Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
15 MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 161
actes de barbarie qui ont si souvent affligé l'Europe ne
se renouvelleront plus.
M. Mariette est également chargé de la création d'un
musée qui sera placé à Alexandrie. Des fouilles desti-
nées à augmenter ce musée doivent être faites dans
toutes les parties de l'Egypte, et déjà l'on a mis la main
à l'œuvre. Ces premières fouilles ont produit les meil-
leurs résultats. Il est question de grandes découvertes
à Thèbes et à Abydos. Le vice-roi suit ces travaux avec
intérêt, et on parlait, il y a quelques jours, dans son
entourage, d'un voyage que Son Altesse aurait l'inten-
tion de faire pour aller visiter le temple d'Edfou dont
M. Mariette vient de terminer le déblaiement.
Pour extrait : L. BARILLE.
LE MINISTÈRE ANGLAIS ET LA VIEILLE POLITIQUE.
« La question de Suez ne sera pas plus heureuse au
» cabinet Derby qu'elle n'a été favorable à la durée
» du cabinet Palmerston. »
Nous écrivions ces paroles dans cette même feuille,
le 15 janvier dernier, à propos des intrigues, autorisées
ou non, dirigées par le consulat anglais d'Alexandrie
contre le canal de Suez.
Nous pouvons dire que notre prédiction est dès à
présent réalisée.
Le cabinet Derby, dès son premier jour, n'a cessé
d'avoir une existence laborieuse et précaire. Il ne
vivait que sous le bon plaisir de ses adversaires na-
turels. Il était en minorité dans la Chambre, véritable
dispensatrice du pouvoir. Pour s'y maintenir, il a dû
faire les plus grands sacrifices de ses propres principes.
Il a dû plus d'une fois subir la protection de ses hé-
ritiers présomptifs ; il a dù proposer ou accepter des
mesures toutes semblables à celles qu'il avait com-
battues dans l'opposition. Conservateur, il a dû se
mettre, en fait, au service d'une majorité libérale, et,
en définitive, dans une question des plus importantes
aux yeux de l'opinion du pays, à propos de son bill
sur la réforme parlementaire, il s'est trouvé en pré-
sence d'un vote qui ne lui a laissé le choix qu'entre
sa retraite ou la dissolution de la Chambre des com-
munes.
Il a fait appel aux électeurs, les électeurs viennent
de lui répondre. On peut regarder les élections comme
à peu près terminées. Les quinze ou vingt sièges
dont le sort n'est pas connu ne changeront pas grand'-
chose aux résultats déjà acquis. Ces résultats sont,
d'après le Times, 343 voix libérales contre 289 voix
conservatrices, ou une majorité antiministérielle qui
variera entre 50 et 60 membres.
Les jours du cabinet Derby paraissent donc comp-
tés. La Chambre des communes doit se réunir le
31 de ce mois, et selon toutes les vraisemblances, ses
premiers votes auront pour effet de changer l'ad-
ministration de l'Angleterre.
Ainsi nos prévisions sont à la veille de se réaliser,
et le ministère Derby va finir comme le ministère
Palmerston a succombé.
On ne suppose point sans doute que nous attribuions
cet événement prochain à l'affaire de Suez en elle-
même : nous n'avons certes point cette pensée; mais
pour nous, cette question est la mesure de l'esprit qui
anime le gouvernement anglais, de sa plus ou moins
grande intelligence des besoins de l'époque et des
nécessités où se trouve l'Angleterre de renoncer aux
traditions surannées de son antagonisme continental,
à sa jalousie envers la France; elle est la mesure de
l'accord du cabinet avec l'opinion, qui ne veut plus
et ne peut plus s'isoler dans le sec égoïsme insu-
laire.
Lorsque nous avons vu lord Palmerston s'acharner
comme il l'a fait contre une entreprise d'une utilité
aussi évidente et aussi universelle, nous n'avons pas
hésité à dire que, dans l'ensemble de sa politique,
il n'était pas inspiré par le sentiment général de son
pays, et nous avons présagé sa chute. Lorsque nous
avons vu le cabinet Derby suivre la même voie, nous
avons pensé aussi que son libéralisme était plus ap-
parent que réel ; qu'il ne saurait manquer de retomber
dans ses vieilles ornières, et que l'Angleterre détrom-
pée ne tarderait point à se séparer de l'administration
actuelle, comme elle s'était séparée, malgré un instant
de popularité, de l'administration précédente.
Nous n'hésitons point à prédire le même sort à tout
cabinet qui, à Londres, essaiera de contrarier ou
d'entraver cette grande aspiration de notre siècle,
tendant à rattacher par des liens nouveaux et plus
étroits l'Orient et l'Occident. Répétons-le, cette ques-
tion sera la pierre de touche de tous les hommes
d'Etat britanniques, et l'on peut être certain que si
leur génie ne sait pas comprendre la générosité et
l'élévation d'une conception aussi avantageuse aux
progrès du genre humain , ils seront évidemment
au-dessous de la tâche que leur imposent les progrès
généraux de l'opinion dans la Grande-Bretagne, et
qu'ils ne pourront satisfaire aux lois de cette transfor-
mation progressive, mais inévitable, que cette nation
poursuit depuis l'acte de réforme de 1832.
Quels sont cependant les chefs principaux et natu-
rels de cette majorité réformiste que le corps électoral
vient d'envoyer au Parlement pour conduire le pays
dans les voies qu'il a choisies et dans lesquelles il
persévère?
Par une circonstance remarquable et qui vient à
l'appui de notre appréciation, ces hommes sont ceux
qui ont exprimé ou par leurs votes ou par leurs
paroles les protestations les plus nettes contre
toute opposition faite au percement de l'isthme de
Suez.
actes de barbarie qui ont si souvent affligé l'Europe ne
se renouvelleront plus.
M. Mariette est également chargé de la création d'un
musée qui sera placé à Alexandrie. Des fouilles desti-
nées à augmenter ce musée doivent être faites dans
toutes les parties de l'Egypte, et déjà l'on a mis la main
à l'œuvre. Ces premières fouilles ont produit les meil-
leurs résultats. Il est question de grandes découvertes
à Thèbes et à Abydos. Le vice-roi suit ces travaux avec
intérêt, et on parlait, il y a quelques jours, dans son
entourage, d'un voyage que Son Altesse aurait l'inten-
tion de faire pour aller visiter le temple d'Edfou dont
M. Mariette vient de terminer le déblaiement.
Pour extrait : L. BARILLE.
LE MINISTÈRE ANGLAIS ET LA VIEILLE POLITIQUE.
« La question de Suez ne sera pas plus heureuse au
» cabinet Derby qu'elle n'a été favorable à la durée
» du cabinet Palmerston. »
Nous écrivions ces paroles dans cette même feuille,
le 15 janvier dernier, à propos des intrigues, autorisées
ou non, dirigées par le consulat anglais d'Alexandrie
contre le canal de Suez.
Nous pouvons dire que notre prédiction est dès à
présent réalisée.
Le cabinet Derby, dès son premier jour, n'a cessé
d'avoir une existence laborieuse et précaire. Il ne
vivait que sous le bon plaisir de ses adversaires na-
turels. Il était en minorité dans la Chambre, véritable
dispensatrice du pouvoir. Pour s'y maintenir, il a dû
faire les plus grands sacrifices de ses propres principes.
Il a dû plus d'une fois subir la protection de ses hé-
ritiers présomptifs ; il a dù proposer ou accepter des
mesures toutes semblables à celles qu'il avait com-
battues dans l'opposition. Conservateur, il a dû se
mettre, en fait, au service d'une majorité libérale, et,
en définitive, dans une question des plus importantes
aux yeux de l'opinion du pays, à propos de son bill
sur la réforme parlementaire, il s'est trouvé en pré-
sence d'un vote qui ne lui a laissé le choix qu'entre
sa retraite ou la dissolution de la Chambre des com-
munes.
Il a fait appel aux électeurs, les électeurs viennent
de lui répondre. On peut regarder les élections comme
à peu près terminées. Les quinze ou vingt sièges
dont le sort n'est pas connu ne changeront pas grand'-
chose aux résultats déjà acquis. Ces résultats sont,
d'après le Times, 343 voix libérales contre 289 voix
conservatrices, ou une majorité antiministérielle qui
variera entre 50 et 60 membres.
Les jours du cabinet Derby paraissent donc comp-
tés. La Chambre des communes doit se réunir le
31 de ce mois, et selon toutes les vraisemblances, ses
premiers votes auront pour effet de changer l'ad-
ministration de l'Angleterre.
Ainsi nos prévisions sont à la veille de se réaliser,
et le ministère Derby va finir comme le ministère
Palmerston a succombé.
On ne suppose point sans doute que nous attribuions
cet événement prochain à l'affaire de Suez en elle-
même : nous n'avons certes point cette pensée; mais
pour nous, cette question est la mesure de l'esprit qui
anime le gouvernement anglais, de sa plus ou moins
grande intelligence des besoins de l'époque et des
nécessités où se trouve l'Angleterre de renoncer aux
traditions surannées de son antagonisme continental,
à sa jalousie envers la France; elle est la mesure de
l'accord du cabinet avec l'opinion, qui ne veut plus
et ne peut plus s'isoler dans le sec égoïsme insu-
laire.
Lorsque nous avons vu lord Palmerston s'acharner
comme il l'a fait contre une entreprise d'une utilité
aussi évidente et aussi universelle, nous n'avons pas
hésité à dire que, dans l'ensemble de sa politique,
il n'était pas inspiré par le sentiment général de son
pays, et nous avons présagé sa chute. Lorsque nous
avons vu le cabinet Derby suivre la même voie, nous
avons pensé aussi que son libéralisme était plus ap-
parent que réel ; qu'il ne saurait manquer de retomber
dans ses vieilles ornières, et que l'Angleterre détrom-
pée ne tarderait point à se séparer de l'administration
actuelle, comme elle s'était séparée, malgré un instant
de popularité, de l'administration précédente.
Nous n'hésitons point à prédire le même sort à tout
cabinet qui, à Londres, essaiera de contrarier ou
d'entraver cette grande aspiration de notre siècle,
tendant à rattacher par des liens nouveaux et plus
étroits l'Orient et l'Occident. Répétons-le, cette ques-
tion sera la pierre de touche de tous les hommes
d'Etat britanniques, et l'on peut être certain que si
leur génie ne sait pas comprendre la générosité et
l'élévation d'une conception aussi avantageuse aux
progrès du genre humain , ils seront évidemment
au-dessous de la tâche que leur imposent les progrès
généraux de l'opinion dans la Grande-Bretagne, et
qu'ils ne pourront satisfaire aux lois de cette transfor-
mation progressive, mais inévitable, que cette nation
poursuit depuis l'acte de réforme de 1832.
Quels sont cependant les chefs principaux et natu-
rels de cette majorité réformiste que le corps électoral
vient d'envoyer au Parlement pour conduire le pays
dans les voies qu'il a choisies et dans lesquelles il
persévère?
Par une circonstance remarquable et qui vient à
l'appui de notre appréciation, ces hommes sont ceux
qui ont exprimé ou par leurs votes ou par leurs
paroles les protestations les plus nettes contre
toute opposition faite au percement de l'isthme de
Suez.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529505j/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529505j/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529505j/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529505j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529505j
Facebook
Twitter