Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1859 01 juin 1859
Description : 1859/06/01 (A4,N71). 1859/06/01 (A4,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529506z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
172 L'ISTHME DE SUEZ,
sieurs reprises, que nous n'y répondrons plus que pour
déplorer l'obstination misérable qui pense encore faire
illusion au public par ces vieilles redites.
5" Il faudra que les berges du canal soient revêtues
de pierres dans tout leur parcours et sur toute leur
hauteur, afin de les maintenir.
Pourquoi donc, si l'eau est stagnante? L'eau du
fossé fétide coulera donc? Les deux objections se dé-
mentent l'une par l'autre. Dans la vérité, et d'après
la nature du courant, l'empierrement n'est néces-
saire que sur une partie du parcours de Suez aux lacs
Amers.
60 Du côté de la Méditerranée, il faudra construire
en mer deux jetées de 6 milles chacune.
La lecture du projet de la commission internatio-
nale aurait appris à l'écrivain que les jetées seront,
l'une de 3,500 et l'autre de 2,500 ; et maintenant, par
suite des nouveaux perfectionnements apportés dans
le choix des localités, la longueur des deux jetées
est abrégée de 300 mètres.
70 « Le Nil verse maintenant, a versé pendant les
» quarante dernières générations, et versera pendant
» les quarante générations futures un torrent de
» vase mobile tout le long de la côté (de Péluse) qui
» aura bientôt comblé la jetée et en quelques siècles
» laissé cette construction et tout le voisinage au mi-
» lieu des terres. »
Nous ne comprenons point qu'on puisse discuter
avec une légèreté aussi déplorable d'aussi graves
questions. Tout le rivage de Péluse n'a pas une trace
des boues du Nil. Il a été constaté, comme on l'a ré-
pété si souvent, que la distance de Péluse à la mer
était encore la même qu'au temps de Strabon, et s'il
est un fait aujourd'hui hors de contestation, excepté
dans les bureaux de l'Examiner, c'est celui de l'absence
de toute communication de la côte avec les limons
entraînés par le Nil.
80 « Les jetées ne seront jamais construites, parce
» que la vase, là même où elle est la moins profonde,
» est si molle qu'elle ne peut servir de fondation à une
» seule pierre. »
Faut-il répéter qu'il n'y a pas sur le rivage de Pé-
luse une seule parcelle de vase et qu'elle ne commence
à se rencontrer en suspension dans les eaux qu'aux
profondeurs de 10 mètres anxquelles- s'arrêtent les
jetées.
9° « Il faut tout importer pour l'exécution de cet
« énorme travail, les ingénieurs, les directeurs, le
a fer, le bois, etc., car l'Egypte ne possède rien de
» tout cela. »
Si l'Egypte ne possède rien de tout cela, il lui est
donc facile de se le procurer, et ce n'est pas un obsta-
cle à beaucoup près insurmontable. C'est sans doute
alors dans ces conditions qu'a été construit le réseau
de chemins de fer égyptiens, et elles n'ont pas empêché
le moins du monde l'achèvement du railway d'Alexan-
drie au Caire et du Caire à Suez. Examiner voudrait-
il bien nous expliquer pourquoi ce qui a été si prati-
cable pour les railways deviendrait tout à coup
impraticable pour le canal. Mais le canal est encore
en meilleure situation. Son ingénieur en chef est un
des hommes qui ont le plus vécu en Egypte et qui la
connaissent le mieux. Les dernières explorations ont
constaté l'existence sur la ligne des travaux de nom-
breux et riches bancs de plâtre et de chaux. On en
avait déjà signalé et on en a vérifié d'autres dans
l'Attaka, propres à faire du mortier hydraulique, et la
végétation serrée d'arbustes dont est couvert le sol de
l'isthme garantit un combustible abondant sur lequel
on n'avait point compté.
10° « Les pierres même doivent être importées. D
C'est encore une erreur, quoique cette difficulté fût
loin -aussi d'être capita!e. Il est vrai que d'abord on
avait pensé qu'on serait obligé de transporter par mer
des îles de la Méditerranée les blocs nécessaires aux
principaux travaux d'art. Mais cet inconvénient lui -
même qui avait été prévu a disparu. Des masses
énormes de fragments détachés des carrières couvrent
le pied de l'Attaka, et pour faire un,bon service n'at-
tendent que d'être ramassées. Du côté opposé à l'At-
taka les carrières de M'Salem ont déjà fourni les ma-
tériaux nécessaires à la construction du quai de Suez.
Les carrières de Mex près d'Alexandrie sont égale-
ment-à la disposition de la Compagnie. On vient de
découvrir tout près des lacs Amers dans le Djebbel-
Genef des gisements de calcaire de la plus grande
richesse et d'une beauté inattendue. Enfin, le sol de
l'isthme fourmille lui-même en cailloux à béton et
en moellons.
11° « Il faudra les pierres nécessaires pour cons-
truire 300 milles de mur. »
Tous ceux qui ont lu les projets et les devis de la
commission internationale souriront à cette dernière
folie et passeront en haussant les épaules.
12° « Les auteurs du projet ont fixé eux-mêmes à
» 14 millions de livres sterling ou 350 millions de
» francs la dépense de l'entreprise entière. » ,
La dépense des constructions et du canal achevé
dans toutes ses conditions monumentales a été fixée
à 162 millions de francs, plus 38 millions pour l'ac-
cessoire et l'imprévu, ce qui constitue un total de
200 millions et non de 350 millions.
Autant que les prévisions humaines'peuvent être cer-
taines avant le fait réalisé, ce chiffre de 200 millions
ne sera pas atteint. D'abord un marché garanti par un
cautionnement de l,200,000ffr. permet à la Compagnie
d'assurer l'exécution de ses travaux à 2 0/0 au- dessous
des devis, avantage dont elle n'entend point profiter,
parce qu'elle compte obtenir de beaucoup meilleurs
sieurs reprises, que nous n'y répondrons plus que pour
déplorer l'obstination misérable qui pense encore faire
illusion au public par ces vieilles redites.
5" Il faudra que les berges du canal soient revêtues
de pierres dans tout leur parcours et sur toute leur
hauteur, afin de les maintenir.
Pourquoi donc, si l'eau est stagnante? L'eau du
fossé fétide coulera donc? Les deux objections se dé-
mentent l'une par l'autre. Dans la vérité, et d'après
la nature du courant, l'empierrement n'est néces-
saire que sur une partie du parcours de Suez aux lacs
Amers.
60 Du côté de la Méditerranée, il faudra construire
en mer deux jetées de 6 milles chacune.
La lecture du projet de la commission internatio-
nale aurait appris à l'écrivain que les jetées seront,
l'une de 3,500 et l'autre de 2,500 ; et maintenant, par
suite des nouveaux perfectionnements apportés dans
le choix des localités, la longueur des deux jetées
est abrégée de 300 mètres.
70 « Le Nil verse maintenant, a versé pendant les
» quarante dernières générations, et versera pendant
» les quarante générations futures un torrent de
» vase mobile tout le long de la côté (de Péluse) qui
» aura bientôt comblé la jetée et en quelques siècles
» laissé cette construction et tout le voisinage au mi-
» lieu des terres. »
Nous ne comprenons point qu'on puisse discuter
avec une légèreté aussi déplorable d'aussi graves
questions. Tout le rivage de Péluse n'a pas une trace
des boues du Nil. Il a été constaté, comme on l'a ré-
pété si souvent, que la distance de Péluse à la mer
était encore la même qu'au temps de Strabon, et s'il
est un fait aujourd'hui hors de contestation, excepté
dans les bureaux de l'Examiner, c'est celui de l'absence
de toute communication de la côte avec les limons
entraînés par le Nil.
80 « Les jetées ne seront jamais construites, parce
» que la vase, là même où elle est la moins profonde,
» est si molle qu'elle ne peut servir de fondation à une
» seule pierre. »
Faut-il répéter qu'il n'y a pas sur le rivage de Pé-
luse une seule parcelle de vase et qu'elle ne commence
à se rencontrer en suspension dans les eaux qu'aux
profondeurs de 10 mètres anxquelles- s'arrêtent les
jetées.
9° « Il faut tout importer pour l'exécution de cet
« énorme travail, les ingénieurs, les directeurs, le
a fer, le bois, etc., car l'Egypte ne possède rien de
» tout cela. »
Si l'Egypte ne possède rien de tout cela, il lui est
donc facile de se le procurer, et ce n'est pas un obsta-
cle à beaucoup près insurmontable. C'est sans doute
alors dans ces conditions qu'a été construit le réseau
de chemins de fer égyptiens, et elles n'ont pas empêché
le moins du monde l'achèvement du railway d'Alexan-
drie au Caire et du Caire à Suez. Examiner voudrait-
il bien nous expliquer pourquoi ce qui a été si prati-
cable pour les railways deviendrait tout à coup
impraticable pour le canal. Mais le canal est encore
en meilleure situation. Son ingénieur en chef est un
des hommes qui ont le plus vécu en Egypte et qui la
connaissent le mieux. Les dernières explorations ont
constaté l'existence sur la ligne des travaux de nom-
breux et riches bancs de plâtre et de chaux. On en
avait déjà signalé et on en a vérifié d'autres dans
l'Attaka, propres à faire du mortier hydraulique, et la
végétation serrée d'arbustes dont est couvert le sol de
l'isthme garantit un combustible abondant sur lequel
on n'avait point compté.
10° « Les pierres même doivent être importées. D
C'est encore une erreur, quoique cette difficulté fût
loin -aussi d'être capita!e. Il est vrai que d'abord on
avait pensé qu'on serait obligé de transporter par mer
des îles de la Méditerranée les blocs nécessaires aux
principaux travaux d'art. Mais cet inconvénient lui -
même qui avait été prévu a disparu. Des masses
énormes de fragments détachés des carrières couvrent
le pied de l'Attaka, et pour faire un,bon service n'at-
tendent que d'être ramassées. Du côté opposé à l'At-
taka les carrières de M'Salem ont déjà fourni les ma-
tériaux nécessaires à la construction du quai de Suez.
Les carrières de Mex près d'Alexandrie sont égale-
ment-à la disposition de la Compagnie. On vient de
découvrir tout près des lacs Amers dans le Djebbel-
Genef des gisements de calcaire de la plus grande
richesse et d'une beauté inattendue. Enfin, le sol de
l'isthme fourmille lui-même en cailloux à béton et
en moellons.
11° « Il faudra les pierres nécessaires pour cons-
truire 300 milles de mur. »
Tous ceux qui ont lu les projets et les devis de la
commission internationale souriront à cette dernière
folie et passeront en haussant les épaules.
12° « Les auteurs du projet ont fixé eux-mêmes à
» 14 millions de livres sterling ou 350 millions de
» francs la dépense de l'entreprise entière. » ,
La dépense des constructions et du canal achevé
dans toutes ses conditions monumentales a été fixée
à 162 millions de francs, plus 38 millions pour l'ac-
cessoire et l'imprévu, ce qui constitue un total de
200 millions et non de 350 millions.
Autant que les prévisions humaines'peuvent être cer-
taines avant le fait réalisé, ce chiffre de 200 millions
ne sera pas atteint. D'abord un marché garanti par un
cautionnement de l,200,000ffr. permet à la Compagnie
d'assurer l'exécution de ses travaux à 2 0/0 au- dessous
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