Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
154 L'ISTHME DE SUEZ, 15 MAI.
parce que nous y aurons, quand nous le voudrons, Ma-
dagascar, notre Australie à nous, et des comptoirs se-
condaires échelonnés le long des côtes du Zanguebar,
du golfe d'Adel et de l'Abyssinie, étudiées avec soin,
dans le cours de ces vingt dernières années, par les
voyageurs français.
» De tout cela, il est vrai, personne ne parle; la presse,
l'opinion, la Bourse sont à mille lieues de cet ordre d'i-
dées! Mais c'est le devoir des gouvernants, et leur plus
beau privilège, de se préoccuper des questions impor-
tantes bien avant que le public y songe. Celui-ci, qui
n'a pas à s'enquérir des moyens d'exécution, est tou
jours suffisamment prêt, et les projets les plus gran-
dioses ne le trouvent jamais en arrière ; car les idées
s'élaborent en lui par un travail latent dont souvent il
n'a pas conscience, et elles éclosent au moment précis,
imprévues par tous, si ce n'est parles semeurs d'idées, gou-
vernements et penseurs ; elles éclosent, dis-je, toutes
faites, toutes formées et bientôt mûres pour la moisson.
Si l'on veut n'être pas pris au dépourvu, on doit ne pas
attendre même que le germe se développe au grand
jour.
» Eh bien ! le moment va venir, et il faut se hâter. Se
hâter en politique, c'est être non pour l'heure, mais
avant l'heure; c'est devancer les années, c'est faire en
sorte que les plans apparaissent complètement dressés
au moment de la mise en œuvre, comme Minerve sortit
tout armée du cerveau de Jupiter. N'attendons pas l'a-
venir au passage, il serait déjà loin quand nous pense-
rions à le saisir ; pour arriver à temps avec cet infati-
gable marcheur, il faut se mettre en chemin dès qu'on le
voit poindre à l'horizon. Dans peu d'années, à travers
l'isthme de Suez ouvert, nos navigateurs entreront
d'emblée dans les mers de l'Afrique orientale; il faut
leur préparer le terrain et agir de telle sorte qu'ils y
trouvent l'influence française solidement assise.
Quels magnifiques débouchés pour notre commerce !
quelles opulentes régions ! quels marchés pleins de sou-
venirs et d'espérances ! Depuis vingt ans, le départe-
ment de la marine fait les plus constants, les plus loua-
bles efforts, mais aussi de douloureux sacrifices pour
développer le commerce et établir quelques comptoirs
sur les plages inhospitalières de l'Afrique occidentale ;
et, pourtant, que sont Saint-Louis, Gorée, les établisse-
ments d'Assinie et du Gabon, auprès de ceux que nous
possédons déjà et que nous pourrions posséder, plus tard,
de l'autre côté du continent? Que sont les objets de traite
que le Sénégal nous envoie par l'Atlantique auprès de
ceux qui nous viendront du pays Soumali, du Souahhel,
si riches en or, en ivoire, en épices, en gommes et ré-
sines, en peaux, miel, cire, sésame, en beaux bois, en
produits métallurgiques variés; auprès de ceux de la
grande lie Malgache, qui, au besoin, fournirait l'Europe
entière de sucre, de riz et de bois d'ébénisterie? Certes,
on ne saurait le nier, il y a entre les deux côtes une
immense différence toute à l'avantage de celle que le
percement de l'isthme de Suez va rapprocher de nos
ports de 2,000 lieues environ, et qu'il mettra ainsi à
1,600 lieues de Marseille, trajet égal à celui qu'il faut
effectuer pour se rendre du même port à notre établis-
sement du Gabon. »
M. GUILLAIN,
Capitaine de vaisseau.
LA PRESSE ÉGYPTIENNE.
Un journal, rédigé en français et par un Français,
a paru récemment à Alexandrie. Nous ne saurions
qu'applaudir à ce fait. L'Egypte se mêle de plus en
plus aux sociétés civilisées de l'Europe, et nous som-
mes heureux qu'un organe français y représente et
y exprime les sympathies de la France pour l'Egypte,
en même temps que la haute et affectueuse consi-
dération qu'elle porte au prince par lequel ce beau
pays est gouverné.
Nous ne pouvons mieux donner à nos lecteurs l'idée
des sentiments dont s'inspirera ce journal, la Presse
Egyptienne, qu'en reproduisant l'article qu'il publie
dans son numéro du 18 avril, sous ce titre : Perce-
ment de l'isthme de Suez.
ERNEST DESPLACES.
« Cette grande œuvre, qui doit honorer, à tant de
titres, le règne deMohammed-Saïd, etàlaquelle laFrance
est si sympathique, cette immense entreprise qui attire
en ce moment, plus que jamais, les regards de l'Europe
vers l'Egypte, sera l'objet constant de notre sollicitude
la plus vive et de notre attention la plus soutenue.
» Nous la traiterons avec la même franchise la même
indépendance et la même impartialité que toutes les
autres questions que nous avons énumérées dans notre
premier numéro.
» Placés sur les lieux mêmes, nous serons toujours en
position d'avoir les renseignements les plus certains,
les détails les plus préc:s sur toute la marche de cette
grande affaire, que nous suivrons pas à pas, jusqu'au
but qu'elle doit atteindre, c'est-à-dire sa complète réali-
sation.
» Mais, nous devons le dire encore, nous n'avons pour
mobile que l'intérêt général, dans toute l'acception qu'il
comporte ; aussi nous tiendrons toujours nos lecteurs
au courant de ce qui sera fait ici, quoi qu'il advienne.
Nous pouvons, dès à présent, annoncer que M. de Les-
seps, avec la commission d'ingénieurs qui l'accompagne,
ainsi que M. Hardon, l'entrepreneur général, poursuit
sur le parcours du canal, avec toute l'activité qu'on lui
connaît, l'achèvement des études et travaux prépara-
toires; qu'un ingénieur hydrographe du gouvernement
français, M. de la Rousse, pratique à Peluse des son-
dages afin de déterminer d'une manière définitive l'entrée
du canal, et que tous ces travaux ont donné les résultats
les plus avantageux.
D Dans un de nos très-prochains numéros nous espé-
rons être à même de publier le résumé de ces études
parce que nous y aurons, quand nous le voudrons, Ma-
dagascar, notre Australie à nous, et des comptoirs se-
condaires échelonnés le long des côtes du Zanguebar,
du golfe d'Adel et de l'Abyssinie, étudiées avec soin,
dans le cours de ces vingt dernières années, par les
voyageurs français.
» De tout cela, il est vrai, personne ne parle; la presse,
l'opinion, la Bourse sont à mille lieues de cet ordre d'i-
dées! Mais c'est le devoir des gouvernants, et leur plus
beau privilège, de se préoccuper des questions impor-
tantes bien avant que le public y songe. Celui-ci, qui
n'a pas à s'enquérir des moyens d'exécution, est tou
jours suffisamment prêt, et les projets les plus gran-
dioses ne le trouvent jamais en arrière ; car les idées
s'élaborent en lui par un travail latent dont souvent il
n'a pas conscience, et elles éclosent au moment précis,
imprévues par tous, si ce n'est parles semeurs d'idées, gou-
vernements et penseurs ; elles éclosent, dis-je, toutes
faites, toutes formées et bientôt mûres pour la moisson.
Si l'on veut n'être pas pris au dépourvu, on doit ne pas
attendre même que le germe se développe au grand
jour.
» Eh bien ! le moment va venir, et il faut se hâter. Se
hâter en politique, c'est être non pour l'heure, mais
avant l'heure; c'est devancer les années, c'est faire en
sorte que les plans apparaissent complètement dressés
au moment de la mise en œuvre, comme Minerve sortit
tout armée du cerveau de Jupiter. N'attendons pas l'a-
venir au passage, il serait déjà loin quand nous pense-
rions à le saisir ; pour arriver à temps avec cet infati-
gable marcheur, il faut se mettre en chemin dès qu'on le
voit poindre à l'horizon. Dans peu d'années, à travers
l'isthme de Suez ouvert, nos navigateurs entreront
d'emblée dans les mers de l'Afrique orientale; il faut
leur préparer le terrain et agir de telle sorte qu'ils y
trouvent l'influence française solidement assise.
Quels magnifiques débouchés pour notre commerce !
quelles opulentes régions ! quels marchés pleins de sou-
venirs et d'espérances ! Depuis vingt ans, le départe-
ment de la marine fait les plus constants, les plus loua-
bles efforts, mais aussi de douloureux sacrifices pour
développer le commerce et établir quelques comptoirs
sur les plages inhospitalières de l'Afrique occidentale ;
et, pourtant, que sont Saint-Louis, Gorée, les établisse-
ments d'Assinie et du Gabon, auprès de ceux que nous
possédons déjà et que nous pourrions posséder, plus tard,
de l'autre côté du continent? Que sont les objets de traite
que le Sénégal nous envoie par l'Atlantique auprès de
ceux qui nous viendront du pays Soumali, du Souahhel,
si riches en or, en ivoire, en épices, en gommes et ré-
sines, en peaux, miel, cire, sésame, en beaux bois, en
produits métallurgiques variés; auprès de ceux de la
grande lie Malgache, qui, au besoin, fournirait l'Europe
entière de sucre, de riz et de bois d'ébénisterie? Certes,
on ne saurait le nier, il y a entre les deux côtes une
immense différence toute à l'avantage de celle que le
percement de l'isthme de Suez va rapprocher de nos
ports de 2,000 lieues environ, et qu'il mettra ainsi à
1,600 lieues de Marseille, trajet égal à celui qu'il faut
effectuer pour se rendre du même port à notre établis-
sement du Gabon. »
M. GUILLAIN,
Capitaine de vaisseau.
LA PRESSE ÉGYPTIENNE.
Un journal, rédigé en français et par un Français,
a paru récemment à Alexandrie. Nous ne saurions
qu'applaudir à ce fait. L'Egypte se mêle de plus en
plus aux sociétés civilisées de l'Europe, et nous som-
mes heureux qu'un organe français y représente et
y exprime les sympathies de la France pour l'Egypte,
en même temps que la haute et affectueuse consi-
dération qu'elle porte au prince par lequel ce beau
pays est gouverné.
Nous ne pouvons mieux donner à nos lecteurs l'idée
des sentiments dont s'inspirera ce journal, la Presse
Egyptienne, qu'en reproduisant l'article qu'il publie
dans son numéro du 18 avril, sous ce titre : Perce-
ment de l'isthme de Suez.
ERNEST DESPLACES.
« Cette grande œuvre, qui doit honorer, à tant de
titres, le règne deMohammed-Saïd, etàlaquelle laFrance
est si sympathique, cette immense entreprise qui attire
en ce moment, plus que jamais, les regards de l'Europe
vers l'Egypte, sera l'objet constant de notre sollicitude
la plus vive et de notre attention la plus soutenue.
» Nous la traiterons avec la même franchise la même
indépendance et la même impartialité que toutes les
autres questions que nous avons énumérées dans notre
premier numéro.
» Placés sur les lieux mêmes, nous serons toujours en
position d'avoir les renseignements les plus certains,
les détails les plus préc:s sur toute la marche de cette
grande affaire, que nous suivrons pas à pas, jusqu'au
but qu'elle doit atteindre, c'est-à-dire sa complète réali-
sation.
» Mais, nous devons le dire encore, nous n'avons pour
mobile que l'intérêt général, dans toute l'acception qu'il
comporte ; aussi nous tiendrons toujours nos lecteurs
au courant de ce qui sera fait ici, quoi qu'il advienne.
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seps, avec la commission d'ingénieurs qui l'accompagne,
ainsi que M. Hardon, l'entrepreneur général, poursuit
sur le parcours du canal, avec toute l'activité qu'on lui
connaît, l'achèvement des études et travaux prépara-
toires; qu'un ingénieur hydrographe du gouvernement
français, M. de la Rousse, pratique à Peluse des son-
dages afin de déterminer d'une manière définitive l'entrée
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les plus avantageux.
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