Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1859 01 juillet 1859
Description : 1859/07/01 (A4,N73). 1859/07/01 (A4,N73).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529508s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 207
que toute autre au canal de Suez avait été jugée peu
sérieuse et laissée sans suite.
C'est alors que le ministère Derby est entré en scène,
comme la réserve qui donne pour soutenir une avant-
garde compromise. Il n'avait plus que peu de jours à
vivre, il eu a profité pour faire une mauvaise action,
d'abord en contrariant la marche d'une œuvre de haute
civilisation, et ensuite en manquant à sa parole. Vous
vous rappelez, en effet, que, dans une séance solen-
nelle de la chambre des communes, le ministère con-
servateur, interpellé par lord John Russell, par M.
Gladstone, par MM. Milner-Gibson, Rœbuck et autres,
sur la conduite à tenir dans l'affaire du canal de Suez,
n'avait évité un vote de réprobation qu'en s'engageant
de la manière la plus positive à s'abstenir de toute in-
tervention, et à laisser la Porte comme le vice-roi entiè-
rement libres d'agir selon leur penchant et le senti-
ment de l'intérêt ottoman.
La question de civilisation, liée aux travaux du canal
dont je parlais, ne paraît pas avoir le moins du monde
préoccupé le ministère Derby. Mais il s'est trouvé
moins à l'aise pour enfreindre des engagements pris
à la face du monde. Il était difficile de s'en débar-
rasser comme d'un vieux scrupule en les jetant par
dessus le bord, car il y avait dans la chambre des
hommes éminents pour les ramasser, des hommes tels
que ceux dont nous avons cité les noms et dont l'élo-
quence eût flétri ce manque de foi.
La rigole, fort inoffensive assurément, qu'à com-
mencée M. de Lesseps, est la cause des foudres qu'a
lancées le ministère Derby avant d'expirer devant le
vote de la chambre des communes. C'est une gravure
publiée par l'lllustration et représentant le premier coup
de pioche donné au futur canal, qui a mis sens dessus
dessous la diplomatie du ministère tory.
Lord John Russell, M. Gladstone ne s'engagent pas
vainement en faveur d'une entreprise. Ils ont autant
d'élévation de caractère et de probité politique que
d'éloquence. Quant aux hommes du parti libéral, comme
MM. Milner Gibson, Bright, Rœbuck, ils ont des prin-
cipes dont on ne les voit point se départir, et qui sont
entièrement favorables à tout ce qui concourt aux pro-
grès de la civilisation.
Il fallait concilier le désir de nuire à la Compagnie
du canal avec l'obligation de paraitre tenir sa parole.
Le problème à résoudre était donc d'agir sur la Porte
et sur le pacha, tout en dissimulant cette action et en
se réservant même de la nier au besoin. Le sol de
l'Orient est d'ailleurs très-propre à c'es manœuvres sou-
terraines et. honorables.
Des instructions conçues dans cet esprit de droiture,
ont été expédiées aux représentants de l'Angleterre,
tant en Egypte qu'à Constantinople. Je n'ai pas en-
core entre les mains le fil de l'intrigue qui a été se-
crètement menée dans cette dernière ville, mais je
puis vous faire connaître ce qui s'est passé en Egypte.
M. Walne, gérant du consulat général d'Angleterre,
s'est présenté au vice-roi, muni d'une dépêche confi-
dentielle de son gouvernement, dont il s'est borné à
donner lecture au vice-roi, et par laquelle il lui était
enjoint de faire tous ses efforts pour empêcher la réa-
lisation de l'entreprise du percement de l'isthme de
Suez. Remarquez les détours employés par le gérant
du consulat. Il lit une dépêche confidentielle ; il n'en
laisse pas copie. Il intimide le vice-roi par un entre-
tien menaçant ; mais il ne fait pas une démarche offi-
cielle. Il a bien soin de tenir le rideau tiré devant son
gouvernement qui tient les ficelles. Vaine supercherie 1
Ces choses-là ne restent jamais secrètes, et si le mi-
nistère renversé cherchait à nier ses actes, il serait
immédiatement accablé sous l'évidence et convaincu
de fausseté. Quand il les aura avoués, il lui restera à
se justifier du reproche d'avoir trompé tout le monde
en Angleterre et sur le continent, en violant ses
engagements publics.
La communication du consul anglais a fort effrayé le
vice-roi. 11 n'a vu pendant plusieurs jours que flottes
anglaises débarquant à Suez, à Alexandrie et à Péluse,
et, poussé par un entourage que le gouvernement de
lord Derby avait su intéresser à sa cause, il a laissé
faire la démarche compromettante que vous savez.
D'ailleurs, il paraît certain qu'il avait reçu de Constan-
tinople le conseil écrit de suspendre les travaux. Les
agents anglais avaient obtenu cette lettre du gouver-
nement ottoman qui, plusieurs fois déjà, a manifesté
des sentiments tout opposés, et fait des déclarations
toutes favorables au canal.
M. de Lesseps a protesté. Sa lettre au ministre des
affaires étrangères du gouvernement égyptien a dû
recevoir en France la publicité nécessaire. Le consul
d'Espagne a réclamé également au nom de son souve-
rain, qui est l'un des protecteurs de l'entreprise.
Il est impossible que cet événement soudain ne pro-
duise une profonde et pénible impression dans l'opinion
européenne, et principalement en France où toutes les
classes de la nation se sont si vivement engagées dans
cette noble entreprise par leurs sympathies et par leurs
capitaux.
Il est impossible que l'Angleterre et le parlement ne
protestent pas de nouveau contre des actes tendant à
compromettre l'honneur et jusqu'à la probité de son
gouvernement.
En attendant, le président du conseil d'administration
maintient les droits de la Compagnie en continuant ses
opérations commencées avec le consentement du vice-
roi.
Pour extrait: P. DUBOIS.
LA COCHINCHINE.
(2e article.)
Les Annamites, nom sous lequel on désigne plus par-
ticulièrement les Cochinchinois et les Tonkinois, entre
lesquels il y a fort peu de différence, ont la taille courte,
ramassée, les membres forts et bien formés, et sont
aussi agiles que robustes. Quant aux traits ils se rap-
prochent plus des Malais que d'aucun autre peuple, mais
sans en avoir l'expression féroce ; leur physionomie au
contraire est débonnaire et douce. Les femmes sont in-
comparablement mieux faites que les hommes. Leurs
que toute autre au canal de Suez avait été jugée peu
sérieuse et laissée sans suite.
C'est alors que le ministère Derby est entré en scène,
comme la réserve qui donne pour soutenir une avant-
garde compromise. Il n'avait plus que peu de jours à
vivre, il eu a profité pour faire une mauvaise action,
d'abord en contrariant la marche d'une œuvre de haute
civilisation, et ensuite en manquant à sa parole. Vous
vous rappelez, en effet, que, dans une séance solen-
nelle de la chambre des communes, le ministère con-
servateur, interpellé par lord John Russell, par M.
Gladstone, par MM. Milner-Gibson, Rœbuck et autres,
sur la conduite à tenir dans l'affaire du canal de Suez,
n'avait évité un vote de réprobation qu'en s'engageant
de la manière la plus positive à s'abstenir de toute in-
tervention, et à laisser la Porte comme le vice-roi entiè-
rement libres d'agir selon leur penchant et le senti-
ment de l'intérêt ottoman.
La question de civilisation, liée aux travaux du canal
dont je parlais, ne paraît pas avoir le moins du monde
préoccupé le ministère Derby. Mais il s'est trouvé
moins à l'aise pour enfreindre des engagements pris
à la face du monde. Il était difficile de s'en débar-
rasser comme d'un vieux scrupule en les jetant par
dessus le bord, car il y avait dans la chambre des
hommes éminents pour les ramasser, des hommes tels
que ceux dont nous avons cité les noms et dont l'élo-
quence eût flétri ce manque de foi.
La rigole, fort inoffensive assurément, qu'à com-
mencée M. de Lesseps, est la cause des foudres qu'a
lancées le ministère Derby avant d'expirer devant le
vote de la chambre des communes. C'est une gravure
publiée par l'lllustration et représentant le premier coup
de pioche donné au futur canal, qui a mis sens dessus
dessous la diplomatie du ministère tory.
Lord John Russell, M. Gladstone ne s'engagent pas
vainement en faveur d'une entreprise. Ils ont autant
d'élévation de caractère et de probité politique que
d'éloquence. Quant aux hommes du parti libéral, comme
MM. Milner Gibson, Bright, Rœbuck, ils ont des prin-
cipes dont on ne les voit point se départir, et qui sont
entièrement favorables à tout ce qui concourt aux pro-
grès de la civilisation.
Il fallait concilier le désir de nuire à la Compagnie
du canal avec l'obligation de paraitre tenir sa parole.
Le problème à résoudre était donc d'agir sur la Porte
et sur le pacha, tout en dissimulant cette action et en
se réservant même de la nier au besoin. Le sol de
l'Orient est d'ailleurs très-propre à c'es manœuvres sou-
terraines et. honorables.
Des instructions conçues dans cet esprit de droiture,
ont été expédiées aux représentants de l'Angleterre,
tant en Egypte qu'à Constantinople. Je n'ai pas en-
core entre les mains le fil de l'intrigue qui a été se-
crètement menée dans cette dernière ville, mais je
puis vous faire connaître ce qui s'est passé en Egypte.
M. Walne, gérant du consulat général d'Angleterre,
s'est présenté au vice-roi, muni d'une dépêche confi-
dentielle de son gouvernement, dont il s'est borné à
donner lecture au vice-roi, et par laquelle il lui était
enjoint de faire tous ses efforts pour empêcher la réa-
lisation de l'entreprise du percement de l'isthme de
Suez. Remarquez les détours employés par le gérant
du consulat. Il lit une dépêche confidentielle ; il n'en
laisse pas copie. Il intimide le vice-roi par un entre-
tien menaçant ; mais il ne fait pas une démarche offi-
cielle. Il a bien soin de tenir le rideau tiré devant son
gouvernement qui tient les ficelles. Vaine supercherie 1
Ces choses-là ne restent jamais secrètes, et si le mi-
nistère renversé cherchait à nier ses actes, il serait
immédiatement accablé sous l'évidence et convaincu
de fausseté. Quand il les aura avoués, il lui restera à
se justifier du reproche d'avoir trompé tout le monde
en Angleterre et sur le continent, en violant ses
engagements publics.
La communication du consul anglais a fort effrayé le
vice-roi. 11 n'a vu pendant plusieurs jours que flottes
anglaises débarquant à Suez, à Alexandrie et à Péluse,
et, poussé par un entourage que le gouvernement de
lord Derby avait su intéresser à sa cause, il a laissé
faire la démarche compromettante que vous savez.
D'ailleurs, il paraît certain qu'il avait reçu de Constan-
tinople le conseil écrit de suspendre les travaux. Les
agents anglais avaient obtenu cette lettre du gouver-
nement ottoman qui, plusieurs fois déjà, a manifesté
des sentiments tout opposés, et fait des déclarations
toutes favorables au canal.
M. de Lesseps a protesté. Sa lettre au ministre des
affaires étrangères du gouvernement égyptien a dû
recevoir en France la publicité nécessaire. Le consul
d'Espagne a réclamé également au nom de son souve-
rain, qui est l'un des protecteurs de l'entreprise.
Il est impossible que cet événement soudain ne pro-
duise une profonde et pénible impression dans l'opinion
européenne, et principalement en France où toutes les
classes de la nation se sont si vivement engagées dans
cette noble entreprise par leurs sympathies et par leurs
capitaux.
Il est impossible que l'Angleterre et le parlement ne
protestent pas de nouveau contre des actes tendant à
compromettre l'honneur et jusqu'à la probité de son
gouvernement.
En attendant, le président du conseil d'administration
maintient les droits de la Compagnie en continuant ses
opérations commencées avec le consentement du vice-
roi.
Pour extrait: P. DUBOIS.
LA COCHINCHINE.
(2e article.)
Les Annamites, nom sous lequel on désigne plus par-
ticulièrement les Cochinchinois et les Tonkinois, entre
lesquels il y a fort peu de différence, ont la taille courte,
ramassée, les membres forts et bien formés, et sont
aussi agiles que robustes. Quant aux traits ils se rap-
prochent plus des Malais que d'aucun autre peuple, mais
sans en avoir l'expression féroce ; leur physionomie au
contraire est débonnaire et douce. Les femmes sont in-
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