Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
15 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 115
unanime et de M. Ferdinand de Lesseps et de tous
les administrateurs dont il est entouré.
En même temps, l'entrepreneur général se fait fort,
après avoir vérifié en personne la nature du terrain
et tout ce qu'elle a de propice à la rapidité du tra-
vail, de creuser en six mois une rigole de JO mètres
de large et d'un mètre de profondeur, unissant Saïd
à Suez, c'est-à-dire la mer Rouge à la Méditerranée.
L'ingénieur en chef, M. Mougel-Bey, affirme de
son côté qu'un canal maritime à 6m 1/2 de profon-
deur, c'est-à-dire suffisant pour toute la marine com-
merciale, et le canal d'eau douce avec les dérivations
nécessaires pour féconder les terres , pourront être
achevés moyennant une dépense inférieure à 100 mil-
lions.
En outre , on inspecte et on fouille en ce moment
les carrières de Mex, près d'Alexandrie , celles de
l'Attaka à côté de Suez, et les travaux déjà effectués
permettent de compter que ces carrières achèveront
de fournir aux travaux de toute nature des matériaux
suffisamment abondants pour qu'on n'ait pas à aller
en chercher dans les îles et sur les côtes de la Médi-
terranée , conformément aux prévisions de la com-
mission internationale, dont les devis, encore sur ce
point, se trouveront par conséquent sensiblement at-
ténués. Voici en quels termes notre correspondant
résume les faits acquis jusqu'ici par la poursuite des
travaux préparatoires :
« 1° La Compagnie pourra disposer non-seulement
» des 63,000 hectares indiqués comme cultivables
» dans- le programme de la souscription et dans les
» estimations de la commission internationale, mais
» elle peut, dès à présent, compter sur une superficie
»> de 100,000 hectares de terres irrigables.
» 2" Les améliorations dans le tracé, surtout du
» côtédu seuil d'El-Guits, permettent d'évaluer à 10 ou
» 12 millions de mètres cubes les économies de terras-
» sements sur le canal maritime.
» 3° L'eau trouvée à 3, 4 et 5 mètres au plus du
» sol va permettre de commencer les travaux du ca-
l DaI maritime en creusant de distance en distance
» des puits à roue (sakiès) qui permettent de faire mar-
» cher simultanément le travail des deux canaux.
» 4° La découverte, tout près du lac Timsah, de
» bancs considérables de chaux pure et de carrières
» de moellons apportera dans les travaux d'art une
» économie inespérée, soit pour le port intérieur de
» Timsah, soit pour le reste de la ligne.
Il 5° Gràce à l'épaisse végétation des arbustes, le com-
» bustible ne manquera nulle part, et l'isthme offre
» partout à discrétion d'excellents cailloux à béton né-
» cessaires à la maçonnerie. »
Jamais donc entreprise aussi grandiose ne se pré-
senta dans de meilleures conditions. Il semble que
la providence ait voulu accumuler sur cette ligne
toutes les facilités, toutes les ressources nécessaires
pour aider l'homme à conquérir cette route de la ci-
vilisation et du commerce, et unir plus étroitement
les vastes populations des deux hémisphères. L'eau,
le combustible, les matériaux de construction, l'heu-
reuse configuration du sol et sa friabilité même,
tout concourt à accumuler autour de cette concep-
tion tous les éléments du succès le plus certain, de
l'économie la plus inattendue. Que vont dire ceux
qui ont si longtemps soutenu que le percement de
l'isthme de Suez était une œuvre impraticable? En-
core quelque patience, encore quelque persévérance,
et les souscripteurs du canal de Suez recueilleront
à la fois la rémunération et la gloire de leur associa-
tion intelligente à cette utile et généreuse pensée.
Ils peuvent le voir, ralliés autour de l'énergie d'un
homme que rien n'a pu décourager, ni les manœu-
vres souterraines, ni les calomnies, ni la lutte contre
les puissants, l'entreprise du canal de Suez, à mesure
qu'elle avance, leur offre sans cesse de nouveaux élé-
ments de sécurité et d'avantage.
Tout ce qu'elle a promis, elle l'a tenu et au delà :
elle a affirmé que l'exécution du canal était facile, et
chaque progrès révèle des facilités inespérées. Elle
a affirmé que la baie de Péluse présentait une en-
trée aussi sûre que libre, un mouillage sans danger
aux navires qui voudraient pénétrer dans le canal, et
ces assertions maintes fois vérifiées viennent encore
de recevoir la confirmation d'un témoignage impar-
tial que nous reproduisons plus loin dans le rapport
du capitaine Reboul. Elle a soutenu, contre toutes les
oppositions, que l'entreprise ne coûterait pas plus de
200 millions, et si le traité Hardcn ne suffisait pas pour
démontrer la justesse de ses calculs, le récit que nous
venons de faire lèverait sans contredit tous les doutes
à cet égard. Ainsi, jusqu'à présent toutes ses prévi-
sions se ont réalisées à mesure qu'elle a pu les sou-
mettre à l'expérience de la preuve. Il nous semble
qu'avec de tels antécédents , son avenir a quelque
droit à la confiance des actionnaires et du public.
Nos dernières nouvelles nous informent que M. de
Lesseps et ses compagnons se disposaient à se diriger
sur Suez, où ils devaient être rendusen trois jours,c'est-
à-dire le 3 avril. Nous tiendrons nos lecteurs au cou-
rant de cette nouvelle phase de leurs travaux.
ERNEST DESPLACES.
ÉTAT DE LA QUESTION.
Quelques personnes, dans le public, se sont émues
d'une dépêche télégraphique arrivée par Trieste et
l'Allemagne, et prétendant que le vice-roi d'Egypte
opposerait quelques entraves à la poursuite de l'exé-
cution du canal de Suez. Ces bruits mal fondés ont
trouvé promptement leur rectification. Les journaux
français et étrangers ont mis un zèle égal à redresser
unanime et de M. Ferdinand de Lesseps et de tous
les administrateurs dont il est entouré.
En même temps, l'entrepreneur général se fait fort,
après avoir vérifié en personne la nature du terrain
et tout ce qu'elle a de propice à la rapidité du tra-
vail, de creuser en six mois une rigole de JO mètres
de large et d'un mètre de profondeur, unissant Saïd
à Suez, c'est-à-dire la mer Rouge à la Méditerranée.
L'ingénieur en chef, M. Mougel-Bey, affirme de
son côté qu'un canal maritime à 6m 1/2 de profon-
deur, c'est-à-dire suffisant pour toute la marine com-
merciale, et le canal d'eau douce avec les dérivations
nécessaires pour féconder les terres , pourront être
achevés moyennant une dépense inférieure à 100 mil-
lions.
En outre , on inspecte et on fouille en ce moment
les carrières de Mex, près d'Alexandrie , celles de
l'Attaka à côté de Suez, et les travaux déjà effectués
permettent de compter que ces carrières achèveront
de fournir aux travaux de toute nature des matériaux
suffisamment abondants pour qu'on n'ait pas à aller
en chercher dans les îles et sur les côtes de la Médi-
terranée , conformément aux prévisions de la com-
mission internationale, dont les devis, encore sur ce
point, se trouveront par conséquent sensiblement at-
ténués. Voici en quels termes notre correspondant
résume les faits acquis jusqu'ici par la poursuite des
travaux préparatoires :
« 1° La Compagnie pourra disposer non-seulement
» des 63,000 hectares indiqués comme cultivables
» dans- le programme de la souscription et dans les
» estimations de la commission internationale, mais
» elle peut, dès à présent, compter sur une superficie
»> de 100,000 hectares de terres irrigables.
» 2" Les améliorations dans le tracé, surtout du
» côtédu seuil d'El-Guits, permettent d'évaluer à 10 ou
» 12 millions de mètres cubes les économies de terras-
» sements sur le canal maritime.
» 3° L'eau trouvée à 3, 4 et 5 mètres au plus du
» sol va permettre de commencer les travaux du ca-
l DaI maritime en creusant de distance en distance
» des puits à roue (sakiès) qui permettent de faire mar-
» cher simultanément le travail des deux canaux.
» 4° La découverte, tout près du lac Timsah, de
» bancs considérables de chaux pure et de carrières
» de moellons apportera dans les travaux d'art une
» économie inespérée, soit pour le port intérieur de
» Timsah, soit pour le reste de la ligne.
Il 5° Gràce à l'épaisse végétation des arbustes, le com-
» bustible ne manquera nulle part, et l'isthme offre
» partout à discrétion d'excellents cailloux à béton né-
» cessaires à la maçonnerie. »
Jamais donc entreprise aussi grandiose ne se pré-
senta dans de meilleures conditions. Il semble que
la providence ait voulu accumuler sur cette ligne
toutes les facilités, toutes les ressources nécessaires
pour aider l'homme à conquérir cette route de la ci-
vilisation et du commerce, et unir plus étroitement
les vastes populations des deux hémisphères. L'eau,
le combustible, les matériaux de construction, l'heu-
reuse configuration du sol et sa friabilité même,
tout concourt à accumuler autour de cette concep-
tion tous les éléments du succès le plus certain, de
l'économie la plus inattendue. Que vont dire ceux
qui ont si longtemps soutenu que le percement de
l'isthme de Suez était une œuvre impraticable? En-
core quelque patience, encore quelque persévérance,
et les souscripteurs du canal de Suez recueilleront
à la fois la rémunération et la gloire de leur associa-
tion intelligente à cette utile et généreuse pensée.
Ils peuvent le voir, ralliés autour de l'énergie d'un
homme que rien n'a pu décourager, ni les manœu-
vres souterraines, ni les calomnies, ni la lutte contre
les puissants, l'entreprise du canal de Suez, à mesure
qu'elle avance, leur offre sans cesse de nouveaux élé-
ments de sécurité et d'avantage.
Tout ce qu'elle a promis, elle l'a tenu et au delà :
elle a affirmé que l'exécution du canal était facile, et
chaque progrès révèle des facilités inespérées. Elle
a affirmé que la baie de Péluse présentait une en-
trée aussi sûre que libre, un mouillage sans danger
aux navires qui voudraient pénétrer dans le canal, et
ces assertions maintes fois vérifiées viennent encore
de recevoir la confirmation d'un témoignage impar-
tial que nous reproduisons plus loin dans le rapport
du capitaine Reboul. Elle a soutenu, contre toutes les
oppositions, que l'entreprise ne coûterait pas plus de
200 millions, et si le traité Hardcn ne suffisait pas pour
démontrer la justesse de ses calculs, le récit que nous
venons de faire lèverait sans contredit tous les doutes
à cet égard. Ainsi, jusqu'à présent toutes ses prévi-
sions se ont réalisées à mesure qu'elle a pu les sou-
mettre à l'expérience de la preuve. Il nous semble
qu'avec de tels antécédents , son avenir a quelque
droit à la confiance des actionnaires et du public.
Nos dernières nouvelles nous informent que M. de
Lesseps et ses compagnons se disposaient à se diriger
sur Suez, où ils devaient être rendusen trois jours,c'est-
à-dire le 3 avril. Nous tiendrons nos lecteurs au cou-
rant de cette nouvelle phase de leurs travaux.
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ÉTAT DE LA QUESTION.
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l'Allemagne, et prétendant que le vice-roi d'Egypte
opposerait quelques entraves à la poursuite de l'exé-
cution du canal de Suez. Ces bruits mal fondés ont
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