Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1859 01 mai 1859
Description : 1859/05/01 (A4,N69). 1859/05/01 (A4,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295044
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
130 L'ISTHME DE SUEZ, 1er MAI.
actionnaires auraient ressenti avec regret, et même
avec désappointement, l'absence dans cette première
réunion de M. Ferdinand de Lesseps, âme de l'entre-
prise, et qu'ils ont investi de toute leur généreuse
confiance. De plus, ce n'est qu'après le complet achè-
vement des actes importants qui s'effectuent en ce
moment dans l'isthme que l'administration aurait
été à même de les éclairer complétement sur l'état
moral, matériel, financier de l'affaire et sur les réso-
lutions qui doivent découler de cette situation. Dès
lors un ajournement était indispensable, et nous pen-
sons fermement qu'il aura l'approbation de tous les
intéressés.
On ne peut pas se dissimuler, en effet, l'influence
qu'auront sur les délibérations de l'assemblée les opé-
rations si intéressantes qui s'effectuent actuellement
sous les yeux de M. de Lesseps. Nous en avons décrit
une partie dans notre dernier numéro. Nous avons
laissé la caravane se disposant à parcourir et obser-
ver les localités qui séparent le lac Timsah de Suez.
Nous allons reprendre notre récit en analysant no-
tre correspondance d'Egypte, sous la date des 3, 10,
11, 12, 15 et 16 avril.
Après avoir achevé la reconnaissance du bassin du
lac Timsah au sud et à l'ouest, et avoir étudié le
point dit du Sheck Ennedec, où le canal débouche dans
le lac, les opérateurs se sont dirigés par l'ouest vers le
bassin des Lacs Amers et ont campé au pied du monu-
ment persépolitain indiqué sur la carte de l'isthme sous
le nom de Sérapéum. Ils ont poussé une reconnais-
sance vers les monts Chebrewet et Geneff, à proximité
des lacs Amers ; ils ont longé ce bassin à l'ouest en
suivant le tracé de la rigole d'eau douce qui doit des-
cendre jusqu'à Suez ; et par l'ancien lit du canal de
Néchos, qui servira à une portion du canal maritime,
ils sont arrivés le 3 avril à cette dernière ville.
Les résultats de cette exploration n'ont été ni moins
intéressants ni moins avantageux que ceux qui les
avaient précédés. L'étude attentive sur le terrain de la
ligne du canal maritime entre le bassin du lac Timsah
et le bassin des Lacs Amers permettra de diminuer le
cube des déblais dans une proportion très-sensible.
Nous devons rappeler que les deux points les plus
élevés de la ligne du canal sont le seuil d'El-Guisr,
entre le lac Timsah et le lac Ballah, et le seuil du
Sérapéum, entre le lac Timsah et les Lacs Amers.
L'élévation de ces deux points est de Il à 15 mètres
au-dessus du niveau des mers. On se rappelle qu'au
seuil d'El-Guisr, une légère inflexion décidée vers le
pied du coteau apporte dans les dépenses une écono-
mie de 10 à 12 millions de mètres cubes de terre à
remuer. Par la même opération, des résultats analo-
gues solit a-surés du côté du seuil du Sérapéum, et
par cette rectification, la plus grande hauteur à creu-
ser lie sera que de 5 mètres au lieu de 11 mètres au-
dessus du niveau des mers.
L'exploration des monts Chebrewet et Geneff a
donné lieu à des constatations non moins satisfaisan-
tes. Au mont Geneff on a reconnu l'existence de ma-
gnifiques carrières de pierres de taille d'une qualité
supérieure à celles de l'Attaka pour les constructions.
Ces carrières paraissent avoir été anciennement ex-
ploitées ; les chemins en sont encore bons, faciles et
commodes; la pierre y est en abondance et d'une
telle masse, qu'on y a vu des blocs cubant jusqu'à
40 mètres. L'entrepreneur général croit être certain
que ces carrières s'étendent même beaucoup plus
près des lacs Amers. On a constaté, en outre, l'exis-
tence sur les bords des lacs de bancs de plâtre pro-
fonds, étendus et de la plus grande beauté, se pro-
longeant jusqu'au versant des derniers monts afri-
cains.
Continuant leur route le long de la rigole d'eau
douce, les explorateurs ont reconnu qu'elle traversait
des plaines de bonne terre, facilement arrosables et fer-
tilisables; et enfin, après s'être assurés que le lit du
canal de Néchos, dont le nouveau canal doit parcourir
une certaine partie, était encore profond et parfaite-
ment conservé, ils ont campé le 3 au soir à l'ouest de
la ville de Suez, entre le chemin de fer et la mer, et
le lendemain ils sont allés visiter les carrières de l'At-
taka, où est établi un poste d'ouvriers en permanence.
Là ils ont assisté à l'essai de deux mines qui avaient
été préparées par les carriers, et ils ont constaté que
la montagne fournirait d'excellents matériaux Elle
est généralement formée d'une espèce de grès très-dur
et très-lourd qui, par cela même, peut présenter quel-
ques difficultés d'extraction. Mais on a trouvé dans
d'autres parties du calcaire et même de la chaux
qu'on croit hydraulique, et le ml, depuis le pied du
mont jusqu'à la mer, est d'ailleurs couvert de désagré-
gations où l'on recueillera plus de cent mille mètres
cubes de blocs et de pierres pouvant être employés im-
médiatement, et qui suffiront pour construire les je-
tées de Suez. Il n'y a donc pas lieu pour le moment
de s'occuper de travaux d'extraction.
A Suez, diverses dispositions ont été prises par une
délibération des délégués du Conseil, pour donner à
toutes les opérations préparatoires l'activité et le dé-
veloppement propres à les rendre décisives et défin-
itives.
C'est à Suez qu'on a eu le mot de tout le bruit qui a
été fait en Europe et en Egypte sur les mauvaises dis-
positions prétendues du gouvernement égyptien. Quel-
ques malentendus entre les autorités du Caire et celles
de Suez ont un instant mis quelques entraves aux
travaux des carriers de l'Attaka; mais dès que ces
faits ont été connus du vice roi, S. A. a spontanément
et immédiatement expédié des ordres pour qu aucun
obstacle ne fùt opposé aux agents de la Compagnie,
et un haut fonctionnaire qui s'était signalé par un
zèle malheureux a été même destitué. C'est sans
actionnaires auraient ressenti avec regret, et même
avec désappointement, l'absence dans cette première
réunion de M. Ferdinand de Lesseps, âme de l'entre-
prise, et qu'ils ont investi de toute leur généreuse
confiance. De plus, ce n'est qu'après le complet achè-
vement des actes importants qui s'effectuent en ce
moment dans l'isthme que l'administration aurait
été à même de les éclairer complétement sur l'état
moral, matériel, financier de l'affaire et sur les réso-
lutions qui doivent découler de cette situation. Dès
lors un ajournement était indispensable, et nous pen-
sons fermement qu'il aura l'approbation de tous les
intéressés.
On ne peut pas se dissimuler, en effet, l'influence
qu'auront sur les délibérations de l'assemblée les opé-
rations si intéressantes qui s'effectuent actuellement
sous les yeux de M. de Lesseps. Nous en avons décrit
une partie dans notre dernier numéro. Nous avons
laissé la caravane se disposant à parcourir et obser-
ver les localités qui séparent le lac Timsah de Suez.
Nous allons reprendre notre récit en analysant no-
tre correspondance d'Egypte, sous la date des 3, 10,
11, 12, 15 et 16 avril.
Après avoir achevé la reconnaissance du bassin du
lac Timsah au sud et à l'ouest, et avoir étudié le
point dit du Sheck Ennedec, où le canal débouche dans
le lac, les opérateurs se sont dirigés par l'ouest vers le
bassin des Lacs Amers et ont campé au pied du monu-
ment persépolitain indiqué sur la carte de l'isthme sous
le nom de Sérapéum. Ils ont poussé une reconnais-
sance vers les monts Chebrewet et Geneff, à proximité
des lacs Amers ; ils ont longé ce bassin à l'ouest en
suivant le tracé de la rigole d'eau douce qui doit des-
cendre jusqu'à Suez ; et par l'ancien lit du canal de
Néchos, qui servira à une portion du canal maritime,
ils sont arrivés le 3 avril à cette dernière ville.
Les résultats de cette exploration n'ont été ni moins
intéressants ni moins avantageux que ceux qui les
avaient précédés. L'étude attentive sur le terrain de la
ligne du canal maritime entre le bassin du lac Timsah
et le bassin des Lacs Amers permettra de diminuer le
cube des déblais dans une proportion très-sensible.
Nous devons rappeler que les deux points les plus
élevés de la ligne du canal sont le seuil d'El-Guisr,
entre le lac Timsah et le lac Ballah, et le seuil du
Sérapéum, entre le lac Timsah et les Lacs Amers.
L'élévation de ces deux points est de Il à 15 mètres
au-dessus du niveau des mers. On se rappelle qu'au
seuil d'El-Guisr, une légère inflexion décidée vers le
pied du coteau apporte dans les dépenses une écono-
mie de 10 à 12 millions de mètres cubes de terre à
remuer. Par la même opération, des résultats analo-
gues solit a-surés du côté du seuil du Sérapéum, et
par cette rectification, la plus grande hauteur à creu-
ser lie sera que de 5 mètres au lieu de 11 mètres au-
dessus du niveau des mers.
L'exploration des monts Chebrewet et Geneff a
donné lieu à des constatations non moins satisfaisan-
tes. Au mont Geneff on a reconnu l'existence de ma-
gnifiques carrières de pierres de taille d'une qualité
supérieure à celles de l'Attaka pour les constructions.
Ces carrières paraissent avoir été anciennement ex-
ploitées ; les chemins en sont encore bons, faciles et
commodes; la pierre y est en abondance et d'une
telle masse, qu'on y a vu des blocs cubant jusqu'à
40 mètres. L'entrepreneur général croit être certain
que ces carrières s'étendent même beaucoup plus
près des lacs Amers. On a constaté, en outre, l'exis-
tence sur les bords des lacs de bancs de plâtre pro-
fonds, étendus et de la plus grande beauté, se pro-
longeant jusqu'au versant des derniers monts afri-
cains.
Continuant leur route le long de la rigole d'eau
douce, les explorateurs ont reconnu qu'elle traversait
des plaines de bonne terre, facilement arrosables et fer-
tilisables; et enfin, après s'être assurés que le lit du
canal de Néchos, dont le nouveau canal doit parcourir
une certaine partie, était encore profond et parfaite-
ment conservé, ils ont campé le 3 au soir à l'ouest de
la ville de Suez, entre le chemin de fer et la mer, et
le lendemain ils sont allés visiter les carrières de l'At-
taka, où est établi un poste d'ouvriers en permanence.
Là ils ont assisté à l'essai de deux mines qui avaient
été préparées par les carriers, et ils ont constaté que
la montagne fournirait d'excellents matériaux Elle
est généralement formée d'une espèce de grès très-dur
et très-lourd qui, par cela même, peut présenter quel-
ques difficultés d'extraction. Mais on a trouvé dans
d'autres parties du calcaire et même de la chaux
qu'on croit hydraulique, et le ml, depuis le pied du
mont jusqu'à la mer, est d'ailleurs couvert de désagré-
gations où l'on recueillera plus de cent mille mètres
cubes de blocs et de pierres pouvant être employés im-
médiatement, et qui suffiront pour construire les je-
tées de Suez. Il n'y a donc pas lieu pour le moment
de s'occuper de travaux d'extraction.
A Suez, diverses dispositions ont été prises par une
délibération des délégués du Conseil, pour donner à
toutes les opérations préparatoires l'activité et le dé-
veloppement propres à les rendre décisives et défin-
itives.
C'est à Suez qu'on a eu le mot de tout le bruit qui a
été fait en Europe et en Egypte sur les mauvaises dis-
positions prétendues du gouvernement égyptien. Quel-
ques malentendus entre les autorités du Caire et celles
de Suez ont un instant mis quelques entraves aux
travaux des carriers de l'Attaka; mais dès que ces
faits ont été connus du vice roi, S. A. a spontanément
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obstacle ne fùt opposé aux agents de la Compagnie,
et un haut fonctionnaire qui s'était signalé par un
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