Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1859 01 juin 1859
Description : 1859/06/01 (A4,N71). 1859/06/01 (A4,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529506z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 167
ses considérations. Quelle autre fin pourrait-on atten-
dre, en effet, d'un grand empire tel qu'on nous le dé-
peint, sans flotte, sans armée, sans finances, haï de la
majorité de ses populations, incapable de lutter contre
leur révolte, et livré sans force au caprice de tous les
événements? Nous protestons, pour notre part, contre
un si désolant tableau. Nous le croyons injuste; nous
le croyons exagéré. Dans tous les cas, qu'en pensera-
t-on à Constantinople ? Et dans de semblables peintu-
res, le divan ne verra-t-il pas l'abandon peu déguisé
plutôt que la sollicitude amicale?
Le .Times a l'habitude de parler en ces termes de
ceux qu'il voudrait dépouiller, non de ceux qu'il en-
tend soutenir.
A ce compte, il n'y aurait pas à s'étonner des ana-
thèmes qu'il accumule sur le vice-roi d'Egypte et des
accusations odieuses et gratuites qu'il prodigue à ce
prince et à tous ceux qui s'intéressent sans arrière-
pensée au sort du pays qu'il gouverne. Nous n'en-
tendons pas suivre le Times dans la carrière d'invec-
tives où il se jette avec tant d'impétuosité. Nous lui
abandonnons toute la gloire de cette facile éloquence
Nous laissons le large chapitre de ses gros mots.
Nous voyons son but. Son rôle est d'allumer et de
précipiter les passions ; le nôtre est de les calmer et
de les éclairer. Il a besoin de discorde; il persiste
dans sa vieille tactique acharnée à semer la désunion
entre le sultan et le vice-roi. Il s'efforce d'exciter la
jalousie anglaise ; it s'évertue à blesser le sentiment
français sur to..s les points par lesquèls il le croit
susceptible; il se fait arrogant, tranchant, aùtocra-
k tique. Il va jusqu'à nous faire entendre qu'une seule
influence est permise et tolérable en Egypte : la
sienne. Il provoque enfin de tous ses efforts la colère
et la haine entre les deux pays. Nous n'avons pas à
le seconder dans cette intelligente et patriotique croi-
sade. Il est suffisamment désavoué par .toutes les ma-
nifestations qui, en Angleterre, ne cessent de recom-
mander au gouvernement et la neutralité et la bonne
entente avec la France. Certes, si cette entente avait
dépendu des allures du Times, il y a longtemps que
les canons seraient partis des deux côtés. Laissons-le
à sa mission de provocation et d'insulte. La nôtre est
tout opposée. Il nous suffit de discuter froidement
et de réfuter avec le calme de la vérité ses calomnies
et ses mensonges. -'
De quel droit et au nom de quels faits le Times
vient-il accuser de trahison ou de déloyauté deux
gouvernements alliés de l'Angleterre ? De quel droit
et au nom de quels faits vient-il accuser l'un de la
pensée de se soustraire à son allégeance, l'autre de
l'intention de fouler aux pieds les traités ? L'intégrité
de l'empire turc, s'écrie-t-il, est menacée par ces
combinaisons obscures; les traités sont en danger.
Est-ce que c'est l'Egypte qui a pris sur la Turquie
l'île de Périm ? Est-ce que c'est la France qui a mis
garnison dans l'île de Camaran ? Est-ce que ce sont
les journaux français qui ont conseillé à leur gouver-
nement de s'emparer .de Djeddah en lui disant que
les querelles locales ne lui manqueraient pas pour cet
acte de spoliation ? Est-ce la France ou l'Egypte qui
ont proclamé leur droit de souveraineté sur la mer
Rouge bordée de toutes parts par les possessions de
la Turquie? Et si en cet instant des atteintes ont été
portées à l'intégrité de l'empire ottoman, le crime en
appartient-il à l'Egypte ou à la France, et le Times ne
connaît-il point autour de lui ceux auxquels ce re- -
proche pourrait directement s'adresser ?
Le vice-roi d'Egypte a été fidèle à toutes ses obli-
gations. Nous défions le Times de citer un acte qui
puisse être non pas une preuve, mais une tendance
contraire. Lorsque l'empire du sultan a été menacé,
il a anticipé le paiement de ses tributs, il a envoyé
ses flottes et ses armées au secours de son suzerain.
Elles ont héroïquement payé leur tribut sur le champ
de bataille, à Sinop e comme en Crimée et sur le Da-
nube, et c'est aux troupes égyptiennes qu'a été dû le
salut de Silistrie. La dynastie de Mehemet-Ali a sua
l'Egypte un titre de possession qui fait partie du droit
public européen ; c'est l'acte de 1840. Tout ce que de-
mande le vice-roi et ce qu'il attend, c'est que cet acte
soit respecté aussi religieusement qu'il l'a respecte
et le respectera lui-même. Le' Times, certes, serait
heureux de le lui voir attaquer ou violer, il voudrait
l'y pousser par ses violences, et ne pouvant y par-
venir, il l'en accuse à peu près comme le loup argu-
mente contre l'agneau. Mais toutes ces tentatives
sont vaines. L'Europe tout entière moins le lunes rend
hommage à la sincérité du gouvernement égyptien,
et le fait écrase le calomniateur. Quant à la France,
elle n'a rien à désirer pour l'Egyptequ delà de ce qu'elle
possède. Il nous semble qu'elle a assez prouvé et son
respect et son dévouement à l'intégrité, à l'indépen-
dance de la Turquie pour que le Times, qui rougit peu,
eût dû rougir en.lui imputant l'intention de détruire
l'équilibre de cette intégrité au profit d'un prince
étranger. La France s'intéresse à l'Egypte, c'est in-
contestable. La France applaudit au gouvernement
du prince éclairé et généreux qui a porté ce pays à -
un degré de prospérité qu'il ne connaissait point
depuis bien des années. Elle sympathise avec ce gou-
vernement. Elle se réjouit de le voir fleurir à l'om-
bre des traités qui l'assurent à l'Égypte. Elle n'en de-
mande que la conservation, et, en cas de besoin, elle
saurait le maintenir de concert avec l'Europe.
Mais tout d'un coup et sans qu'on y songe, l'in-
fluence francaise - est devenue toute-puissante en
Egypte, et l'Angleterre est menacée de voir rétablir
dans ce pays une dynastie indépendante sous notre
protectorat. Voilà le grief du Times. Quelle en est la
raison et pourquoi tout ce bruit? Est-ce que Damiette,
Rosette ou Alexandrie ont été traîtreusement livrées
ses considérations. Quelle autre fin pourrait-on atten-
dre, en effet, d'un grand empire tel qu'on nous le dé-
peint, sans flotte, sans armée, sans finances, haï de la
majorité de ses populations, incapable de lutter contre
leur révolte, et livré sans force au caprice de tous les
événements? Nous protestons, pour notre part, contre
un si désolant tableau. Nous le croyons injuste; nous
le croyons exagéré. Dans tous les cas, qu'en pensera-
t-on à Constantinople ? Et dans de semblables peintu-
res, le divan ne verra-t-il pas l'abandon peu déguisé
plutôt que la sollicitude amicale?
Le .Times a l'habitude de parler en ces termes de
ceux qu'il voudrait dépouiller, non de ceux qu'il en-
tend soutenir.
A ce compte, il n'y aurait pas à s'étonner des ana-
thèmes qu'il accumule sur le vice-roi d'Egypte et des
accusations odieuses et gratuites qu'il prodigue à ce
prince et à tous ceux qui s'intéressent sans arrière-
pensée au sort du pays qu'il gouverne. Nous n'en-
tendons pas suivre le Times dans la carrière d'invec-
tives où il se jette avec tant d'impétuosité. Nous lui
abandonnons toute la gloire de cette facile éloquence
Nous laissons le large chapitre de ses gros mots.
Nous voyons son but. Son rôle est d'allumer et de
précipiter les passions ; le nôtre est de les calmer et
de les éclairer. Il a besoin de discorde; il persiste
dans sa vieille tactique acharnée à semer la désunion
entre le sultan et le vice-roi. Il s'efforce d'exciter la
jalousie anglaise ; it s'évertue à blesser le sentiment
français sur to..s les points par lesquèls il le croit
susceptible; il se fait arrogant, tranchant, aùtocra-
k tique. Il va jusqu'à nous faire entendre qu'une seule
influence est permise et tolérable en Egypte : la
sienne. Il provoque enfin de tous ses efforts la colère
et la haine entre les deux pays. Nous n'avons pas à
le seconder dans cette intelligente et patriotique croi-
sade. Il est suffisamment désavoué par .toutes les ma-
nifestations qui, en Angleterre, ne cessent de recom-
mander au gouvernement et la neutralité et la bonne
entente avec la France. Certes, si cette entente avait
dépendu des allures du Times, il y a longtemps que
les canons seraient partis des deux côtés. Laissons-le
à sa mission de provocation et d'insulte. La nôtre est
tout opposée. Il nous suffit de discuter froidement
et de réfuter avec le calme de la vérité ses calomnies
et ses mensonges. -'
De quel droit et au nom de quels faits le Times
vient-il accuser de trahison ou de déloyauté deux
gouvernements alliés de l'Angleterre ? De quel droit
et au nom de quels faits vient-il accuser l'un de la
pensée de se soustraire à son allégeance, l'autre de
l'intention de fouler aux pieds les traités ? L'intégrité
de l'empire turc, s'écrie-t-il, est menacée par ces
combinaisons obscures; les traités sont en danger.
Est-ce que c'est l'Egypte qui a pris sur la Turquie
l'île de Périm ? Est-ce que c'est la France qui a mis
garnison dans l'île de Camaran ? Est-ce que ce sont
les journaux français qui ont conseillé à leur gouver-
nement de s'emparer .de Djeddah en lui disant que
les querelles locales ne lui manqueraient pas pour cet
acte de spoliation ? Est-ce la France ou l'Egypte qui
ont proclamé leur droit de souveraineté sur la mer
Rouge bordée de toutes parts par les possessions de
la Turquie? Et si en cet instant des atteintes ont été
portées à l'intégrité de l'empire ottoman, le crime en
appartient-il à l'Egypte ou à la France, et le Times ne
connaît-il point autour de lui ceux auxquels ce re- -
proche pourrait directement s'adresser ?
Le vice-roi d'Egypte a été fidèle à toutes ses obli-
gations. Nous défions le Times de citer un acte qui
puisse être non pas une preuve, mais une tendance
contraire. Lorsque l'empire du sultan a été menacé,
il a anticipé le paiement de ses tributs, il a envoyé
ses flottes et ses armées au secours de son suzerain.
Elles ont héroïquement payé leur tribut sur le champ
de bataille, à Sinop e comme en Crimée et sur le Da-
nube, et c'est aux troupes égyptiennes qu'a été dû le
salut de Silistrie. La dynastie de Mehemet-Ali a sua
l'Egypte un titre de possession qui fait partie du droit
public européen ; c'est l'acte de 1840. Tout ce que de-
mande le vice-roi et ce qu'il attend, c'est que cet acte
soit respecté aussi religieusement qu'il l'a respecte
et le respectera lui-même. Le' Times, certes, serait
heureux de le lui voir attaquer ou violer, il voudrait
l'y pousser par ses violences, et ne pouvant y par-
venir, il l'en accuse à peu près comme le loup argu-
mente contre l'agneau. Mais toutes ces tentatives
sont vaines. L'Europe tout entière moins le lunes rend
hommage à la sincérité du gouvernement égyptien,
et le fait écrase le calomniateur. Quant à la France,
elle n'a rien à désirer pour l'Egyptequ delà de ce qu'elle
possède. Il nous semble qu'elle a assez prouvé et son
respect et son dévouement à l'intégrité, à l'indépen-
dance de la Turquie pour que le Times, qui rougit peu,
eût dû rougir en.lui imputant l'intention de détruire
l'équilibre de cette intégrité au profit d'un prince
étranger. La France s'intéresse à l'Egypte, c'est in-
contestable. La France applaudit au gouvernement
du prince éclairé et généreux qui a porté ce pays à -
un degré de prospérité qu'il ne connaissait point
depuis bien des années. Elle sympathise avec ce gou-
vernement. Elle se réjouit de le voir fleurir à l'om-
bre des traités qui l'assurent à l'Égypte. Elle n'en de-
mande que la conservation, et, en cas de besoin, elle
saurait le maintenir de concert avec l'Europe.
Mais tout d'un coup et sans qu'on y songe, l'in-
fluence francaise - est devenue toute-puissante en
Egypte, et l'Angleterre est menacée de voir rétablir
dans ce pays une dynastie indépendante sous notre
protectorat. Voilà le grief du Times. Quelle en est la
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