Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1859 01 mai 1859
Description : 1859/05/01 (A4,N69). 1859/05/01 (A4,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295044
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1er MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 131
contredit ce léger incident qui a donné naissance,
grandi par des malveillances que nous n'avons pas
besoin de nommer, à toutes les rumeurs mises en cir-
culation, et on voit qu'il était impossible de faire
plus de bruit à propos d'un plus mince sujet.
Rentré au Caire le 10, M. Ferdinand de Lesseps
s'est empressé de se rendre à Alexandrie auprès du
vice-roi qu'il a rencontré à bord d'un de ses bateaux
à vapeur se préparant à aller accomplir un pieux
pèlerinage à La Cavalle, ville de Macédoine, qui a vu
naître son illustre père, Méhémet-Ali. M. de Lesseps
a rendu compte à S. A. des résultats inespérément
heureux de ses opérations. Il en a reçu le meilleur
accueil et le témoignage le plus cordial de sa satis-
faction, et S. A. s'est empressée d'ordonner que, con-
formément à l'acte de concession, deux navires char-
gés d'instruments et de matériaux, pour la poursuite
des opérations commencées, fussent admis dans le
port de Damiette en franchise de droits. Sans aller
plus loin, nous pouvons ajouter que ce ne sont point
là les seules preuves de bienveillance et de persévé-
rance que S. A. ait accordées au représentant et aux
intérêts de la Compagnie universelle.
De retour au Caire, M. de Lesseps, avec ses com-
pagnons, s'est embarqué sur le Nil pour Damiette, où
il doit achever sa revue de l'isthme par l'inspection
de la partie du terrain du lac Mentzaleh et de Saïd.
Les eaux du Nil étaient basses, et par conséquent
la navigation s'effectuait avec lenteur. Les voyageurs
en profitaient pour étudier dans leurs nombreux
points d'arrêt tout ce qui pouvait les éclairer sur les
méthodes d'irrigation et les systèmes de prise d'eau
dans le pays. M. de Lesseps comptait néanmoins
être le 17 avril à Damiette, d'où il se rendra sans
retard au port Saïd pour y faire commencer sous ses
yeux l'installation du phare, de l'appontement, etc.
Nous rappellerons que d'après les procès-verbaux
du comité supérieur des travaux, il a été reconnu
indispensable pour la bonne et facile exécution du
port Saïd d'y établir d'abord cet appontement pour
lequel, comme nous l'avons déjà indiqué, les maté-
riaux étaient arrivés à Damiette. Ajoutons en finis-
sant que tous les nuages que l'intrigue avait un ins-
tant soulevés devant les regards de l'opinion, se sont
complètement dissipés en Egypte. On y est plus que
jamais convaincu de l'utilité, de la grandeur, de la
prospérité future de l'œuvre et de sa prochaine réa-
lisation. Les résultats que nous venons de retracer
ont encore grandi les espérances et la confiance, et
ou peut dire que plus que jamais l'ouverture du ca-
nal de Suez est populaire et unanimement appujée
par l'opinion en Egypte.
ERNEST DESPLACES.
AUTRES DÉTAILS.
Correspondance particulière du Constitutionnel.
« Alexandrie, 10 avril 1859.
« On sait que M. de Lesseps, concessionnaire du ca-
nal maritime de Suez, est arrivé ici dans les premiers
jours du mois de mars. Depuis lors, des bruits contra-
dictoires ont été répandus par la presse européenne
sur les incidents de son voyage. Je puis vous mettre
en mesure de publier à ce sujet des informations
exactes.
» Le voyage de l'honorable président de la Compagnie
de Suez avait un but qu'il est essentiel de bien définir.
» C'était de préparer l'exécution des travaux. Dans
toute œuvre de cette nature les plans des ingénieurs,
qui embrassent un ensemble, ne s'astreignent pas aux
détails. A cet égard ils ont toujours besoin d'être com-
plétés. Au moment de prendre la pioche, il faut d'abord
arrêter minutieusement les tracés, étudier de près les
ressources que le pays peut offrir en fait de matériaux,
tels que la pierre et le bois ; examiner quels sont les
meilleurs moyens d'assurer l'alimentation du personnel.
Dans le cas particulier qui nous occupe, n'était-il pas
nécessaire aussi de sonder le terrain qui doit fournir
une partie de l'eau pour les irrigations ? En effet, l'un
des premiers intérêts de la Compagnie nous paraît de-
voir être, en même temps qu'elle poursuivra les tra-
vaux du canal, de rendre productifs les 80 ou 100,000
hectares de terres arrosables dont elle possède la
concession, et qui suffiraient seuls pour assurer une
rémunération considérable aux capitaux engagés dans
l'entreprise.
» M. de Lesseps, peu de jours après son arrivée à
Alexandrie, est parti pour exécuter, sous ces divers
rapports, les décisions du Conseil d'administration de
la Compagnie. Il était accompagné de l'ingénieur en
chef, M. Mougel-Bey, de l'entrepreneur des travaux,
M. Hardon, et de plusieurs membres du Conseil d'ad-
ministration.
» Ces Messieurs se sont dirigés d'abord sur le terrain
que traversera le canal d'eau douce, dans une vallée
située au centre de l'isthme. Partout ils ont admiré
l'extrême fertilité que. développe sur la terre égyp-
tienne la présence de l'eau du Nil. Certaines surfaces
sont journellement conquises sur le désert par l'indus-
trieuse population du Caire dans les environs de cette
ville. Dès qu'elles sont arrosées, elles se couvrent de
magnifiques cultures. Or, les voyageurs ont reconnu
partout sur leur passage l'existence de l'eau douce à
une profondeur de 2 ou 3 mètres. Ces nappes, placées
si près de la superficie, augmenteront considérablement
les moyens d'arrosage résultant de la dérivation du
Nil dans le canal d'eau douce.
» L'expédition s'est, en outre, convaincue qu'on
trouve des carrières considérables de chaux, de sable
et de moellons sur la ligne du canal. Partout elle a
rencontré d'épaisses broussailles qui fourniront un abon-
dant combuslible. Durant son trajet, elle a reçu les
assurances spontanées du concours des populations lo-
cales. Celles-ci comprennent tous les avantages de
contredit ce léger incident qui a donné naissance,
grandi par des malveillances que nous n'avons pas
besoin de nommer, à toutes les rumeurs mises en cir-
culation, et on voit qu'il était impossible de faire
plus de bruit à propos d'un plus mince sujet.
Rentré au Caire le 10, M. Ferdinand de Lesseps
s'est empressé de se rendre à Alexandrie auprès du
vice-roi qu'il a rencontré à bord d'un de ses bateaux
à vapeur se préparant à aller accomplir un pieux
pèlerinage à La Cavalle, ville de Macédoine, qui a vu
naître son illustre père, Méhémet-Ali. M. de Lesseps
a rendu compte à S. A. des résultats inespérément
heureux de ses opérations. Il en a reçu le meilleur
accueil et le témoignage le plus cordial de sa satis-
faction, et S. A. s'est empressée d'ordonner que, con-
formément à l'acte de concession, deux navires char-
gés d'instruments et de matériaux, pour la poursuite
des opérations commencées, fussent admis dans le
port de Damiette en franchise de droits. Sans aller
plus loin, nous pouvons ajouter que ce ne sont point
là les seules preuves de bienveillance et de persévé-
rance que S. A. ait accordées au représentant et aux
intérêts de la Compagnie universelle.
De retour au Caire, M. de Lesseps, avec ses com-
pagnons, s'est embarqué sur le Nil pour Damiette, où
il doit achever sa revue de l'isthme par l'inspection
de la partie du terrain du lac Mentzaleh et de Saïd.
Les eaux du Nil étaient basses, et par conséquent
la navigation s'effectuait avec lenteur. Les voyageurs
en profitaient pour étudier dans leurs nombreux
points d'arrêt tout ce qui pouvait les éclairer sur les
méthodes d'irrigation et les systèmes de prise d'eau
dans le pays. M. de Lesseps comptait néanmoins
être le 17 avril à Damiette, d'où il se rendra sans
retard au port Saïd pour y faire commencer sous ses
yeux l'installation du phare, de l'appontement, etc.
Nous rappellerons que d'après les procès-verbaux
du comité supérieur des travaux, il a été reconnu
indispensable pour la bonne et facile exécution du
port Saïd d'y établir d'abord cet appontement pour
lequel, comme nous l'avons déjà indiqué, les maté-
riaux étaient arrivés à Damiette. Ajoutons en finis-
sant que tous les nuages que l'intrigue avait un ins-
tant soulevés devant les regards de l'opinion, se sont
complètement dissipés en Egypte. On y est plus que
jamais convaincu de l'utilité, de la grandeur, de la
prospérité future de l'œuvre et de sa prochaine réa-
lisation. Les résultats que nous venons de retracer
ont encore grandi les espérances et la confiance, et
ou peut dire que plus que jamais l'ouverture du ca-
nal de Suez est populaire et unanimement appujée
par l'opinion en Egypte.
ERNEST DESPLACES.
AUTRES DÉTAILS.
Correspondance particulière du Constitutionnel.
« Alexandrie, 10 avril 1859.
« On sait que M. de Lesseps, concessionnaire du ca-
nal maritime de Suez, est arrivé ici dans les premiers
jours du mois de mars. Depuis lors, des bruits contra-
dictoires ont été répandus par la presse européenne
sur les incidents de son voyage. Je puis vous mettre
en mesure de publier à ce sujet des informations
exactes.
» Le voyage de l'honorable président de la Compagnie
de Suez avait un but qu'il est essentiel de bien définir.
» C'était de préparer l'exécution des travaux. Dans
toute œuvre de cette nature les plans des ingénieurs,
qui embrassent un ensemble, ne s'astreignent pas aux
détails. A cet égard ils ont toujours besoin d'être com-
plétés. Au moment de prendre la pioche, il faut d'abord
arrêter minutieusement les tracés, étudier de près les
ressources que le pays peut offrir en fait de matériaux,
tels que la pierre et le bois ; examiner quels sont les
meilleurs moyens d'assurer l'alimentation du personnel.
Dans le cas particulier qui nous occupe, n'était-il pas
nécessaire aussi de sonder le terrain qui doit fournir
une partie de l'eau pour les irrigations ? En effet, l'un
des premiers intérêts de la Compagnie nous paraît de-
voir être, en même temps qu'elle poursuivra les tra-
vaux du canal, de rendre productifs les 80 ou 100,000
hectares de terres arrosables dont elle possède la
concession, et qui suffiraient seuls pour assurer une
rémunération considérable aux capitaux engagés dans
l'entreprise.
» M. de Lesseps, peu de jours après son arrivée à
Alexandrie, est parti pour exécuter, sous ces divers
rapports, les décisions du Conseil d'administration de
la Compagnie. Il était accompagné de l'ingénieur en
chef, M. Mougel-Bey, de l'entrepreneur des travaux,
M. Hardon, et de plusieurs membres du Conseil d'ad-
ministration.
» Ces Messieurs se sont dirigés d'abord sur le terrain
que traversera le canal d'eau douce, dans une vallée
située au centre de l'isthme. Partout ils ont admiré
l'extrême fertilité que. développe sur la terre égyp-
tienne la présence de l'eau du Nil. Certaines surfaces
sont journellement conquises sur le désert par l'indus-
trieuse population du Caire dans les environs de cette
ville. Dès qu'elles sont arrosées, elles se couvrent de
magnifiques cultures. Or, les voyageurs ont reconnu
partout sur leur passage l'existence de l'eau douce à
une profondeur de 2 ou 3 mètres. Ces nappes, placées
si près de la superficie, augmenteront considérablement
les moyens d'arrosage résultant de la dérivation du
Nil dans le canal d'eau douce.
» L'expédition s'est, en outre, convaincue qu'on
trouve des carrières considérables de chaux, de sable
et de moellons sur la ligne du canal. Partout elle a
rencontré d'épaisses broussailles qui fourniront un abon-
dant combuslible. Durant son trajet, elle a reçu les
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