Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1859 15 juillet 1859
Description : 1859/07/15 (A4,N74). 1859/07/15 (A4,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295096
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
212 L'ISTHME DE SUEZ,
additionnels de commerce, la formation d'une grande
route additionnelle entre les différentes parties du
monde puissent être dommageables à l'Angleterre.
» Si l'on me dit que certains ports de la France et
d'autres pays continentaux sont plus près de l'Egypte
que l'Angleterre, et que ce canal leur fera gagner des
avantages commerciaux, je réponds que notre prin-
cipe est de rendre la commerce aussi libre que pos-
sible. (Ecoutez!) Ç'a été notre politique des dernières
années; c'est une politique juste et généreuse; mais
en même temps je crois que c'est une politique très-
avantageuse à l'Angleterre, que celle de nous soumet-
tre à toute concurrence par laquelle le commerce du
monde peut être accru; et j'ai la confiance que de
cette compétition l'Angleterre n'aura rien à souffrir.
Mais si les marchandises, de quelque espèce que ce
soit, peuvent être exportées de France, de Suisse ou
d'Italie aux sujets de la reine dans l'Inde à plus bas
prix que les marchandises anglaises d'une qualité é gae
ou inférieure, quel droit ont les autorités exécutives
d'Angleterre d'empêcher les sujets indiens de Sa Ma-
jesté de jouir des avantages qu'ils peuvent ainsi
obtenir ?
« Ce n'est donc point dans la paix qu'on peut
craindre le danger; le danger supposé, c'est le
cas de guerre. Il me semble que la question est
simplement de savoir si l'Angleterre aura ou
n'aura pas le commandement de la mer, la guerre
par malheur venant à éclater. L'Angleterre per-
dant l'empire de la mer, sans doute des troupes
seraient expédiées par l'Egypte, si on avait un projet
pour l'invasion' de l'Inde. Mais ces troupes ne se-
raient-elles pas aussi bien transportées par le chemin
de fer? N'est-ce pas un mode de transit dont nous
nous servons nous-mêmes ? Est-il nécessaire de cons-
truire un canal pour effectuer des transports de
troupes à travers l'Egypte ? (Ecoutez ! écoutez!)
» Si donc vous possédez l'empire de la mer, tout
danger s'évanouit, et nous n'y sommes pas plus ex-
posés par le canal que dans les circonstances exis-
tantes. (Ecoutez !) Je rappellerai à la chambre que
les bouches du Nil et le voisinage d'Alexandrie sont
des lieux qui ont vu les preuves de la bravoure
britannique , et les résultats ne doivent ""pas nous
conduire à craindre l'avenir. Je sens toute la force
de l'argument qui nous a été posé par l'honora-
ble M. Gladstone, que notre opposition à ce projet
confirme les idées très-généralement entretenues en-
vers nous sur le continent, que, pour nos intérêts
égoïstes et jaloux, nous sommes prêts à sacrifier ou
à entraver le commerce de toutes les autres nations.
Je ne crois pas cette accusation vraie. Mais je ne
voudrais lui fournir aucun juste motif, et j'espère par
conséquent que la chambre votera la motion, car, en
agissant ainsi, elle prouvera, quant à ce sujet au
moins, que nous sommes prêts à nous mettre d'ac-
cord avec le reste du monde, et que nous n'avons pas
en vue des objets égoïstes. Il
Un autre membre du cabinet actuel, M. Gladstone,
dont lord John Russell, dans le discours qu'on vient
de lire, invoquait l'autorité, également considérable
par son caractère, par sa position, par sa science, par
l'ascendant de son éloquence, et aujourd'hui chance-
lier de l'Echiquier, a exposé aussi, non dans un dis-
cours, mais dans trois discours, dans trois débats
différents, et en 1857 et en 1858, les hautes raisons
politiques, économiques et morales qui lui faisaient
amèrement déplorer la résistance qu'opposaient les
gouvernements précédents à une œuvre pareillement
utile et à l'Angleterre et à l'humanité. Nous aurons à
reproduire ces magnifiques considérations, nous au-
rons à les appuyer de l'opinion d'un autre membre
influent du cabinet, M. Milner Gibson, ministre du
commerce. Nous aurons également à montrer par la
simple liste des votants de la motion Rœbuck, qu'il
est à peine un homme considérable dans le parti
libéral qui ne se soit rallié sur ce point aux senti-
ments des trois hommes d'Etat que nous venons de
désigner. La Turquie n'a donc plus à redouter l'in-
tervention de l'Angleterre. Elle peut se livrer à son
inclination naturelle. Dans sa dernière communica-
tion au vice-roi, elle lui indiquait très-clairement les
embarras extérieurs qu'elle redoutait si on laissait
la Compagnie universelle poursuivre paisiblement le
cours de ses travaux. C'est la seule objection qu'en
tout temps elle ait mise en avant. Ces craintes, chi-
mériques en elles-mêmes, doivent être aujourd'hui
dissipées par la chute du cabinet Derby, par les hautes
autorités que nous venons d'invoquer, et enfin par
cette déclaration péremptoire du Times dont les
relations sont si connues, que l'Angleterre verrait
avec bonheur achever l'œuvre du percement tde
l'isthme.
Tout est donc mûr dans l'Europe et dans l'Em-
pire pour encourager le sultan dans ses paternelles
intentions, et le canal de Suez pourra inscrire sur
son frontispice la date de l'arrivée de Sa Hautesse
en Egypte comme la date qui a levé les dernières
incertitudes du monde sur l'accomplissement d'une
des plus glorieuses entreprises dans l'histoire de
siècles.
ERNEST DESPLACES.
ENCORE LE TIMES.
Sur les questions orientales dans leur rapport plus
ou moins avoué avec le canal de Suez, le Times ne
pense pas avoir tout dit par son article du 23 juin,
reproduit dans notre dernier numéro. Il revient sur
le même sujet en un nouvel article sous la date du
8 juillet, que nous reproduisons aussi.
Il nous semblait pourtant que le 23 juin le journal
additionnels de commerce, la formation d'une grande
route additionnelle entre les différentes parties du
monde puissent être dommageables à l'Angleterre.
» Si l'on me dit que certains ports de la France et
d'autres pays continentaux sont plus près de l'Egypte
que l'Angleterre, et que ce canal leur fera gagner des
avantages commerciaux, je réponds que notre prin-
cipe est de rendre la commerce aussi libre que pos-
sible. (Ecoutez!) Ç'a été notre politique des dernières
années; c'est une politique juste et généreuse; mais
en même temps je crois que c'est une politique très-
avantageuse à l'Angleterre, que celle de nous soumet-
tre à toute concurrence par laquelle le commerce du
monde peut être accru; et j'ai la confiance que de
cette compétition l'Angleterre n'aura rien à souffrir.
Mais si les marchandises, de quelque espèce que ce
soit, peuvent être exportées de France, de Suisse ou
d'Italie aux sujets de la reine dans l'Inde à plus bas
prix que les marchandises anglaises d'une qualité é gae
ou inférieure, quel droit ont les autorités exécutives
d'Angleterre d'empêcher les sujets indiens de Sa Ma-
jesté de jouir des avantages qu'ils peuvent ainsi
obtenir ?
« Ce n'est donc point dans la paix qu'on peut
craindre le danger; le danger supposé, c'est le
cas de guerre. Il me semble que la question est
simplement de savoir si l'Angleterre aura ou
n'aura pas le commandement de la mer, la guerre
par malheur venant à éclater. L'Angleterre per-
dant l'empire de la mer, sans doute des troupes
seraient expédiées par l'Egypte, si on avait un projet
pour l'invasion' de l'Inde. Mais ces troupes ne se-
raient-elles pas aussi bien transportées par le chemin
de fer? N'est-ce pas un mode de transit dont nous
nous servons nous-mêmes ? Est-il nécessaire de cons-
truire un canal pour effectuer des transports de
troupes à travers l'Egypte ? (Ecoutez ! écoutez!)
» Si donc vous possédez l'empire de la mer, tout
danger s'évanouit, et nous n'y sommes pas plus ex-
posés par le canal que dans les circonstances exis-
tantes. (Ecoutez !) Je rappellerai à la chambre que
les bouches du Nil et le voisinage d'Alexandrie sont
des lieux qui ont vu les preuves de la bravoure
britannique , et les résultats ne doivent ""pas nous
conduire à craindre l'avenir. Je sens toute la force
de l'argument qui nous a été posé par l'honora-
ble M. Gladstone, que notre opposition à ce projet
confirme les idées très-généralement entretenues en-
vers nous sur le continent, que, pour nos intérêts
égoïstes et jaloux, nous sommes prêts à sacrifier ou
à entraver le commerce de toutes les autres nations.
Je ne crois pas cette accusation vraie. Mais je ne
voudrais lui fournir aucun juste motif, et j'espère par
conséquent que la chambre votera la motion, car, en
agissant ainsi, elle prouvera, quant à ce sujet au
moins, que nous sommes prêts à nous mettre d'ac-
cord avec le reste du monde, et que nous n'avons pas
en vue des objets égoïstes. Il
Un autre membre du cabinet actuel, M. Gladstone,
dont lord John Russell, dans le discours qu'on vient
de lire, invoquait l'autorité, également considérable
par son caractère, par sa position, par sa science, par
l'ascendant de son éloquence, et aujourd'hui chance-
lier de l'Echiquier, a exposé aussi, non dans un dis-
cours, mais dans trois discours, dans trois débats
différents, et en 1857 et en 1858, les hautes raisons
politiques, économiques et morales qui lui faisaient
amèrement déplorer la résistance qu'opposaient les
gouvernements précédents à une œuvre pareillement
utile et à l'Angleterre et à l'humanité. Nous aurons à
reproduire ces magnifiques considérations, nous au-
rons à les appuyer de l'opinion d'un autre membre
influent du cabinet, M. Milner Gibson, ministre du
commerce. Nous aurons également à montrer par la
simple liste des votants de la motion Rœbuck, qu'il
est à peine un homme considérable dans le parti
libéral qui ne se soit rallié sur ce point aux senti-
ments des trois hommes d'Etat que nous venons de
désigner. La Turquie n'a donc plus à redouter l'in-
tervention de l'Angleterre. Elle peut se livrer à son
inclination naturelle. Dans sa dernière communica-
tion au vice-roi, elle lui indiquait très-clairement les
embarras extérieurs qu'elle redoutait si on laissait
la Compagnie universelle poursuivre paisiblement le
cours de ses travaux. C'est la seule objection qu'en
tout temps elle ait mise en avant. Ces craintes, chi-
mériques en elles-mêmes, doivent être aujourd'hui
dissipées par la chute du cabinet Derby, par les hautes
autorités que nous venons d'invoquer, et enfin par
cette déclaration péremptoire du Times dont les
relations sont si connues, que l'Angleterre verrait
avec bonheur achever l'œuvre du percement tde
l'isthme.
Tout est donc mûr dans l'Europe et dans l'Em-
pire pour encourager le sultan dans ses paternelles
intentions, et le canal de Suez pourra inscrire sur
son frontispice la date de l'arrivée de Sa Hautesse
en Egypte comme la date qui a levé les dernières
incertitudes du monde sur l'accomplissement d'une
des plus glorieuses entreprises dans l'histoire de
siècles.
ERNEST DESPLACES.
ENCORE LE TIMES.
Sur les questions orientales dans leur rapport plus
ou moins avoué avec le canal de Suez, le Times ne
pense pas avoir tout dit par son article du 23 juin,
reproduit dans notre dernier numéro. Il revient sur
le même sujet en un nouvel article sous la date du
8 juillet, que nous reproduisons aussi.
Il nous semblait pourtant que le 23 juin le journal
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