Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
190 L'ISTHME DE SUEZ,
heureuse sous le régime patriarcal. Ils cultivent le sol,
produisent de la soie et se livrent à l'extraction de
l'or.
Le climat de l'Annam varie notablement d'une région
à l'uutre. Au Camboge, pendant la saison des pluies,
de mai à septembre, la chaleur est souvent accablante ;
mais le reste du temps, la température, dont la moyenne
est d'environ 80° Fahrenheit, dépasse rarement 90". Les
saisons, en Cochinchine proprement dite, suivent un
ordre inverse : d'octobre à janvier, le ciel est livré à la
pluie, aux orages, aux typhons même, tandis que la
sécheresse règne au Tongkin et au Camboge. En Co-
chinchine, la température s'élève rarement au delà de
34° cent., jamais elle ne s'abaisse au-dessous de 10°;
partout le climat y est agréable et sain. Le ciel du
Tongkin a beaucoup de rapports avec celui du Bengale,
à cela près que les froids y sont plus vifs et les chaleurs
plus accablantes.
Nous avons nommé les typhons ; pour en donner une
idée exacte, nous aurons recours au témoignage d'un
voyageur moderne qui a résidé pendant de longues
années dans l'Asie. « Un tremblement de terre, ou
l'éruption d'un volcan cause peut-être, dit le révérend
docteur Gutzlaff, de plus grands désastres ; cependant,
si quelqu'un voulait contempler l'image du dernier jour
où le ciel et la terre passeront, c'est au milieu du typhon
qu'il devrait l'aller cherher. On dirait, lors de ces ter-
ribles phénomènes, que tout est voué à la destruction,
et que le monde va être de nouveau replongé dans le
chaos. Nulle parole humaine ne peut peindre cette crise
affreuse, ni la violence de la tempête, dans laquelle
l'homme n'est qu'un atome. D
Les productions naturelles de l'Annam ont été, au
siècle dernier, étudiées et décrites avec tant de win par
les missionnaires, que ce pays nous est parfa.tement
connu sous ce rapport. A une courte énumération des
produits, nous joindrons quelques renseignements sur
le commerce fournis par les voyageurs modernes.
Dans le règne végétal, le Camboge est incontesta-
blement le mieux doué des trois États/TAnnam. Pourvu
du même sol et du même climat que le Siam, ses pro-
ductions sont à peu près les mêmes. Le bois de teck y
croit sur la côte occidentale et sert pour la construction
des jonques. On trouve l'ébénier dans la région septen-
trionale de ce royaume; mais son exportation est peu
considérable, à raison des difficultés du transport. Le
naudea orientalis, bois noir, dur et fort, susceptible d'un
très-beau poli, est très-employé en Chine pour l'ébénis-
terie. Les vastes forêts du Nord n'ont pas encore été
exploitées ; elles offriraient d'immenses ressources au
gouvernement intelligent qui saurait en tirer parti. La
noix de bétel vient, au Camboge, meilleure et en plus
grande abondance que dans toute autre contrée de
l'Asie; on en distingue trois sortes connues sous les
noms de rouge, de blanche et de petite, dont la Chine
reçoit 3,u00 piculs environ par année. Le palmier arec
forme de vastes vergers, où il a à peine besoin de cul-
tures ; la gomme-gutte et plusieurs résines odoriférantes
font partie des productions de ce pays. La première est
distillée par le garcinia cambogia, dont on incise l'écorce ;
cet arbre, qui est très-élevé, produit en outre un fruit
très-nourrissant.
Le dl"cklac, teinture ronge qui provient d'un insecte
analogue à la cochenille, donne lieu, avec la gomme-
gutte, à une exportation annuelle d'à peu près 50,000
dollars. On estime beaucoup, en Chine, le cardamome
du Camboge, de même que la graine d'anis. L'exporta-
tion du premier de ces articles est évaluée à 1,000 piculs
environ. On trouve encore, dans ce pays-là, d'autres
productions du règne végétal, entre autres le poivre,
qui vient dans l'ouest; mais, à raison du peu de profit
qu'il donne, sa culture est actuellement délaissée Le
mûrier est, dans quelques territoires, cultivé sur une
grande échelle pour l'élève du ver à soie. On en tire
une assez grande quantité de soie grége qui sert princi-
palement à la consommation indigène. Le chiffre total
de l'exportation n'excède guère par année 50,000 piculs,
dont une grande partie est rachetée à Canton par des
marchands parsis, qui l'expédient dans l'Hindoustan.
Le Tsiampa fournit le bois d'aigle ou d'aloès, produit
recherché pour le parfum pénétrant qu'il répand en brû-
lant, et qui est généralement employé en Asi, en
guise d'encens dans les cérémonies religieuses. Le mo-
nopole de cet article est la source d'un revenu considé-
rable ; il donne lieu à une exportation peu inférieure à
800,000 dollars. Le prix de ce bois, que l'on pèse préala-
blement avec toin, varie selon la quantité d'huile aro-
matique qu'il contient.
La cinnamome (laurus cinnamomum) de la Cochinchine
est depuis longtemps très-renommé en Chine, et par-
ticulièrement dans les provinzes méridionales. Elle vien;
dans des terrains sablonneux au nord de Faïfo, ainsi
que dans le territoire de Moy (région montagneuse qui
sépare la Cochinchine proprement dite du Camboge).
On en reconnaît dix sortes, dont les prix varient suivant
la qnalité de 80 à 1200 dollars. Les docteurs chino s,
excellent à apprécier ce produit, auquel ils attribuent,
contre certaines affections, une vertu toute-puissante ; la
cinnamome passe pour un présent du plus haut prix ;
aussi entre t elle dans le tribut qu'envoient à Pékin, les
souverains de l'Annam. On évalue à envion 4,000 piculs
l'exportation qui se compose des sortes les plus com-
munes.
Le littoral produit un excellent coton, qui sert & la
consommation du pays, et dont on exporte annuelle-
ment 60,000 piculs principalement à Canton. La canne à
sucre se trouve aussi dans le pays. La culture de cette
plante, ainsi que la fabrication du sucre, qui sont l'ob-
jet d'un monopole très-important, ont reçu dans ces
dernières années un grand perfectionnement. L'arbre à
thé vient à merveille dans le nord de l'empire ; mais
comme la feuille est de qualité inférieure, les classes
pauvres en font seules usage. L'arbre à vernis donne un
produit d'une qualité bien supérieure à celui du Japon.
et qui alimente largement les manufactures indigènes
et l'exportation.
L'Annam produit encore une grande variété de dro-
gues, entre lesquelles nousciterons seulement le chuleang
(diúscorea a/ata); cette plante fournit une teinture brune
dont les Chinois achètent 50,000 piculs environ par
année. 1
heureuse sous le régime patriarcal. Ils cultivent le sol,
produisent de la soie et se livrent à l'extraction de
l'or.
Le climat de l'Annam varie notablement d'une région
à l'uutre. Au Camboge, pendant la saison des pluies,
de mai à septembre, la chaleur est souvent accablante ;
mais le reste du temps, la température, dont la moyenne
est d'environ 80° Fahrenheit, dépasse rarement 90". Les
saisons, en Cochinchine proprement dite, suivent un
ordre inverse : d'octobre à janvier, le ciel est livré à la
pluie, aux orages, aux typhons même, tandis que la
sécheresse règne au Tongkin et au Camboge. En Co-
chinchine, la température s'élève rarement au delà de
34° cent., jamais elle ne s'abaisse au-dessous de 10°;
partout le climat y est agréable et sain. Le ciel du
Tongkin a beaucoup de rapports avec celui du Bengale,
à cela près que les froids y sont plus vifs et les chaleurs
plus accablantes.
Nous avons nommé les typhons ; pour en donner une
idée exacte, nous aurons recours au témoignage d'un
voyageur moderne qui a résidé pendant de longues
années dans l'Asie. « Un tremblement de terre, ou
l'éruption d'un volcan cause peut-être, dit le révérend
docteur Gutzlaff, de plus grands désastres ; cependant,
si quelqu'un voulait contempler l'image du dernier jour
où le ciel et la terre passeront, c'est au milieu du typhon
qu'il devrait l'aller cherher. On dirait, lors de ces ter-
ribles phénomènes, que tout est voué à la destruction,
et que le monde va être de nouveau replongé dans le
chaos. Nulle parole humaine ne peut peindre cette crise
affreuse, ni la violence de la tempête, dans laquelle
l'homme n'est qu'un atome. D
Les productions naturelles de l'Annam ont été, au
siècle dernier, étudiées et décrites avec tant de win par
les missionnaires, que ce pays nous est parfa.tement
connu sous ce rapport. A une courte énumération des
produits, nous joindrons quelques renseignements sur
le commerce fournis par les voyageurs modernes.
Dans le règne végétal, le Camboge est incontesta-
blement le mieux doué des trois États/TAnnam. Pourvu
du même sol et du même climat que le Siam, ses pro-
ductions sont à peu près les mêmes. Le bois de teck y
croit sur la côte occidentale et sert pour la construction
des jonques. On trouve l'ébénier dans la région septen-
trionale de ce royaume; mais son exportation est peu
considérable, à raison des difficultés du transport. Le
naudea orientalis, bois noir, dur et fort, susceptible d'un
très-beau poli, est très-employé en Chine pour l'ébénis-
terie. Les vastes forêts du Nord n'ont pas encore été
exploitées ; elles offriraient d'immenses ressources au
gouvernement intelligent qui saurait en tirer parti. La
noix de bétel vient, au Camboge, meilleure et en plus
grande abondance que dans toute autre contrée de
l'Asie; on en distingue trois sortes connues sous les
noms de rouge, de blanche et de petite, dont la Chine
reçoit 3,u00 piculs environ par année. Le palmier arec
forme de vastes vergers, où il a à peine besoin de cul-
tures ; la gomme-gutte et plusieurs résines odoriférantes
font partie des productions de ce pays. La première est
distillée par le garcinia cambogia, dont on incise l'écorce ;
cet arbre, qui est très-élevé, produit en outre un fruit
très-nourrissant.
Le dl"cklac, teinture ronge qui provient d'un insecte
analogue à la cochenille, donne lieu, avec la gomme-
gutte, à une exportation annuelle d'à peu près 50,000
dollars. On estime beaucoup, en Chine, le cardamome
du Camboge, de même que la graine d'anis. L'exporta-
tion du premier de ces articles est évaluée à 1,000 piculs
environ. On trouve encore, dans ce pays-là, d'autres
productions du règne végétal, entre autres le poivre,
qui vient dans l'ouest; mais, à raison du peu de profit
qu'il donne, sa culture est actuellement délaissée Le
mûrier est, dans quelques territoires, cultivé sur une
grande échelle pour l'élève du ver à soie. On en tire
une assez grande quantité de soie grége qui sert princi-
palement à la consommation indigène. Le chiffre total
de l'exportation n'excède guère par année 50,000 piculs,
dont une grande partie est rachetée à Canton par des
marchands parsis, qui l'expédient dans l'Hindoustan.
Le Tsiampa fournit le bois d'aigle ou d'aloès, produit
recherché pour le parfum pénétrant qu'il répand en brû-
lant, et qui est généralement employé en Asi, en
guise d'encens dans les cérémonies religieuses. Le mo-
nopole de cet article est la source d'un revenu considé-
rable ; il donne lieu à une exportation peu inférieure à
800,000 dollars. Le prix de ce bois, que l'on pèse préala-
blement avec toin, varie selon la quantité d'huile aro-
matique qu'il contient.
La cinnamome (laurus cinnamomum) de la Cochinchine
est depuis longtemps très-renommé en Chine, et par-
ticulièrement dans les provinzes méridionales. Elle vien;
dans des terrains sablonneux au nord de Faïfo, ainsi
que dans le territoire de Moy (région montagneuse qui
sépare la Cochinchine proprement dite du Camboge).
On en reconnaît dix sortes, dont les prix varient suivant
la qnalité de 80 à 1200 dollars. Les docteurs chino s,
excellent à apprécier ce produit, auquel ils attribuent,
contre certaines affections, une vertu toute-puissante ; la
cinnamome passe pour un présent du plus haut prix ;
aussi entre t elle dans le tribut qu'envoient à Pékin, les
souverains de l'Annam. On évalue à envion 4,000 piculs
l'exportation qui se compose des sortes les plus com-
munes.
Le littoral produit un excellent coton, qui sert & la
consommation du pays, et dont on exporte annuelle-
ment 60,000 piculs principalement à Canton. La canne à
sucre se trouve aussi dans le pays. La culture de cette
plante, ainsi que la fabrication du sucre, qui sont l'ob-
jet d'un monopole très-important, ont reçu dans ces
dernières années un grand perfectionnement. L'arbre à
thé vient à merveille dans le nord de l'empire ; mais
comme la feuille est de qualité inférieure, les classes
pauvres en font seules usage. L'arbre à vernis donne un
produit d'une qualité bien supérieure à celui du Japon.
et qui alimente largement les manufactures indigènes
et l'exportation.
L'Annam produit encore une grande variété de dro-
gues, entre lesquelles nousciterons seulement le chuleang
(diúscorea a/ata); cette plante fournit une teinture brune
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