Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1859 01 juillet 1859
Description : 1859/07/01 (A4,N73). 1859/07/01 (A4,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529508s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 195
ments de Turquie et d'Egypte, et à ces seules condi-
tions, la Compagnie se charge d'exécuter à ses risques
et périls le canal avec ou sans le concours, à leur
choix, des Anglais.
L'objection du Times n'en est donc pas une, en ce
sens du moins qu'elle serait de nature à autoriser
le gouvernement anglais à jeter des entraves dans
l'accomplissement du projet. Nous comprenons, d'ail-
leurs, toute la délicatesse de sa position. On ne peut
pas revenir en un jour de tous les préjugés précon-
çus. Le Times renonce à ses préventions politiques
envers le canal de Suez ; il le trouve bon, utile,
avantageux pour l'Angleterre; c'est le principal.
Nous sommes convaincus que l'heure est proche aussi
où il se rangera du côté de toute la science euro-
péenne, contre la voix unique de M. S'ephenson.
Pour cela, nous ne lui demandons qu'une étude sé-
rieuse et impartiale des explorations et des plans de la
commission internationale ; nous ne lui demandons
surtout qu'à nous aider à faire que l'événement
s'accomplisse, et, avant six mois, l'événement l'aura
persuadé.
Nous allons plus loin. Le dissentiment entre la
commission internationale et M. Stephenson consiste
dans la possibilité ou l'impossibilité d'établir une
communication navigable à travers l'isthme entre la
mer Rouge et la Méditerranée. Or, dans l'ordre de
ces travaux préparatoires qu'on voudrait arrêter au-
jourd'hui, la Compagnie avait placé le creusement
d'une rigole qui, sans ouvrir passage aux bâtiments
de mer, mettrait pourtant en communication navi-
gable les deux rivages pour les besoins et l'exécu-
tion des travaux définitifs. Or, le jour où cette rigole
sera établie, le problème sera résolu. Ou son succès
donnera tort à M. Stephenson, ou sa non réussite lui
donnera raison. C'est là sans doute une expérience
à tenter, une épreuve facile, décisive et relativement
peu coûteuse à faire. Pourtant c'est contre ce travail
que se sont dressés et dirigés tous les efforts et toutes
les manœuvres du cabinet Derby. C'est là ce qu'on a
voulu voir comme une violation des droits du sultan,
comme une anticipation sur l'entreprise des travaux
définitifs ! Le Times qui désire que le canal réussisse,
le Times qui y voit de larges profits pour l'Angle-
terre, le Times qui hésite seulement à croire que la
communication soit possible, le Times ne doit-il point
déplorer avec nous qu'une politique inintelligente et
malveillante ait pu pousser les agents anglais à es
sayer d'entraver cet ouvrage qui, tout en n'enga-
geant rien, mettrait un terme à tous les doutes ? Et
ne nous accordera-t-il point sa voix puissante pour
inviter le gouvernement anglais non-seulement à ne
point empêcher, mais encore à seconder et de son in-
fluence et de ses conseils la poursuite de ces travaux
d'expérimentation ?
Envisageons cependant, après avoir fait ressortir
la portée de la déclaration que nous venons d'exami-
ner, la situation actuelle où se trouve la question de
Suez. La Porte n'a cessé de protester qu'en ce qui la
concerne exclusivement, le canal avait ses sympa-
thies et son approbation. L'opinion de l'Égypte n'est
pas douteuse. Même dans la circulaire de son mi-
nistre des affaires étrangères, que nous publions plus
bas, son gouvernement exprime encore toute sa
bienveillance et toute sa sollicitude pour l'œuvre,
comme une sorte de dénonciation de l'intimidation
à laquelle il a cédé. L'Europe est unanime et le cabi-
net Derby, auteur des récentes complications , est
tombé. Le Times proclame la bonne volonté de l'An-
gleterre en faveur du percement de l'isthme, l'intérêt
qu'elle a à voir le canal se réaliser, et sa déclara-
tion est contemporaine de la composition d'un nou-
veau ministère formé pour rompre avec la politique
intérieure et extérieure de ses prédécesseurs, condam-
née par un vote de la majorité. Dans ce cabinet nou-
veau figurent six personnages influents, représentant
la portion ia plus puissante et la plus considérable de
cette majorité, et qui tous ont voté pour la motion
de M. Rœbuck.
Par toutes les considérations que nous avons expo-
sées, il est permis do croire que la déclaration du
Times est loin d'être étrangère ou au moins opposée
aux dispositions du cabinet. Or, quel était le seul
obstacle à l'initiative du gouvernement égyptien, à la
ratification promise de la Turquie ? Quelle était, en
un mot, la cause, la seule cause des ajournements
apportés à la sanction du gouvernement ottoman ? La
seule pression occulte et anti-parlementaire des pré-
décesseurs du ministère actuel. Ce cabinet, que va-t-il
faire ?
Nous n'hésitons pas à regarder la déclaration du
Times comme l'indication de sa politique. Il contient
dans son sein plusieurs hommes d'Etat qui certes
n'ont voulu cacher ni à l'Angleterre ni au monde
leur opinion sur ce sujet. Qu'ils y soient fidèles, c'est
ce dont leur caractère ne permet à personne de douter.
11 s'agit, à leurs yeux, de l'honneur de l'Angleterre et
en même temps de leur fidélité aux principes consti-
tutionnels. Ce n'est, en effet, qu'en violation des en-
gagements pris à la chambre des communes que le
cabinet tory a pu soulever la petite tempête qu'il a
léguée en mourant à l'entreprise de l'union des deux
mers, et cette neutralité, qui est à la fois dans ses
devoirs et dans ses sentiments, le cabinet libéral vou-
dra la maintenir et la constater en Orient comme en
Occident ferme et claire aux yeux du monde.
Dès lors, la question reste vidée; car nous ne sau-
rions trop le redire : c'est le gouvernement anglais,
et le gouvernement anglais seul, qui l'a tenue en
suspens depuis quatre ans; et le jour où ce gouverne-
ment, ne prenant conseil que de sa loyauté et de sa
spontanéité, résolu de mettre ses actes secrets en har-
ments de Turquie et d'Egypte, et à ces seules condi-
tions, la Compagnie se charge d'exécuter à ses risques
et périls le canal avec ou sans le concours, à leur
choix, des Anglais.
L'objection du Times n'en est donc pas une, en ce
sens du moins qu'elle serait de nature à autoriser
le gouvernement anglais à jeter des entraves dans
l'accomplissement du projet. Nous comprenons, d'ail-
leurs, toute la délicatesse de sa position. On ne peut
pas revenir en un jour de tous les préjugés précon-
çus. Le Times renonce à ses préventions politiques
envers le canal de Suez ; il le trouve bon, utile,
avantageux pour l'Angleterre; c'est le principal.
Nous sommes convaincus que l'heure est proche aussi
où il se rangera du côté de toute la science euro-
péenne, contre la voix unique de M. S'ephenson.
Pour cela, nous ne lui demandons qu'une étude sé-
rieuse et impartiale des explorations et des plans de la
commission internationale ; nous ne lui demandons
surtout qu'à nous aider à faire que l'événement
s'accomplisse, et, avant six mois, l'événement l'aura
persuadé.
Nous allons plus loin. Le dissentiment entre la
commission internationale et M. Stephenson consiste
dans la possibilité ou l'impossibilité d'établir une
communication navigable à travers l'isthme entre la
mer Rouge et la Méditerranée. Or, dans l'ordre de
ces travaux préparatoires qu'on voudrait arrêter au-
jourd'hui, la Compagnie avait placé le creusement
d'une rigole qui, sans ouvrir passage aux bâtiments
de mer, mettrait pourtant en communication navi-
gable les deux rivages pour les besoins et l'exécu-
tion des travaux définitifs. Or, le jour où cette rigole
sera établie, le problème sera résolu. Ou son succès
donnera tort à M. Stephenson, ou sa non réussite lui
donnera raison. C'est là sans doute une expérience
à tenter, une épreuve facile, décisive et relativement
peu coûteuse à faire. Pourtant c'est contre ce travail
que se sont dressés et dirigés tous les efforts et toutes
les manœuvres du cabinet Derby. C'est là ce qu'on a
voulu voir comme une violation des droits du sultan,
comme une anticipation sur l'entreprise des travaux
définitifs ! Le Times qui désire que le canal réussisse,
le Times qui y voit de larges profits pour l'Angle-
terre, le Times qui hésite seulement à croire que la
communication soit possible, le Times ne doit-il point
déplorer avec nous qu'une politique inintelligente et
malveillante ait pu pousser les agents anglais à es
sayer d'entraver cet ouvrage qui, tout en n'enga-
geant rien, mettrait un terme à tous les doutes ? Et
ne nous accordera-t-il point sa voix puissante pour
inviter le gouvernement anglais non-seulement à ne
point empêcher, mais encore à seconder et de son in-
fluence et de ses conseils la poursuite de ces travaux
d'expérimentation ?
Envisageons cependant, après avoir fait ressortir
la portée de la déclaration que nous venons d'exami-
ner, la situation actuelle où se trouve la question de
Suez. La Porte n'a cessé de protester qu'en ce qui la
concerne exclusivement, le canal avait ses sympa-
thies et son approbation. L'opinion de l'Égypte n'est
pas douteuse. Même dans la circulaire de son mi-
nistre des affaires étrangères, que nous publions plus
bas, son gouvernement exprime encore toute sa
bienveillance et toute sa sollicitude pour l'œuvre,
comme une sorte de dénonciation de l'intimidation
à laquelle il a cédé. L'Europe est unanime et le cabi-
net Derby, auteur des récentes complications , est
tombé. Le Times proclame la bonne volonté de l'An-
gleterre en faveur du percement de l'isthme, l'intérêt
qu'elle a à voir le canal se réaliser, et sa déclara-
tion est contemporaine de la composition d'un nou-
veau ministère formé pour rompre avec la politique
intérieure et extérieure de ses prédécesseurs, condam-
née par un vote de la majorité. Dans ce cabinet nou-
veau figurent six personnages influents, représentant
la portion ia plus puissante et la plus considérable de
cette majorité, et qui tous ont voté pour la motion
de M. Rœbuck.
Par toutes les considérations que nous avons expo-
sées, il est permis do croire que la déclaration du
Times est loin d'être étrangère ou au moins opposée
aux dispositions du cabinet. Or, quel était le seul
obstacle à l'initiative du gouvernement égyptien, à la
ratification promise de la Turquie ? Quelle était, en
un mot, la cause, la seule cause des ajournements
apportés à la sanction du gouvernement ottoman ? La
seule pression occulte et anti-parlementaire des pré-
décesseurs du ministère actuel. Ce cabinet, que va-t-il
faire ?
Nous n'hésitons pas à regarder la déclaration du
Times comme l'indication de sa politique. Il contient
dans son sein plusieurs hommes d'Etat qui certes
n'ont voulu cacher ni à l'Angleterre ni au monde
leur opinion sur ce sujet. Qu'ils y soient fidèles, c'est
ce dont leur caractère ne permet à personne de douter.
11 s'agit, à leurs yeux, de l'honneur de l'Angleterre et
en même temps de leur fidélité aux principes consti-
tutionnels. Ce n'est, en effet, qu'en violation des en-
gagements pris à la chambre des communes que le
cabinet tory a pu soulever la petite tempête qu'il a
léguée en mourant à l'entreprise de l'union des deux
mers, et cette neutralité, qui est à la fois dans ses
devoirs et dans ses sentiments, le cabinet libéral vou-
dra la maintenir et la constater en Orient comme en
Occident ferme et claire aux yeux du monde.
Dès lors, la question reste vidée; car nous ne sau-
rions trop le redire : c'est le gouvernement anglais,
et le gouvernement anglais seul, qui l'a tenue en
suspens depuis quatre ans; et le jour où ce gouverne-
ment, ne prenant conseil que de sa loyauté et de sa
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