Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 juillet 1859 15 juillet 1859
Description : 1859/07/15 (A4,N74). 1859/07/15 (A4,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295096
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
2io L'ISTHME DE SUEZ,
attendons les meilleurs résultats de cette résolution
que nous aimons à considérer comme un symptôme
des dispositions de la Porte à prendre d'une main
ferme la direction de ses affaires intérieures, indé-
pendamment des influences étrangères.
Nous trouvons encore dans la réalisation du voyage
d'Egypte la meilleure réfutation des bruits et des ca-
lomnies dont le vice-roi est l'objet, et que certaines
manœuvres s'appliquent, en ce moment même, à pro-
pager. La visite du Sultan en Egypte est en effet la
plus décisive réponse qui puisse être faite à ces allé-
gations, sur les mystérieux desseins de Mohammet-Saïd
à s'affranchir delà situation que lui ont faite les traités
garantis par l'Europe. Le suzerain va s'asseoir avec
sécurité au foyer hospitalier du vassal, et la suite de
fête qu'il emmène avec lui est certes la plus éclatante
preuve des sentiments qui vont présider à ces au-
gustes entrevues.
Une correspondance fort intéressante et de la date
récente du 29 juin, publiée par l'Ami de la Religion
du 14 de ce mois, nous donne, au surplus, sur l'état
actuel de la politique du Divan, des informations de
nature à démontrer que le gouvernement ottoman
travaille avec efficacité et bonheur à se placer sur le
pied le plus amical avec toutes les puissances, en
même temps qu'il se prépare à aller donner par sa
présence à ses peuples, un nouveau gage de sa solli-
citude pour leur amélioration et leur bien-être.
On sait que depuis quelque temps une certaine froi.
deur régnait dans les relations de la France et de la
Turquie. Nous n'avons pas besoin d'en rechercher ou
d'en dire les motifs ; ils se présentent d'eux-mêmes à
l'esprit. L'ambassadeur français n'était plus à Constan-
tinople ; l'ambassadeur turc s'était absenté de Paris.
D'après les renseignements que nous fournit l'Ami de
la Religion, les deux cours seraient sur le point de
mettre un terme à ce fâcheux relâchement de leurs
rapports diplomatiques. M. de Thouvenel est parti
pour son poste, et la Porte se disposerait à remplacer
à Paris son ambassadeur absent, par un choix qu'elle
veut s'efforcer de rendre agréable au gouvernement
français. On ne doute pas de la prochaine arrivée de
cet ambassadeur dans notre cité.
«< En attendant, ajoute la correspondance en ques-
tion, la Sublime Porte s'occupe d'établir des relations
intimes avec la cour de Saint-Pétersbourg. Depuis
la guerre d'Orient, les deux puissances avaient à
peine renoué leurs relations diplomatiques. Le voya-
ge du grand-duc Constantin a préparé une réconci-
liation complète. Le prince Labanoff, chargé d'af-
faires de Russie, vient d'être élevé au rang d'ambas-
sadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire
de cette puissance auprès de la cour Ottomane.
La corvette Cromoboï, stationnant devant l'ambas-
sade, à Buyukdéré, a salué l'installation du nouvel
ambassadeur en hissant son pavillon impérial au
grand mât et en tirant des salves d'artillerie. »
La correspondance nous apprend encore que le
gouvernement turc est résolu à s'occuper avec acti-
vité du développement des intérêts matériels de l'em-
pire. Après avoir annoncé la nomination de Scrodali
Mustapha - Pacha comme gouverneur général des
Lieux-Saints, et le départ pour Alexandrie de ce fonc-
tionnaire se rendant à son poste, le correspondant de
l'Ami de la Religion parle en ces termes du voyage
de S. H. et de ses effets prévus :
« Il est probable que le Sultan ne tardera pas à pren-
dre la même route pour se rendre en Égypte. Le Divan
croit que des raisons d'Etat exigent que S. M. entre-
prenne ce voyage après les fêtes du Baïram. Vous
savez, en effet, qu'il est survenu un peu de froideur
entre le vice-roi et le Sultan. On espère que cette en-
trevue rétablira la bonne harmonie entre les deux gou-
vernements. On suppose en outre que la question du
canal de Suez sera définitivement résolue pendant le
séjour du Sultan en Egypte. En attendant il paraît que
le vice-roi a purement et simplement rétracté la défense
qu'il avait faite à la compagnie concessiopnaire de con-
tinuer les travaux en cours d'exécution sur une partie
de l'isthme. »
Il est certain que le chef des croyants ne peut point
populariser sa présence en Egypte et en immortaliser
le souvenir plus sûrement qu'en réglant enfin, de
concert avec le vice-roi, conformément aux intérêts,
aux besoins, à l'avenir du peuple égyptien, cette so-
lution trop longtemps ajournée du canal de Suez.
C'est en répandant sur leur chemin des bienfaits de
cette grandeur que les souverains fécondent et font
bénir leur passage. C'est par cet acte éclatant de sa
justice et de ses lumières que S. H. Abdul-Medjid
prouvera à l'Egypte qu'elle n'est point déshéritée
dans son affection et dans ses conseils, qu'il resserrera -
les liens qui rattachent ce peuple au trône impérial, et
qu'il dissipera, s'ils existent, ce que nous ne croyons
point, les légers nuages qui auraient pu s'élever en-
tre les deux gouvernements. L'Europe applaudira ;
l'empire ottoman se raffermira dans sa considération
et son estime, et aura rendu à la civilisation, au
monde et à lui-même un grand service qui ne sera
pas oublié et dont il lui sera tenu compte.
C'est en effet par une décision de cette importance
que l'empire ottoman s'incorporera définitivement
dans cette communauté européenne, dont il est dès
à présent l'un des membres, mais dont il ne peut
pas impunément rester membre pour l'immobiliser
ou l'entraver dans son essor. Avec son Bosphore de
Thrace à l'une de ses extrémités, avec son Bosphore
d'Egypte à l'extrémité opposée, l'empire ottoman
se constitue le gardien des deux passages maritimes
les plus importants vers l'Asie ; et comme les
questions délicates du passage des Dardanelles l'ont
couvert du côté de ses possessions européennes, les
attendons les meilleurs résultats de cette résolution
que nous aimons à considérer comme un symptôme
des dispositions de la Porte à prendre d'une main
ferme la direction de ses affaires intérieures, indé-
pendamment des influences étrangères.
Nous trouvons encore dans la réalisation du voyage
d'Egypte la meilleure réfutation des bruits et des ca-
lomnies dont le vice-roi est l'objet, et que certaines
manœuvres s'appliquent, en ce moment même, à pro-
pager. La visite du Sultan en Egypte est en effet la
plus décisive réponse qui puisse être faite à ces allé-
gations, sur les mystérieux desseins de Mohammet-Saïd
à s'affranchir delà situation que lui ont faite les traités
garantis par l'Europe. Le suzerain va s'asseoir avec
sécurité au foyer hospitalier du vassal, et la suite de
fête qu'il emmène avec lui est certes la plus éclatante
preuve des sentiments qui vont présider à ces au-
gustes entrevues.
Une correspondance fort intéressante et de la date
récente du 29 juin, publiée par l'Ami de la Religion
du 14 de ce mois, nous donne, au surplus, sur l'état
actuel de la politique du Divan, des informations de
nature à démontrer que le gouvernement ottoman
travaille avec efficacité et bonheur à se placer sur le
pied le plus amical avec toutes les puissances, en
même temps qu'il se prépare à aller donner par sa
présence à ses peuples, un nouveau gage de sa solli-
citude pour leur amélioration et leur bien-être.
On sait que depuis quelque temps une certaine froi.
deur régnait dans les relations de la France et de la
Turquie. Nous n'avons pas besoin d'en rechercher ou
d'en dire les motifs ; ils se présentent d'eux-mêmes à
l'esprit. L'ambassadeur français n'était plus à Constan-
tinople ; l'ambassadeur turc s'était absenté de Paris.
D'après les renseignements que nous fournit l'Ami de
la Religion, les deux cours seraient sur le point de
mettre un terme à ce fâcheux relâchement de leurs
rapports diplomatiques. M. de Thouvenel est parti
pour son poste, et la Porte se disposerait à remplacer
à Paris son ambassadeur absent, par un choix qu'elle
veut s'efforcer de rendre agréable au gouvernement
français. On ne doute pas de la prochaine arrivée de
cet ambassadeur dans notre cité.
«< En attendant, ajoute la correspondance en ques-
tion, la Sublime Porte s'occupe d'établir des relations
intimes avec la cour de Saint-Pétersbourg. Depuis
la guerre d'Orient, les deux puissances avaient à
peine renoué leurs relations diplomatiques. Le voya-
ge du grand-duc Constantin a préparé une réconci-
liation complète. Le prince Labanoff, chargé d'af-
faires de Russie, vient d'être élevé au rang d'ambas-
sadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire
de cette puissance auprès de la cour Ottomane.
La corvette Cromoboï, stationnant devant l'ambas-
sade, à Buyukdéré, a salué l'installation du nouvel
ambassadeur en hissant son pavillon impérial au
grand mât et en tirant des salves d'artillerie. »
La correspondance nous apprend encore que le
gouvernement turc est résolu à s'occuper avec acti-
vité du développement des intérêts matériels de l'em-
pire. Après avoir annoncé la nomination de Scrodali
Mustapha - Pacha comme gouverneur général des
Lieux-Saints, et le départ pour Alexandrie de ce fonc-
tionnaire se rendant à son poste, le correspondant de
l'Ami de la Religion parle en ces termes du voyage
de S. H. et de ses effets prévus :
« Il est probable que le Sultan ne tardera pas à pren-
dre la même route pour se rendre en Égypte. Le Divan
croit que des raisons d'Etat exigent que S. M. entre-
prenne ce voyage après les fêtes du Baïram. Vous
savez, en effet, qu'il est survenu un peu de froideur
entre le vice-roi et le Sultan. On espère que cette en-
trevue rétablira la bonne harmonie entre les deux gou-
vernements. On suppose en outre que la question du
canal de Suez sera définitivement résolue pendant le
séjour du Sultan en Egypte. En attendant il paraît que
le vice-roi a purement et simplement rétracté la défense
qu'il avait faite à la compagnie concessiopnaire de con-
tinuer les travaux en cours d'exécution sur une partie
de l'isthme. »
Il est certain que le chef des croyants ne peut point
populariser sa présence en Egypte et en immortaliser
le souvenir plus sûrement qu'en réglant enfin, de
concert avec le vice-roi, conformément aux intérêts,
aux besoins, à l'avenir du peuple égyptien, cette so-
lution trop longtemps ajournée du canal de Suez.
C'est en répandant sur leur chemin des bienfaits de
cette grandeur que les souverains fécondent et font
bénir leur passage. C'est par cet acte éclatant de sa
justice et de ses lumières que S. H. Abdul-Medjid
prouvera à l'Egypte qu'elle n'est point déshéritée
dans son affection et dans ses conseils, qu'il resserrera -
les liens qui rattachent ce peuple au trône impérial, et
qu'il dissipera, s'ils existent, ce que nous ne croyons
point, les légers nuages qui auraient pu s'élever en-
tre les deux gouvernements. L'Europe applaudira ;
l'empire ottoman se raffermira dans sa considération
et son estime, et aura rendu à la civilisation, au
monde et à lui-même un grand service qui ne sera
pas oublié et dont il lui sera tenu compte.
C'est en effet par une décision de cette importance
que l'empire ottoman s'incorporera définitivement
dans cette communauté européenne, dont il est dès
à présent l'un des membres, mais dont il ne peut
pas impunément rester membre pour l'immobiliser
ou l'entraver dans son essor. Avec son Bosphore de
Thrace à l'une de ses extrémités, avec son Bosphore
d'Egypte à l'extrémité opposée, l'empire ottoman
se constitue le gardien des deux passages maritimes
les plus importants vers l'Asie ; et comme les
questions délicates du passage des Dardanelles l'ont
couvert du côté de ses possessions européennes, les
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