Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1859 01 juin 1859
Description : 1859/06/01 (A4,N71). 1859/06/01 (A4,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529506z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 165
bonheur, ces hommes agités rencontrèrent M. de
Lesseps sur leur chemin et il les aborda avec sa sé-
rénité ordinaire. Il s'adressa à leurs sentiments; il
invoqua le respect qu'ils devaient au gouvernement
qui les avait accueillis, et par quelques-unes de ces
paroles que le cœur et la loyauté lui inspirent, il par-
vint à. calmer les groupes et à les décider à se sé-
parer paisiblement. Voici en quels termes s'est ex-
primé M. Ferdinand de Lesseps :
« Personne, a t-il dit, ne peut mettre en doute
* mes sympathies pour la cause italienne, et la satis-
1 faction avec laquelle je vois ce que la France, con-
» duite par son auguste souverain, va faire pour
» cette cause aujourd'hui. C'est donc une voix amie
» qui vous parle, et vous la croirez lorsqu'elle vous
» dira que ce qui a compromis jusqu'ici ce triom-
» phe, ce sont les vaines et inutiles démonstrations
n comme celles que vous faites en ce moment.
JI Respectez l'hospitalité que, dans les mauvais
» jours, vous avez généreusement reçue sur cette
» belle terre d'Egypte. Renfermez votre enthou-
D siasme dans vos cœurs, et si vous voulez donner
» une preuve éclatante de votre dévoûment pour
» votre patrie, allez combattre pour elle- à côté de la
» France qui verse son sang pour vous.
» Vos acclamations me disent que vous êtes prêts
» à répondre à mon appel. Eh bien ! je ne vous l'au-
') rai pas fait en vain. Il y a dans le port d'Alexan-
» drie, en ce moment, un capitaine qui est mon ami
Il de vingt ans. Il se prépare à partir pour se rendre
» à Marseille. Il prendra tous ceux d'entre vous qui
'» voudront regagner l'Italie pour combattre. Je ré-
» pondrai pour ceux qui ne pourraient pas payer leur
» passage. »
Cet appel au patriatisme des auditeurs, à leur de-
voir envers la société qui les avait accueillis a été
couvert d'applaudissements. Il a eu un résultat plus
sérieux encore: le surlendemain, trois cents volon-
taires sous la conduite de M. Daniele, l'un des vétérans
de la cause italienne, quittaient l'Egypte pour aller
se ranger sous la bannière piémontaise. M. Daniele
avant de partir présentait à M. de Lesseps une adresse
exprimant la reconnaissance de ses compagnons, et
ce dernier, le jour de leur départ, allait présider lui-
même à leur installation et échanger les derniers
adieux.
Nous n'avons pas besoin de dire l'agréable sensa-
tion que cet épisode a produit et dans la population
d'Alexandrie et dans le gouvernement égyptien.
Nous ne connaissons pas encore l'époque du retour
de M. de Lesseps. Sa présence sur les lieux, alors que
peut-être quelques manœuvres restent encore à dé-
jouer, nous semble si utile et si efficace que nous
désirons qu'il la prolonge aussi longtemps qu'elle sera
réclamée par les intérêts et les droits de la � Com-
pagnie.
ERNEST DESPLACES.
LES COLÈRES DU TIMES.
Le Times du 26 mai exécute en Turquie une tour-
née d'inspection. Il trace de la situation de cet em-
pire, sur lequel il affecte un protectorat exclusif, un
tableau qui n'est ni flatteur ni rassurant, et qu'on
dirait calculé tout exprès pour allumer les espérances
de ceux qui peuvent convoiter ses dépouilles. Tout
va mal de ce côté , soit qu'on regarde en Europe ou
en Afrique. « L'empire turc est maintenant dans un
» état plus dangereux qu'en 1828 et qu'en 1840. » Le
journal anglais en est presque à regretter la guerre de
Crimée. Cette guerre, dans son opinion, n'a eu qu'un
seul résultat heureux. Elle a prouvé que les Russes
n'étaient pas assez forts pour conquérir une seule
province d'Europe si on leur résistait vigoureusement,
et que leur marche sur les Indes serait le plus fou des
rêves. Pour la Turquie, cette guerre n'aurait été fé-
conde qu'en calamités, à ce point que le journaliste
comprend les doutes du petit nombre de personnes qui
n'ont pas cru à la sagesse de la politique qui arma
alors l'Occident pour la défense de l'intégrité de l'em-
pire ottoman,, et qui demandent quelle sécurité cet État
a obtenue pour le sang et les trésors prodigués par
l'Angleterre. S'il fallait en croire les sombres cou-
leurs du Times, les circonstances actuelles seraient
en effet des moins encourageantes pour l'avenir du
gouvernement du sultan. Les provinces danubiennes,
la Servie et le Monténégro seraient livrés à une com-
motion excitée par l'influence de la France et de la
Russie. Les populations chrétiennes sont plus que ja-
mais pénétrées de la pensée que leur religion et leur
nationalité sont en danger sous la domination de la
Porte. La Moldo-Valachie ne peut pas manquer d'être
bientôt placée à la merci d'un agent obscur de la
Russie. Dans les provinces semi-indépendantes et
même en Roumélie , on s'attend à ce que la guerre
italienne ait son contre-coup en Turquie. En fait, les
provinces septentrionales de l'Empire sont dans un
état d'agitation aussi grand que celui de la Toscane
et de la Sardaigne il y a six mois ; et, ajoute la feuille
britannique , lorsque nous voyons ce que peu de se-
maines ont produit au delà des Alpes , nous ne pou-
vons que regarder avec anxiété du côté de cette
nouvelle direction.
Ce n'est pas tout, et par cette lamentable peinture le
Times ne pense pas avoir suffisamment révélé toute
la faiblesse qu'il attribue à la Turquie. Selon lui,
avant la guerre d'Orient elle pouvait résister aux
révoltes ; maintenant elle ne le peut plus.
« En 1853, dit-il, les Turcs avaient une belle ar-
» mée, une bonne flotte et le pays était prospère. »
Aujourd'hui, il n'en est plus ainsi. « La Turquie,
» pauvre et épuisée par la dernière guerre, avec à
» peine un débris de sa dernière flotte , est aujour-
» d'hui a us fi peu que possible en mesure d'engager
bonheur, ces hommes agités rencontrèrent M. de
Lesseps sur leur chemin et il les aborda avec sa sé-
rénité ordinaire. Il s'adressa à leurs sentiments; il
invoqua le respect qu'ils devaient au gouvernement
qui les avait accueillis, et par quelques-unes de ces
paroles que le cœur et la loyauté lui inspirent, il par-
vint à. calmer les groupes et à les décider à se sé-
parer paisiblement. Voici en quels termes s'est ex-
primé M. Ferdinand de Lesseps :
« Personne, a t-il dit, ne peut mettre en doute
* mes sympathies pour la cause italienne, et la satis-
1 faction avec laquelle je vois ce que la France, con-
» duite par son auguste souverain, va faire pour
» cette cause aujourd'hui. C'est donc une voix amie
» qui vous parle, et vous la croirez lorsqu'elle vous
» dira que ce qui a compromis jusqu'ici ce triom-
» phe, ce sont les vaines et inutiles démonstrations
n comme celles que vous faites en ce moment.
JI Respectez l'hospitalité que, dans les mauvais
» jours, vous avez généreusement reçue sur cette
» belle terre d'Egypte. Renfermez votre enthou-
D siasme dans vos cœurs, et si vous voulez donner
» une preuve éclatante de votre dévoûment pour
» votre patrie, allez combattre pour elle- à côté de la
» France qui verse son sang pour vous.
» Vos acclamations me disent que vous êtes prêts
» à répondre à mon appel. Eh bien ! je ne vous l'au-
') rai pas fait en vain. Il y a dans le port d'Alexan-
» drie, en ce moment, un capitaine qui est mon ami
Il de vingt ans. Il se prépare à partir pour se rendre
» à Marseille. Il prendra tous ceux d'entre vous qui
'» voudront regagner l'Italie pour combattre. Je ré-
» pondrai pour ceux qui ne pourraient pas payer leur
» passage. »
Cet appel au patriatisme des auditeurs, à leur de-
voir envers la société qui les avait accueillis a été
couvert d'applaudissements. Il a eu un résultat plus
sérieux encore: le surlendemain, trois cents volon-
taires sous la conduite de M. Daniele, l'un des vétérans
de la cause italienne, quittaient l'Egypte pour aller
se ranger sous la bannière piémontaise. M. Daniele
avant de partir présentait à M. de Lesseps une adresse
exprimant la reconnaissance de ses compagnons, et
ce dernier, le jour de leur départ, allait présider lui-
même à leur installation et échanger les derniers
adieux.
Nous n'avons pas besoin de dire l'agréable sensa-
tion que cet épisode a produit et dans la population
d'Alexandrie et dans le gouvernement égyptien.
Nous ne connaissons pas encore l'époque du retour
de M. de Lesseps. Sa présence sur les lieux, alors que
peut-être quelques manœuvres restent encore à dé-
jouer, nous semble si utile et si efficace que nous
désirons qu'il la prolonge aussi longtemps qu'elle sera
réclamée par les intérêts et les droits de la � Com-
pagnie.
ERNEST DESPLACES.
LES COLÈRES DU TIMES.
Le Times du 26 mai exécute en Turquie une tour-
née d'inspection. Il trace de la situation de cet em-
pire, sur lequel il affecte un protectorat exclusif, un
tableau qui n'est ni flatteur ni rassurant, et qu'on
dirait calculé tout exprès pour allumer les espérances
de ceux qui peuvent convoiter ses dépouilles. Tout
va mal de ce côté , soit qu'on regarde en Europe ou
en Afrique. « L'empire turc est maintenant dans un
» état plus dangereux qu'en 1828 et qu'en 1840. » Le
journal anglais en est presque à regretter la guerre de
Crimée. Cette guerre, dans son opinion, n'a eu qu'un
seul résultat heureux. Elle a prouvé que les Russes
n'étaient pas assez forts pour conquérir une seule
province d'Europe si on leur résistait vigoureusement,
et que leur marche sur les Indes serait le plus fou des
rêves. Pour la Turquie, cette guerre n'aurait été fé-
conde qu'en calamités, à ce point que le journaliste
comprend les doutes du petit nombre de personnes qui
n'ont pas cru à la sagesse de la politique qui arma
alors l'Occident pour la défense de l'intégrité de l'em-
pire ottoman,, et qui demandent quelle sécurité cet État
a obtenue pour le sang et les trésors prodigués par
l'Angleterre. S'il fallait en croire les sombres cou-
leurs du Times, les circonstances actuelles seraient
en effet des moins encourageantes pour l'avenir du
gouvernement du sultan. Les provinces danubiennes,
la Servie et le Monténégro seraient livrés à une com-
motion excitée par l'influence de la France et de la
Russie. Les populations chrétiennes sont plus que ja-
mais pénétrées de la pensée que leur religion et leur
nationalité sont en danger sous la domination de la
Porte. La Moldo-Valachie ne peut pas manquer d'être
bientôt placée à la merci d'un agent obscur de la
Russie. Dans les provinces semi-indépendantes et
même en Roumélie , on s'attend à ce que la guerre
italienne ait son contre-coup en Turquie. En fait, les
provinces septentrionales de l'Empire sont dans un
état d'agitation aussi grand que celui de la Toscane
et de la Sardaigne il y a six mois ; et, ajoute la feuille
britannique , lorsque nous voyons ce que peu de se-
maines ont produit au delà des Alpes , nous ne pou-
vons que regarder avec anxiété du côté de cette
nouvelle direction.
Ce n'est pas tout, et par cette lamentable peinture le
Times ne pense pas avoir suffisamment révélé toute
la faiblesse qu'il attribue à la Turquie. Selon lui,
avant la guerre d'Orient elle pouvait résister aux
révoltes ; maintenant elle ne le peut plus.
« En 1853, dit-il, les Turcs avaient une belle ar-
» mée, une bonne flotte et le pays était prospère. »
Aujourd'hui, il n'en est plus ainsi. « La Turquie,
» pauvre et épuisée par la dernière guerre, avec à
» peine un débris de sa dernière flotte , est aujour-
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