Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 181
ont prodigué leurs encouragements et les témoignages
de leur sympathie. Le promoteur du canal s'en est ho-
noré. Il a tiré de l'expression de ces sentiments un
appui et une force. Mais ces ovations lui étaient-elles
décernées en vue du service que lui rendait l'Autri-
che ou en vue d'un service qu'elle attendait de lui ?
Tous ces hommes d'Etat, tous ces financiers qui s'em-
pressaient autour de sa pensée étaient-ils mus sim-
plement par une sentimentale adhésion à l'œuvre
personnelle de M. de Lesseps ou n'étaient-ils point
excités par la perspective des immenses avantages
que l'exécution du canal promettait aux populations
autrichiennes ? Ces manifestations ne s'adressaient-
elles point à la satisfaction promise à l'un des plus
grands intérêts autrichiens ? et quand l'Autriche ani-
mait le courage de M. de Lesseps, ne savait-elle pas
bien qu'elle acclamait un des serviteurs, qu'elle for-
tifiait un des instruments les plus actifs de la richesse
et de la puissance autrichienne?
N'exagérons rien et restons dans les termes de l'im-
partiale vérité. Nous n'entendons pas dire que l'Au-
triche soit l'obligée de M. de Lesseps et nous n'accep-
tons pas non plus que M. de Lesseps reste l'obligé de
l'Autriche. M. de Lesseps avait à mener à terme une
grande conception. L'Autriche avait à recueillir de
cette conception accomplie de vastes bénéfices. Les
deux parties se sont entendues et se sont entr'aidées.
Selon nous, elles doivent s'entendre et s'entr'aider
encore ; c'est leur intérêt mutuel. Et sur toutes les
autres questions elles restent entièrement libres l'une
envers l'autre, l'Autriche, comme M. de Lesseps,
n'ayant à prendre conseil que de leur honneur, de
leurs intérêts et de leurs devoirs : le gouvernement
souverain de ses devoirs envers ses sujets ; le simple
citoyen de ses devoirs envers son pays et envers
lui-même.
Nous l'avouons, nous ne pouvons prendre au sé-
rieux la menace finale dont nous salue la Gazette de
Trieste. En supposant au promoteur du canal de
Suez tous les torts qu'il n'a pas, nous ne pourrions
croire qu'un gouvernement éclairé et aussi grave
que le gouvernement autrichien voulût se venger
de la faute d'autrui sur lui-même et qu'il consen-
tît à fermer à jamais à ses ports de l'Adriatique
les portes de l'Asie et de l'Inde, pour satisfaire une
petite rancune contre M. Ferd. de Lesseps. Ce serait
par trop l'imitation du cheval ayant voulu se venger
du cerf. Ce serait une politique de dépit enfantin qui
peut échapper à la plume improvisatrice d'un écrivain
zélé, mais qui certainement n'est ni dans les habi-
tudes, ni dans les allures du cabinet de François-
Joseph. Sur la question du canal de Suez, la diplo-
matie de Vienne continuera à se laisser guider par
les traditions que lui a laissées le prince de Metter-
nich, le Nestor de la politique autrichienne. Elle se
laissera guider par le grand et permanent intérêt de
ses peuples, et non par de petits accès d'humeur que
rien ne pourrait justifier ; et certes, elle ne serait pas
insensible à l'odieux que jetterait sur elle cette dé-
sertion de la cause de ses propres sujets et de la civi-
lisation tout entière.
Nous sommes donc tranquilles sur ce point. Les
hommes d'Etat de l'Autriche ne peuvent partager ni
ne peuvent approuver le mouvement d'irritation
échappé à une opinion isolée. Quand à la Gazette de
Trieste, nous n'oublierons point le concours que jus-
qu'ici elle nous a prêté. Nous y comptons encore.
Après réflexion, nous osons espérer qu'elle saura
rendre plus de justice aux sentiments et aux actes
de M. de Lesseps, et que nous nous retrouverons
comme par le passé sous ce même drapeau qui porte
dans ses plis la grandeur et la prospérité du commerce
et de la ville de Trieste.
ERNEST DESPLACES.
LA MÉDITERRANÉE ET LA MER ROUGE.
Un personnage important et qui a occupé de hautes
positions diplomatiques s'est rendu à la chambre des
lords à propos de la discussion de l'adresse, le révé-
lateur d'un secret qui certainement ne manquera pas
d'étonner grandement tous les hommes politiques de
l'Europe.
Lord Normanby, dans cette illustre et grave as-
semblée, a soutenu non-seulement l'existence du fa-
meux traité entre la Russie et la France, mais encore
il a prétendu que ce traité avait pour objet d'interdire
aux Anglais la Méditerranée.
Nous n'avons pas besoin de dire pour notre part
que nous ne croyons à aucun projet de cette espèce
dont le moindre défaut serait son invraisemblance
même.
La mer appartient à tout le monde ; elle est le
domaine commun des nations. La France à coup sûr
n'aspire nulle part à en exercer le monopole. Elle se
contente de demander que personne n'y aspire plus
qu'elle.
Mais enfin, en prêtant pour un moment quelque
consistance à l'impossible révélation du noble lord, ne
pourrions-nous pas trouver dans les rêves de quel-
ques esprits britanniques la justification d'une telle
pensée. N'y a-t-il point en Angleterre une vieille école
qui voudrait interdire à la Méditerranée la facilité
d'entrer par l'isthme de Suez dans la mer Rouge et
dans la mer d'Asie. Les raisons qui ont été avouées ou
sous-entendues pour combattre la jonction des deux
mers, ne pourraient-elles pas être à leur tour employées
par les nations méditerranéennespour expulser lama-
rine anglaise de la mer qui baigne leurs côtes? On a
dit que le canal de Suez pourrait favoriser une inva-
ont prodigué leurs encouragements et les témoignages
de leur sympathie. Le promoteur du canal s'en est ho-
noré. Il a tiré de l'expression de ces sentiments un
appui et une force. Mais ces ovations lui étaient-elles
décernées en vue du service que lui rendait l'Autri-
che ou en vue d'un service qu'elle attendait de lui ?
Tous ces hommes d'Etat, tous ces financiers qui s'em-
pressaient autour de sa pensée étaient-ils mus sim-
plement par une sentimentale adhésion à l'œuvre
personnelle de M. de Lesseps ou n'étaient-ils point
excités par la perspective des immenses avantages
que l'exécution du canal promettait aux populations
autrichiennes ? Ces manifestations ne s'adressaient-
elles point à la satisfaction promise à l'un des plus
grands intérêts autrichiens ? et quand l'Autriche ani-
mait le courage de M. de Lesseps, ne savait-elle pas
bien qu'elle acclamait un des serviteurs, qu'elle for-
tifiait un des instruments les plus actifs de la richesse
et de la puissance autrichienne?
N'exagérons rien et restons dans les termes de l'im-
partiale vérité. Nous n'entendons pas dire que l'Au-
triche soit l'obligée de M. de Lesseps et nous n'accep-
tons pas non plus que M. de Lesseps reste l'obligé de
l'Autriche. M. de Lesseps avait à mener à terme une
grande conception. L'Autriche avait à recueillir de
cette conception accomplie de vastes bénéfices. Les
deux parties se sont entendues et se sont entr'aidées.
Selon nous, elles doivent s'entendre et s'entr'aider
encore ; c'est leur intérêt mutuel. Et sur toutes les
autres questions elles restent entièrement libres l'une
envers l'autre, l'Autriche, comme M. de Lesseps,
n'ayant à prendre conseil que de leur honneur, de
leurs intérêts et de leurs devoirs : le gouvernement
souverain de ses devoirs envers ses sujets ; le simple
citoyen de ses devoirs envers son pays et envers
lui-même.
Nous l'avouons, nous ne pouvons prendre au sé-
rieux la menace finale dont nous salue la Gazette de
Trieste. En supposant au promoteur du canal de
Suez tous les torts qu'il n'a pas, nous ne pourrions
croire qu'un gouvernement éclairé et aussi grave
que le gouvernement autrichien voulût se venger
de la faute d'autrui sur lui-même et qu'il consen-
tît à fermer à jamais à ses ports de l'Adriatique
les portes de l'Asie et de l'Inde, pour satisfaire une
petite rancune contre M. Ferd. de Lesseps. Ce serait
par trop l'imitation du cheval ayant voulu se venger
du cerf. Ce serait une politique de dépit enfantin qui
peut échapper à la plume improvisatrice d'un écrivain
zélé, mais qui certainement n'est ni dans les habi-
tudes, ni dans les allures du cabinet de François-
Joseph. Sur la question du canal de Suez, la diplo-
matie de Vienne continuera à se laisser guider par
les traditions que lui a laissées le prince de Metter-
nich, le Nestor de la politique autrichienne. Elle se
laissera guider par le grand et permanent intérêt de
ses peuples, et non par de petits accès d'humeur que
rien ne pourrait justifier ; et certes, elle ne serait pas
insensible à l'odieux que jetterait sur elle cette dé-
sertion de la cause de ses propres sujets et de la civi-
lisation tout entière.
Nous sommes donc tranquilles sur ce point. Les
hommes d'Etat de l'Autriche ne peuvent partager ni
ne peuvent approuver le mouvement d'irritation
échappé à une opinion isolée. Quand à la Gazette de
Trieste, nous n'oublierons point le concours que jus-
qu'ici elle nous a prêté. Nous y comptons encore.
Après réflexion, nous osons espérer qu'elle saura
rendre plus de justice aux sentiments et aux actes
de M. de Lesseps, et que nous nous retrouverons
comme par le passé sous ce même drapeau qui porte
dans ses plis la grandeur et la prospérité du commerce
et de la ville de Trieste.
ERNEST DESPLACES.
LA MÉDITERRANÉE ET LA MER ROUGE.
Un personnage important et qui a occupé de hautes
positions diplomatiques s'est rendu à la chambre des
lords à propos de la discussion de l'adresse, le révé-
lateur d'un secret qui certainement ne manquera pas
d'étonner grandement tous les hommes politiques de
l'Europe.
Lord Normanby, dans cette illustre et grave as-
semblée, a soutenu non-seulement l'existence du fa-
meux traité entre la Russie et la France, mais encore
il a prétendu que ce traité avait pour objet d'interdire
aux Anglais la Méditerranée.
Nous n'avons pas besoin de dire pour notre part
que nous ne croyons à aucun projet de cette espèce
dont le moindre défaut serait son invraisemblance
même.
La mer appartient à tout le monde ; elle est le
domaine commun des nations. La France à coup sûr
n'aspire nulle part à en exercer le monopole. Elle se
contente de demander que personne n'y aspire plus
qu'elle.
Mais enfin, en prêtant pour un moment quelque
consistance à l'impossible révélation du noble lord, ne
pourrions-nous pas trouver dans les rêves de quel-
ques esprits britanniques la justification d'une telle
pensée. N'y a-t-il point en Angleterre une vieille école
qui voudrait interdire à la Méditerranée la facilité
d'entrer par l'isthme de Suez dans la mer Rouge et
dans la mer d'Asie. Les raisons qui ont été avouées ou
sous-entendues pour combattre la jonction des deux
mers, ne pourraient-elles pas être à leur tour employées
par les nations méditerranéennespour expulser lama-
rine anglaise de la mer qui baigne leurs côtes? On a
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