Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1859 15 juin 1859
Description : 1859/06/15 (A4,N72). 1859/06/15 (A4,N72).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529507c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
188 L'ISTHME DE SUEZ,
cultures industrielles dont la Compagnie se gardera bien
de s'écarter en raison des bénéfices certains et immédiats
de leur exploitation.
» L'Egypte entière n'est qu'un vaste désert conquis
peu à peu et dans une longue suite de siècles par les
besoins et l'intelligence des peuples, au moyen des eaux
et des limons du Nil. La plus grande partie des terrains
de la Compagnie a reçu, à des époques plus ou moins
éloignées, par les canaux des Pharaon, des Ptolémée et
des califes, cette humidité fécondante sans laquelle tout
est inerte sous ce climat brûlant. Qui doutera que ce
même sol ne puisse immédiatement se couvrir de végé-
tation ? Mais un autre fait a été acquis par la commission
entière de façon à convaincre le doute le plus obstiné.
Le sable lui-même ne demande, pour devenir un terrain
fertile, que l'arrosage du Nil ou l'eau des sakiés, qui
correspondent avec lui par des couches souterraines. Au-
près de vingt villages, nous avons vu des champs, con-
quis sur le désert pendant l'année précédente, couverts
de céréales vigoureuses, de bersimes, de légumes, plantés
de jeunes orangers, de palmiers, d'oliviers, et, par op-
position, comme pour démontrer à nos yeux la réalité
de la transformation du désert en terres cultivables et
des terres cultivées en désert, des propriétés entières,
la superficie couverte de sable, les plantations jaunis-
santes, par le fait seul de l'abandon des sakiés ou de
l'insuffisance de l'inondation.
» Un homme du plus haut savoir, d'une expérience
consommée, à qui toutes les questions agricoles sont
familières, notre ingénieur en chef, M. Mougel-Bey, nous
donnait, avec la bienveillance la plus empressée , les ex-
plications et les renseignements que notre ignorance
des habitudes locales ne nous permettait pas de saisir
immédiatement.
» En somme, Monsieur, au point de vue du produit
agricole, je reviens avec la conviction que le jour est
proche où des richesses incalculables seront le partage
de la Compagnie. L'avenir du canal lui-même ne me
paraît que plus assuré, et, comme l'écrivait il y a deux
ans le gouverneur des Indes hollandaises, M. de Bochus-
sen, il pourrait bien se faire que le rendement des cul-
tures égalât celui du canal maritime.
» L'intelligente prévoyance du vice-roi Mohammed-
Saïd avait saisi, dès son avènement, l'importance du
percement de l'isthme pour ses riches provinces. Depuis
la fuite des Hébreux, qui s'étaient développés si rapide-
ment en Egypte, les terres qu'ils avaient abandonnées
étaient restées incultes. En les comprenant dans la con-
cession de la Compagnie, il les rend à la culture et
augmente les revenus.
» Mais, s'il est touché de ces considérations puissan-
tes, il est bien plus ambitieux encore d'immortaliser son
nom par la création de cette voie gigantesque dont il a
confié le percement à l'énergique persistance de M. de
Lesseps. Il montre, à l'heure qu'il est, que rien ne sau-
rait le faire dévier de la marche qu'il s'est tracée. La
cérémonie émouvante à laquelle nous assistions hier en
est la preuve.
» COMTE DE GALBERT.
» Des lacs Menzateh (Egypte), 26 avril 1859. »
(Journal d'Agriculture pratique.)
LES TERRAINS DE LA COMPAGNIE SUR LA LIGNE DU CANAL.
Nous recevons de notre correspondant d'Egypte
communication d'un document qui nous paraît de
nature à intéresser et à satisfaire nos lecteurs. Ils
connaissent l'importance du canal maritime lui-
même. Nous avons eu plus d'une fois l'occasion de
faire ressortir les avantages considérables que pro-
mettent les terres à l'avenir financier de la Compa-
gnie. Ce document est relatif à un ordre du gouver-
nement égyptien pour interdire les spéculations de
terrains sur la ligne du futur canal, jusqu'à ce que
les propriétés de la Compagnie aient été bien définies
et bien délimitées ; spéculations prohibées aux tiers
par un des articles de l'acte de concession. Le gou-
vernement égyptien a voulu prendre toutes les me-
sures pour que cette stipulation fût exactement ob-
servée, et en conséquence il adressait à tous les repré-
sentants des puissances en Egypte la communication
suivante, nouvelle reconnaissance et nouvelle garan-
tie des droits de la Compagnie.
PAUL BOLDET.
Lettre circulaire du gouverneur d'Alexandrie, sous la
date du 7 zilchadé 1273.
« Monsieur le consul,
It En conformité d'un avis de S. Exc. le ministre
» de l'intérieur, je suis chargé de vous prévenir que
a Les terrains situés sur le liitoral du futur canal de
» Suez ne peuvent être vendus ni acheté" en aucune
» manière, jusqu'au moment où les limites dudit ca-
n nal auront été tracées.
» Je vous invite, Monsieur le consul, à donner à
» cet avis toute la publicité que vous jugerez conve-
» nable.
» CORCHUD-PACUA. »
L'UNION DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT.
A propos du décret admettant en France les sociétés
anonymes et autres sociétés financières, commerciales
et industrielles autorisées en Turquie et en Egypte,
et en donnant le texte du décret, la Presse égyptienne
du 26 mai publie les considérations suivantes :
« Nous avions annoncé qu'un décret impérial, rendu
en séance générale du conseil d'Etat, avait admis à
l'exercice de leurs droits en France les sociétés anony-
mes et autres associations commerciales existant léga-
lement en Turquie et eu Egypte. Nous publions aujour-
d'hui d'après, le Moniteur universel du 12 mai, le texte de
ce décret adopté à l'occasion de la présentation et de
l'exameu des actes qui avaient constitué en Egypte la
Compagnie anonyme du canal de Suez. On sait avec
quel soin et quel scrupule le conseil d'Etat apprécie les
garanties que peut offrir à la confiance publique la régu.
cultures industrielles dont la Compagnie se gardera bien
de s'écarter en raison des bénéfices certains et immédiats
de leur exploitation.
» L'Egypte entière n'est qu'un vaste désert conquis
peu à peu et dans une longue suite de siècles par les
besoins et l'intelligence des peuples, au moyen des eaux
et des limons du Nil. La plus grande partie des terrains
de la Compagnie a reçu, à des époques plus ou moins
éloignées, par les canaux des Pharaon, des Ptolémée et
des califes, cette humidité fécondante sans laquelle tout
est inerte sous ce climat brûlant. Qui doutera que ce
même sol ne puisse immédiatement se couvrir de végé-
tation ? Mais un autre fait a été acquis par la commission
entière de façon à convaincre le doute le plus obstiné.
Le sable lui-même ne demande, pour devenir un terrain
fertile, que l'arrosage du Nil ou l'eau des sakiés, qui
correspondent avec lui par des couches souterraines. Au-
près de vingt villages, nous avons vu des champs, con-
quis sur le désert pendant l'année précédente, couverts
de céréales vigoureuses, de bersimes, de légumes, plantés
de jeunes orangers, de palmiers, d'oliviers, et, par op-
position, comme pour démontrer à nos yeux la réalité
de la transformation du désert en terres cultivables et
des terres cultivées en désert, des propriétés entières,
la superficie couverte de sable, les plantations jaunis-
santes, par le fait seul de l'abandon des sakiés ou de
l'insuffisance de l'inondation.
» Un homme du plus haut savoir, d'une expérience
consommée, à qui toutes les questions agricoles sont
familières, notre ingénieur en chef, M. Mougel-Bey, nous
donnait, avec la bienveillance la plus empressée , les ex-
plications et les renseignements que notre ignorance
des habitudes locales ne nous permettait pas de saisir
immédiatement.
» En somme, Monsieur, au point de vue du produit
agricole, je reviens avec la conviction que le jour est
proche où des richesses incalculables seront le partage
de la Compagnie. L'avenir du canal lui-même ne me
paraît que plus assuré, et, comme l'écrivait il y a deux
ans le gouverneur des Indes hollandaises, M. de Bochus-
sen, il pourrait bien se faire que le rendement des cul-
tures égalât celui du canal maritime.
» L'intelligente prévoyance du vice-roi Mohammed-
Saïd avait saisi, dès son avènement, l'importance du
percement de l'isthme pour ses riches provinces. Depuis
la fuite des Hébreux, qui s'étaient développés si rapide-
ment en Egypte, les terres qu'ils avaient abandonnées
étaient restées incultes. En les comprenant dans la con-
cession de la Compagnie, il les rend à la culture et
augmente les revenus.
» Mais, s'il est touché de ces considérations puissan-
tes, il est bien plus ambitieux encore d'immortaliser son
nom par la création de cette voie gigantesque dont il a
confié le percement à l'énergique persistance de M. de
Lesseps. Il montre, à l'heure qu'il est, que rien ne sau-
rait le faire dévier de la marche qu'il s'est tracée. La
cérémonie émouvante à laquelle nous assistions hier en
est la preuve.
» COMTE DE GALBERT.
» Des lacs Menzateh (Egypte), 26 avril 1859. »
(Journal d'Agriculture pratique.)
LES TERRAINS DE LA COMPAGNIE SUR LA LIGNE DU CANAL.
Nous recevons de notre correspondant d'Egypte
communication d'un document qui nous paraît de
nature à intéresser et à satisfaire nos lecteurs. Ils
connaissent l'importance du canal maritime lui-
même. Nous avons eu plus d'une fois l'occasion de
faire ressortir les avantages considérables que pro-
mettent les terres à l'avenir financier de la Compa-
gnie. Ce document est relatif à un ordre du gouver-
nement égyptien pour interdire les spéculations de
terrains sur la ligne du futur canal, jusqu'à ce que
les propriétés de la Compagnie aient été bien définies
et bien délimitées ; spéculations prohibées aux tiers
par un des articles de l'acte de concession. Le gou-
vernement égyptien a voulu prendre toutes les me-
sures pour que cette stipulation fût exactement ob-
servée, et en conséquence il adressait à tous les repré-
sentants des puissances en Egypte la communication
suivante, nouvelle reconnaissance et nouvelle garan-
tie des droits de la Compagnie.
PAUL BOLDET.
Lettre circulaire du gouverneur d'Alexandrie, sous la
date du 7 zilchadé 1273.
« Monsieur le consul,
It En conformité d'un avis de S. Exc. le ministre
» de l'intérieur, je suis chargé de vous prévenir que
a Les terrains situés sur le liitoral du futur canal de
» Suez ne peuvent être vendus ni acheté" en aucune
» manière, jusqu'au moment où les limites dudit ca-
n nal auront été tracées.
» Je vous invite, Monsieur le consul, à donner à
» cet avis toute la publicité que vous jugerez conve-
» nable.
» CORCHUD-PACUA. »
L'UNION DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT.
A propos du décret admettant en France les sociétés
anonymes et autres sociétés financières, commerciales
et industrielles autorisées en Turquie et en Egypte,
et en donnant le texte du décret, la Presse égyptienne
du 26 mai publie les considérations suivantes :
« Nous avions annoncé qu'un décret impérial, rendu
en séance générale du conseil d'Etat, avait admis à
l'exercice de leurs droits en France les sociétés anony-
mes et autres associations commerciales existant léga-
lement en Turquie et eu Egypte. Nous publions aujour-
d'hui d'après, le Moniteur universel du 12 mai, le texte de
ce décret adopté à l'occasion de la présentation et de
l'exameu des actes qui avaient constitué en Egypte la
Compagnie anonyme du canal de Suez. On sait avec
quel soin et quel scrupule le conseil d'Etat apprécie les
garanties que peut offrir à la confiance publique la régu.
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