Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
148 L'ISTHME DE SUEZ, 15 MAI.
utiles, dépassent les espérances ; une vaste dépression,
espèce de canal naturel, presque parallèle à la ligne
précédemment tracée, sera utilisée par M. l'ingénieur
en chef, pour abréger la distance et réaliser une im-
portante économie.
A l'extrémité sud se trouve une source d'eau douce
appelée Nefihé. Cette circonstance autorise la certi-
tude de pouvoir couvrir les alentours de culture.
La source d'Abou-Balah, quoique légèrement sau-
màtre, est parfaitement potable, surtout pour les ani-
maux. Toute la caravane s'y est désaltérée.
Avant de quitter ce point, la vallée de l'Ouadée qui
y aboutit a été explorée jusqu'à Ramsès, où M. de
Lesseps l'avait déjà parcourue en descendant de Tell-
el-Kebir.
Les souvenirs empreints dans cette contrée, l'an-
cienne Gessen habitée par les Hébreux, et nos pro-
pres observations font juger de la fécondité future par
la fécondité passée.
En partant du deuxième campement d'Abou-
Balah, la partie nord-est du Timsah s'offre à l'at-
tention de MM. les ingénieurs. Les mouvements de
terrains, les amoncellements de sable y sont observés
et mesurés sur une étendue considérable, bien au-
delà du port militaire jusqu'au santon du cheik
Ennedec.
Les mêmes avantages pour la profondeur et le
creusement y sont reconnus jusqu'au seuil du Se-
rapœum, en face des ruines d'un monument de
Cambyse.
Au-delà de la station du Serapaeum, la marche a
été plus rapide et les observations moins nom-
breuses.
Dans cette partie du voyage, nous avons cons-
tamment cotoyé les lacs Amers, laissant à droite la
rigole qui doit amener aux terres cultivables les eaux
de l'Ouadée. Le bassin des lacs Amers que doit tra-
verser le lit maritime est balayé de sables, macada-
misé de cailloux dont chacun de nous veut prendre
des échantillons, et dépourvu de la végétation dont
est généralement parsemé le lac Timsah.
Les lacs Amers communiquent avec le grand canal
de Nécos, dont on retrouve les traces pendant 15 ki-
lomètres jusqu'à Suez.
Dans les montagnes de Geneff, une autre recon-
naissance constate l'existence d'une carrière offrant
les plus utiles ressources.
Enfin, entrée dans l'emplacement du vieux canal,
la caravane suit une pente adoucie, et, sans sortir du
désert, vient camper dans la rade en vue de Suez,
entre la ligne bleue de la mer, l'aspect sombre des
monts Attaka et les sables d'une plaine aride.
Après une inspection attentive des carrières de
l'Attaka et des ressources de toute espèce qu'elles
offrent aux travaux de construction de Suez, la dé-
putation retourne au Caire.
DU CAIRE AU PORT SAÏD.
La marche lente et mesurée de la caravane n'a-
vait point permis à la députation d'étendre ses ex-
plorations au nord-ouest de l'isthme au delà de Kan-
tara, point de jonction du chemin de la Syrie avec le
canal maritime. A partir de ce point important, la
direction proposée par l'avant-projet avait été chan-
gée et déplacée.
Après avoir étudié les lieux et mesuré les diverses
profondeurs de la mer, la commission internationale
avait déterminé la direction définitive du canal à peu
près en ligne droite, vers la butte Philigret, entre
Peluse et le bogaz de la tour de Gemileh, placé du
côté de Damiette.
La ligne adoptée traverse dans toute son étendue
le bassin du lac Menzaleh, navigable pour les barques
de pêcheurs, dans une moyenne de 2 m. à 50 c. de
profondeur.
Ces lagunes énormes couvrent un territoire autre-
fois fertile et cultivé : elles portaient alors plusieurs
villes célèbres dans l'histoire.
Le lac est parsemé d'atterrissements assez nom-
breux et d'îlots, témoins pour la plupart de l'an-
cienne richesse de ces lieux.
La navigation dans ces vastes lagunes, au milieu
d'une multitude de débris presque flottants, devait
être le complément de la traversée du désert,
Après le port de Suez, étudié et visité au sud-est, il
restait le port de Saïd à fixer au nord-ouest.
En l'absence de bateaux à vapeur et de toute com-
munication régulière, il a fallu organiser sur le Nil
une flottille de grandes barques, adaptées à la navi-
gation du fleuve, et sur le lac Menzaleh une autre
réunion de barques de pêcheurs.
Six jours ont été employés au Caire et au port de
Boulah pour les préparatifs de cette expédition.
Mercredi, 13 avril, l'embarquement s'est effectué à
Bena l'Assal, sur quatre bateaux de grandeur et de
vitesses différentes.
Un vent favorable nous eût poussés en quarante-
huit heures à Damiette; ce trajet nous a coûté six
jours. Tantôt contrariée par le vent, tantôt rejetée à
la rive par le souffle violent du Kamsin, ou arrêtée
par les bas-fonds, la flottille a dû presque constam-
ment avoir recours à la ressource également labo-
rieuse de la rame, de la perche, ou de la cordelle.
L'examen des diverses cultures, des sakiés, de
rares fabriques et du système des irrigations locales,
a gagné à cette lenteur ; nous nous sommes plus spé-
cialement attachés à l'étude des canaux et des cu-
rages.
A notre départ du Caire par le chemin de fer jus
qu'à Bena-l'Assal, nous avions reçu les meilleures
assurances de l'accueil, du bon vouloir qui nous atten-
daient sur notre passage. Ces assurances n'ont pas été
utiles, dépassent les espérances ; une vaste dépression,
espèce de canal naturel, presque parallèle à la ligne
précédemment tracée, sera utilisée par M. l'ingénieur
en chef, pour abréger la distance et réaliser une im-
portante économie.
A l'extrémité sud se trouve une source d'eau douce
appelée Nefihé. Cette circonstance autorise la certi-
tude de pouvoir couvrir les alentours de culture.
La source d'Abou-Balah, quoique légèrement sau-
màtre, est parfaitement potable, surtout pour les ani-
maux. Toute la caravane s'y est désaltérée.
Avant de quitter ce point, la vallée de l'Ouadée qui
y aboutit a été explorée jusqu'à Ramsès, où M. de
Lesseps l'avait déjà parcourue en descendant de Tell-
el-Kebir.
Les souvenirs empreints dans cette contrée, l'an-
cienne Gessen habitée par les Hébreux, et nos pro-
pres observations font juger de la fécondité future par
la fécondité passée.
En partant du deuxième campement d'Abou-
Balah, la partie nord-est du Timsah s'offre à l'at-
tention de MM. les ingénieurs. Les mouvements de
terrains, les amoncellements de sable y sont observés
et mesurés sur une étendue considérable, bien au-
delà du port militaire jusqu'au santon du cheik
Ennedec.
Les mêmes avantages pour la profondeur et le
creusement y sont reconnus jusqu'au seuil du Se-
rapœum, en face des ruines d'un monument de
Cambyse.
Au-delà de la station du Serapaeum, la marche a
été plus rapide et les observations moins nom-
breuses.
Dans cette partie du voyage, nous avons cons-
tamment cotoyé les lacs Amers, laissant à droite la
rigole qui doit amener aux terres cultivables les eaux
de l'Ouadée. Le bassin des lacs Amers que doit tra-
verser le lit maritime est balayé de sables, macada-
misé de cailloux dont chacun de nous veut prendre
des échantillons, et dépourvu de la végétation dont
est généralement parsemé le lac Timsah.
Les lacs Amers communiquent avec le grand canal
de Nécos, dont on retrouve les traces pendant 15 ki-
lomètres jusqu'à Suez.
Dans les montagnes de Geneff, une autre recon-
naissance constate l'existence d'une carrière offrant
les plus utiles ressources.
Enfin, entrée dans l'emplacement du vieux canal,
la caravane suit une pente adoucie, et, sans sortir du
désert, vient camper dans la rade en vue de Suez,
entre la ligne bleue de la mer, l'aspect sombre des
monts Attaka et les sables d'une plaine aride.
Après une inspection attentive des carrières de
l'Attaka et des ressources de toute espèce qu'elles
offrent aux travaux de construction de Suez, la dé-
putation retourne au Caire.
DU CAIRE AU PORT SAÏD.
La marche lente et mesurée de la caravane n'a-
vait point permis à la députation d'étendre ses ex-
plorations au nord-ouest de l'isthme au delà de Kan-
tara, point de jonction du chemin de la Syrie avec le
canal maritime. A partir de ce point important, la
direction proposée par l'avant-projet avait été chan-
gée et déplacée.
Après avoir étudié les lieux et mesuré les diverses
profondeurs de la mer, la commission internationale
avait déterminé la direction définitive du canal à peu
près en ligne droite, vers la butte Philigret, entre
Peluse et le bogaz de la tour de Gemileh, placé du
côté de Damiette.
La ligne adoptée traverse dans toute son étendue
le bassin du lac Menzaleh, navigable pour les barques
de pêcheurs, dans une moyenne de 2 m. à 50 c. de
profondeur.
Ces lagunes énormes couvrent un territoire autre-
fois fertile et cultivé : elles portaient alors plusieurs
villes célèbres dans l'histoire.
Le lac est parsemé d'atterrissements assez nom-
breux et d'îlots, témoins pour la plupart de l'an-
cienne richesse de ces lieux.
La navigation dans ces vastes lagunes, au milieu
d'une multitude de débris presque flottants, devait
être le complément de la traversée du désert,
Après le port de Suez, étudié et visité au sud-est, il
restait le port de Saïd à fixer au nord-ouest.
En l'absence de bateaux à vapeur et de toute com-
munication régulière, il a fallu organiser sur le Nil
une flottille de grandes barques, adaptées à la navi-
gation du fleuve, et sur le lac Menzaleh une autre
réunion de barques de pêcheurs.
Six jours ont été employés au Caire et au port de
Boulah pour les préparatifs de cette expédition.
Mercredi, 13 avril, l'embarquement s'est effectué à
Bena l'Assal, sur quatre bateaux de grandeur et de
vitesses différentes.
Un vent favorable nous eût poussés en quarante-
huit heures à Damiette; ce trajet nous a coûté six
jours. Tantôt contrariée par le vent, tantôt rejetée à
la rive par le souffle violent du Kamsin, ou arrêtée
par les bas-fonds, la flottille a dû presque constam-
ment avoir recours à la ressource également labo-
rieuse de la rame, de la perche, ou de la cordelle.
L'examen des diverses cultures, des sakiés, de
rares fabriques et du système des irrigations locales,
a gagné à cette lenteur ; nous nous sommes plus spé-
cialement attachés à l'étude des canaux et des cu-
rages.
A notre départ du Caire par le chemin de fer jus
qu'à Bena-l'Assal, nous avions reçu les meilleures
assurances de l'accueil, du bon vouloir qui nous atten-
daient sur notre passage. Ces assurances n'ont pas été
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