Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1859 01 juin 1859
Description : 1859/06/01 (A4,N71). 1859/06/01 (A4,N71).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529506z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. m
: ous la dynastie de Mehemet-Ali, et spécialement sous
le vice-roi actuel.
PAUL BOUDET.
Il La population de l'Egypte qui, à la fin du siècle
IJ dernier, n'était que de 2,500,000 habitants, s'éle-
» vait, en 1847, à 4,250,341, et doit approcher aujour-
Il d'hui de 5 millions. C'est ce que le recensement en
» cours d'exécution nous apprendra bientôt.
» La population d'Alexandrie, à la fin du siècle
» dernier, atteignait à peine le chiffre de 30,000 âmes.
Il En 1847, elle s'élevait à 230,000. Pour vous donner
Il une idée de l'accroissement de la population, je
Il vous dirai que pendant l'année 1275 de l'hégire
» (août 57 à août 58), l'excédant des naissances sur
» les décès a été de 62,310 âmes. »
Dans une autre correspondance, la Presse d'Orient
ajoute :
cc Je vous ai parlé des travaux d'utilité publique et
» des embellissements qui vont être exécutés à
Il Alexandrie. Il est question maintenant d'un éclai-
» rage au gaz. »
L'EXAMINER.
L'Examiner se met aussi en ligne contre le canal
de Suez; toutefois, il agit uniquement dans l'intérêt
des actionnaires et prétend leur démontrer la folie de
l'entreprise à laquelle ils se sont associés. Mais il ne
se donne point le ridicule de menacer la terre d'un ca-
taclysme guerrier s'ils persistent. La philanthropie de
VExaminer mérite donc considération. On ne sera
pas étonné que tant de sollicitude nous touche et que
nous voulions peser un peu les puissantes raisons
qui le déterminent à intervenir dans cette discussion.
L'Examiner s'appuie sur des autorités et sur des
faits. Nous allons les ranger et les examiner dans
leur ordre.
1° Le capitaine Pym, de la marine royale bri-
tannique, connu par des explorations dans les glaces
de la mer Arctique, a lu, au sein de la Société géo-
graphique de Londres, une note de laquelle il ré-
sulte qu'après avoir observé les gables du désert
égyptien, il considère le canal comme un projet ex-
travagant et même inutile. Naturellement M. Sce-
phenson, qui assistait à la séance, a été du même avis.
Quant à l'extravagance du projet, nous ferons ob-
server à M. le capitaine Pym que, malgré tout son mé-
rite, il est un peu hasardeux d'accuser de folie les
premiers ingénieurs de l'Europe, qui sont tout aussi
compétents dans leur métier qu'il peut l'être dans le
sien. Que dirait-il si un ingénieur voulait lui ap-
prendre à conduire un navire ?
La possibilité du percement de l'isthme a été re-
connue par toutes les corporations savantes de l'Eu-
rope, par les études les plus attentives et les plus
approfondies, par tout ce qui, dans ces questions, peut
avoir de l'autorité dans la science et dans l'art. C'est
désormais une question théoriquement vidée, et pour
peu que M. le capitaine Pym veuille prendre patience,
elle le sera bientôt pratiquement et matériellement.
Quant à l'utilité du canal en lui-même il a pour
ui l'attestation des siècles, la sanction de toute l'opi-
nion moderne, ce qui est bien quelque chose, l'aveu
de tout le commerce européen, l'approbation des
vingt-deux villes les plus importantes de l'Angleterre,
le concours des marins anglais qui connaissent non
le pôle arctique, mais la mer Rouge et la mer des
Indes, entre autres celui du capitaine Harris, ayant
fait soixante-dix fois le trajet de la mer Rouge, et
enfin celui du commander Barker, de la marine in-
dienne, s'exprimant en ces termes, à Bombay même,
en présence de la Société Asiatique :
« 11 est difficile d'apprécier suffisamment les vastes
» bénéfices qui résulteront, pour la civilisation et le
» commerce, du percement de l'isthme de Suez par
» un canal maritime tel que le propose M. Ferd. de v
Il Lesseps. »
2° L'opinion de l'Examiner se fonde, d'après celle
du capitaine Pym, sur ce que le terrain, de l'isthme
est composé de sables mouvants.
Le rapport de la commission internationale, toutes
les relations connues démentent absolument cette as-
sertion. Bien plus, dans l'enquête de 1834, deux An-
glais, M. Peracock, employé supérieur de la Compa-
gnie des Indes, et le major Head ont déposé tous les
deux que le sol de l'isthme était si consistant que le
canon y roulait sans la moindre difficulté, que rien
n'était plus facile que de creuser un canal dans ce sol.
Nous nous permettrons de demander en outre à Y Exa-
miner et à M. le capitaine Pym comment ils peuvent
concilier cette existence des sables mouvants avec l'exé-
cution et la conservation séculaire du canal de Nécos.
30 Il n'y a pas une seule goutte d'eau douce sur
tout le parcours de l'isthme.
L'Examiner ne sait donc pas que le canal commu-
niquant du Nil au lac Timsah était justement des-
tiné à pourvoir à cette nécessité en portant dans
l'isthme les eaux du fleuve à mesure que les travail-
leurs y pénétreraient, et il ignore aussi que d'après
les reconnaissances récentes, on a trouvé partout l'eau
potable à une profondeur de 3 à 5 mètres du sol.
4° La mer Rouge n'ayant pas trente pieds d'éléva-
tion au-dessus de la Méditerranée, le canal ne sera
qu'un marais stagnant et fétide. -
Ceci est la thèse fameuse de M. Stephenson ; il y a
été si complètement, si radicalement répondu à plu-
: ous la dynastie de Mehemet-Ali, et spécialement sous
le vice-roi actuel.
PAUL BOUDET.
Il La population de l'Egypte qui, à la fin du siècle
IJ dernier, n'était que de 2,500,000 habitants, s'éle-
» vait, en 1847, à 4,250,341, et doit approcher aujour-
Il d'hui de 5 millions. C'est ce que le recensement en
» cours d'exécution nous apprendra bientôt.
» La population d'Alexandrie, à la fin du siècle
» dernier, atteignait à peine le chiffre de 30,000 âmes.
Il En 1847, elle s'élevait à 230,000. Pour vous donner
Il une idée de l'accroissement de la population, je
Il vous dirai que pendant l'année 1275 de l'hégire
» (août 57 à août 58), l'excédant des naissances sur
» les décès a été de 62,310 âmes. »
Dans une autre correspondance, la Presse d'Orient
ajoute :
cc Je vous ai parlé des travaux d'utilité publique et
» des embellissements qui vont être exécutés à
Il Alexandrie. Il est question maintenant d'un éclai-
» rage au gaz. »
L'EXAMINER.
L'Examiner se met aussi en ligne contre le canal
de Suez; toutefois, il agit uniquement dans l'intérêt
des actionnaires et prétend leur démontrer la folie de
l'entreprise à laquelle ils se sont associés. Mais il ne
se donne point le ridicule de menacer la terre d'un ca-
taclysme guerrier s'ils persistent. La philanthropie de
VExaminer mérite donc considération. On ne sera
pas étonné que tant de sollicitude nous touche et que
nous voulions peser un peu les puissantes raisons
qui le déterminent à intervenir dans cette discussion.
L'Examiner s'appuie sur des autorités et sur des
faits. Nous allons les ranger et les examiner dans
leur ordre.
1° Le capitaine Pym, de la marine royale bri-
tannique, connu par des explorations dans les glaces
de la mer Arctique, a lu, au sein de la Société géo-
graphique de Londres, une note de laquelle il ré-
sulte qu'après avoir observé les gables du désert
égyptien, il considère le canal comme un projet ex-
travagant et même inutile. Naturellement M. Sce-
phenson, qui assistait à la séance, a été du même avis.
Quant à l'extravagance du projet, nous ferons ob-
server à M. le capitaine Pym que, malgré tout son mé-
rite, il est un peu hasardeux d'accuser de folie les
premiers ingénieurs de l'Europe, qui sont tout aussi
compétents dans leur métier qu'il peut l'être dans le
sien. Que dirait-il si un ingénieur voulait lui ap-
prendre à conduire un navire ?
La possibilité du percement de l'isthme a été re-
connue par toutes les corporations savantes de l'Eu-
rope, par les études les plus attentives et les plus
approfondies, par tout ce qui, dans ces questions, peut
avoir de l'autorité dans la science et dans l'art. C'est
désormais une question théoriquement vidée, et pour
peu que M. le capitaine Pym veuille prendre patience,
elle le sera bientôt pratiquement et matériellement.
Quant à l'utilité du canal en lui-même il a pour
ui l'attestation des siècles, la sanction de toute l'opi-
nion moderne, ce qui est bien quelque chose, l'aveu
de tout le commerce européen, l'approbation des
vingt-deux villes les plus importantes de l'Angleterre,
le concours des marins anglais qui connaissent non
le pôle arctique, mais la mer Rouge et la mer des
Indes, entre autres celui du capitaine Harris, ayant
fait soixante-dix fois le trajet de la mer Rouge, et
enfin celui du commander Barker, de la marine in-
dienne, s'exprimant en ces termes, à Bombay même,
en présence de la Société Asiatique :
« 11 est difficile d'apprécier suffisamment les vastes
» bénéfices qui résulteront, pour la civilisation et le
» commerce, du percement de l'isthme de Suez par
» un canal maritime tel que le propose M. Ferd. de v
Il Lesseps. »
2° L'opinion de l'Examiner se fonde, d'après celle
du capitaine Pym, sur ce que le terrain, de l'isthme
est composé de sables mouvants.
Le rapport de la commission internationale, toutes
les relations connues démentent absolument cette as-
sertion. Bien plus, dans l'enquête de 1834, deux An-
glais, M. Peracock, employé supérieur de la Compa-
gnie des Indes, et le major Head ont déposé tous les
deux que le sol de l'isthme était si consistant que le
canon y roulait sans la moindre difficulté, que rien
n'était plus facile que de creuser un canal dans ce sol.
Nous nous permettrons de demander en outre à Y Exa-
miner et à M. le capitaine Pym comment ils peuvent
concilier cette existence des sables mouvants avec l'exé-
cution et la conservation séculaire du canal de Nécos.
30 Il n'y a pas une seule goutte d'eau douce sur
tout le parcours de l'isthme.
L'Examiner ne sait donc pas que le canal commu-
niquant du Nil au lac Timsah était justement des-
tiné à pourvoir à cette nécessité en portant dans
l'isthme les eaux du fleuve à mesure que les travail-
leurs y pénétreraient, et il ignore aussi que d'après
les reconnaissances récentes, on a trouvé partout l'eau
potable à une profondeur de 3 à 5 mètres du sol.
4° La mer Rouge n'ayant pas trente pieds d'éléva-
tion au-dessus de la Méditerranée, le canal ne sera
qu'un marais stagnant et fétide. -
Ceci est la thèse fameuse de M. Stephenson ; il y a
été si complètement, si radicalement répondu à plu-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6529506z/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6529506z/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6529506z/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6529506z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6529506z
Facebook
Twitter