Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1859 15 juillet 1859
Description : 1859/07/15 (A4,N74). 1859/07/15 (A4,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295096
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 217
postale pr l'Egypte venait d'être instituée et les An-
glais poursuivaient leurs effortspour rétablissement d'un
passage régulier vers leurs possessions asiatiques par
la route de Suez, depuis longtemps abandonnée. Alors il
y avait réellement quelque danger de voir nos intérêts
nationaux mis en danger par la force ou les intrigues
de la France, et notre commerce fut ju tement soutenu
par le gouvernement et la diplomatie de notre pays dans
sa lutte contre les desseins de ses ennemis. Nous avions
tout à faire en Égypte, en face d'un vice-roi qui nous
haïssait amèrement et de la première puissance de la
Méditerranée employant tous les moyens contre nous.
Pourtant, en moins de vingt ans, l'esprit entreprenant
et la persévérance des Anglais ont atteint complètement
leur but. Les ingénieurs anglais visitèrent l'Egypte et
virent que la route postale ne pouvait être réellement
utile que par la construction d'un chemin de fer d'A-
lexandrie à Suez. A cette entreprise, le parti français a
fait une opposition constante, quoique cachée en dernier
lieu, et ce fut pour empêcher son succès que ce parti
imagina le projet d'un canal à travers le désert avec de
vastes moles pour la construction d'un port au delà des
bas fonds de la côte méditerranéenne. Mais le bon sens
d'Ibrahim et d'Abbas-Pacha leur apprit que le peuple
dont les steamers opéraient dans leurs ports des entrées
et des sorties continuelles, dont les voyageurs passaient
par centaines à travers le pays, était le meilleur
juge de ce qui était nécessaire pour l'amélioration du
trafic. Le vice-roi plaça son argent dans ce chemin de fer
et il a maintenant une propriété magnifique. Il est trop
tard pour que le canal puisse faire tort à cette entreprise
et le pire que nous ayons à craindre, c'est que le capital
et le travail qui pourraient plus tard développer les États
de Saïd-Pacha soient dissipés dans un exemple éclatant
de la folie humaine.
» La nouvelle que nous avons dernièrement reçue de
l'achèvement d'une autre grande entreprise est aujour-
d'hui du plus grand intérêt et de la plus grande im-
portance. Le câble télégraphique a été submergé à Aden
et nous pouvons espérer qu'en peu de mois les nouvelles
seront transmises en peu d'heures de Bombay à
Londres,
Il En fait, on peut dire que tout ce dont l'Angleterre a
besoin en Égypte est maintenant réalisé. L'indépen-
dance de ce pays de toute puissance européenne, le libre
transit de nos malles et, en cas de nécessité, le transit
de nos troupes, c'est tout ce que le gouvernement an-
glais a jamais demandé et ce qu'il est dans son devoir
de maintenir. Mais les affaires intérieures de l'Egypte,
et spécialement les conseils domestiques du vice-roi,
nous n'avons aucun désir de les influencer. Bien plus,
il nous serait à peu près indifférent que l'Égypte fût ac-
tuellement indépendante. La principale objection à un
pareil fait serait qu'un protectorat, soit anglais, soit
français, pût éventuellement s'y établir, et que le pays
perdit cette garantie de sécurité que lui donne sa posi-
tion de partie intégrante de l'empire ottoman.
» Nous ne partageons point les craintes d'un petit
nombre de résidants anglais qui semblent appréhender
que le Pacha et M. de Lesseps ne fassent du pays un
fief du nouvel empire français. En dépit de la misérable
ambition qui enflamme naturellement un prince entouré
de flatteurs, la famille de Mehemet-Ali a eu le bon sens
de se maintenir en bonne amitié avec l'Angleterre pen-
dant ces vingt années. La conséquence a été que l'ac-
croissement du commerce et du trafic les a rendus les
princes les plus riches de l'Orient. Ils savent qu'une sé-
curité politique et une richesse surpassant les aspira-
tions du sultan lui-même récompenseront la continua-
tion de leur bonne conduite, et il sera difficile de leur
faire abandonner ces solides avantages selon le caprice
de visionnaires et de chercheurs de fortune. »
UN ARGUMENT HOLLANDAIS
Sur la possibilité du canal de Suez.
Correspondance particulière de L'ISTIBIE DE SUEZ.
Neeswy-Kïl, 30 juin 1859.
« Monsieur,
» Le gouvernement hollandais fait exécuter en ce
moment de nouveaux docks de très-grandes dimensions
pour sa marine, au port du Nieuwe-Diep (près du
Helder).
»- Les fondations s'exécutent à douze mètres au-des-
sous du niveau de la mer, dans un terrain extrêmement
dangereux et difficile, dont pourtant on est venu à bout
après beaucoup d'efforts. C'est un travail qui fait le
plus grand honneur aux ingénieurs hollandais.
» Le 20 juin, toutes les difficultés des fondations étant
vaincues, la première pierre de la maçonnerie a pu être
posée avec solennité.
» Ces travaux sont dirigés par une commission d'in
génieurs, dont l'inspecteur Conrad, le président de la
commission internationale du percement de l'Isthme de
Suez, est un des membres.
» Si l'on peut faire en Hollande des travaux de ma-
çonnerie à une profondeur de douze mètres au-dessous
du niveau de la mer, dans un terrain qui est beaucoup
plus mauvais et dangereux que celui de l'isthme, qui
donc doutera encore de la réussite du canal de Suez ?
Pour extrait : PAUL BOUDET.
NOUVELLES DE .L'INDE.
»
Nous regrettons d'avoir à dire que les nouvelles de
l'Inde continuent à n'être point favorables à l'Angle-
terre. Nous avons toujours pensé, nous devons l'a-
vouer, que les moyens effrayants de répression aux-
quels elle a recouru pouvaient bien pour un instant
éteindre la révolte dans la terreur et dans le sang,
mais que ce système laisserait après lui de lcngs res-
sentiments et des haines peut-être séculaires. C'estce
qui arrive. L'insurrection battue est dispersée; mais
ses grands corps armés s'éparpillent dans l'immensité
du pays en bandes de guérillas et entraînent les
troupes européennes dans des marches et des contre-
marches que les ardeurs du climat rendent mortelles.
Nous ne nous attendions pastoiliefois à un incident
très-grave et que nous a1 ^eja sign alé. Nous vou-
lons parler des actes - 1 l 1-. *ort sérieux
1 -, ~-- i l-
postale pr l'Egypte venait d'être instituée et les An-
glais poursuivaient leurs effortspour rétablissement d'un
passage régulier vers leurs possessions asiatiques par
la route de Suez, depuis longtemps abandonnée. Alors il
y avait réellement quelque danger de voir nos intérêts
nationaux mis en danger par la force ou les intrigues
de la France, et notre commerce fut ju tement soutenu
par le gouvernement et la diplomatie de notre pays dans
sa lutte contre les desseins de ses ennemis. Nous avions
tout à faire en Égypte, en face d'un vice-roi qui nous
haïssait amèrement et de la première puissance de la
Méditerranée employant tous les moyens contre nous.
Pourtant, en moins de vingt ans, l'esprit entreprenant
et la persévérance des Anglais ont atteint complètement
leur but. Les ingénieurs anglais visitèrent l'Egypte et
virent que la route postale ne pouvait être réellement
utile que par la construction d'un chemin de fer d'A-
lexandrie à Suez. A cette entreprise, le parti français a
fait une opposition constante, quoique cachée en dernier
lieu, et ce fut pour empêcher son succès que ce parti
imagina le projet d'un canal à travers le désert avec de
vastes moles pour la construction d'un port au delà des
bas fonds de la côte méditerranéenne. Mais le bon sens
d'Ibrahim et d'Abbas-Pacha leur apprit que le peuple
dont les steamers opéraient dans leurs ports des entrées
et des sorties continuelles, dont les voyageurs passaient
par centaines à travers le pays, était le meilleur
juge de ce qui était nécessaire pour l'amélioration du
trafic. Le vice-roi plaça son argent dans ce chemin de fer
et il a maintenant une propriété magnifique. Il est trop
tard pour que le canal puisse faire tort à cette entreprise
et le pire que nous ayons à craindre, c'est que le capital
et le travail qui pourraient plus tard développer les États
de Saïd-Pacha soient dissipés dans un exemple éclatant
de la folie humaine.
» La nouvelle que nous avons dernièrement reçue de
l'achèvement d'une autre grande entreprise est aujour-
d'hui du plus grand intérêt et de la plus grande im-
portance. Le câble télégraphique a été submergé à Aden
et nous pouvons espérer qu'en peu de mois les nouvelles
seront transmises en peu d'heures de Bombay à
Londres,
Il En fait, on peut dire que tout ce dont l'Angleterre a
besoin en Égypte est maintenant réalisé. L'indépen-
dance de ce pays de toute puissance européenne, le libre
transit de nos malles et, en cas de nécessité, le transit
de nos troupes, c'est tout ce que le gouvernement an-
glais a jamais demandé et ce qu'il est dans son devoir
de maintenir. Mais les affaires intérieures de l'Egypte,
et spécialement les conseils domestiques du vice-roi,
nous n'avons aucun désir de les influencer. Bien plus,
il nous serait à peu près indifférent que l'Égypte fût ac-
tuellement indépendante. La principale objection à un
pareil fait serait qu'un protectorat, soit anglais, soit
français, pût éventuellement s'y établir, et que le pays
perdit cette garantie de sécurité que lui donne sa posi-
tion de partie intégrante de l'empire ottoman.
» Nous ne partageons point les craintes d'un petit
nombre de résidants anglais qui semblent appréhender
que le Pacha et M. de Lesseps ne fassent du pays un
fief du nouvel empire français. En dépit de la misérable
ambition qui enflamme naturellement un prince entouré
de flatteurs, la famille de Mehemet-Ali a eu le bon sens
de se maintenir en bonne amitié avec l'Angleterre pen-
dant ces vingt années. La conséquence a été que l'ac-
croissement du commerce et du trafic les a rendus les
princes les plus riches de l'Orient. Ils savent qu'une sé-
curité politique et une richesse surpassant les aspira-
tions du sultan lui-même récompenseront la continua-
tion de leur bonne conduite, et il sera difficile de leur
faire abandonner ces solides avantages selon le caprice
de visionnaires et de chercheurs de fortune. »
UN ARGUMENT HOLLANDAIS
Sur la possibilité du canal de Suez.
Correspondance particulière de L'ISTIBIE DE SUEZ.
Neeswy-Kïl, 30 juin 1859.
« Monsieur,
» Le gouvernement hollandais fait exécuter en ce
moment de nouveaux docks de très-grandes dimensions
pour sa marine, au port du Nieuwe-Diep (près du
Helder).
»- Les fondations s'exécutent à douze mètres au-des-
sous du niveau de la mer, dans un terrain extrêmement
dangereux et difficile, dont pourtant on est venu à bout
après beaucoup d'efforts. C'est un travail qui fait le
plus grand honneur aux ingénieurs hollandais.
» Le 20 juin, toutes les difficultés des fondations étant
vaincues, la première pierre de la maçonnerie a pu être
posée avec solennité.
» Ces travaux sont dirigés par une commission d'in
génieurs, dont l'inspecteur Conrad, le président de la
commission internationale du percement de l'Isthme de
Suez, est un des membres.
» Si l'on peut faire en Hollande des travaux de ma-
çonnerie à une profondeur de douze mètres au-dessous
du niveau de la mer, dans un terrain qui est beaucoup
plus mauvais et dangereux que celui de l'isthme, qui
donc doutera encore de la réussite du canal de Suez ?
Pour extrait : PAUL BOUDET.
NOUVELLES DE .L'INDE.
»
Nous regrettons d'avoir à dire que les nouvelles de
l'Inde continuent à n'être point favorables à l'Angle-
terre. Nous avons toujours pensé, nous devons l'a-
vouer, que les moyens effrayants de répression aux-
quels elle a recouru pouvaient bien pour un instant
éteindre la révolte dans la terreur et dans le sang,
mais que ce système laisserait après lui de lcngs res-
sentiments et des haines peut-être séculaires. C'estce
qui arrive. L'insurrection battue est dispersée; mais
ses grands corps armés s'éparpillent dans l'immensité
du pays en bandes de guérillas et entraînent les
troupes européennes dans des marches et des contre-
marches que les ardeurs du climat rendent mortelles.
Nous ne nous attendions pastoiliefois à un incident
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