Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1859 01 août 1859
Description : 1859/08/01 (A4,N75). 1859/08/01 (A4,N75).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529510v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
238 L'ISTHME DE SUEZ,
tiles aux Indes, lorsqu'elles auront quelque querelle
avec notre pays. J'exprime une respectueuse mais
très-sérieuse protestation contre tout l'esprit et la te-
neur de ce langage. (Ecoutez !) Je ne puis concevoir
rien de moins sage relativement à la bonne entente
des nations de l'Europe, et rien de moins judicieux
relativement aux intérêts de l'Angleterre. D'abord, je
refuse de placer l'empire indien de la Grande-Breta-
gne en opposition avec les intérêts généraux du genre
humain et avec le sentiment général de l'Europe. Or,
je dis que c'est ce que vous faites si, à propos d'une
question purement commerciale, vous insistez à l'é-
carter du terrain commercial pour l'entraîner dans
l'arène politique, vous opposant à l'exécution d'un
ouvrage commercial, et déclarant qu'il est imprati-
cable parce que vous pensez qu'il créera de nouveaux
dangers pour l'empire anglais dans l'Inde. Je proteste
aussi contre le système d'insinuation et de parti pris
enveloppé dans les allusions à ces dangers. Je le re-
garde comme un système sans générosité, sans sa-
gesse et sans prudence ; mais en même temps, je nie
L'existence de ces dangers ; je dis, au contraire, que
si le canal avait été ouvert l'année dernière, s'il eût
été praticable, une question que nous ne discutons
pas en ce moment aurait les plus fortes raisons de
reconnaissance envers ceux qui auraient exécuté ce
travail. Quelle différence pour la grande lutte que
vous avez poursuivie dans l'Inde, si, il y a douze mois,
au lieu de la route tardive par le cap de Bonne-Espé-
rance, vous aviez pu envoyer directement vos trou-
pes dans lès Indes ! En vérité, l'avantage de ce canal,
s'il est praticable, tout grand qu'il soit pour le reste
du monde, est encore plus grand de beaucoup pour
l'Angleterre. Qui a la suprématie dans la mer Rouge ?
Qui vient d'acquérir la suprématie dans cette mer ou
sur son issue méridionale? Qui a occupé Aden et
Périm, et qui a donné de considérables griefs aux
pays étrangers par l'occupation de cette dernière sta-
tion? Qui aura peut-être à rendre compte à cette
Chambre de cette façon de procéder, à exposer les
raisons qui pourraient la justifier et la politique
qui peut l'avoir rendue nécessaire et honnête? Mais
une amertume considérable et certes naturelle a été
excitée au dehors lorqu'on a vu que l'Angleterre se
mettait à occuper d'abord un des côtés et ensuite
l'autre côté de la mer Rouge par des postes fortifiés,
et enfin s'opposait en partie sur un motif de danger
pour son empire indien, à ce qui est en apparence
un projet commercial avantageux à l'humanité.
» Quelle est la puissance qui posséderait ce canal
s'il était ouvert? N'est-ce pas un canal qui tomberait
nécessairement sous le contrôle de la première puis-
sance maritime de l'Europe? C'est l'Angleterre, et
non un autre pays qui en aurait le commandement.
Je sate que sur des sujets de cette espèce, il est diffi-
cile-. d'attendre d'une majorité des membres de cette
Chambre qu'ils prendront la peine ou rencontreront
l'opportunité d'acquérir des informations complètes.
Mais le savant et honorable membre pour Sheffield
vous appelle à exprimer votre opinion. Il vous de-
mande si vous voulez vous déclarer vous-mêmes partie
dans la politique qui a été suivie pendant un certain
temps par le gouvernement exécutif, politique fon-
dée sur la résistance à un projet considéré par l'Eu-
rope comme commercial dans sa nature. Les raisons
qu'on articule sont, je le crois, quant à la Turquie,
absolument incapables de satisfaire l'opinion publi-
que de l'Europe. Je ne sais jusqu'à quel point elles
satisferont ou ne satisferont pas l'opinion publique de
l'Angleterre. Les raisons relatives à l'Inde sont d'une
nature toute propre à créer en Europe un sentiment
d'irritation, de jalousie et même d'hostilité envers
l'existence de la puissance anglaise dans l'Inde. En
outre, je dois dire, quel que soit le jugement qui va
être prononcé, que, d'après l'opinion prévalant sur ce
sujet,je suis convaincu que la politique qu'on a sui-
vie est non - seulement une fausse politique , mais
qu'elle est diamétralement opposée aux premiers prin-
cipes de la prudence, et même à l'urbanité et à la
courtoisie entre des nations amies. Elle a une
tendance trop grande à nous isoler sur ces questions
du reste du monde civilisé, et ce fait deviendra de
plus en plus si sensible chaque année au peuple britan-
nique, qu'il lui sera impossible de la maintenir et
d'y persister. Si donc vous devez l'abandonner, le
plus tôt est le mieux.
» Quant à moi, je n'ai aucune espèce d'hésitation
à donner mon vote en faveur de la motion, parce
que je sens que le principe sous lequel elle nous in-
vite à agir est à la fois un principe sage et indispen
sable pour le traitement de semblables questions ;
enfin, parce que, dans ce cas particulier, CETTE MOTION
EST ENTIÈREMENT ASSOCIÉE AUX INTÉRÊTS DE I/ANGLE-
TERRE, au.-si bien qu'à ceux des autres nations de
l'Europe. »
LE SIÈCLE ET LA QUESTION DE SUEZ.
Nous ne supposons pas qu'on se dissimule de l'au-
tre côté du détroit le très-mauvais effet produit sur
l'opinion de la France par les intrigues aujourd'hui
avérées de la diplomatie anglaise auprès du sultan, du
vice-roi, contre le percement de l'isthme. Nous pour-
rions, et nous le ferons s'il y a lieu, montrer, par des
citations nombreuses puisées dans la presse de Paris
et des départements, combien ces incidents ont ajouté
aux irritations qui depuis quelque temps ont tendu à
désunir les gouvernements et les peuples des deux
pays.
Nous ne cesserons de le redire, l'alliance anglaise
tiles aux Indes, lorsqu'elles auront quelque querelle
avec notre pays. J'exprime une respectueuse mais
très-sérieuse protestation contre tout l'esprit et la te-
neur de ce langage. (Ecoutez !) Je ne puis concevoir
rien de moins sage relativement à la bonne entente
des nations de l'Europe, et rien de moins judicieux
relativement aux intérêts de l'Angleterre. D'abord, je
refuse de placer l'empire indien de la Grande-Breta-
gne en opposition avec les intérêts généraux du genre
humain et avec le sentiment général de l'Europe. Or,
je dis que c'est ce que vous faites si, à propos d'une
question purement commerciale, vous insistez à l'é-
carter du terrain commercial pour l'entraîner dans
l'arène politique, vous opposant à l'exécution d'un
ouvrage commercial, et déclarant qu'il est imprati-
cable parce que vous pensez qu'il créera de nouveaux
dangers pour l'empire anglais dans l'Inde. Je proteste
aussi contre le système d'insinuation et de parti pris
enveloppé dans les allusions à ces dangers. Je le re-
garde comme un système sans générosité, sans sa-
gesse et sans prudence ; mais en même temps, je nie
L'existence de ces dangers ; je dis, au contraire, que
si le canal avait été ouvert l'année dernière, s'il eût
été praticable, une question que nous ne discutons
pas en ce moment aurait les plus fortes raisons de
reconnaissance envers ceux qui auraient exécuté ce
travail. Quelle différence pour la grande lutte que
vous avez poursuivie dans l'Inde, si, il y a douze mois,
au lieu de la route tardive par le cap de Bonne-Espé-
rance, vous aviez pu envoyer directement vos trou-
pes dans lès Indes ! En vérité, l'avantage de ce canal,
s'il est praticable, tout grand qu'il soit pour le reste
du monde, est encore plus grand de beaucoup pour
l'Angleterre. Qui a la suprématie dans la mer Rouge ?
Qui vient d'acquérir la suprématie dans cette mer ou
sur son issue méridionale? Qui a occupé Aden et
Périm, et qui a donné de considérables griefs aux
pays étrangers par l'occupation de cette dernière sta-
tion? Qui aura peut-être à rendre compte à cette
Chambre de cette façon de procéder, à exposer les
raisons qui pourraient la justifier et la politique
qui peut l'avoir rendue nécessaire et honnête? Mais
une amertume considérable et certes naturelle a été
excitée au dehors lorqu'on a vu que l'Angleterre se
mettait à occuper d'abord un des côtés et ensuite
l'autre côté de la mer Rouge par des postes fortifiés,
et enfin s'opposait en partie sur un motif de danger
pour son empire indien, à ce qui est en apparence
un projet commercial avantageux à l'humanité.
» Quelle est la puissance qui posséderait ce canal
s'il était ouvert? N'est-ce pas un canal qui tomberait
nécessairement sous le contrôle de la première puis-
sance maritime de l'Europe? C'est l'Angleterre, et
non un autre pays qui en aurait le commandement.
Je sate que sur des sujets de cette espèce, il est diffi-
cile-. d'attendre d'une majorité des membres de cette
Chambre qu'ils prendront la peine ou rencontreront
l'opportunité d'acquérir des informations complètes.
Mais le savant et honorable membre pour Sheffield
vous appelle à exprimer votre opinion. Il vous de-
mande si vous voulez vous déclarer vous-mêmes partie
dans la politique qui a été suivie pendant un certain
temps par le gouvernement exécutif, politique fon-
dée sur la résistance à un projet considéré par l'Eu-
rope comme commercial dans sa nature. Les raisons
qu'on articule sont, je le crois, quant à la Turquie,
absolument incapables de satisfaire l'opinion publi-
que de l'Europe. Je ne sais jusqu'à quel point elles
satisferont ou ne satisferont pas l'opinion publique de
l'Angleterre. Les raisons relatives à l'Inde sont d'une
nature toute propre à créer en Europe un sentiment
d'irritation, de jalousie et même d'hostilité envers
l'existence de la puissance anglaise dans l'Inde. En
outre, je dois dire, quel que soit le jugement qui va
être prononcé, que, d'après l'opinion prévalant sur ce
sujet,je suis convaincu que la politique qu'on a sui-
vie est non - seulement une fausse politique , mais
qu'elle est diamétralement opposée aux premiers prin-
cipes de la prudence, et même à l'urbanité et à la
courtoisie entre des nations amies. Elle a une
tendance trop grande à nous isoler sur ces questions
du reste du monde civilisé, et ce fait deviendra de
plus en plus si sensible chaque année au peuple britan-
nique, qu'il lui sera impossible de la maintenir et
d'y persister. Si donc vous devez l'abandonner, le
plus tôt est le mieux.
» Quant à moi, je n'ai aucune espèce d'hésitation
à donner mon vote en faveur de la motion, parce
que je sens que le principe sous lequel elle nous in-
vite à agir est à la fois un principe sage et indispen
sable pour le traitement de semblables questions ;
enfin, parce que, dans ce cas particulier, CETTE MOTION
EST ENTIÈREMENT ASSOCIÉE AUX INTÉRÊTS DE I/ANGLE-
TERRE, au.-si bien qu'à ceux des autres nations de
l'Europe. »
LE SIÈCLE ET LA QUESTION DE SUEZ.
Nous ne supposons pas qu'on se dissimule de l'au-
tre côté du détroit le très-mauvais effet produit sur
l'opinion de la France par les intrigues aujourd'hui
avérées de la diplomatie anglaise auprès du sultan, du
vice-roi, contre le percement de l'isthme. Nous pour-
rions, et nous le ferons s'il y a lieu, montrer, par des
citations nombreuses puisées dans la presse de Paris
et des départements, combien ces incidents ont ajouté
aux irritations qui depuis quelque temps ont tendu à
désunir les gouvernements et les peuples des deux
pays.
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