Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1859 01 mai 1859
Description : 1859/05/01 (A4,N69). 1859/05/01 (A4,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295044
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
1er MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 133
DÉPART D'EGYPTE DE M. GREEN.
Dans sa correspondance d'Alexandrie, sous la date
du 5 avril, le Journal de Constantmople nous apporte
la nouvelle suivante:
« M. Green, consul de S. M. Britannique à Alexan-
» drie et gérant depuis deux ans le consulat général,
» est parti avant-hier avec sa famille pour Londres,
» d'où, après un certain séjour, il se rendra à Bu-
» karest pour occuper son poste de consul général.
» En attendant à Alexandrie l'arrivée de M. Col-
» quhoun, le nouveau consul général, le consul du
» Caire, M. Walne, gère le consulat général. »
On avait annoncé, en effet, il y a déjà quelque
temps, l'éloignement de M. Green d'Alexandrie et sa
nomination con équente au poste de consul général
d'Angleterre à Bukarest. M. Green a montré une
certaine lenteur à aller occuper les nouvelles fonc-
tions qui lui ont été confiées, et on sait comment il
a employé cet intervalle. Ses démarches et ses es-
sais d'intimidation sur le vice-roi ont eu assez de
retentissement en Europe et ont causé assez d'em-
barras en Angleterre pour qu'il ait été implicitement
désavoué. Nous n'avons pas besoin de rappeler que
tous les journaux de Londres se sont accordés à dé-
mentir les actes extraordinaires justement prêtés au
consul d'Alexandrie, et lorsqu'il n'a plus été possible
de les nier, ils se sont tus avec une sorte de confu-
sion. Le départ de M. Green, qui, quoique très-moti-
vé, ne semblait point pourtant devoir être si prochain.
N'a-t-il point été déterminé et par les fâcheuses impres-
sions que sa conduite a faites sur l'opinion publique
dans son pays et par le mécontentement qu'elle a
causé à son propre gouvernement, qu'elle compro-
mettait envers le parlement, envers l'Égypte et en-
vers l'Europe? Nous voudrions le croire et nous
l'espérons. Le cabinet anglais pouvait difficile-
ment laisser sur le théâtre de semblables exploits
l'agent qui le mettait en contradiction éclatante avec
ses engagements solennels devant la Chambre des
communes; et en supposant, contre la vraisemblance,
que le cabinet tory résiste au choc des élections, il
y avait dans cette position fausse un texte assez
grave pour les interpellations des orateurs accrédités
envers lesquels ces engagements ont été pris. Nous
ne pouvons, en tout cas, que voir dans ce petit évé-
nement un symptôme de bon accord et des disposi-
tions plus intelligentes dans les intentions du gou..
vernement anglais. Ce ne sont point d'ailleurs les seuls
symptômes qui soient à notre connaissance, et nous
espérons qu'ils seront confirmés par l'attitude du
nouveau consul.
J. Mongin.
PANAMA ET SUEZ.
Une lettre de Nicaragua, écrite de Grey-Town, an-
nonce l'arrivée du concessionnaire du canal qui doit
unir l'Atlantique et le Pacifique, avec le personnel
qui doit l'assister dans les travaux. Cette lettre nous
donne en ces termes le récit de l'accueil qui lui a
été fait officiellement tant par le consul anglais que
par les commandants et les officiers des forces bri-
tanniques.
« Les commandants des quatre vaisseaux de guerre
anglais le César, le Diudém", le t a/orous et le Basilic, en
station à Grey-Town, sont des 'endus à terre et se sont
rendus, avec le consul général de S. M. Britannique,
auprès de M tielly pour lui présenter leurs féliciations.
Ces officiera lui ont déclaré que leurs instructions leur
prescrivent formellement de protéger l'exécution de son
entreprise.
» En conséquence, ils ont mis très-gracieusement
leurs embarcations à la disposition de M. Belly, pour
aider au débarquement du matériel de son expédition.
Pendant cette opération, le soir même, M. Belly a rendu
leur visite à ces officiers, accompagné de M. Levas-
seur, secrétaire général de la Compagnie, et de MM. Du-
rocher, Tricosel, Armieux et Ponsard, ingénieurs du
canal.
» Les embarcations portant le personnel et le maté-
riel de l'expédition partiront demain par le fleuve Saint-
Jean, remorquées par un steamer acheté par M. Belly.
Des ordres sont donnés par le gouvernement de Nica-
ragua aux commandants des forts Castillo et San-Carlos
de mettre à la disposition de M. Belly tous les bâti-
ments de ces deux forts pour loger le personnel de la
Compagnie. »
Nous aimons à recueillir ces témoignages du con-
cours britannique à une œuvre éminemment utile
au commerce et à la navigation du monde, et nous
sommes heureux d'avoir à les constater. Nous ne
pouvons comprendre comment, après de telles mani-
festations en faveur du canal de Nicaragua, le gou-
vernement anglais pourrait montrer, non pas seule-
ment de l'hostilité, mais même de l'indifférence pour
le canal de Suez. L'un de ces ouvrages est au moins
aussi utile que l'autre, et sans vouloir rabaisser en
rien la beauté de l'entreprise de M. Belly, nous osons
penser que le percement de l'isthme de Suez l'em-
porte encore, dans la balance des avantages pour la
civilisation, la religion, la navigation, le commerce.
Comment donc le cabinet de ,Saint-James pourrait-il
à la fois se montrer si ardent pour la route qui doit
rapprocher les deux rives de l'Amérique, et si peu
bienveillant pour celle qui diminue de moitié la dis-
tance entre l'Asie et l'Europe? Nous n'y pourrions voir
qu'une raison: grâce à la puissance américaine,
l'Angleterre n'a pas de prétention à monopoliser
l'isthme de Panama, et si elle voulait interdire aux
nations maritimes l'ouverture du passage de Suez, ce
DÉPART D'EGYPTE DE M. GREEN.
Dans sa correspondance d'Alexandrie, sous la date
du 5 avril, le Journal de Constantmople nous apporte
la nouvelle suivante:
« M. Green, consul de S. M. Britannique à Alexan-
» drie et gérant depuis deux ans le consulat général,
» est parti avant-hier avec sa famille pour Londres,
» d'où, après un certain séjour, il se rendra à Bu-
» karest pour occuper son poste de consul général.
» En attendant à Alexandrie l'arrivée de M. Col-
» quhoun, le nouveau consul général, le consul du
» Caire, M. Walne, gère le consulat général. »
On avait annoncé, en effet, il y a déjà quelque
temps, l'éloignement de M. Green d'Alexandrie et sa
nomination con équente au poste de consul général
d'Angleterre à Bukarest. M. Green a montré une
certaine lenteur à aller occuper les nouvelles fonc-
tions qui lui ont été confiées, et on sait comment il
a employé cet intervalle. Ses démarches et ses es-
sais d'intimidation sur le vice-roi ont eu assez de
retentissement en Europe et ont causé assez d'em-
barras en Angleterre pour qu'il ait été implicitement
désavoué. Nous n'avons pas besoin de rappeler que
tous les journaux de Londres se sont accordés à dé-
mentir les actes extraordinaires justement prêtés au
consul d'Alexandrie, et lorsqu'il n'a plus été possible
de les nier, ils se sont tus avec une sorte de confu-
sion. Le départ de M. Green, qui, quoique très-moti-
vé, ne semblait point pourtant devoir être si prochain.
N'a-t-il point été déterminé et par les fâcheuses impres-
sions que sa conduite a faites sur l'opinion publique
dans son pays et par le mécontentement qu'elle a
causé à son propre gouvernement, qu'elle compro-
mettait envers le parlement, envers l'Égypte et en-
vers l'Europe? Nous voudrions le croire et nous
l'espérons. Le cabinet anglais pouvait difficile-
ment laisser sur le théâtre de semblables exploits
l'agent qui le mettait en contradiction éclatante avec
ses engagements solennels devant la Chambre des
communes; et en supposant, contre la vraisemblance,
que le cabinet tory résiste au choc des élections, il
y avait dans cette position fausse un texte assez
grave pour les interpellations des orateurs accrédités
envers lesquels ces engagements ont été pris. Nous
ne pouvons, en tout cas, que voir dans ce petit évé-
nement un symptôme de bon accord et des disposi-
tions plus intelligentes dans les intentions du gou..
vernement anglais. Ce ne sont point d'ailleurs les seuls
symptômes qui soient à notre connaissance, et nous
espérons qu'ils seront confirmés par l'attitude du
nouveau consul.
J. Mongin.
PANAMA ET SUEZ.
Une lettre de Nicaragua, écrite de Grey-Town, an-
nonce l'arrivée du concessionnaire du canal qui doit
unir l'Atlantique et le Pacifique, avec le personnel
qui doit l'assister dans les travaux. Cette lettre nous
donne en ces termes le récit de l'accueil qui lui a
été fait officiellement tant par le consul anglais que
par les commandants et les officiers des forces bri-
tanniques.
« Les commandants des quatre vaisseaux de guerre
anglais le César, le Diudém", le t a/orous et le Basilic, en
station à Grey-Town, sont des 'endus à terre et se sont
rendus, avec le consul général de S. M. Britannique,
auprès de M tielly pour lui présenter leurs féliciations.
Ces officiera lui ont déclaré que leurs instructions leur
prescrivent formellement de protéger l'exécution de son
entreprise.
» En conséquence, ils ont mis très-gracieusement
leurs embarcations à la disposition de M. Belly, pour
aider au débarquement du matériel de son expédition.
Pendant cette opération, le soir même, M. Belly a rendu
leur visite à ces officiers, accompagné de M. Levas-
seur, secrétaire général de la Compagnie, et de MM. Du-
rocher, Tricosel, Armieux et Ponsard, ingénieurs du
canal.
» Les embarcations portant le personnel et le maté-
riel de l'expédition partiront demain par le fleuve Saint-
Jean, remorquées par un steamer acheté par M. Belly.
Des ordres sont donnés par le gouvernement de Nica-
ragua aux commandants des forts Castillo et San-Carlos
de mettre à la disposition de M. Belly tous les bâti-
ments de ces deux forts pour loger le personnel de la
Compagnie. »
Nous aimons à recueillir ces témoignages du con-
cours britannique à une œuvre éminemment utile
au commerce et à la navigation du monde, et nous
sommes heureux d'avoir à les constater. Nous ne
pouvons comprendre comment, après de telles mani-
festations en faveur du canal de Nicaragua, le gou-
vernement anglais pourrait montrer, non pas seule-
ment de l'hostilité, mais même de l'indifférence pour
le canal de Suez. L'un de ces ouvrages est au moins
aussi utile que l'autre, et sans vouloir rabaisser en
rien la beauté de l'entreprise de M. Belly, nous osons
penser que le percement de l'isthme de Suez l'em-
porte encore, dans la balance des avantages pour la
civilisation, la religion, la navigation, le commerce.
Comment donc le cabinet de ,Saint-James pourrait-il
à la fois se montrer si ardent pour la route qui doit
rapprocher les deux rives de l'Amérique, et si peu
bienveillant pour celle qui diminue de moitié la dis-
tance entre l'Asie et l'Europe? Nous n'y pourrions voir
qu'une raison: grâce à la puissance américaine,
l'Angleterre n'a pas de prétention à monopoliser
l'isthme de Panama, et si elle voulait interdire aux
nations maritimes l'ouverture du passage de Suez, ce
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