Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 183
plein parlement, reprochant au ministère son oppo-
sition injustifiable, M. Roebuck déclarait que tant
qu'elle ne cesserait point « le peuple français ne re-
garderait l'alliance prétendue que comme une hypo-
crisie. »
Nous aurons donc avant longtemps à juger par ses
œuvres le cabinet dont la formation est annoncée. Il
vivra pour appliquer Ici véritable et saine politique
du parti libéral, ou il tergiversera comme l'a fait
l'année dernière lord Palmerstor, et alors il ne tar-
dera pas à donner au monde le spectacle d'une autre
chute. Si lord John Russell, M. Millier Gibson et le
parti sérieusement réformiste sont en force dans le
cabinet, nous ne craignons pas cette déception. Nous
n'hésitons pas à dire que l'administration nouvelle
sera jugée comme nous avons jugé les deux précé-
dentes, par l'attitude qu'elle prendra dans la ques-
tion du canal de Suez.
PAUL BOCDET.
ÉTAT DE L'INDE.
Les événements nous apportent tous les jours un
nouvel argument sur la nécessité politique de plus en
plus urgente de l'ouverture de l'isthme de Suez pour
l'Angleterre. Après la dernière campagne de lord
Clyde, on croyait la révolte de l'Inde finie. On pensait
n'avoir plus à faire qu'à quelques bandes de marau-
deurs dont un petit nombre de colonnes volantes
obtiendraient facilement raison. C'était une illusion
peut-être naturelle, mais qui n'a pas tardé à s'éva-
nouir. Les dernières nouvelles nous apprennent que
les chefs d'insurgés ont repris la campagne à la tête
de forces qui ne sont pas à dédaigner, et des ré-
voltes ont encore éclaté dans certaines localités. Ce
n'est pas tout : il paraît que la masse des populations
indoues et musulmanes laissent percer les plus mau-
vaises dispositions, prenant le caractère d'une haine
nationale ; c'est du moins ce qui ressort d'une corres-
pondance que nous empruntons au Progrès interna-
tional de Bruxelles, journal qui souvent a publié des
détails curieux sur ces événements lointains, et paraît
avoir à Calcutta un correspondant bien instruit. On
lira ces renseignements, et on en conclura, comme
nous, que les embarras de l'Angleterre dans l'Inde ne
touchent pas encore à leur fin. Les dépêches télégra-
phiques nous avaient déjà appris qu'outre l'hostilité
des indigènes, de graves mécontentements avaient
éclaté parmi les troupes européennes. Il paraîtrait,
d'après le Progrès international, que ces mécontente-
ments auraient déjà dégénéré en une quasi révolte. On
redoute beaucoup à Calcu:ta la lenteur des renforts
que le gouvernement anglais peut se trouver dans
l'obi gation d'expédier vers ses possessions indousta-
oiques. Ainsi se réalisent chaque jour nos prévisions
sur l'utilité de la communication maritime par Suez
pour la Grande-Bretagne. Si depuis quatre ans des
hommes d'Etat aveuglés n'avaient point entravé l'exé-
cution de ce projet, aujourd'hui la communication
serait ouverte, et l'Angleterre serait à même de pou-
voir plus directement et plus efficacement parer à
toutes les éventualités. Ces leçons serviront sans
doute, et, au milieu de toutes les menaces qui surgis-
sent pour son empire, l'Angleterre ne peut pas tarderà
comprendre combien sont imprudentes et désastreu-
ses pour elle les résistances jusqu'ici opposées à l'in-
telligente et généreuse pensée du vice-roi d'Egypte.
EKSEST DESPLACES.
On lit dans le Progrès international:
« Calcutta, 2 mai 1859.
» Il n'est plus guère question ici de combats ou de
batailles; les bandes de rebelles qui se montrent de
temps en temps, pour marauder et piller quelques vil-
lages, semblent toutes désorganisées, fuient et se dis-
persent devant nos troupes, non sans leur faire quelque
mal.
» Mais il se révèle chaque jour un état de malaise et
d'inquiétude qui gagne peu à peu tous les esprits, et
nous préoccupe tous plus ou moins sérieusement. Ce
triste état des choses, constaté dans toute l'Inde, il faut
le dire, est fondé sur les preuves de désaffection que
témoignent, souvent énergiquement, les natifs ou in-
digènes, de quelque caste ou croyance qu'ils soient.
Grands ou petits, civilis, militaires, planteurs, indus-
triels ou commerçants, sont partout, à tous propos,
l'objet d'une hostilité sourde et continue, de mépris, ou
tout au moins de mauvais vouloir. Ce respect à notre
égard, et qui était devenu traditionnel en quelque
sorte, a disparu : domestiques, employés, écrivains, ou-
vriers, obéissent à des impressions ou mouvements qui
nous sont contraires, et nous mettent très-hardiment,
parfois insolemment, le marché à la main. Le prestige
de l'Européen dans ces contrées est évidemment perdu.
Forcés que nous sommes d'avoir recours aux natifs,
hindous ou musulmans, pour tous les genres de servi-
ces, et il en est ici de plus impérieusement nécessaires
qu'en Europe, nous sommes presque à chaque instant
menacés de voir interrompre le cours de nos affaires,
le train-train de la vie ordinaire, la suite de nos tra-
vaux, l'espoir du lendemain. Les rayotes (planteurs
métayers) se refusent à semer ou à soigner les cultu-
res; nos employés aux écritures, sous prétexte de cer-
taines réunions concernant leurs affaires de castes, dé-
sertent leurs bureaux; nos domestiques mêmes n'hési-
tent pas à nous menacer de rompre leur service à
l'heure qui leur conviendra. Un de nos journaux, l'En-
glishman, rapportait l'autre jour que deq cipayes au-
raient dit à un de leurs officiers : a Nous avons été
battus, oui ! et l'armée du Bengale à perdu sa chance;
mais il vous reste sur les bras les armées de Madras et
de Bombay, et leurs temps de se montrer contre vous
viendra. » Certaines prédictions sont répandues,
manuscrites ou imprimées, et l'une d'elles à été surprise
dans le Pundjab, à Lahore même, entre les mains du
plein parlement, reprochant au ministère son oppo-
sition injustifiable, M. Roebuck déclarait que tant
qu'elle ne cesserait point « le peuple français ne re-
garderait l'alliance prétendue que comme une hypo-
crisie. »
Nous aurons donc avant longtemps à juger par ses
œuvres le cabinet dont la formation est annoncée. Il
vivra pour appliquer Ici véritable et saine politique
du parti libéral, ou il tergiversera comme l'a fait
l'année dernière lord Palmerstor, et alors il ne tar-
dera pas à donner au monde le spectacle d'une autre
chute. Si lord John Russell, M. Millier Gibson et le
parti sérieusement réformiste sont en force dans le
cabinet, nous ne craignons pas cette déception. Nous
n'hésitons pas à dire que l'administration nouvelle
sera jugée comme nous avons jugé les deux précé-
dentes, par l'attitude qu'elle prendra dans la ques-
tion du canal de Suez.
PAUL BOCDET.
ÉTAT DE L'INDE.
Les événements nous apportent tous les jours un
nouvel argument sur la nécessité politique de plus en
plus urgente de l'ouverture de l'isthme de Suez pour
l'Angleterre. Après la dernière campagne de lord
Clyde, on croyait la révolte de l'Inde finie. On pensait
n'avoir plus à faire qu'à quelques bandes de marau-
deurs dont un petit nombre de colonnes volantes
obtiendraient facilement raison. C'était une illusion
peut-être naturelle, mais qui n'a pas tardé à s'éva-
nouir. Les dernières nouvelles nous apprennent que
les chefs d'insurgés ont repris la campagne à la tête
de forces qui ne sont pas à dédaigner, et des ré-
voltes ont encore éclaté dans certaines localités. Ce
n'est pas tout : il paraît que la masse des populations
indoues et musulmanes laissent percer les plus mau-
vaises dispositions, prenant le caractère d'une haine
nationale ; c'est du moins ce qui ressort d'une corres-
pondance que nous empruntons au Progrès interna-
tional de Bruxelles, journal qui souvent a publié des
détails curieux sur ces événements lointains, et paraît
avoir à Calcutta un correspondant bien instruit. On
lira ces renseignements, et on en conclura, comme
nous, que les embarras de l'Angleterre dans l'Inde ne
touchent pas encore à leur fin. Les dépêches télégra-
phiques nous avaient déjà appris qu'outre l'hostilité
des indigènes, de graves mécontentements avaient
éclaté parmi les troupes européennes. Il paraîtrait,
d'après le Progrès international, que ces mécontente-
ments auraient déjà dégénéré en une quasi révolte. On
redoute beaucoup à Calcu:ta la lenteur des renforts
que le gouvernement anglais peut se trouver dans
l'obi gation d'expédier vers ses possessions indousta-
oiques. Ainsi se réalisent chaque jour nos prévisions
sur l'utilité de la communication maritime par Suez
pour la Grande-Bretagne. Si depuis quatre ans des
hommes d'Etat aveuglés n'avaient point entravé l'exé-
cution de ce projet, aujourd'hui la communication
serait ouverte, et l'Angleterre serait à même de pou-
voir plus directement et plus efficacement parer à
toutes les éventualités. Ces leçons serviront sans
doute, et, au milieu de toutes les menaces qui surgis-
sent pour son empire, l'Angleterre ne peut pas tarderà
comprendre combien sont imprudentes et désastreu-
ses pour elle les résistances jusqu'ici opposées à l'in-
telligente et généreuse pensée du vice-roi d'Egypte.
EKSEST DESPLACES.
On lit dans le Progrès international:
« Calcutta, 2 mai 1859.
» Il n'est plus guère question ici de combats ou de
batailles; les bandes de rebelles qui se montrent de
temps en temps, pour marauder et piller quelques vil-
lages, semblent toutes désorganisées, fuient et se dis-
persent devant nos troupes, non sans leur faire quelque
mal.
» Mais il se révèle chaque jour un état de malaise et
d'inquiétude qui gagne peu à peu tous les esprits, et
nous préoccupe tous plus ou moins sérieusement. Ce
triste état des choses, constaté dans toute l'Inde, il faut
le dire, est fondé sur les preuves de désaffection que
témoignent, souvent énergiquement, les natifs ou in-
digènes, de quelque caste ou croyance qu'ils soient.
Grands ou petits, civilis, militaires, planteurs, indus-
triels ou commerçants, sont partout, à tous propos,
l'objet d'une hostilité sourde et continue, de mépris, ou
tout au moins de mauvais vouloir. Ce respect à notre
égard, et qui était devenu traditionnel en quelque
sorte, a disparu : domestiques, employés, écrivains, ou-
vriers, obéissent à des impressions ou mouvements qui
nous sont contraires, et nous mettent très-hardiment,
parfois insolemment, le marché à la main. Le prestige
de l'Européen dans ces contrées est évidemment perdu.
Forcés que nous sommes d'avoir recours aux natifs,
hindous ou musulmans, pour tous les genres de servi-
ces, et il en est ici de plus impérieusement nécessaires
qu'en Europe, nous sommes presque à chaque instant
menacés de voir interrompre le cours de nos affaires,
le train-train de la vie ordinaire, la suite de nos tra-
vaux, l'espoir du lendemain. Les rayotes (planteurs
métayers) se refusent à semer ou à soigner les cultu-
res; nos employés aux écritures, sous prétexte de cer-
taines réunions concernant leurs affaires de castes, dé-
sertent leurs bureaux; nos domestiques mêmes n'hési-
tent pas à nous menacer de rompre leur service à
l'heure qui leur conviendra. Un de nos journaux, l'En-
glishman, rapportait l'autre jour que deq cipayes au-
raient dit à un de leurs officiers : a Nous avons été
battus, oui ! et l'armée du Bengale à perdu sa chance;
mais il vous reste sur les bras les armées de Madras et
de Bombay, et leurs temps de se montrer contre vous
viendra. » Certaines prédictions sont répandues,
manuscrites ou imprimées, et l'une d'elles à été surprise
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