Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
150 L'ISTHME DE SUEZ, 15 MAI.
plément qui lui manque, il aurait fallu posséder des
éléments plus certains que ceux que j'avais à ma dis-
position.
C'est par un sentiment naturel de défiance et pour
éviter des données incertaines et approximatives, que
j'ai mentionné uniquement par voie indicative les
étendues, les ressources, les diverses natures et es-
pèces de matériaux et minéraux qui se sont succes-
sivement offerts sous nos pas.
Le rapport et le travail de M. l'ingénieur en chef
fourniront sur les points les plus utiles et les plus in-
téressants pour l'art et le succès de ses travaux, tous
les documents précis et désirables.
, Il y portera cette autorité d'une haute et longue
expérience, cette sûreté d'un coup d'œil exercé et
d'une science qui inspirent en lui une confiance aussi
entière que bien justifiée.
Le Caire, mai 1859.
̃ T A. DE CORBIN DE MANGOUX.
LES TRAVAUX DANS L'ISTHME-
Naturellement désireux de réunir tous les rensei-
gnements capables de donner au public une idée de
l'état des travaux qui s'opèrent dans l'isthme, nous
empruntons au Courrier de Marseille une lettre
d'Egypte, sous la date du 3 mai. On y trouvera quel-
ques nouveaux détails ; mais nous croyons devoir
faire observer que depuis le départ de M. Green, l'op-
position du consulat anglais ne nous paraît guère
ni probable ni possible. M. Green agissait-il proprio
motu; faisait-il du zèle ou obéissait-il à des instruc-
tions secrètes, et dans tous les cas inavouées et in-
avouables, qui seraient émanées du cabinet de Lon-
dres? C'est ce que nous ne pouvons pas dire. Quoi qu'il
en soit, l'éloignement de M. Green au moment où
s'approche le retour du Parlement, semble annoncer
que le ministère anglais se souvient des engagements
qu'il a pris à la chambre des communes, et que bien-
tôt il aura à rendre compte des démarches imputées
à son agent. La situation parlementaire du cabinet
Derby n'est pas bonne ; les élections l'ont placé en
minorité devant la chambre nouvelle comme devant
la chambre ancienne, et certainement les actes de
M. Green ne pourront être que désavoués à la pre-
mière interpellation ; car il n'est plus croyable que le
ministère anglais, dans la position où il se trouve,
veuille persister dans les traditions de cette vieille
politique, condamnée par toute l'Angleterre, et que
tous les orateurs de quelque influence ont énergique-
ment combattue sur les hustings. Dans la question
de Suez, l'opposition souterraine a fait son temps et
l'opposition publique est impossible.
Nous ferons aussi remarquer dans la correspon-
dance du Courrier de Marseille les nouvelles preuves
qu'elle contient sur l'esprit libéral et éclairé du vice-
roi, et la noble protection qu'il accorde à la collection
ou à la conservation des monuments de la vieille
civilisation égyptienne.
PAUL BOUDET.
Egypte.
Correspondance particulière du COURRIER DE MARSEILLE.
Alexandrie, 3 mai.
Malgré les chaleurs, déjà devenues insupportables,
M. Ferdinand de Lesseps se trouve encore dans le désert
de Suez avec la commission du canal, et jamais notre
énergique compatriote n'a travaillé plus activement à
sa grande entreprise. Il a trouvé chez le vice-roi tout
l'appui qu'il était en droit d'en espérer. Aussi n'avons-
nous pas compris que certains journaux de Constanti -
nople et autres se soient évertués à prétendre que Saïd-
Pacha était devenu hostile au projet qu'il a lui-même
toujours protégé. Partout où passe la commission sur le
parcours du tracé, les ordres du vice-roi l'ont précédée
pour que tout ce qu'elle pourra demander lui soit immé-
diatement fourni.
Déjà à Peluse un phare s'élève à l'endroit où le port
doit être établi. La maison Lancovich a l'entreprise de
cette construction, et un grand nombre d'ouvriers y
travaillent depuis un mois. L'ingénieur-directeur pré-
pare sur ce point des débarcadères pour les matériaux
qui, de là, devront être dirigés sur la ligne du tracé.
Ce sont là des faits que tout le monde peut voir, et
les plus acharnés contre cette œuvre commencent enfin
à comprendre que M. de Lesseps ne s'arrêtera pas à une
sourde opposition, que ses auteurs n'osent plus avouer
maintenant d'une manière bien nette. Le vice-roi veut
le canal ; il protège celui à qui il a fait cette concession
contre l'opposition, d'ailleurs timide et froide, du con-
sul d'Angleterre, qui semble maintenant embarrassé de
son rôle. Ce consul ne fait qu'obéir aux ordres de son
gouvernement, mais avec si peu d'énergie que l'on peut
en conclure aisément que ses ordres ne sont pas impé-
ratifs.
Grâce au patronage éclairé de notre vice-roi, une
autre entreprise qui intéresse le monde scientifique se
poursuit et marche à un éclatant succès. Je veux parler
de la direction des monuments historiques, dont je me
reproche de ne vous avoir pas entretenu plus tôt. Le
savant directeur M. Mariette est de retour de la Haute-
Egypte. Il n'est personne qui ne sache combien de mo-
numents antiques, depuis une quarantaine d'années,
ont été renversés et anéantis. Si les Turcs ont été les
principaux auteurs de ces désastres, il faut dire aussi
que les Européens n'y ont pas peu contribué. La cu-
pidité des uns, l'ignorance ou le vandalisme des autres
ont fait ainsi disparaître des édifices entiers. Le vice-
roi n'a pas voulu que cet éLat de choses continuât, et
il a créé la direction des monuments historiques à la
tête de laquelle il a placé M. Mariette, l'auteur des belles
découvertes du Sserapum. Quand les ordres du vice-roi
auront reçu leur plein effet, on peut être assuré que lM
plément qui lui manque, il aurait fallu posséder des
éléments plus certains que ceux que j'avais à ma dis-
position.
C'est par un sentiment naturel de défiance et pour
éviter des données incertaines et approximatives, que
j'ai mentionné uniquement par voie indicative les
étendues, les ressources, les diverses natures et es-
pèces de matériaux et minéraux qui se sont succes-
sivement offerts sous nos pas.
Le rapport et le travail de M. l'ingénieur en chef
fourniront sur les points les plus utiles et les plus in-
téressants pour l'art et le succès de ses travaux, tous
les documents précis et désirables.
, Il y portera cette autorité d'une haute et longue
expérience, cette sûreté d'un coup d'œil exercé et
d'une science qui inspirent en lui une confiance aussi
entière que bien justifiée.
Le Caire, mai 1859.
̃ T A. DE CORBIN DE MANGOUX.
LES TRAVAUX DANS L'ISTHME-
Naturellement désireux de réunir tous les rensei-
gnements capables de donner au public une idée de
l'état des travaux qui s'opèrent dans l'isthme, nous
empruntons au Courrier de Marseille une lettre
d'Egypte, sous la date du 3 mai. On y trouvera quel-
ques nouveaux détails ; mais nous croyons devoir
faire observer que depuis le départ de M. Green, l'op-
position du consulat anglais ne nous paraît guère
ni probable ni possible. M. Green agissait-il proprio
motu; faisait-il du zèle ou obéissait-il à des instruc-
tions secrètes, et dans tous les cas inavouées et in-
avouables, qui seraient émanées du cabinet de Lon-
dres? C'est ce que nous ne pouvons pas dire. Quoi qu'il
en soit, l'éloignement de M. Green au moment où
s'approche le retour du Parlement, semble annoncer
que le ministère anglais se souvient des engagements
qu'il a pris à la chambre des communes, et que bien-
tôt il aura à rendre compte des démarches imputées
à son agent. La situation parlementaire du cabinet
Derby n'est pas bonne ; les élections l'ont placé en
minorité devant la chambre nouvelle comme devant
la chambre ancienne, et certainement les actes de
M. Green ne pourront être que désavoués à la pre-
mière interpellation ; car il n'est plus croyable que le
ministère anglais, dans la position où il se trouve,
veuille persister dans les traditions de cette vieille
politique, condamnée par toute l'Angleterre, et que
tous les orateurs de quelque influence ont énergique-
ment combattue sur les hustings. Dans la question
de Suez, l'opposition souterraine a fait son temps et
l'opposition publique est impossible.
Nous ferons aussi remarquer dans la correspon-
dance du Courrier de Marseille les nouvelles preuves
qu'elle contient sur l'esprit libéral et éclairé du vice-
roi, et la noble protection qu'il accorde à la collection
ou à la conservation des monuments de la vieille
civilisation égyptienne.
PAUL BOUDET.
Egypte.
Correspondance particulière du COURRIER DE MARSEILLE.
Alexandrie, 3 mai.
Malgré les chaleurs, déjà devenues insupportables,
M. Ferdinand de Lesseps se trouve encore dans le désert
de Suez avec la commission du canal, et jamais notre
énergique compatriote n'a travaillé plus activement à
sa grande entreprise. Il a trouvé chez le vice-roi tout
l'appui qu'il était en droit d'en espérer. Aussi n'avons-
nous pas compris que certains journaux de Constanti -
nople et autres se soient évertués à prétendre que Saïd-
Pacha était devenu hostile au projet qu'il a lui-même
toujours protégé. Partout où passe la commission sur le
parcours du tracé, les ordres du vice-roi l'ont précédée
pour que tout ce qu'elle pourra demander lui soit immé-
diatement fourni.
Déjà à Peluse un phare s'élève à l'endroit où le port
doit être établi. La maison Lancovich a l'entreprise de
cette construction, et un grand nombre d'ouvriers y
travaillent depuis un mois. L'ingénieur-directeur pré-
pare sur ce point des débarcadères pour les matériaux
qui, de là, devront être dirigés sur la ligne du tracé.
Ce sont là des faits que tout le monde peut voir, et
les plus acharnés contre cette œuvre commencent enfin
à comprendre que M. de Lesseps ne s'arrêtera pas à une
sourde opposition, que ses auteurs n'osent plus avouer
maintenant d'une manière bien nette. Le vice-roi veut
le canal ; il protège celui à qui il a fait cette concession
contre l'opposition, d'ailleurs timide et froide, du con-
sul d'Angleterre, qui semble maintenant embarrassé de
son rôle. Ce consul ne fait qu'obéir aux ordres de son
gouvernement, mais avec si peu d'énergie que l'on peut
en conclure aisément que ses ordres ne sont pas impé-
ratifs.
Grâce au patronage éclairé de notre vice-roi, une
autre entreprise qui intéresse le monde scientifique se
poursuit et marche à un éclatant succès. Je veux parler
de la direction des monuments historiques, dont je me
reproche de ne vous avoir pas entretenu plus tôt. Le
savant directeur M. Mariette est de retour de la Haute-
Egypte. Il n'est personne qui ne sache combien de mo-
numents antiques, depuis une quarantaine d'années,
ont été renversés et anéantis. Si les Turcs ont été les
principaux auteurs de ces désastres, il faut dire aussi
que les Européens n'y ont pas peu contribué. La cu-
pidité des uns, l'ignorance ou le vandalisme des autres
ont fait ainsi disparaître des édifices entiers. Le vice-
roi n'a pas voulu que cet éLat de choses continuât, et
il a créé la direction des monuments historiques à la
tête de laquelle il a placé M. Mariette, l'auteur des belles
découvertes du Sserapum. Quand les ordres du vice-roi
auront reçu leur plein effet, on peut être assuré que lM
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