Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1859 01 mai 1859
Description : 1859/05/01 (A4,N69). 1859/05/01 (A4,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295044
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
144 L'ISTHME DE SUEZ. 1er MAI.
madras réussissent, dit-on, parfaitement sur toute la
côte du Pégu et de Merghi.
L'avitaillement des navires, sur ce littoral, se fait
facilement, bien que, par suite des scrupules religieux
des populations, on ait quelque peine à s'y procurer
des bœufs; ils se vendent toutefois à Rangoun à des
prix peu élevés, et l'on peut, à très-bas prix, avoir en
ce port des viandes de porc, de cerf et de cabri.
Au Birman comme en Chine, il n'existe pas de numé-
raire métallique légal. L'argent en barre ou lingots
(bullion) et le plomb composent la monnaie courante du
pays. Le poids et la pureté du métal servent à en pré-
ciser la valeur, dans la vérification de laquelle les Bir-
mans sont généralement d'une stricte probité. Mais on
n'en saurait dire autant, paraît-il, des Mongols, Malais,
Persans ou Arméniens, entre les mains desquels se
trouve une bonne partie du commerce birman.
Le port de Rangoun, situé à 32 kilomètres environ de
la mer, sur la rivière de ce nom, serait d'un accès peu
facile, eu égard au banc qui occupe une partie de sa
baie, n'était la hauteur de la marée qui, fréquemment,
y atteint 6 m. 30, et est rarement au-dessous (dans son
élévation) de 5 m. 50. La rivière de Rangoun est très-
propre à la construction et à la réparation des bâti-
ments, les forêts du pays fournissent d'inépuisables
quantités de teck, et le plan incliné de la plage offre
toute facilité au travail.
Parlerons-nous maintenant des industries qui s'exer-
cent en Birman ? Il y aurait, sur ce point, fort peu de
choses à dire. Ce pays tire du Bengale, on l'a déjà dit,
presque tous les articles fabriqués qu'absorbe sa con-
sommation, et sa production industrielle se borne à la
fabrication d'un nombre fort limité d'objets nécessaires
à la vie, de quelques étoffes en coton et en soie, de po-
teries, d'ouvrages en or et en argent ; il s'y joint la
construction des navires.
Tels sont les aperçus généraux qu'on a pu réunir sur
l'état et la nature des opérations commerciales du Pégu,
clef, on le répète, de la Birmanie. Maintenant, quelle
part prenons-nous dans ces opérations, quelle concur-
rence notre marine marchande y fait-elle à celle des
Anglais, des Hollandais, des Hambourgeois, des Améri-
cains? Cela est regrettable à dire, mais notre commerce
est encore à peu près inconnu dans cette contrée, et si
quelques-uns de nos articles y parviennent, c'est presque
toujours par l'entremise du négoce britannique, qui
a des représentants, des consignataires, on l'a déjà dit,
à Rangoun, à Moulmain, à Akyab, etc. Écoutons cepen-
dant ce qu'écrivait, il y a des années déjà, l'un de nos
capitaines de marine, le commandant de la Fortune :
« Je suis convaincu qu'il y a place au Pégu pour le
commerce de toute nation qui pourra y apporter ses pro.
duits et les mettre en concurrence avec ceux des An-
glais; que tous les pavillons y jouiront d'une protec-
tion assurée, et qu'il n'y a pas de privilége pour le
commerce britannique.
» Un des obstacles qui s'opposent à l'extension du
commerce français dans ce pays, c'est qu'il veut, en
général, réaliser des produits immédiats et considéra-
bles. Il ne sait pas attendre : aussi réussit-il rarement.
Il faudrait, au Pégu, suivre un système contraire;
faire des sacrifices et savoir attendre les bénéfices de
l'avenir; ne pas trop hasarder et faire des essais.
» Les difficultés d'affaires seraient aisément levées
par l'établissement d'un consignataire français résidant
à Rangoun. »
Que nos commerçants notent bien cette dernière ob-
servation; elle a une valeur toute spéciale: au Pégu
comme en Chine, en Perse comme dans tant d'autres
pays, ports ou marchés, ce qui nuit essentiellement au
peu d'opérations diverses qu'y entreprend notre commerce
maritime, c'est l'absence, le défaut ou l'insuffisance de
représentants directs, de consignataires nationaux, de
maisons françaises solidement établies. Dans beaucoup
d'importants marchés, nos affaires ne se traitent que
trop souvent par l'entremise de négociants étrangers,
trop disposés, on le conçoit, quelle que soit d'ailleurs leur
loyauté, à subordonner nos intérêts à ceux de leurs
nationaux ; et il suit de là en outre que, le plus souvent,
notre commerce d'exportation ne se trouve informé que
de seconde main sur la nature, l'époque, le mode et l'ur-
gence des opérations. Il faut à tout prix sortir de cette
condition d'infériorité : l'Angleterre, de nos jours, mul-
tiplie sans relâche ses points fixes dans les mersde l'Inde;
ou plutôt toutes les grandes puissances maritimes y ont
auj ourd'hui des établissements coloniaux, sauf notre pays,
car on ose à peine y compter comme tels nos faibles
comptoirs de Pondichéry, de Mahé, de Chandernagor.
Que notre commerce ne néglige donc rien pour s'assu-
rer, lui aussi, une clientèle de consommateurs dans ce
vieux monde oriental, dont les barrières vont de plus en
plus en s'abaissant devant l'initiative des nations euro-
péennes. Maitres aujourd'hui de Tourane, nous pouvons
entretenir l'espoir de nous ouvrir, de ce côté, un accès
dans la Cochinchine ; le Pégu, sur cette route, est
certainement l'une des meilleures étapes que notre ma-
rine marchande puisse rencontrer entre l'Inde anglaise
et 1'" vaste littoral de la Chine et du Japon.
PH. CHEMIN-DOPONTÈS.
( La France coloniale et maritime. )
m
EN VENTE CHEZ MM. HACHETTE ET Cie:
LE C VViJi DE SUEZ
ÉPISODE DE L'HISTOIRE DU XIX' SIÈCLE,
Par ERNEST DESPLACES.
(Bibliothèque des chemins de fer.) -
Deuxième édition, suivie d'un Appendice contenant tous les faits
relatifs à la souscription, à la constitution et à la marche de la
Compagnie jusqu'à ce jour.
Prix: 1 fr.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. — IMPRIMERIE CENTaALE liE NAPOLÉON CHAIX ET C', BCE BERGÈRE, 90.
madras réussissent, dit-on, parfaitement sur toute la
côte du Pégu et de Merghi.
L'avitaillement des navires, sur ce littoral, se fait
facilement, bien que, par suite des scrupules religieux
des populations, on ait quelque peine à s'y procurer
des bœufs; ils se vendent toutefois à Rangoun à des
prix peu élevés, et l'on peut, à très-bas prix, avoir en
ce port des viandes de porc, de cerf et de cabri.
Au Birman comme en Chine, il n'existe pas de numé-
raire métallique légal. L'argent en barre ou lingots
(bullion) et le plomb composent la monnaie courante du
pays. Le poids et la pureté du métal servent à en pré-
ciser la valeur, dans la vérification de laquelle les Bir-
mans sont généralement d'une stricte probité. Mais on
n'en saurait dire autant, paraît-il, des Mongols, Malais,
Persans ou Arméniens, entre les mains desquels se
trouve une bonne partie du commerce birman.
Le port de Rangoun, situé à 32 kilomètres environ de
la mer, sur la rivière de ce nom, serait d'un accès peu
facile, eu égard au banc qui occupe une partie de sa
baie, n'était la hauteur de la marée qui, fréquemment,
y atteint 6 m. 30, et est rarement au-dessous (dans son
élévation) de 5 m. 50. La rivière de Rangoun est très-
propre à la construction et à la réparation des bâti-
ments, les forêts du pays fournissent d'inépuisables
quantités de teck, et le plan incliné de la plage offre
toute facilité au travail.
Parlerons-nous maintenant des industries qui s'exer-
cent en Birman ? Il y aurait, sur ce point, fort peu de
choses à dire. Ce pays tire du Bengale, on l'a déjà dit,
presque tous les articles fabriqués qu'absorbe sa con-
sommation, et sa production industrielle se borne à la
fabrication d'un nombre fort limité d'objets nécessaires
à la vie, de quelques étoffes en coton et en soie, de po-
teries, d'ouvrages en or et en argent ; il s'y joint la
construction des navires.
Tels sont les aperçus généraux qu'on a pu réunir sur
l'état et la nature des opérations commerciales du Pégu,
clef, on le répète, de la Birmanie. Maintenant, quelle
part prenons-nous dans ces opérations, quelle concur-
rence notre marine marchande y fait-elle à celle des
Anglais, des Hollandais, des Hambourgeois, des Améri-
cains? Cela est regrettable à dire, mais notre commerce
est encore à peu près inconnu dans cette contrée, et si
quelques-uns de nos articles y parviennent, c'est presque
toujours par l'entremise du négoce britannique, qui
a des représentants, des consignataires, on l'a déjà dit,
à Rangoun, à Moulmain, à Akyab, etc. Écoutons cepen-
dant ce qu'écrivait, il y a des années déjà, l'un de nos
capitaines de marine, le commandant de la Fortune :
« Je suis convaincu qu'il y a place au Pégu pour le
commerce de toute nation qui pourra y apporter ses pro.
duits et les mettre en concurrence avec ceux des An-
glais; que tous les pavillons y jouiront d'une protec-
tion assurée, et qu'il n'y a pas de privilége pour le
commerce britannique.
» Un des obstacles qui s'opposent à l'extension du
commerce français dans ce pays, c'est qu'il veut, en
général, réaliser des produits immédiats et considéra-
bles. Il ne sait pas attendre : aussi réussit-il rarement.
Il faudrait, au Pégu, suivre un système contraire;
faire des sacrifices et savoir attendre les bénéfices de
l'avenir; ne pas trop hasarder et faire des essais.
» Les difficultés d'affaires seraient aisément levées
par l'établissement d'un consignataire français résidant
à Rangoun. »
Que nos commerçants notent bien cette dernière ob-
servation; elle a une valeur toute spéciale: au Pégu
comme en Chine, en Perse comme dans tant d'autres
pays, ports ou marchés, ce qui nuit essentiellement au
peu d'opérations diverses qu'y entreprend notre commerce
maritime, c'est l'absence, le défaut ou l'insuffisance de
représentants directs, de consignataires nationaux, de
maisons françaises solidement établies. Dans beaucoup
d'importants marchés, nos affaires ne se traitent que
trop souvent par l'entremise de négociants étrangers,
trop disposés, on le conçoit, quelle que soit d'ailleurs leur
loyauté, à subordonner nos intérêts à ceux de leurs
nationaux ; et il suit de là en outre que, le plus souvent,
notre commerce d'exportation ne se trouve informé que
de seconde main sur la nature, l'époque, le mode et l'ur-
gence des opérations. Il faut à tout prix sortir de cette
condition d'infériorité : l'Angleterre, de nos jours, mul-
tiplie sans relâche ses points fixes dans les mersde l'Inde;
ou plutôt toutes les grandes puissances maritimes y ont
auj ourd'hui des établissements coloniaux, sauf notre pays,
car on ose à peine y compter comme tels nos faibles
comptoirs de Pondichéry, de Mahé, de Chandernagor.
Que notre commerce ne néglige donc rien pour s'assu-
rer, lui aussi, une clientèle de consommateurs dans ce
vieux monde oriental, dont les barrières vont de plus en
plus en s'abaissant devant l'initiative des nations euro-
péennes. Maitres aujourd'hui de Tourane, nous pouvons
entretenir l'espoir de nous ouvrir, de ce côté, un accès
dans la Cochinchine ; le Pégu, sur cette route, est
certainement l'une des meilleures étapes que notre ma-
rine marchande puisse rencontrer entre l'Inde anglaise
et 1'" vaste littoral de la Chine et du Japon.
PH. CHEMIN-DOPONTÈS.
( La France coloniale et maritime. )
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Par ERNEST DESPLACES.
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