de
la compagnie financière, et pour la composition de la
commission internationale devant vérifier les travaux
de l'avant-projet et dresser un projet définitif.
Après que la mission de la commission internatio-
nale fut achevée, le vice-roi confirma le 5 janvier 1856
son premier acte de concession, et il y joignit un ca-
hier des charges et des statuts destinés à la consti-
tution légale de la Compagnie.
si elle était possible, si elle ne dépassait pas les li-
mites d'un capital susceptible de rémunération par
les produits à recueillir, et voilà dans la réalité ce qui
constitue la nature, la limite, la mesure des travaux
préparatoires.
Or s'il en est ainsi, nous n'hésitons pas a soutenir
hardiment que la rigole de service est essentiellement,
et.mis genrris, une opération préparatoire, et unique-
ment préparatoire.
Elle est dans des proportions telles qu'elle ne peut
aucunement servir à une navigation maritime entre
la Méditerranée et la mer Rouge.
Elle a pour objet de faciliter l'alimentation des ou-
vriers, le transport des matériaux.
Elle a pour pensée principale la démonstration pra-
tique et matérielle de la possibilité de réunir les deux
mers. Or, FOUS ce rapport elle est d'une utilité consi-
dérable et décisive. Il y a encore un nombre d'incré-
dules, restreint, il est vrai, mais puissant, qui af-
fecte de ne point croire à la praticabilité de la réu-
nion des deux mers, et qui motive son opposition sur
cette impossibilité. C'est le principal argument du seul
gouvernement qui jusqu'ici ait altéré l'unanimité de
l'Europe en faveur du projet. La rigole de service
exécutée lève ces doutes sincères ou non. Elle tranche
le problème entre ceux qui croient le canal praticable
et ceux qui sont d'un avis opposé. Son exécution et
son succès couvrent de confusion certains adversaires
du projet que nous n'avons pas besoin de nommer.
C'est certainement pour cela qu'elle les a tant épou-
vantés, mais ce n'est pas certainement pour cela que
le Journal de Constantinople la considère comme dan-
gereuse et attentatoire à la suzeraineté du sultan.
Nous allons plus loin, et nous prétendons que ce
travail est à tel point préparatoire qu'à notre avis la
Porte aurait pu, à un certain degré, motiver l'ajour-
nement de sa ratification sur ce motif qu'avant tout
il fallait s'assurer de la possibilité de l'entreprise dans
toutes ses proportions par l'expérience préalable d'un
projet en petit, c'est-à-dire de la rigole.
Après cette expérience tous les doutes étaient né-
cessairement levés, toutes les incrédulités réelles ou
feintes étaient vaincues, et si l'imagination des pro-
moteurs n'avait embrassé qu'une idée chimérique, la
plus grande partie du capital à engager était encore
préservée et sauvée.
La conception de cette rigole de service avait donc
tous les avantages sans un seul inconvénient. Elle ré-
servait et conservait tous les droits respectifs quels
qu'ils fussent; elle permettait à toutes les opinions, à
tous les intérêts de s'éclairer en raison du résultat
physique de son issue. Elle fournissait au gouverne-
ment turc les motifs les plus honorables et les plus
décisifs d'écarter la concession si l'épreuve ne réusis-
sait pas, et de vaincre ou de faire taire toutes les ré-
sistances, si elle réussissait.
Aussi, le Journal de Contantinople n'insiste-t il
qu'assez subsidiairement sur ces équivoques entre le
définitif et le préparatoire; il a un autre argument.
La lettre vizirielle aurait été inspirée à la Porte par
le sentiment de sa dignité blessée, par le besoin de
maintenir ses prérogatives méconnues.
Encore ici, nous sommes obligé de contredire ces
allégations ; nous disons au contraire, que jamais plus
qu'en cette affaire il n'a été montré de respect et de
déférence pour la suzeraineté du sultan, et nous di-
sons aussi qu'à part son autorisation écrite non pas
refusée, mais ajournée par des considérations que tout
le monde connaît, jamais la Porte n'a donné à une
entreprise des témoignages d'encouragement et d'ap-
probation plus nombreux, plus variés et plus capables
d'équivaloir à une autorisation officielle.
Rappelons brièvement les faits incontestables :
L'acte primitif de concession émané du vice-roi
remonte au 30 novembre 1854.
Par une circulaire du prince, cet acte fut immédia-
tement et publiquement notifié aux représentants de
toutes les puissances européennes en Egypte.
Ce fut M. Ferdinand de Lesseps lui-même qui, sym-
pathisant avec la pensée du vice-roi et désireux de
resserrer ses rapports d'intimité avec la Porte, lui
proposa le principe et les termes de la lettre posté-
rieure à l'acte de concession, réservant à Sa Hau-
tesse l'autorisation des travaux définitifs du canal,
autorisation qu'au surplus le vice-roi se chargeait
d'obtenir.
Au mois de février 1855, le vice-roi accrédita offi-
ciellement M. de Lesseps auprès du grand-vizir, en
lui donnant la mission de remettre à S. M. I. le sul-
tan tous les documents et l'avant-projet de l'entre-
prise, et en l'autorisant à traiter les questions qui s'y
rattachaient. Cette mission fut accueillie à Constanti-
nople avec une grande faveur, et peu de temps après
M. de Lesseps partit pour Alexandrie, porteur d'une
lettre, souvent citée, du grand-vizir au vice-roi, sous
la date du 1er mars 1855, constatant que la Porte con-
sidérait l'affaire du canal comme une entreprise des plus
utiles, qu'un ordre impérial en avait prescrit l'examen
au conseil des ministres, et que le résultat de cet
examen ne se ferait pas attendre.
Ce fut à la suite de cette lettre que le vice-roi, le
19 mai 1855, donna à son mandataire des instructions
détaillées pour la formation et le fonctionnement de
la compagnie financière, et pour la composition de la
commission internationale devant vérifier les travaux
de l'avant-projet et dresser un projet définitif.
Après que la mission de la commission internatio-
nale fut achevée, le vice-roi confirma le 5 janvier 1856
son premier acte de concession, et il y joignit un ca-
hier des charges et des statuts destinés à la consti-
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