Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 189
larité des actes de concession délivrés par des gouverne-
ments étrangers, et dont il s'agit d'appliquer les effets
en France. Nous regardons comme un honneur pour
l'administration égyptienne qu'une mesure dont les
conséquence seront fort importantes pour le développe-
ment des entreprises industrielles dans tout l'Orient, ait
été adoptée à la suite d'un décret de concession émané
de S. A. Mohammed-Saïd.
Le Hatti Humayoun du 5 janvier 1856 avait dit :
« On s'occupera de la création de routes et canaux
» qui rendront les communications plus faciles, et aug-
» menteront les sources de la richesse du pays.
) On abolira tout ce qui peut entraver le commerce
» et l'agriculture. Pour arriver à ces buts et les mettre
» ainsi successivement à exécution, on recherchera les
» moyens de profiter des sciences, des arts et des capi-
» taux de l'Europe. »
« Mais ces belles maximes qui, jusqu'à présent, étaient
restées à peu près à l'état de théorie, n3 pourront rece-
voir une large et féconde application en Orient que le
jour où les capitaux européens seront autorisés par
l'expérience à avoir une complète confiance dans la
loyale exécution des conditions en vertu desquelles ils
auront été appelés à exécuter leurs entreprises. Ce qui
se passe en Egypte, sous le gouvernement éclairé du
vice-roi, provoque et justifie déjà cette confiance; nous
sommes heureux de le constater.
Il Dr PROVIN. »
LA COCHINCHINE.
L'empire cochinchinois, ou mieux d'Annam, que la
guerre met aujourd'hui en contact avec l'Europe, cou-
vre la partie orientale de la péninsule transgangétique,
et comprend trois régions distinctes annexées par la
conquête : le Tongkin, la Cochinchine proprement dite
et le Camboge, outre les territoires moins importants
de Tsiampa et de Laos. On en évalue la superficie à
9,800 milles géographiques carrés et la population à 15
ou 20 millions d'habitants.
Le Tongkin confine au nord avec la Chine, à l'ouest
avec des pays inexplorés, à l'est avec la mer de Chine
et au sud avec la Cochinchine proprement dite.
La plupart des cours d'eau de cette contrée coulent
dans la direction du sud-est. Les plus importants d'entre
eux sont le Song Ka et le Song-Shai. Tous deux roulent
dans leurs flots de la poudre d'or qu'un grand nombre
d'ouvriers sont employés à recueillir. Le Song-Shai, qui
traverse la ville de Tongkin placée sur sa rive droite, a
trois embouchures unies entre elles par des canaux. Le
pays qu'arrosent ses eaux consiste principalement en
marécages et en champs de riz. Un grand nombre de
pêcheurs y poursuivent l'alligator, dont la chair se
vend dans les boucheries. Il n'est pas rare, dit l'un des
plus récents voyageurs en Cochinchine, d'apercevoir,
dans la cour d'une pauvre hutte de pêcheurs, trois ou
quatre de ces monstrueux amphibies dont la gueule est
bâillonnée. Les produits abondants de ces pèches ser-
vent à nourrir les basses classes de l'Annam, et laissent
encore un excédant considérable pour l'exportation en
Chine. Ces hommes, aux habitudes frugales et labo-
rieuses, mènent une existence très-pénible ; vivant
tantôt sur de misérables bateaux, tantôt dans des huttes
de branches et de feuilles de palmier, où ils salent et
font sécher les produits de leur pèche, ils sont à peine
vêtus de misérables haillons ; constamment dans
l'eau, leur peau est en quelque sorte tannée. Le re-
but de la pêche avec un peu de riz et de sel, voilà
leur ordinaire ; et pourtant ils sont toujours joyeux,
toujours riant et chantant ; ils endurent le chaud, le
froid, la faim, sans le moindre murmure, et quand
soudain un typhon en balaye un millier dans la mer,
autant de leurs frères sont tout prêts à prendre leur
place.
La Cochinchine proprement dite, étroite lande de terre,
large de 10 à 20 milles géographiques , s'étend depuis
les frontières méridionales du Tongkin jusqu'à environ
12° latitude. Cette contrée, limitée à l'ouest par des
montagnes arides , est, à 10 milles de l'intérieur, un
véritable désert.
Le Camboge ou Kamen occupe le sud de l'Annam. Par-
mi les nombreux cours qui l'arrosent se trouve le
Mekom , un des plus puissants fleuves de l'Asie méri-
dionale. Il a sa source dans l'Yun-Nan , où il porte le
nom de Lan-Tsan ; mais plus au sud il est appelé Kew-
Lung-Keang, ou. fleuve des Neuf-Dragons. Ce fleuve est
déjà navigable dans l'Yun-Nan, où il baigne les murs
de plusieurs cités opulentes. Dans le Laos, de riches
villages bordent ses rives, et dans le Camboge, il a aussi
attiré vers lui une nombreuse population. Au nord-est
de Pe-Nompemg (Kalumpe), capitale actuelle du Cam-
boge, se trouve un vaste lac nommé en cochinchinois
le Tanle-Sap (lac d'eau fraîche), qui se déverse dans le
Mekom. Le Saigoun, auquel toutes nos cartes ne don-
nent que 20 milles de long, est, quoiqu'il en soit, un
puissant fleuve, facilement accessible aux bâtiments du
plus fort tonnage , profond de six brasses au dessus de
la barre à sa principale embouchure, et ailleurs de
dix en moyenne. Le Camboge jouit d'une grande ferti-
lité ; il passe pour le igrenier de l'Empire , bien que
l'agriculture y ait fait moins de progrès que dans le
reste du territoire.
Le Tsiampa (Tchampa), à l'extrémité méridionale de la
Cochinchine, est occupé par une race dont les carac-
tères rappellent plus les Malais que les Annamites. Un
grand fleuve, le Suong-Long l'arrose. Depuis l'incor-
poration de ce pays à la Cochinchine, les habitants,
jadis les navigateurs les plus intrépides de l'Archipel
indien se sont réfugiés dans les montagnes, et quelques
milliers de Cochinchinois ont pris possession de leurs
côtes.
Le Laos, à l'intérieur de la Péninsule , est la rési-
dence de tribus paisibles et laborieuses tombées sous
le joug des peuples voisins, Siamois, Birmans, Chinois
et Annamites. Le territoire soumis à la Cochinchine
porte le oem de Kewlang. La largeur de la contrée
varie de 20 à 25 milles géographiques. On a bâti plu-
sieurs villes dans le sud et dans l'ouest; mais la partie
orientale est déserte. Toutes les relations nous dépei
gnent les Laos comme une race inoffensive qui vit
larité des actes de concession délivrés par des gouverne-
ments étrangers, et dont il s'agit d'appliquer les effets
en France. Nous regardons comme un honneur pour
l'administration égyptienne qu'une mesure dont les
conséquence seront fort importantes pour le développe-
ment des entreprises industrielles dans tout l'Orient, ait
été adoptée à la suite d'un décret de concession émané
de S. A. Mohammed-Saïd.
Le Hatti Humayoun du 5 janvier 1856 avait dit :
« On s'occupera de la création de routes et canaux
» qui rendront les communications plus faciles, et aug-
» menteront les sources de la richesse du pays.
) On abolira tout ce qui peut entraver le commerce
» et l'agriculture. Pour arriver à ces buts et les mettre
» ainsi successivement à exécution, on recherchera les
» moyens de profiter des sciences, des arts et des capi-
» taux de l'Europe. »
« Mais ces belles maximes qui, jusqu'à présent, étaient
restées à peu près à l'état de théorie, n3 pourront rece-
voir une large et féconde application en Orient que le
jour où les capitaux européens seront autorisés par
l'expérience à avoir une complète confiance dans la
loyale exécution des conditions en vertu desquelles ils
auront été appelés à exécuter leurs entreprises. Ce qui
se passe en Egypte, sous le gouvernement éclairé du
vice-roi, provoque et justifie déjà cette confiance; nous
sommes heureux de le constater.
Il Dr PROVIN. »
LA COCHINCHINE.
L'empire cochinchinois, ou mieux d'Annam, que la
guerre met aujourd'hui en contact avec l'Europe, cou-
vre la partie orientale de la péninsule transgangétique,
et comprend trois régions distinctes annexées par la
conquête : le Tongkin, la Cochinchine proprement dite
et le Camboge, outre les territoires moins importants
de Tsiampa et de Laos. On en évalue la superficie à
9,800 milles géographiques carrés et la population à 15
ou 20 millions d'habitants.
Le Tongkin confine au nord avec la Chine, à l'ouest
avec des pays inexplorés, à l'est avec la mer de Chine
et au sud avec la Cochinchine proprement dite.
La plupart des cours d'eau de cette contrée coulent
dans la direction du sud-est. Les plus importants d'entre
eux sont le Song Ka et le Song-Shai. Tous deux roulent
dans leurs flots de la poudre d'or qu'un grand nombre
d'ouvriers sont employés à recueillir. Le Song-Shai, qui
traverse la ville de Tongkin placée sur sa rive droite, a
trois embouchures unies entre elles par des canaux. Le
pays qu'arrosent ses eaux consiste principalement en
marécages et en champs de riz. Un grand nombre de
pêcheurs y poursuivent l'alligator, dont la chair se
vend dans les boucheries. Il n'est pas rare, dit l'un des
plus récents voyageurs en Cochinchine, d'apercevoir,
dans la cour d'une pauvre hutte de pêcheurs, trois ou
quatre de ces monstrueux amphibies dont la gueule est
bâillonnée. Les produits abondants de ces pèches ser-
vent à nourrir les basses classes de l'Annam, et laissent
encore un excédant considérable pour l'exportation en
Chine. Ces hommes, aux habitudes frugales et labo-
rieuses, mènent une existence très-pénible ; vivant
tantôt sur de misérables bateaux, tantôt dans des huttes
de branches et de feuilles de palmier, où ils salent et
font sécher les produits de leur pèche, ils sont à peine
vêtus de misérables haillons ; constamment dans
l'eau, leur peau est en quelque sorte tannée. Le re-
but de la pêche avec un peu de riz et de sel, voilà
leur ordinaire ; et pourtant ils sont toujours joyeux,
toujours riant et chantant ; ils endurent le chaud, le
froid, la faim, sans le moindre murmure, et quand
soudain un typhon en balaye un millier dans la mer,
autant de leurs frères sont tout prêts à prendre leur
place.
La Cochinchine proprement dite, étroite lande de terre,
large de 10 à 20 milles géographiques , s'étend depuis
les frontières méridionales du Tongkin jusqu'à environ
12° latitude. Cette contrée, limitée à l'ouest par des
montagnes arides , est, à 10 milles de l'intérieur, un
véritable désert.
Le Camboge ou Kamen occupe le sud de l'Annam. Par-
mi les nombreux cours qui l'arrosent se trouve le
Mekom , un des plus puissants fleuves de l'Asie méri-
dionale. Il a sa source dans l'Yun-Nan , où il porte le
nom de Lan-Tsan ; mais plus au sud il est appelé Kew-
Lung-Keang, ou. fleuve des Neuf-Dragons. Ce fleuve est
déjà navigable dans l'Yun-Nan, où il baigne les murs
de plusieurs cités opulentes. Dans le Laos, de riches
villages bordent ses rives, et dans le Camboge, il a aussi
attiré vers lui une nombreuse population. Au nord-est
de Pe-Nompemg (Kalumpe), capitale actuelle du Cam-
boge, se trouve un vaste lac nommé en cochinchinois
le Tanle-Sap (lac d'eau fraîche), qui se déverse dans le
Mekom. Le Saigoun, auquel toutes nos cartes ne don-
nent que 20 milles de long, est, quoiqu'il en soit, un
puissant fleuve, facilement accessible aux bâtiments du
plus fort tonnage , profond de six brasses au dessus de
la barre à sa principale embouchure, et ailleurs de
dix en moyenne. Le Camboge jouit d'une grande ferti-
lité ; il passe pour le igrenier de l'Empire , bien que
l'agriculture y ait fait moins de progrès que dans le
reste du territoire.
Le Tsiampa (Tchampa), à l'extrémité méridionale de la
Cochinchine, est occupé par une race dont les carac-
tères rappellent plus les Malais que les Annamites. Un
grand fleuve, le Suong-Long l'arrose. Depuis l'incor-
poration de ce pays à la Cochinchine, les habitants,
jadis les navigateurs les plus intrépides de l'Archipel
indien se sont réfugiés dans les montagnes, et quelques
milliers de Cochinchinois ont pris possession de leurs
côtes.
Le Laos, à l'intérieur de la Péninsule , est la rési-
dence de tribus paisibles et laborieuses tombées sous
le joug des peuples voisins, Siamois, Birmans, Chinois
et Annamites. Le territoire soumis à la Cochinchine
porte le oem de Kewlang. La largeur de la contrée
varie de 20 à 25 milles géographiques. On a bâti plu-
sieurs villes dans le sud et dans l'ouest; mais la partie
orientale est déserte. Toutes les relations nous dépei
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