Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1859 01 juillet 1859
Description : 1859/07/01 (A4,N73). 1859/07/01 (A4,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529508s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
200 L'ISTHME DE SÙE2,
la direction ; car il est difficile de suggérer qu'avec nos
canons, jusqu'ici non rayés, nous pouvcns agir avec effet
sur un but distant de 6 milles.
•> Additionnellement à ces fortifications et à ces exer-
cices d'artillerie, Périm est en outre le théâtre de tra-
vaux qui effacent tous les préparatifs pour le grand
canal de Suez, et pourraient bien, aux yeux des ingé-
nieurs ordinaires, paraître aussi inutiles sinon tout à fait
aussi absurdes que les travaux projetés dans l'isthme.
» Un havre excellent a été découvert dans cette île, qui
n'est pas beaucoup plus grande que les Aiguilles prôs de
l'ile de Wight. On est en train d'y construire un grand
quai, et un môle est déjà commencé. Quelques compa-
gnies de cypayes, de sapeurs et de mineurs commandés
par des officiers anglais sont en garnison dans l'île.
Elle a un gouverneur officier d'artillerie, comme cela
devait être, puisqu'il a à protéger des fortifications si éten-
dues et elle possède un officier d'ingénieurs logiquement
chargé de diriger les travaux. L'Angleterre a commencé
un Gibraltar dans le détroit de Babbel-Mandel. Elle a
placé une sentinelle armée à la porte de la mer Rouge;
sous prétexte d'y élever un phare. Les Débats ont mis-
sion de dire que d'ici peu, cette île de Périm fera quelque
bruit dans le monde. Mais en même temps l'Angleterre
est sommée au nom du droit des nations, au nom de la
liberté des mers, au nom de la civilisation elle-même,
de déclarer ce que signifient ces fortifications de Pé-
m.
»> 11 est, nous le supposons, de notre devoir de répon-
dre à cette interpellation ; nous le faisons comme nous
l'avons fait précédemment à d'autres questions d'un
semblable caractère. Nous le faisons en priant le gou-
vernement français, s'il a le moindre intérêt à ce qui peut
se passer dans un flot rocailleux entièrement incapable
d'exercer aucune influence sur le passage de la mer où
il est situé, d'y envoyer quelques personnes dignes de
confiance pour l'informer des faits. La 'nouvelle don-
née par le Journal des Débats est un canard de la volée la
plus faible et de la plus lourde allure. Dans le sens euro-
péen du mot, il n'y a pas plus de fortifications à Périm
qu'il n'y a de diamants et de rubis dans les cavernes de
Monte-Christo. On n'a pris aucune mesure quelconque
pour la fortifier. Nuls préparatifs n'ont été faits pour
une occupation militaire. On n'y a élevé et on n'y veut
élever ni quais, ni môles, ni forteresses, et rien n'y a
été fait, si ce n'est ce qui était absolument nécessaire
pour entretenir le phare, et fournir un abri et de l'eau
à la très-petite troupe d'hommes logés dans l'ile à cet
effet. Périm doit être une station pour le télégraphe de
la mer Rouge, et quelques officiers et ouvriers de la
Compagnie y construisent les bâtiments nécessaires
dans ce but. Il est vrai que quelques-uns des vieux réser-
voirs en usage lorsque nos troupes autrefois occupèrent
l'ilot, ont été nettoyés pour les besoins des employés du
phare et du télégraphe; il est vrai aussi que l'officier d'in-
génieurs envoyé pour construire le télégraphe s'appelle
Moore ; au delà de ces faits, le récit des Débats est « ou un
» rêve ou quelque chose pire qu'un rèvé, », peut-être un
peu dépoussiéré soulevée pour couvrir certains actes
à Socotora.
9 Quelque jour, nous l'espérons, l'empereur aura le
temps d'examiner ces petites questions de la mer Rouge,
et son bon sens le mettra à même de pénétrer à travers
ces spéculations de jongleurs par lesquelles on s'efforce
avec tant de pertinacité de faire impression sur lui. Les
moyens d'améliorer le commerce et l'importance de Mar-
seille sont entièrement dans sa main. L'idée de faire la
grandeur de Marseille par la construction d'un canal ma-
ritime à Suez est, aux yeux des juges compétents, folle et
iilusoire. Mais que ce soit un conte de fée ou une réalité
possible, il n'est pas digne du gouvernement français
de se prêter à d'aussi mesquines jalousies, à des
appréhensions aussi peu fondées que celles dont nous
venons de parler. Si la France peut abréger et rendre
plus économique la route pour l'Orient, ce que nous ne
croyons point pour le moment, voici sur quoi elle peut
compter : personne plus que nous ne sera satisfait de
voir accomplir cette œuvre ; car, quoi qu'on fasse,
l'Angleterre y prendra certainement la plus large part
du profit. »
• QUELQUES OBSERVATIONS AU TIMES.
Nous n'avons certes point l'intention de prolonger
des discussions irritantes, ni d'aller dans cette
pensée évoquer les souvenirs ou les précédents de la
question. Déjà, dans une autre circonstance, lord Mal-
in esbury, alors ministre des affaires étrangères, avait
fait nier l'occupation militaire de Périm par les An-
glais. Le Times aujourd'hui renouvelle cette protes-
tation. Il reconnaît implicitement combien cette prise
de possession serait illégitime et injustifiable. Périm
appartient à la Porte ; Périm va devenir une position
trop importante pour qu'elle puisse être à la merci
d'une nation qui n'y a point de droits. L'Europe ne
pourrait voir sans émotion une usurpation de cette
nature. On en convient ; cela nous suffit, pourvu que
les actes, comme nous aimons à n'en point douter,
soient d'accord avec les paroles.
Mais s'il ne s'agit que d'un phare à établir sur ce
roc, pour le bien et la sécurité de la communauté
maritime ; s'il ne s'agit que d'une station utile au
service du télégraphe électrique qui, à travers la mer
Rouge et l'Egypte, va bientôt unir l'Asie à l'Europe,
sous réserve des droits reconnus du sultan et avec
les dispositions qu'on montre à favoriser le percement
de l'isthme au profit de toutes les nations, nous croyons
qu'il y a facilement moyen de s'entendre. Le Times
a tort de supposer que le gouvernement français,
que la presse et l'opinion françaises, se laissant ga-
gner par de mesquines jalousies et en haine de l'An-
gleterre, iraient chercher sans nécessité de miséra-
bles prétextes de querelles. Non, nous voulons sérieuse-
ment et sincèrement l'entente cordiale entre les deux
peuples. Ce n'est point de notre côté qu'on verra
s'élever ces invocations à la défiance et aux vieilles
passions qu'on a trop souvent agitées de l'autre côté
la direction ; car il est difficile de suggérer qu'avec nos
canons, jusqu'ici non rayés, nous pouvcns agir avec effet
sur un but distant de 6 milles.
•> Additionnellement à ces fortifications et à ces exer-
cices d'artillerie, Périm est en outre le théâtre de tra-
vaux qui effacent tous les préparatifs pour le grand
canal de Suez, et pourraient bien, aux yeux des ingé-
nieurs ordinaires, paraître aussi inutiles sinon tout à fait
aussi absurdes que les travaux projetés dans l'isthme.
» Un havre excellent a été découvert dans cette île, qui
n'est pas beaucoup plus grande que les Aiguilles prôs de
l'ile de Wight. On est en train d'y construire un grand
quai, et un môle est déjà commencé. Quelques compa-
gnies de cypayes, de sapeurs et de mineurs commandés
par des officiers anglais sont en garnison dans l'île.
Elle a un gouverneur officier d'artillerie, comme cela
devait être, puisqu'il a à protéger des fortifications si éten-
dues et elle possède un officier d'ingénieurs logiquement
chargé de diriger les travaux. L'Angleterre a commencé
un Gibraltar dans le détroit de Babbel-Mandel. Elle a
placé une sentinelle armée à la porte de la mer Rouge;
sous prétexte d'y élever un phare. Les Débats ont mis-
sion de dire que d'ici peu, cette île de Périm fera quelque
bruit dans le monde. Mais en même temps l'Angleterre
est sommée au nom du droit des nations, au nom de la
liberté des mers, au nom de la civilisation elle-même,
de déclarer ce que signifient ces fortifications de Pé-
m.
»> 11 est, nous le supposons, de notre devoir de répon-
dre à cette interpellation ; nous le faisons comme nous
l'avons fait précédemment à d'autres questions d'un
semblable caractère. Nous le faisons en priant le gou-
vernement français, s'il a le moindre intérêt à ce qui peut
se passer dans un flot rocailleux entièrement incapable
d'exercer aucune influence sur le passage de la mer où
il est situé, d'y envoyer quelques personnes dignes de
confiance pour l'informer des faits. La 'nouvelle don-
née par le Journal des Débats est un canard de la volée la
plus faible et de la plus lourde allure. Dans le sens euro-
péen du mot, il n'y a pas plus de fortifications à Périm
qu'il n'y a de diamants et de rubis dans les cavernes de
Monte-Christo. On n'a pris aucune mesure quelconque
pour la fortifier. Nuls préparatifs n'ont été faits pour
une occupation militaire. On n'y a élevé et on n'y veut
élever ni quais, ni môles, ni forteresses, et rien n'y a
été fait, si ce n'est ce qui était absolument nécessaire
pour entretenir le phare, et fournir un abri et de l'eau
à la très-petite troupe d'hommes logés dans l'ile à cet
effet. Périm doit être une station pour le télégraphe de
la mer Rouge, et quelques officiers et ouvriers de la
Compagnie y construisent les bâtiments nécessaires
dans ce but. Il est vrai que quelques-uns des vieux réser-
voirs en usage lorsque nos troupes autrefois occupèrent
l'ilot, ont été nettoyés pour les besoins des employés du
phare et du télégraphe; il est vrai aussi que l'officier d'in-
génieurs envoyé pour construire le télégraphe s'appelle
Moore ; au delà de ces faits, le récit des Débats est « ou un
» rêve ou quelque chose pire qu'un rèvé, », peut-être un
peu dépoussiéré soulevée pour couvrir certains actes
à Socotora.
9 Quelque jour, nous l'espérons, l'empereur aura le
temps d'examiner ces petites questions de la mer Rouge,
et son bon sens le mettra à même de pénétrer à travers
ces spéculations de jongleurs par lesquelles on s'efforce
avec tant de pertinacité de faire impression sur lui. Les
moyens d'améliorer le commerce et l'importance de Mar-
seille sont entièrement dans sa main. L'idée de faire la
grandeur de Marseille par la construction d'un canal ma-
ritime à Suez est, aux yeux des juges compétents, folle et
iilusoire. Mais que ce soit un conte de fée ou une réalité
possible, il n'est pas digne du gouvernement français
de se prêter à d'aussi mesquines jalousies, à des
appréhensions aussi peu fondées que celles dont nous
venons de parler. Si la France peut abréger et rendre
plus économique la route pour l'Orient, ce que nous ne
croyons point pour le moment, voici sur quoi elle peut
compter : personne plus que nous ne sera satisfait de
voir accomplir cette œuvre ; car, quoi qu'on fasse,
l'Angleterre y prendra certainement la plus large part
du profit. »
• QUELQUES OBSERVATIONS AU TIMES.
Nous n'avons certes point l'intention de prolonger
des discussions irritantes, ni d'aller dans cette
pensée évoquer les souvenirs ou les précédents de la
question. Déjà, dans une autre circonstance, lord Mal-
in esbury, alors ministre des affaires étrangères, avait
fait nier l'occupation militaire de Périm par les An-
glais. Le Times aujourd'hui renouvelle cette protes-
tation. Il reconnaît implicitement combien cette prise
de possession serait illégitime et injustifiable. Périm
appartient à la Porte ; Périm va devenir une position
trop importante pour qu'elle puisse être à la merci
d'une nation qui n'y a point de droits. L'Europe ne
pourrait voir sans émotion une usurpation de cette
nature. On en convient ; cela nous suffit, pourvu que
les actes, comme nous aimons à n'en point douter,
soient d'accord avec les paroles.
Mais s'il ne s'agit que d'un phare à établir sur ce
roc, pour le bien et la sécurité de la communauté
maritime ; s'il ne s'agit que d'une station utile au
service du télégraphe électrique qui, à travers la mer
Rouge et l'Egypte, va bientôt unir l'Asie à l'Europe,
sous réserve des droits reconnus du sultan et avec
les dispositions qu'on montre à favoriser le percement
de l'isthme au profit de toutes les nations, nous croyons
qu'il y a facilement moyen de s'entendre. Le Times
a tort de supposer que le gouvernement français,
que la presse et l'opinion françaises, se laissant ga-
gner par de mesquines jalousies et en haine de l'An-
gleterre, iraient chercher sans nécessité de miséra-
bles prétextes de querelles. Non, nous voulons sérieuse-
ment et sincèrement l'entente cordiale entre les deux
peuples. Ce n'est point de notre côté qu'on verra
s'élever ces invocations à la défiance et aux vieilles
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