Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
184 L'ISTHME DE SUEZ,
colonel Cheyt-Sing. Elle annonce que le pays sera réta-
bli sous la loi de Khalza dans l'année sikhe 1916; or
notre année 1859 correspond à l'an 1915 des Sikhs.
» Le fameux Nana-Sahib a reparu sur les fontières
nord-est de l'Aoude. Dans une proclamation adressée
aux gouverneurs, officiers civils et militaires, à la reine,
au Parlement, il rappelle le bien qu'il a pu faire et
qu'il aurait accompli; que les forces considérables di-
rigées contre lui'n'ont pu réussir à l'atteindre; qu'il se
tient pour l'homme du destin ; que le pardon offert par
la couronne ne le tente pas, et qu'il est déterminé à
combattre jusqu'à la dernière goutte de son sang. Il
termine par ces mots : « Avant peu, je serai à la tête
» d'une armée capable d'anéantir toutes les troupes an-
» glaises : ceux-là mêmes qui sont encore sous leurs
» drapeaux marcheront avec moi ! »
« Le même courrier de l'Inde apportait la nouvelle
d'un fait de la plus haute importance, mais que notre
correspondant de Calcutta ne pouvait savoir le 2 mai.
Nous l'empruntons à une lettre de Bombay, du 12, dont
nous devons la communication à un ami.
« Bombay, 12 mai.
« Je vous envoie copie de la lettre que vient de
m'adresser, en date du 5, M., connu de nous tous
comme un homme exact, honorable à tous égards, et
parfaitement instruit de ce qu'il écrit :
« Meerut, 5 mai.
) Je suis ici depuis quatre jours. A la revue d'inspec-
tion, toute l'artillerie et le 2e régiment de cavalerie
européenne se sontrévoltés, ont refusé d'obéir aux ordres
de leurs chefs, ont demandé leur licenciement. Les
meilleurs hommes, les plus vieux soldats, se sont joints
aux mutins. Depuis longtemps ils se plaignaient, .et
n'ont commencé à moutrer les dents qu'après la con-
naissance de la proclamation royale. Les officiers ont
traité sans importance le mécontentement dont ils
étaient témoins, et n'en firent rien savoir au gouverne-
ment. Le mal gagna du terrain ; des correspondances
s'établirent, et l'on sait que toutes les troupes euro-
péennes de la Compagnie, notamment le 3e régiment
de Bombay, partagent les mêmes sentiments. Le motif
qu'ils mettent en avant est, qu'ayant été engagés par
la Compagnie des Indes, ils n'ont pas pu être cédés au
gouvernement royal ainsi que des bestiaux ; que leur
engagement devait être renouvelé, avec une nouvelle
prime à ceux qui consentiraient à rependre du service.
Lord Canning, instruit tardivement de ce qui se passait,
Soumit la réclamation à des gens de loi qui la décla-
rèrent non fondée, et les soldats partirent de ce refus
pour éclater, non sans rappeler que les indigènes
(cipayes) sont l'objet des faveurs du gouvernement,
tandis qu'eux, etc. Donc, le 2, à la revue, ils n'ont pas
voulu se montrer, et ont annoncé qu'ils se feraient jus-
tice eux-mêmes. Le corps d'artillerie, un milier d'hommes,
a proposé de marcher avec ses canons sur Delhi, de se
réunir au 2e régiment européen, et de se joindre aux
autres troupes cantonnées dans cette ville. Les régi-
ments de La reine semblent sympathiser avec les mutins.
Les autorités à Meerut ont craint de faire appel contre
eux au 75e régiment, qui d'ailleurs s'est refusé à charger
ses fusils. Le télégraphe fut interdit au public, la poste
arrêtée, la presse invitée à ne rien dire de ces faits.
Le 3, le général Bradfort fut obI :gé de poser des piquets
de cavalerie indigène dans différents points de la ville,
afin d'empêcher le pillage par les Européens, et leur
départ pour Delhi. Jusqu'à présent les officiers- n'ont
pas été molestés ; mais on s'attend à une prise d'armes
entre les différents corps de troupes, qui aurait pour
conséquence immédiate le pillage de Meerut. Les auto-
rités sont dans le plus grand embarras, car le remède
n'est pas même à Calcutta : il faut faire appel à la mé-
tropole, et les conseillers qui règnent de là-bas, sans
connaître le pays, ne donneront un avis que lorsqu'il
ne sera plus temps, le donnassent-ils en forme de con-
cessions.
» Je vous le répète, il y a intelligence et concert entre
les soldats européens engagés primitivement au service
de la Compagnie, transmis, vous savez comment, au
service de la reine, et les troupes royales sont plutôt
disposées en faveur des premiers. C'est une complica-
tion imprévue qui peut avoir des suites terribles : on les
redoute, on les pressent ; on ne sait pas comment s'y
soustraire. »
Ajoutons que la situation des Indes est appréciée
par quelques journaux anglais d'une manière encore
moins rassurante, et prouvant l'exactitude aussi bien
que la justesse des observations du correspondant du
journal belge. Deux feuilles de Londres de nuances dif-
férentes et assez tranchées tracent, en effet, de l'état
des esprits et des affaires dans l'Inde un tableau rien
moins qu'encourageant. Il nous suffit de les laisser
parler pour qu'on reste convaincu que cette grande
complication asiatique ne touche pas encore à son dé-
nouement, et que plus que jamais l'Angleterre a
besoin d'arriver directement et rapidement sur le
théâtre où de nouveaux événements semblent se
préparer.
On lit dans le Morning-Advertiser:
« La dernière malle des Indes déclare que l'état des
Indes est loin d'être satisfaisant. La grande révolte est
finie, mais le prestige des Européens a également dis-
paru. Les cipayes et les Hindoustans attribuent notre
succès à l'assistance des armées indigènes de Madras
et de Bombay ; les habitants du Punjaub se l'attribuent
à eux-mêmes, et tous envisagent le moment où un
soulèvement combiné nous chassera de la péninsule. »
Le Morning-Chronicle confirme cette manière de
voir par la nouvelle suivante :
« On annonce, de bonne source, des Indes, que les
Sikhs deviennent très-exigeants dans leurs demandes
et que les régiments qui avaient reçu l'ordre de rentrer
en Europe ont reçu contre-ordre, »
LES RUSSES DANS LA HAUTE ASIE.
(1er article.)
En même temps que Pierre Ier jetait fièrement les
colonel Cheyt-Sing. Elle annonce que le pays sera réta-
bli sous la loi de Khalza dans l'année sikhe 1916; or
notre année 1859 correspond à l'an 1915 des Sikhs.
» Le fameux Nana-Sahib a reparu sur les fontières
nord-est de l'Aoude. Dans une proclamation adressée
aux gouverneurs, officiers civils et militaires, à la reine,
au Parlement, il rappelle le bien qu'il a pu faire et
qu'il aurait accompli; que les forces considérables di-
rigées contre lui'n'ont pu réussir à l'atteindre; qu'il se
tient pour l'homme du destin ; que le pardon offert par
la couronne ne le tente pas, et qu'il est déterminé à
combattre jusqu'à la dernière goutte de son sang. Il
termine par ces mots : « Avant peu, je serai à la tête
» d'une armée capable d'anéantir toutes les troupes an-
» glaises : ceux-là mêmes qui sont encore sous leurs
» drapeaux marcheront avec moi ! »
« Le même courrier de l'Inde apportait la nouvelle
d'un fait de la plus haute importance, mais que notre
correspondant de Calcutta ne pouvait savoir le 2 mai.
Nous l'empruntons à une lettre de Bombay, du 12, dont
nous devons la communication à un ami.
« Bombay, 12 mai.
« Je vous envoie copie de la lettre que vient de
m'adresser, en date du 5, M., connu de nous tous
comme un homme exact, honorable à tous égards, et
parfaitement instruit de ce qu'il écrit :
« Meerut, 5 mai.
) Je suis ici depuis quatre jours. A la revue d'inspec-
tion, toute l'artillerie et le 2e régiment de cavalerie
européenne se sontrévoltés, ont refusé d'obéir aux ordres
de leurs chefs, ont demandé leur licenciement. Les
meilleurs hommes, les plus vieux soldats, se sont joints
aux mutins. Depuis longtemps ils se plaignaient, .et
n'ont commencé à moutrer les dents qu'après la con-
naissance de la proclamation royale. Les officiers ont
traité sans importance le mécontentement dont ils
étaient témoins, et n'en firent rien savoir au gouverne-
ment. Le mal gagna du terrain ; des correspondances
s'établirent, et l'on sait que toutes les troupes euro-
péennes de la Compagnie, notamment le 3e régiment
de Bombay, partagent les mêmes sentiments. Le motif
qu'ils mettent en avant est, qu'ayant été engagés par
la Compagnie des Indes, ils n'ont pas pu être cédés au
gouvernement royal ainsi que des bestiaux ; que leur
engagement devait être renouvelé, avec une nouvelle
prime à ceux qui consentiraient à rependre du service.
Lord Canning, instruit tardivement de ce qui se passait,
Soumit la réclamation à des gens de loi qui la décla-
rèrent non fondée, et les soldats partirent de ce refus
pour éclater, non sans rappeler que les indigènes
(cipayes) sont l'objet des faveurs du gouvernement,
tandis qu'eux, etc. Donc, le 2, à la revue, ils n'ont pas
voulu se montrer, et ont annoncé qu'ils se feraient jus-
tice eux-mêmes. Le corps d'artillerie, un milier d'hommes,
a proposé de marcher avec ses canons sur Delhi, de se
réunir au 2e régiment européen, et de se joindre aux
autres troupes cantonnées dans cette ville. Les régi-
ments de La reine semblent sympathiser avec les mutins.
Les autorités à Meerut ont craint de faire appel contre
eux au 75e régiment, qui d'ailleurs s'est refusé à charger
ses fusils. Le télégraphe fut interdit au public, la poste
arrêtée, la presse invitée à ne rien dire de ces faits.
Le 3, le général Bradfort fut obI :gé de poser des piquets
de cavalerie indigène dans différents points de la ville,
afin d'empêcher le pillage par les Européens, et leur
départ pour Delhi. Jusqu'à présent les officiers- n'ont
pas été molestés ; mais on s'attend à une prise d'armes
entre les différents corps de troupes, qui aurait pour
conséquence immédiate le pillage de Meerut. Les auto-
rités sont dans le plus grand embarras, car le remède
n'est pas même à Calcutta : il faut faire appel à la mé-
tropole, et les conseillers qui règnent de là-bas, sans
connaître le pays, ne donneront un avis que lorsqu'il
ne sera plus temps, le donnassent-ils en forme de con-
cessions.
» Je vous le répète, il y a intelligence et concert entre
les soldats européens engagés primitivement au service
de la Compagnie, transmis, vous savez comment, au
service de la reine, et les troupes royales sont plutôt
disposées en faveur des premiers. C'est une complica-
tion imprévue qui peut avoir des suites terribles : on les
redoute, on les pressent ; on ne sait pas comment s'y
soustraire. »
Ajoutons que la situation des Indes est appréciée
par quelques journaux anglais d'une manière encore
moins rassurante, et prouvant l'exactitude aussi bien
que la justesse des observations du correspondant du
journal belge. Deux feuilles de Londres de nuances dif-
férentes et assez tranchées tracent, en effet, de l'état
des esprits et des affaires dans l'Inde un tableau rien
moins qu'encourageant. Il nous suffit de les laisser
parler pour qu'on reste convaincu que cette grande
complication asiatique ne touche pas encore à son dé-
nouement, et que plus que jamais l'Angleterre a
besoin d'arriver directement et rapidement sur le
théâtre où de nouveaux événements semblent se
préparer.
On lit dans le Morning-Advertiser:
« La dernière malle des Indes déclare que l'état des
Indes est loin d'être satisfaisant. La grande révolte est
finie, mais le prestige des Européens a également dis-
paru. Les cipayes et les Hindoustans attribuent notre
succès à l'assistance des armées indigènes de Madras
et de Bombay ; les habitants du Punjaub se l'attribuent
à eux-mêmes, et tous envisagent le moment où un
soulèvement combiné nous chassera de la péninsule. »
Le Morning-Chronicle confirme cette manière de
voir par la nouvelle suivante :
« On annonce, de bonne source, des Indes, que les
Sikhs deviennent très-exigeants dans leurs demandes
et que les régiments qui avaient reçu l'ordre de rentrer
en Europe ont reçu contre-ordre, »
LES RUSSES DANS LA HAUTE ASIE.
(1er article.)
En même temps que Pierre Ier jetait fièrement les
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 8/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529507c/f8.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529507c/f8.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529507c/f8.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529507c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529507c
Facebook
Twitter