Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1859 15 juillet 1859
Description : 1859/07/15 (A4,N74). 1859/07/15 (A4,N74).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295096
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 219
» Les indigènes prétendent et croient que le person-
nage pendu par les Anglais, sous le nom de Tantia
Topee, n'était pas ce fameux chef de rebelles, et que le
vrai Tantia va recommencer bientôt l'insurrection d'une
façon plus formidable que jamais.
« Pour extrait: A. TRANCHANT. »
Nous empruntons d'un autre côté au Pays les ren-
seignements suivants :
« Un journal anglais présente en ces termes la si-
tuation des affaires dans les Indes, d'après une lettre
émanant, dit-il, d'une dame résidant aux Indes et,
ajoute-t-il, femme de talent, bien connue dans la lit-
térature. A. GANDON.
« On garde aux Indes le 14e dragons, le 9e lanciers, le
18e highlanders, le 84e et d'autres régiments. Nous ne
pouvons pas nous en passer. L'Indostan est loin d'être
acifié. Hope Grant ne peut pas quitter Oude et les Etats
de Nizan tout en proie à la plus grande agitation. L'a-
narchie des gouvernements ne saurait se décrire; les
affaires sont nulles.
» Les gouverneurs et sous-gouverneurs agissent indé-
pendamment du gouverneur général, et ce dernier garde
le secret, même vis-à-vis de ses secrétaires intimes. On
a des inquiétudes sur Hyderabad; les troupes euro-
péennes ont reçu l'ordre de s'y transporter, et l'on ne
sait pas ce que feront les troupes de Madras. Guerre et
bruit de guerre sont partout. Espérons que nous ne se-
rons pas impliqués dans les affaires de l'Europe, alors
que nous avons tant à faire ici. »
Les dépêches arrivées par la dernière malle ne tra-
cent pas un tableau plus satisfaisant de la situation.
MONGIN.
L'ARMÉE ANGLAISE.
Dernièrement le Times, pour les besoins de son ar-
gument, menaçait les gouvernements orientaux in-
dociles à ses vues de l'invasion des flottes ou des ar-
mées de la Grande Bretagne. Nous n'entendons pas
mettre en question la puissance de ce grand pays;
toutefois, nous nous permettions de faire observer
au Times la puérilité de ses menaces, et nous trouvions
qu'il faisait trop facilement manœuvrer sur le papier
ses forces d'envahissement. Le Times lui-même se
charge de nous donner raison. Dans un de ses derniers
numéros il nous prouve que l'Angleterre serait fort
embarrassée de donner la plus légère suite aux fan-
taisies belliqueuses de la direction du journal de la
Cité. Sans plus de commentaires, nous traduisons pu-
rement et simplement la lettre que cette feuille a reçue
d'un officier supérieur et qu'elle publie, sur l'état ac-
tuel des choses et l'efficacité d'action de l'armée an-
glaise au dedans et au dehors. On y verra que, certes,
l'Angleterre n'a pas un régiment à dépenser ailleurs
que chez elle.
Voici cette lettre :
PAUL BOUDET
Porsmouth, 6 juillet.
A l'èditeur du TIMES.
» On rapporte que dans la dernière séance le général
Peel a déclaré qu'il existait dans nos îles une force de
110,000 hommes. Je voudrais bien savoir où cette force
est située. On parle de 20,000 hommes à Aldershott, et
de 10,000 hommes à Curragh de Keldare. Où est le
reste? Le général Peel comprend-il dans son nombre
les marins à terre, les recrues en partance pour l'Inde,
les retraités enrôlés et la police irlandaise? J'aime à
penser que, comme l'Empereur des Français et comme
tous les gouvernements étrangers, il connaît son sujet
mieux que nous; pourtant, je peux avancer que ces
renseignements exagérés ne sont propres qu'à jeter de
la poudre aux yeux du peuple de notre pays qui, pe-
samment taxé, attend une armée nombreuse et bien exer-
cée en retour des sommes énormes votées a contre-cœur.
» Déduisons d'abord les marins à terre qui, dans le
cas d'hostilités menaçantes, seraient absorbés par la
flotte ; les recrues pour l'Inde, séparées de leurs régi-
ments, dont 5,003 vont être expédiées pour leur desti-
nation dans le courant de ce mois ; les retraités enrôlés
qui n'ont guère plus d'autre force physique que celle
d'aspirer une pipe ou d'avaler une canette de bierre; et
enfin la police irlandaise, dont pas un homme ne peut
être contraint à servir comme soldat, quand même il ne
serait pas indispensable pour maintenir l'ordre. Après
cette déduction, je demande combien d'hommes il nous
reste.
» Sans démunir l'Irlande de troupes, nous ne pourrions
réunir 30,000 hommes sur un point quelconque en
Angleterre. Naturellement je fais compte des non-
effectifs que tout officier commandant un régiment sait
ne pouvoir être prudemment estimé au-dessous de
20 0/0. C'est là un fait effrayant en ce qui concerne
notre infanterie ; mais j'engage ma vie et ma réputa-
tion que c'est là le fait.
» Quant à notre artillerie, le général Peel affirme
qu'elle est plus forte et en meilleur état que jamais. Il
n'est pas un officier d'artillerie dans le royaume qui
n'éclate de rire à cette assertion dénuée de bon sens.
Le chiffre de l'artillerie royale prête à entrer immédia-
tement en service, ne peut pas s'élever à 10,000 hommes;
sur ce nombre, chaque homme que vous rencontrez
décèle assez, par sa tenue négligée et son défaut de
taille, qu'il n'est qu'une recrue récente ou un triste vo-
lontaire de milice. Mais le général Peel avoue lui-
même que notre présent approvisionnement de canons
requiert 36,000 artilleurs pour les servir, en attribuant
10 hommes à chaque canon. Faisant la part des non.
effectifs et des casualités dans l'action, tout le monde
sait que 10 hommes par canon sont totalement insuffi-
sants. Mais en accordant au général l'exactitude de
son estimation, de son propre aveu, nous n'avons pas
le tiers des hommes nécessaires. Qu'adviendra-t-il lors-
que nos forces seront multipliées par la dépense de deux
millions sterling (50,000,OCO fr.) encore à dépenser ou
en train d'être dépensés pour nos forteresses? Probable-
ment le général Peel comprend dans son compte notre
artillerie de miice. Cette artillerie se compose en ce
» Les indigènes prétendent et croient que le person-
nage pendu par les Anglais, sous le nom de Tantia
Topee, n'était pas ce fameux chef de rebelles, et que le
vrai Tantia va recommencer bientôt l'insurrection d'une
façon plus formidable que jamais.
« Pour extrait: A. TRANCHANT. »
Nous empruntons d'un autre côté au Pays les ren-
seignements suivants :
« Un journal anglais présente en ces termes la si-
tuation des affaires dans les Indes, d'après une lettre
émanant, dit-il, d'une dame résidant aux Indes et,
ajoute-t-il, femme de talent, bien connue dans la lit-
térature. A. GANDON.
« On garde aux Indes le 14e dragons, le 9e lanciers, le
18e highlanders, le 84e et d'autres régiments. Nous ne
pouvons pas nous en passer. L'Indostan est loin d'être
acifié. Hope Grant ne peut pas quitter Oude et les Etats
de Nizan tout en proie à la plus grande agitation. L'a-
narchie des gouvernements ne saurait se décrire; les
affaires sont nulles.
» Les gouverneurs et sous-gouverneurs agissent indé-
pendamment du gouverneur général, et ce dernier garde
le secret, même vis-à-vis de ses secrétaires intimes. On
a des inquiétudes sur Hyderabad; les troupes euro-
péennes ont reçu l'ordre de s'y transporter, et l'on ne
sait pas ce que feront les troupes de Madras. Guerre et
bruit de guerre sont partout. Espérons que nous ne se-
rons pas impliqués dans les affaires de l'Europe, alors
que nous avons tant à faire ici. »
Les dépêches arrivées par la dernière malle ne tra-
cent pas un tableau plus satisfaisant de la situation.
MONGIN.
L'ARMÉE ANGLAISE.
Dernièrement le Times, pour les besoins de son ar-
gument, menaçait les gouvernements orientaux in-
dociles à ses vues de l'invasion des flottes ou des ar-
mées de la Grande Bretagne. Nous n'entendons pas
mettre en question la puissance de ce grand pays;
toutefois, nous nous permettions de faire observer
au Times la puérilité de ses menaces, et nous trouvions
qu'il faisait trop facilement manœuvrer sur le papier
ses forces d'envahissement. Le Times lui-même se
charge de nous donner raison. Dans un de ses derniers
numéros il nous prouve que l'Angleterre serait fort
embarrassée de donner la plus légère suite aux fan-
taisies belliqueuses de la direction du journal de la
Cité. Sans plus de commentaires, nous traduisons pu-
rement et simplement la lettre que cette feuille a reçue
d'un officier supérieur et qu'elle publie, sur l'état ac-
tuel des choses et l'efficacité d'action de l'armée an-
glaise au dedans et au dehors. On y verra que, certes,
l'Angleterre n'a pas un régiment à dépenser ailleurs
que chez elle.
Voici cette lettre :
PAUL BOUDET
Porsmouth, 6 juillet.
A l'èditeur du TIMES.
» On rapporte que dans la dernière séance le général
Peel a déclaré qu'il existait dans nos îles une force de
110,000 hommes. Je voudrais bien savoir où cette force
est située. On parle de 20,000 hommes à Aldershott, et
de 10,000 hommes à Curragh de Keldare. Où est le
reste? Le général Peel comprend-il dans son nombre
les marins à terre, les recrues en partance pour l'Inde,
les retraités enrôlés et la police irlandaise? J'aime à
penser que, comme l'Empereur des Français et comme
tous les gouvernements étrangers, il connaît son sujet
mieux que nous; pourtant, je peux avancer que ces
renseignements exagérés ne sont propres qu'à jeter de
la poudre aux yeux du peuple de notre pays qui, pe-
samment taxé, attend une armée nombreuse et bien exer-
cée en retour des sommes énormes votées a contre-cœur.
» Déduisons d'abord les marins à terre qui, dans le
cas d'hostilités menaçantes, seraient absorbés par la
flotte ; les recrues pour l'Inde, séparées de leurs régi-
ments, dont 5,003 vont être expédiées pour leur desti-
nation dans le courant de ce mois ; les retraités enrôlés
qui n'ont guère plus d'autre force physique que celle
d'aspirer une pipe ou d'avaler une canette de bierre; et
enfin la police irlandaise, dont pas un homme ne peut
être contraint à servir comme soldat, quand même il ne
serait pas indispensable pour maintenir l'ordre. Après
cette déduction, je demande combien d'hommes il nous
reste.
» Sans démunir l'Irlande de troupes, nous ne pourrions
réunir 30,000 hommes sur un point quelconque en
Angleterre. Naturellement je fais compte des non-
effectifs que tout officier commandant un régiment sait
ne pouvoir être prudemment estimé au-dessous de
20 0/0. C'est là un fait effrayant en ce qui concerne
notre infanterie ; mais j'engage ma vie et ma réputa-
tion que c'est là le fait.
» Quant à notre artillerie, le général Peel affirme
qu'elle est plus forte et en meilleur état que jamais. Il
n'est pas un officier d'artillerie dans le royaume qui
n'éclate de rire à cette assertion dénuée de bon sens.
Le chiffre de l'artillerie royale prête à entrer immédia-
tement en service, ne peut pas s'élever à 10,000 hommes;
sur ce nombre, chaque homme que vous rencontrez
décèle assez, par sa tenue négligée et son défaut de
taille, qu'il n'est qu'une recrue récente ou un triste vo-
lontaire de milice. Mais le général Peel avoue lui-
même que notre présent approvisionnement de canons
requiert 36,000 artilleurs pour les servir, en attribuant
10 hommes à chaque canon. Faisant la part des non.
effectifs et des casualités dans l'action, tout le monde
sait que 10 hommes par canon sont totalement insuffi-
sants. Mais en accordant au général l'exactitude de
son estimation, de son propre aveu, nous n'avons pas
le tiers des hommes nécessaires. Qu'adviendra-t-il lors-
que nos forces seront multipliées par la dépense de deux
millions sterling (50,000,OCO fr.) encore à dépenser ou
en train d'être dépensés pour nos forteresses? Probable-
ment le général Peel comprend dans son compte notre
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