Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
15 MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 147
pagnie la brillante rémunération de leur confiance,
de leur intelligence , de leur concours à la plus
grande conception du siècle. C'est ce double point de
vue qu'a fait ressortir avec la sûreté ordinaire de son
coup d'oeil le promoteur du canal dans le discours
qu'il a prononcé dans cette solennelle circonstance.
Il ne sépare point son dévouement à la grande
pensée qui le soutient et l'anime depuis quatre ans
de son dévouement aux intérêts particuliers qui, si
spontanément et si généreusement, se sont remis
entre ses mains, et, dans cette noble affaire, c'est par
le développement de l'intérêt général que se féconde-
ront toutes les légitimes attentes de l'intérêt privé.
Mais dans cette satisfaction de ses vœux, l'Europe
n'oubliera pas la part qui en revient à l'initiative, à
la haute magnanimité du prince dont cette œuvre il-
lustrera le gouvernement et immortalisera le nom ;
et comme Alexandrie rappelle au plus humble des
matelots le génie d'un des plus grands hommes des
anciens temps, le Bosphore égyptien sera le monu-
ment éternel au frontispice duquel s'inscrira,
pour les générations futures, le nom de Mohammed-
Saïd en tête des plus grands bienfaiteurs qu'ait à bénir
l'humanité.
ERNEST DESPLACES.
ITINÉRAIRE DE LA DÉPUTATION DE LA COMPAGNIE UNIVERSELLE
A travers l'isthme, du Caire à Suez et du Caire
à Saïd.
L'honorable signataire du document que nous publions
en tête de notre numéro, M. Corbin de Mangoux, nous
poit l'honneur de nous communiquer ses notes sur l'iti-
néraire suivi par la commission déléguée dans l'explo-
ration dont il a fait partie, et qui s'est couronnée par
l'inauguration des travaux au port Saïd. Nous sommes
assuré d'être agréable à nos lecteurs en plaçant sous
leurs yeux ce récit, également précieux et par son inté-
rêt et par son exactitude certaine.
E. D.
DU CAIRE A SUEZ.
C'est le samedi 5 mars, qu'après six jours de tra-
versée, la députation de la Compagnie universelle.
présidée par M. Ferd. de Lesseps , est arrivée en
Egypte.
Un séjour de quatre journées à Alexandrie et de dix
journées au Caire a été consacré aux dispositions à
prendre pour la formation et l'approvisionnement de
la caravane.
Le samedi 21 mars, à 9 heures et demie du matin,
le départ général et simultané s'est opéré. M. de Les-
seps était en tête de la caravane, pleine d'élan et de
confiance.
L'exploration et la marche de la députation ont
demandé seize jours de campement au désert; 400
kilomètres ont été parcourus.
Trois séjours de campement ont particulièrement
permis et favorisé un examen des lieux plus étudié :
Le premier à Tell-el-Kebir, le 24 mars ;
Le deuxième au Bir-Abou-Balah, le 29;
Le troisième sur la plage de Suez, le 2 avril.
A partir du village de Kanka jusqu'à Tell-el-Kebir,
nous cotoyons le désert à droite, sans perdre de vue
la plaine cultivée ; les irrigations y paraissent insuf-
fisantes. Le canal d'irrigation compris dans la con-
cession doit décupler les cultures. A en juger par
les sakièhs en activité, l'eau n'est pas à plus de
2 mètres de profondeur. C'est à Tell-el-Kebir qu'on
traverse le canal descendant de Zagazig à Ramsès;
le val était encore inondé. Ce val, appelé l'Ouadée,
aboutit directement au lac Timsah; c'est l'ancienne
terre de Gessen.
Une exploration importante nous appelle sur la
rive gauche ; en face de nous, à l'ouest, s'étend un
vaste terrain désert formant à peu près un triangle
dont les sommets sont Koreïne, Kantara-El-Kasné
et la fontaine Bir-Abou-Balah. Les environs de cette
fontaine doivent offrir des éléments considérables à
l'irrigation.
A peine avons-nous traversé quelques kilomètres
du désert dans l'angle du midi, qu'un val riche,
une forêt d'une grande étendue réjouissent nos re-
gards. Sous nos yeux s'étendent successivement Ko-
reïne avec ses sakièhs abondantes, ses beaux dattiers;
puis Salaieh, non moins riche, avec ses prairies et ses
villages parsemés au milieu d'une forêt de palmiers
d'une végétation remarquable.
C'est un plaisir et un contraste charmant de cô-
toyer cette vallée verdoyante à côté d'un sable aride
à la surface, mais dont le sol n'attend que d'être hu-
mecté pour rivaliser avec le sol contigu.
Dans ces conditions, le parcours se poursuit sur une
longueur de 50 kilomètres bien au delà de Salaieh.
Aux approches du Kantara-el-Kasné (pont du tré-
sor) se rencontre le chemin de la Syrie. Le sol abaissé,
d'une couleur noirâtre, annonce la même facilité de
fertilisation, et les bords rehaussés du grand canal
traversé par ce pont (Kantara) ne laissent aucun
doute sur ce fait
De Kantara à Bir-Abou-Balah on remarque les
ruines d'une cité. On se rapproche du lac Timsah
(lac du crocodile).
Le séjour au Bir-Abou-Balah (puits du père des
dattes) a été consacré à étudier au nord et au midi
les accidents et la profondeur de ce lac, destiné à deve-
nir le centre de la navigation et du commerce, et à
voir bientôt sur ses bords un port et une ville consi-
dérables.
Dans la partie nord-ouest, le regard est saisi, sur-
pris du panorama de l'ensemble. Le bassin se dessine
avec des découpures dont l'art saura tir2r grand pro -
fit. L'examen du sol, la présence des matériaux
pagnie la brillante rémunération de leur confiance,
de leur intelligence , de leur concours à la plus
grande conception du siècle. C'est ce double point de
vue qu'a fait ressortir avec la sûreté ordinaire de son
coup d'oeil le promoteur du canal dans le discours
qu'il a prononcé dans cette solennelle circonstance.
Il ne sépare point son dévouement à la grande
pensée qui le soutient et l'anime depuis quatre ans
de son dévouement aux intérêts particuliers qui, si
spontanément et si généreusement, se sont remis
entre ses mains, et, dans cette noble affaire, c'est par
le développement de l'intérêt général que se féconde-
ront toutes les légitimes attentes de l'intérêt privé.
Mais dans cette satisfaction de ses vœux, l'Europe
n'oubliera pas la part qui en revient à l'initiative, à
la haute magnanimité du prince dont cette œuvre il-
lustrera le gouvernement et immortalisera le nom ;
et comme Alexandrie rappelle au plus humble des
matelots le génie d'un des plus grands hommes des
anciens temps, le Bosphore égyptien sera le monu-
ment éternel au frontispice duquel s'inscrira,
pour les générations futures, le nom de Mohammed-
Saïd en tête des plus grands bienfaiteurs qu'ait à bénir
l'humanité.
ERNEST DESPLACES.
ITINÉRAIRE DE LA DÉPUTATION DE LA COMPAGNIE UNIVERSELLE
A travers l'isthme, du Caire à Suez et du Caire
à Saïd.
L'honorable signataire du document que nous publions
en tête de notre numéro, M. Corbin de Mangoux, nous
poit l'honneur de nous communiquer ses notes sur l'iti-
néraire suivi par la commission déléguée dans l'explo-
ration dont il a fait partie, et qui s'est couronnée par
l'inauguration des travaux au port Saïd. Nous sommes
assuré d'être agréable à nos lecteurs en plaçant sous
leurs yeux ce récit, également précieux et par son inté-
rêt et par son exactitude certaine.
E. D.
DU CAIRE A SUEZ.
C'est le samedi 5 mars, qu'après six jours de tra-
versée, la députation de la Compagnie universelle.
présidée par M. Ferd. de Lesseps , est arrivée en
Egypte.
Un séjour de quatre journées à Alexandrie et de dix
journées au Caire a été consacré aux dispositions à
prendre pour la formation et l'approvisionnement de
la caravane.
Le samedi 21 mars, à 9 heures et demie du matin,
le départ général et simultané s'est opéré. M. de Les-
seps était en tête de la caravane, pleine d'élan et de
confiance.
L'exploration et la marche de la députation ont
demandé seize jours de campement au désert; 400
kilomètres ont été parcourus.
Trois séjours de campement ont particulièrement
permis et favorisé un examen des lieux plus étudié :
Le premier à Tell-el-Kebir, le 24 mars ;
Le deuxième au Bir-Abou-Balah, le 29;
Le troisième sur la plage de Suez, le 2 avril.
A partir du village de Kanka jusqu'à Tell-el-Kebir,
nous cotoyons le désert à droite, sans perdre de vue
la plaine cultivée ; les irrigations y paraissent insuf-
fisantes. Le canal d'irrigation compris dans la con-
cession doit décupler les cultures. A en juger par
les sakièhs en activité, l'eau n'est pas à plus de
2 mètres de profondeur. C'est à Tell-el-Kebir qu'on
traverse le canal descendant de Zagazig à Ramsès;
le val était encore inondé. Ce val, appelé l'Ouadée,
aboutit directement au lac Timsah; c'est l'ancienne
terre de Gessen.
Une exploration importante nous appelle sur la
rive gauche ; en face de nous, à l'ouest, s'étend un
vaste terrain désert formant à peu près un triangle
dont les sommets sont Koreïne, Kantara-El-Kasné
et la fontaine Bir-Abou-Balah. Les environs de cette
fontaine doivent offrir des éléments considérables à
l'irrigation.
A peine avons-nous traversé quelques kilomètres
du désert dans l'angle du midi, qu'un val riche,
une forêt d'une grande étendue réjouissent nos re-
gards. Sous nos yeux s'étendent successivement Ko-
reïne avec ses sakièhs abondantes, ses beaux dattiers;
puis Salaieh, non moins riche, avec ses prairies et ses
villages parsemés au milieu d'une forêt de palmiers
d'une végétation remarquable.
C'est un plaisir et un contraste charmant de cô-
toyer cette vallée verdoyante à côté d'un sable aride
à la surface, mais dont le sol n'attend que d'être hu-
mecté pour rivaliser avec le sol contigu.
Dans ces conditions, le parcours se poursuit sur une
longueur de 50 kilomètres bien au delà de Salaieh.
Aux approches du Kantara-el-Kasné (pont du tré-
sor) se rencontre le chemin de la Syrie. Le sol abaissé,
d'une couleur noirâtre, annonce la même facilité de
fertilisation, et les bords rehaussés du grand canal
traversé par ce pont (Kantara) ne laissent aucun
doute sur ce fait
De Kantara à Bir-Abou-Balah on remarque les
ruines d'une cité. On se rapproche du lac Timsah
(lac du crocodile).
Le séjour au Bir-Abou-Balah (puits du père des
dattes) a été consacré à étudier au nord et au midi
les accidents et la profondeur de ce lac, destiné à deve-
nir le centre de la navigation et du commerce, et à
voir bientôt sur ses bords un port et une ville consi-
dérables.
Dans la partie nord-ouest, le regard est saisi, sur-
pris du panorama de l'ensemble. Le bassin se dessine
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