Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1859 15 mai 1859
Description : 1859/05/15 (A4,N70). 1859/05/15 (A4,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529505j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
146 L'ISTHME DE SUEZ, 15 MAI.
» guste créateur et bienfaiteur, le prince Mohammed-
» Saïd.
» L'exploration complète que nous venons de faire
» nous donne la certitude que l'entreprise dont l'exé-
» cution commence aujourd'hui ne sera pas seule-
» ment une œuvre de progrès, mais donnera une im-
» mense valeur aux capitaux qui l'auront réalisée. »
Le président, chacun des membres de la commis-
sion, et après eux les ingénieurs et les employés de
la Compagnie ouvrent alors la tranchée jalonnée sur
le tracé du canal.
M. de Lesseps s'adresse ensuite aux ouvriers
égyptiens groupés autour de lui :
« Chacun de vous, leur dit-il, va donner son pre-
» mier coup de pioche, comme nous venons de le
» faire. Rappelez-vous que ce n'est pas seulement la
» terre que nous allons remuer, mais que vos travaux
Il apporteront la prospérité dans vos familles et dans
» votre beau pays.
» Honneur à l'effendinah Mohammed Saïd Pacha!..
» Qu'il vive de longues années ! »
Ces paroles ont été traduites aux ouvriers égyp-
tiens ; ils les ont accueillies par de chaleureuses ac-
clamations et ont commencé avec ardeur les travaux
de la tranchée.
Le v embre du conseil d'administration, membre
délégué en Egypte,
A. DE CORBIN DE MANGOUX.
LE PREMIER COUP DE PIOCHE.
La sympathie publique, les vingt-cinq mille associés
de la Compagnie universelle attendaient avec ardeur le
bruit de ce premier coup de pioche qui, suivant la
parole de M. F. de Lesseps, à Marseille, devait reten-
tir dans le monde entier.
Nous avons le bonheur d'annoncer aujourd'hui cet"
événement immense de promesses pour l'avenir des
peuples et la civilisation.
Dès ce moment s'ouvre, aux premiers îlots de la
Méditerranée, ce chenal que la jonction des deux
mers doit couvrir des flottes commerciales des nations
de la terre.
C'est par des actes de cette portée que l'adminis-
tration et son inébranlable président répondent aux
rumeurs malveillantes, systématiquement répandues
par des passions obscures et jalouses, sans explica-
tion comme sans excuse.
A ce propos, qu'il nous soit permis de prémunir,
une fois pour toutes, contre ces déplorables menées,
les nombreux intéressés au canal. Cette entreprise
est par-dessus tout une œuvre de publicité. C'est à
la publicité qu'elle doit son succès; la publicité est
son arme et sa force. Elle agit au grand jour, et
ses adversaires ne manœuvrent que dans l'ombre. Il
lui est impossible de saisir toutes les fables qu'ils vont
iépandant d-ms l'oreille des crédules, et par lesquelles
ils espèrent désorganiser la confiance publique. Pen-
dant ce temps elle marche vers son but d'un pas
énergique et persévérant, et ce n'est que par la lu-
mière des faits acquis qu'elle s'attache à dissiper les
brouillards qu'on voudrait accumuler autour d'elle.
Ainsi, à l'heure même où on s'efforçait de jeter
par de sourdes impostures le découragement dans
l'opinion, sur les rivages de la baie de Peluse s'ac-
complissait gravement le premier acte, signal attendu
de la mise à exécution de l'œuvre.
Le public désormais saura donc pleinement quelle
confiance il doit accorder à tous ces récits apocryphes,
qui n'ont d'autre objet que d'égarer ou de déconcerter
ses justes sympathies.
Le voyage en Egypte de M. Ferd. de Lesseps et
de la commission déléguée n'a point dépassé notre
attente, mais il a justifié toutes nos espérances. L'ex-
ploration des lieux, l'observation définitive des tracés
assure dans les dépenses de considérables économies ;
les découvertes réalisées garantissent qu'on trouvera
sur le terrain même tous les matériaux nécessaires
à la construction, et qu'on croyait devoir aller cher-
cher au loin. Les populations égyptiennes s'offrent
avec enthousiasme pour prêter leurs bras à ces tra-
vaux à des prix au-dessous des devis de la commis-
sion internationale. La facilité des cultures, l'étendue
des terrains cultivables ont été constatées par ces
nouvelles observations. Comme nous l'avons déjà dit,
la Providence semble avoir accumulé sous la main
de l'homme toutes les ressources qui peuvent l'inviter
à rompre cette barrière placée entre les deux hémi-
sphères. Désormais enfin les obstacles sont surmontés ;
l'œuvre est inaugurée : elle n'a plus qu'à s'avan-
cer avec suite et activité dans la voie qui lui est
tracée.
Encore quelques mois, et, nous avons lieu de l'es-
pérer, la question sera résolue, même pour les incré-
dulités les plus récalcitrantes. Encore quelques mois,
et la preuve sera faite que la commission internatio-
nale avait bien vu et bien jugé , en déclarant que
l'établissement d'une communication navigable entre
la mer Rouge et la Méditerranée était une entreprise
aussi sûre que facile. Encore quelques mois, et le pre-
mier navire qui partira de Marseille , pavoisé des
couleurs de tous les peuples maritimes, ira porter la
bonne nouvelle de l'Occident à l'Orient, et multiplier
les rapports de la religion, du commerce, des idées,
de l'industrie entre la civilisation de l'Europe et la
barbarie asiatique.
Voilà nos perspectives ; voilà les glorieuses se-
mences confiées à cette terre universelle par ce coup
de pioche qui en a remué les premières profondeurs.
Mais en même temps qu'il prépare ces moissons au
monde, il prépare aussi aux actionnaires de la Com-
» guste créateur et bienfaiteur, le prince Mohammed-
» Saïd.
» L'exploration complète que nous venons de faire
» nous donne la certitude que l'entreprise dont l'exé-
» cution commence aujourd'hui ne sera pas seule-
» ment une œuvre de progrès, mais donnera une im-
» mense valeur aux capitaux qui l'auront réalisée. »
Le président, chacun des membres de la commis-
sion, et après eux les ingénieurs et les employés de
la Compagnie ouvrent alors la tranchée jalonnée sur
le tracé du canal.
M. de Lesseps s'adresse ensuite aux ouvriers
égyptiens groupés autour de lui :
« Chacun de vous, leur dit-il, va donner son pre-
» mier coup de pioche, comme nous venons de le
» faire. Rappelez-vous que ce n'est pas seulement la
» terre que nous allons remuer, mais que vos travaux
Il apporteront la prospérité dans vos familles et dans
» votre beau pays.
» Honneur à l'effendinah Mohammed Saïd Pacha!..
» Qu'il vive de longues années ! »
Ces paroles ont été traduites aux ouvriers égyp-
tiens ; ils les ont accueillies par de chaleureuses ac-
clamations et ont commencé avec ardeur les travaux
de la tranchée.
Le v embre du conseil d'administration, membre
délégué en Egypte,
A. DE CORBIN DE MANGOUX.
LE PREMIER COUP DE PIOCHE.
La sympathie publique, les vingt-cinq mille associés
de la Compagnie universelle attendaient avec ardeur le
bruit de ce premier coup de pioche qui, suivant la
parole de M. F. de Lesseps, à Marseille, devait reten-
tir dans le monde entier.
Nous avons le bonheur d'annoncer aujourd'hui cet"
événement immense de promesses pour l'avenir des
peuples et la civilisation.
Dès ce moment s'ouvre, aux premiers îlots de la
Méditerranée, ce chenal que la jonction des deux
mers doit couvrir des flottes commerciales des nations
de la terre.
C'est par des actes de cette portée que l'adminis-
tration et son inébranlable président répondent aux
rumeurs malveillantes, systématiquement répandues
par des passions obscures et jalouses, sans explica-
tion comme sans excuse.
A ce propos, qu'il nous soit permis de prémunir,
une fois pour toutes, contre ces déplorables menées,
les nombreux intéressés au canal. Cette entreprise
est par-dessus tout une œuvre de publicité. C'est à
la publicité qu'elle doit son succès; la publicité est
son arme et sa force. Elle agit au grand jour, et
ses adversaires ne manœuvrent que dans l'ombre. Il
lui est impossible de saisir toutes les fables qu'ils vont
iépandant d-ms l'oreille des crédules, et par lesquelles
ils espèrent désorganiser la confiance publique. Pen-
dant ce temps elle marche vers son but d'un pas
énergique et persévérant, et ce n'est que par la lu-
mière des faits acquis qu'elle s'attache à dissiper les
brouillards qu'on voudrait accumuler autour d'elle.
Ainsi, à l'heure même où on s'efforçait de jeter
par de sourdes impostures le découragement dans
l'opinion, sur les rivages de la baie de Peluse s'ac-
complissait gravement le premier acte, signal attendu
de la mise à exécution de l'œuvre.
Le public désormais saura donc pleinement quelle
confiance il doit accorder à tous ces récits apocryphes,
qui n'ont d'autre objet que d'égarer ou de déconcerter
ses justes sympathies.
Le voyage en Egypte de M. Ferd. de Lesseps et
de la commission déléguée n'a point dépassé notre
attente, mais il a justifié toutes nos espérances. L'ex-
ploration des lieux, l'observation définitive des tracés
assure dans les dépenses de considérables économies ;
les découvertes réalisées garantissent qu'on trouvera
sur le terrain même tous les matériaux nécessaires
à la construction, et qu'on croyait devoir aller cher-
cher au loin. Les populations égyptiennes s'offrent
avec enthousiasme pour prêter leurs bras à ces tra-
vaux à des prix au-dessous des devis de la commis-
sion internationale. La facilité des cultures, l'étendue
des terrains cultivables ont été constatées par ces
nouvelles observations. Comme nous l'avons déjà dit,
la Providence semble avoir accumulé sous la main
de l'homme toutes les ressources qui peuvent l'inviter
à rompre cette barrière placée entre les deux hémi-
sphères. Désormais enfin les obstacles sont surmontés ;
l'œuvre est inaugurée : elle n'a plus qu'à s'avan-
cer avec suite et activité dans la voie qui lui est
tracée.
Encore quelques mois, et, nous avons lieu de l'es-
pérer, la question sera résolue, même pour les incré-
dulités les plus récalcitrantes. Encore quelques mois,
et la preuve sera faite que la commission internatio-
nale avait bien vu et bien jugé , en déclarant que
l'établissement d'une communication navigable entre
la mer Rouge et la Méditerranée était une entreprise
aussi sûre que facile. Encore quelques mois, et le pre-
mier navire qui partira de Marseille , pavoisé des
couleurs de tous les peuples maritimes, ira porter la
bonne nouvelle de l'Occident à l'Orient, et multiplier
les rapports de la religion, du commerce, des idées,
de l'industrie entre la civilisation de l'Europe et la
barbarie asiatique.
Voilà nos perspectives ; voilà les glorieuses se-
mences confiées à cette terre universelle par ce coup
de pioche qui en a remué les premières profondeurs.
Mais en même temps qu'il prépare ces moissons au
monde, il prépare aussi aux actionnaires de la Com-
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