Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1859 01 juillet 1859
Description : 1859/07/01 (A4,N73). 1859/07/01 (A4,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529508s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 197
véritable politique de VAngleterre est une politique de justice et
de loyauté envers tous les pays, et comme nation vous devons
appliquer à notre conduite les mêmes règles d'équité et de droit
que nous nous appliquerions comme concitoyens les uns envers
les autres. (Applaudissements.)
» Je ne suis point, comme on m'en a accusé, un ami
de la paix, en ce sens que je reculprais à défendre de
toutes mes forces les droits et l'indépendance de mon
pays ; mais je suis contre un système tendant à soulever
de continuelles alarmes, toujours prêt h déployer des
soupçons, à imputer aux autres des intentions dont on
n'a aucune preuve, et à poursuivre un cours d'injustes
aF égalions envers des États étrangers qui rendraient
extrêmement difficile pour un pays quelconque la con-
servation d'amicales relations avec la France ou toute
autre puissance. Il
Ces observations sont assez transparentes, elles
n'ont pas besoin de commentaires. Certes, si elles
s'adressent à un des faits du passé, elles s'appliquent
dans toute leur étendue à la conduite suivie par les
gouvernements précédents à propos de la question du
canal de Suez. Ce n'est point là sans contredit que
l'Angleterre a agi avec l'esprit de justice et de droi-
ture que chaque Anglais a le droit d'attendre de
chacun de ses concitoyens, et c'est malheureusement
dans cette question qu'on a trop essayé à éveiller les
vieux préjugés, les vieux soupçons et les vieilles
haines qui seraient entre les deux pays autant de
semences d'éternelles discordes.
Réélu sans difficulté et sans autre formalité que sa
simple présentation, M. Milner Gibson, en remerciant
les électeurs, a invoqué les principes qui l'avaient
guidé dans l'opposition, et a protesté qu'il saurait les
, défendre et les maintenir dans les conseils du pouvoir
comme- sur son siège à la chambre. Il En franchis-
» sant le seuil du cabinet, s'est-il écrié, je ne les
» laisserai point à la porte derrière moi. » Tous ceux
qui ont observé l'honorable et pure carrière de
M. Milner Gibson paitageront l'approbation confiante
avec laquelle son auditoire a accueilli cette pro-
testation.
PAUL BOUDET.
PROLÉGOMÈNES.
Le Journal des Débats, dans son numéro du 16 juin,
a publié sur l'occupation anglaise à Périm des dé-
tails très-étendus, très-précis, et de nature à faire
réfléchir tous ceux qui, en vue de l'avenir comme
du droit, veulent conserver la liberté de la navigation
dans la mer Rouge. Cet article, qui a été fort re-
marqué à Paris, avait également été signalé à l'at-
tention du Times par le correspondant que ce journal
entretient dans notre capitale. Il faisait observer
que cet article devait émaner d'une source toute
particulière par suite de la signature dont il était ac-
compagné, et qui, selon lui, indique habituellement 1
des communications étrangères à la rédaction ordi-
naire. Le T/mes a voulu y voir l'expression d'une
sollicitude du gouvernement français, et quoique
nous ne soyons pas de son avis, nous n'avons cepen-
dant pas de raisons pour confirmer ou contredire son
hypothèse. Quoi qu'il en soit, le'23 juin. le journal
anglais a cru devoir faire une réj O:lse aux alarmes
exprimées, aux faits avancés par le Journal iles Dé-
buts Notre honorable confrère faisait naturellement
ressortir toute la gène qu'amènerait pour les peuples
maritimes cette occupation armée, et cette sorte d in-
terception de l'entrée du détro.. de Bab-el-Mandeb.
Le Times réfute ces appréhensions et s'applique à
faire évanouir ces inquiétudes. C'est à cette polémi-
que que nous devons cette déclaration par laquelle il
atteste à l'Europe et à la France que l'Angleterre re-
connaît l'utilité, apprécie les avantages de l'ouver-
ture de l'isthme et approuve, si elle est possible, son
exécution. Sous ce rapport donc la discussion est loin
d'avoir été sans résultats, et le Journal des Débats a
rendu à la cause générale un véritable service ..en
provoquant les explications du Times à la fois sur les
intentions de l'Angleterre relativement à Périm, et
sur sa pensée définitive relativement à Suez.
Après cet exposé des termes du débat, nous n'a-
vons plus qu'à laisser la parole aux deux parties'.
Nous reproduisons dans son texte d'abord l'article du
Journal des Débats, ensuite la réponse du Times, et
nous terminerons nous mêmes par quelques courtes
observations.
EUXEST DESPLACgS.
PERIM. -.
On lit dans le Journal des Débats :
( Le bureau hydrographique vient de publier à Lon-
dres un plan détaillé de l'ile de Périm. Nous sommes
en mesure, d après de récentes informations, d'ajouter
quelques renseignements à ceux qui sont indiqués sur
cette carte.
» Les préoccupations publiques, nous le savons, ne
sont pas tournées de ce côté, et l'isthme de Suez est un
peu oublié en ce moment ; mais son tour reviendra, nous
en avons la confiance , en dépit des obstacles et des
difficultés, et alors l'île de Périm ne manquera pas de
faire encore quelque bruit dans le monde.
» Nous croyons donc que les détails qu'on va -Ul!e ,
empruntés aux récits et aux lettres de quelques voya-
geurs récemment arrivés de l'Inde par l'Egypte, ne
seront pas sans intérêt ; ils ont un caractère de précision
qui ne permet guère d'en contester l'authenticité. ,.
» L'île de Périm, on le sait, est située dans le détroit
de Bab-el-Mandeb, près du cap du même nom, sur la
côte d'Arabie. La côte d'Abyssinie, en face/projette
vers Périm un cap nommé Ras-Séjan, qui rétrécit le
détruit, l'étrangle pour ainsi dire, et en fait un goulet
de 5 à 6 milles de largeur; des rochers appelés Frères,
véritable politique de VAngleterre est une politique de justice et
de loyauté envers tous les pays, et comme nation vous devons
appliquer à notre conduite les mêmes règles d'équité et de droit
que nous nous appliquerions comme concitoyens les uns envers
les autres. (Applaudissements.)
» Je ne suis point, comme on m'en a accusé, un ami
de la paix, en ce sens que je reculprais à défendre de
toutes mes forces les droits et l'indépendance de mon
pays ; mais je suis contre un système tendant à soulever
de continuelles alarmes, toujours prêt h déployer des
soupçons, à imputer aux autres des intentions dont on
n'a aucune preuve, et à poursuivre un cours d'injustes
aF égalions envers des États étrangers qui rendraient
extrêmement difficile pour un pays quelconque la con-
servation d'amicales relations avec la France ou toute
autre puissance. Il
Ces observations sont assez transparentes, elles
n'ont pas besoin de commentaires. Certes, si elles
s'adressent à un des faits du passé, elles s'appliquent
dans toute leur étendue à la conduite suivie par les
gouvernements précédents à propos de la question du
canal de Suez. Ce n'est point là sans contredit que
l'Angleterre a agi avec l'esprit de justice et de droi-
ture que chaque Anglais a le droit d'attendre de
chacun de ses concitoyens, et c'est malheureusement
dans cette question qu'on a trop essayé à éveiller les
vieux préjugés, les vieux soupçons et les vieilles
haines qui seraient entre les deux pays autant de
semences d'éternelles discordes.
Réélu sans difficulté et sans autre formalité que sa
simple présentation, M. Milner Gibson, en remerciant
les électeurs, a invoqué les principes qui l'avaient
guidé dans l'opposition, et a protesté qu'il saurait les
, défendre et les maintenir dans les conseils du pouvoir
comme- sur son siège à la chambre. Il En franchis-
» sant le seuil du cabinet, s'est-il écrié, je ne les
» laisserai point à la porte derrière moi. » Tous ceux
qui ont observé l'honorable et pure carrière de
M. Milner Gibson paitageront l'approbation confiante
avec laquelle son auditoire a accueilli cette pro-
testation.
PAUL BOUDET.
PROLÉGOMÈNES.
Le Journal des Débats, dans son numéro du 16 juin,
a publié sur l'occupation anglaise à Périm des dé-
tails très-étendus, très-précis, et de nature à faire
réfléchir tous ceux qui, en vue de l'avenir comme
du droit, veulent conserver la liberté de la navigation
dans la mer Rouge. Cet article, qui a été fort re-
marqué à Paris, avait également été signalé à l'at-
tention du Times par le correspondant que ce journal
entretient dans notre capitale. Il faisait observer
que cet article devait émaner d'une source toute
particulière par suite de la signature dont il était ac-
compagné, et qui, selon lui, indique habituellement 1
des communications étrangères à la rédaction ordi-
naire. Le T/mes a voulu y voir l'expression d'une
sollicitude du gouvernement français, et quoique
nous ne soyons pas de son avis, nous n'avons cepen-
dant pas de raisons pour confirmer ou contredire son
hypothèse. Quoi qu'il en soit, le'23 juin. le journal
anglais a cru devoir faire une réj O:lse aux alarmes
exprimées, aux faits avancés par le Journal iles Dé-
buts Notre honorable confrère faisait naturellement
ressortir toute la gène qu'amènerait pour les peuples
maritimes cette occupation armée, et cette sorte d in-
terception de l'entrée du détro.. de Bab-el-Mandeb.
Le Times réfute ces appréhensions et s'applique à
faire évanouir ces inquiétudes. C'est à cette polémi-
que que nous devons cette déclaration par laquelle il
atteste à l'Europe et à la France que l'Angleterre re-
connaît l'utilité, apprécie les avantages de l'ouver-
ture de l'isthme et approuve, si elle est possible, son
exécution. Sous ce rapport donc la discussion est loin
d'avoir été sans résultats, et le Journal des Débats a
rendu à la cause générale un véritable service ..en
provoquant les explications du Times à la fois sur les
intentions de l'Angleterre relativement à Périm, et
sur sa pensée définitive relativement à Suez.
Après cet exposé des termes du débat, nous n'a-
vons plus qu'à laisser la parole aux deux parties'.
Nous reproduisons dans son texte d'abord l'article du
Journal des Débats, ensuite la réponse du Times, et
nous terminerons nous mêmes par quelques courtes
observations.
EUXEST DESPLACgS.
PERIM. -.
On lit dans le Journal des Débats :
( Le bureau hydrographique vient de publier à Lon-
dres un plan détaillé de l'ile de Périm. Nous sommes
en mesure, d après de récentes informations, d'ajouter
quelques renseignements à ceux qui sont indiqués sur
cette carte.
» Les préoccupations publiques, nous le savons, ne
sont pas tournées de ce côté, et l'isthme de Suez est un
peu oublié en ce moment ; mais son tour reviendra, nous
en avons la confiance , en dépit des obstacles et des
difficultés, et alors l'île de Périm ne manquera pas de
faire encore quelque bruit dans le monde.
» Nous croyons donc que les détails qu'on va -Ul!e ,
empruntés aux récits et aux lettres de quelques voya-
geurs récemment arrivés de l'Inde par l'Egypte, ne
seront pas sans intérêt ; ils ont un caractère de précision
qui ne permet guère d'en contester l'authenticité. ,.
» L'île de Périm, on le sait, est située dans le détroit
de Bab-el-Mandeb, près du cap du même nom, sur la
côte d'Arabie. La côte d'Abyssinie, en face/projette
vers Périm un cap nommé Ras-Séjan, qui rétrécit le
détruit, l'étrangle pour ainsi dire, et en fait un goulet
de 5 à 6 milles de largeur; des rochers appelés Frères,
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