Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1859 15 avril 1859
Description : 1859/04/15 (A4,N68). 1859/04/15 (A4,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529503q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
128 L'ISTHME DE SUEZ. 15 AVRIL.
telle est néanmoins la salubrité du climat, surtout dans
les parties supérieures, que l'armée a toujours compté
moins de malades que n'en comptaient dans le même
temps les armées françaises en Europe ; d'où il suivrait
qu'en Europe le froid, l'humidité, les brusques vicissi-
tudes de la température seraient une sorte de peste
plus meurtrière que la peste elle-même : on l'a vu à Mos-
cou. J'ajouterai qu'en Égypte les maladies les plusgraves
sont en grande partie l'œuvre de l'homme, tandis que
partout ailleurs elles sont l'œuvre de la nature ; d'où
l'on voit ce que deviendrait l'Egypte dans des mains
habiles et conduites par les arts et les sciences de l'Eu-
rope. Un demi-siècle lui rendrait la splendeur dont elle
brillait à l'époque où le Nil portait sur son sein des pa-
lais en bois de cèdre doré, et où, de Thèbes à Memphis,
dans une longueur de cent lieues, s'élevaient sur les
deux côtés du fleuve, une suite de palais et de temples,
ornés de statues colossales et d'obélisques, et entrecou-
pés de pyramides et de clairières, qui, à droite et à
gauche, découvraient au loin de fertiles campagnes ma-
gnifiquement cultivées ; et l'exemple se répandant de
proche en proche, l'Afrique elle-même, dans un siècle,
serait peut être comme l'Europe, sillonnée de chemins
de fer. Ah! si l'homme n'avait jamais su que créer et
perfectionner sans détruire, que serait aujourd'hui la
surface de la terre ? Tout y serait grandeur, abondance,
salubrité, chef-d'œuvre, comme tout serait sagesse dans
les lois et bonté dans les mœurs. »
PAUL BOUDET.
COURANT DES TRAVAILLEURS VERS L'ISTHME-
L'Akhbar du 16 janvier publie la lettre suivante
qui lui est adressée par le correspondant de la Com-
pagnie à Alger :
« Alger, le 15 janvier 1859.
» Monsieur le rédacteur,
» Permettez-nous de faire appel à votre obligeance
habituelle, en vous priant d'accueillir dans vos colonnes
les réflexions suivantes, que diverses considérations
nous commandent de livrer a la publicité.
» Quoique M. de Lesseps nous ait uniquement chargés
de recueillir, en Algérie, des souscriptions pour l'isthme
de Suez, beaucoup de personnes croient que nous avons
pour mission d'engager des travailleurs pour cette
grande œuvre. Il n'en est rien cependant. Mais cette
erreurparaitsigénéralement répandue ici, que des visites
journalières et nombreuses, des demandes d'embarque-
ment qui nous sont adressées dans ce but, nous obligent
à détromper le public, afin de lui éviter désormais des
démarches inutiles.
» Cependant nous ne saurions méconnaître dans cet
empressement d'un grand nombre d'hommes laborieux
qui manifestent le désir de quitter le pays pour chercher
à l'étranger des occupations plus lucratives, des mo-
biles plus sérieux que ceux dictés par le besoin du
changement et de la curiosité. Nous déplorons vivement
cette direction des esprits, et nous croyons qu'il est du
devoir de tous les hommes de progrès et dévoués à
l'Algérie de la combattre de toutes leurs forces.
» Les vrais travailleurs méconnaîtraient-ils donc à
ce point tous les symptômes, si palpables cependant, qui
nous prophétisent les grands changements qui vont
s'opérer dans le pays ?
» Pourquoi s'éloigner à la veille des événements ?
Pourquoi manquer de foi, alors que nous savons tous
que de hautes conceptions, secondées par une ferme
volonté, préparent à l'Algérie un si brillant avenir !
» Le prince chargé par l'Empereur de conduire le
pays à ses nouvelles destinées, entouré d'hommes
spéciaux, élabore en ce moment les éléments de notre
prospérité.
» Nul doute que, dans un avenir très-prochain, la
construction des chemins de fer algériens et l'exécution
des grands travaux de toutes sortes que l'on se propose
n'attirent en ce pays une population considérable am-
plement rémunérée.
» Et quand toutes les forces se préparent à seconder
le mouvement, quand de puissantes intelligences s'ap-
pliquent à faire entrer l'Algérie dans la voie de la civi-
lisation moderne, le cœur nous manquerait-il à la der-
nière heure ?
» Aux travailleurs sérieux à prendre patience pendant
quelques jours encore ! A ne pas se laisser décourager
par le temps d'arrêt du moment, qui n'est qu'apparent ;
car il faut qu'avant de fournir sa glorieuse carrière,
toutes les énergies, toutes les forces vitales du pays se
réunissent en un faisceau sous la maia de celui que
l'Empereur a placé à notre tête en nous disant :
» Marchez !
» Nous osons espérer, Monsieur, que vous approuve-
rez notre manière d'envisager une question aussi im-
portante, etc.
» ROBERT ET CE, banquiers. »
Nous avons dit ailleurs que tous les ouvriers né-
cessaires à l'exécution du canal étaient surabondam-
ment assurés aux besoins de la Compagnie. Nous ne
pouvons donc qu'appuyer les recommandations qu'a-
dressent aux travailleurs algériens les honorables cor
respondants de VAkhbar. Les bras sont rares dans
l'Algérie; ils sont beaucoup plus nombreux en Egypte,
et l'entreprise du canal de Suez, conçue pour le bien
de tous les peuples, manquerait à sa mission, si elle
encourageait un mouvement qui nuirait à la colonie
algérienne sans être utile à ses propres besoins.
PAUL BOUDET.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. — IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX ET C', RUE BERGÈRE, 20
telle est néanmoins la salubrité du climat, surtout dans
les parties supérieures, que l'armée a toujours compté
moins de malades que n'en comptaient dans le même
temps les armées françaises en Europe ; d'où il suivrait
qu'en Europe le froid, l'humidité, les brusques vicissi-
tudes de la température seraient une sorte de peste
plus meurtrière que la peste elle-même : on l'a vu à Mos-
cou. J'ajouterai qu'en Égypte les maladies les plusgraves
sont en grande partie l'œuvre de l'homme, tandis que
partout ailleurs elles sont l'œuvre de la nature ; d'où
l'on voit ce que deviendrait l'Egypte dans des mains
habiles et conduites par les arts et les sciences de l'Eu-
rope. Un demi-siècle lui rendrait la splendeur dont elle
brillait à l'époque où le Nil portait sur son sein des pa-
lais en bois de cèdre doré, et où, de Thèbes à Memphis,
dans une longueur de cent lieues, s'élevaient sur les
deux côtés du fleuve, une suite de palais et de temples,
ornés de statues colossales et d'obélisques, et entrecou-
pés de pyramides et de clairières, qui, à droite et à
gauche, découvraient au loin de fertiles campagnes ma-
gnifiquement cultivées ; et l'exemple se répandant de
proche en proche, l'Afrique elle-même, dans un siècle,
serait peut être comme l'Europe, sillonnée de chemins
de fer. Ah! si l'homme n'avait jamais su que créer et
perfectionner sans détruire, que serait aujourd'hui la
surface de la terre ? Tout y serait grandeur, abondance,
salubrité, chef-d'œuvre, comme tout serait sagesse dans
les lois et bonté dans les mœurs. »
PAUL BOUDET.
COURANT DES TRAVAILLEURS VERS L'ISTHME-
L'Akhbar du 16 janvier publie la lettre suivante
qui lui est adressée par le correspondant de la Com-
pagnie à Alger :
« Alger, le 15 janvier 1859.
» Monsieur le rédacteur,
» Permettez-nous de faire appel à votre obligeance
habituelle, en vous priant d'accueillir dans vos colonnes
les réflexions suivantes, que diverses considérations
nous commandent de livrer a la publicité.
» Quoique M. de Lesseps nous ait uniquement chargés
de recueillir, en Algérie, des souscriptions pour l'isthme
de Suez, beaucoup de personnes croient que nous avons
pour mission d'engager des travailleurs pour cette
grande œuvre. Il n'en est rien cependant. Mais cette
erreurparaitsigénéralement répandue ici, que des visites
journalières et nombreuses, des demandes d'embarque-
ment qui nous sont adressées dans ce but, nous obligent
à détromper le public, afin de lui éviter désormais des
démarches inutiles.
» Cependant nous ne saurions méconnaître dans cet
empressement d'un grand nombre d'hommes laborieux
qui manifestent le désir de quitter le pays pour chercher
à l'étranger des occupations plus lucratives, des mo-
biles plus sérieux que ceux dictés par le besoin du
changement et de la curiosité. Nous déplorons vivement
cette direction des esprits, et nous croyons qu'il est du
devoir de tous les hommes de progrès et dévoués à
l'Algérie de la combattre de toutes leurs forces.
» Les vrais travailleurs méconnaîtraient-ils donc à
ce point tous les symptômes, si palpables cependant, qui
nous prophétisent les grands changements qui vont
s'opérer dans le pays ?
» Pourquoi s'éloigner à la veille des événements ?
Pourquoi manquer de foi, alors que nous savons tous
que de hautes conceptions, secondées par une ferme
volonté, préparent à l'Algérie un si brillant avenir !
» Le prince chargé par l'Empereur de conduire le
pays à ses nouvelles destinées, entouré d'hommes
spéciaux, élabore en ce moment les éléments de notre
prospérité.
» Nul doute que, dans un avenir très-prochain, la
construction des chemins de fer algériens et l'exécution
des grands travaux de toutes sortes que l'on se propose
n'attirent en ce pays une population considérable am-
plement rémunérée.
» Et quand toutes les forces se préparent à seconder
le mouvement, quand de puissantes intelligences s'ap-
pliquent à faire entrer l'Algérie dans la voie de la civi-
lisation moderne, le cœur nous manquerait-il à la der-
nière heure ?
» Aux travailleurs sérieux à prendre patience pendant
quelques jours encore ! A ne pas se laisser décourager
par le temps d'arrêt du moment, qui n'est qu'apparent ;
car il faut qu'avant de fournir sa glorieuse carrière,
toutes les énergies, toutes les forces vitales du pays se
réunissent en un faisceau sous la maia de celui que
l'Empereur a placé à notre tête en nous disant :
» Marchez !
» Nous osons espérer, Monsieur, que vous approuve-
rez notre manière d'envisager une question aussi im-
portante, etc.
» ROBERT ET CE, banquiers. »
Nous avons dit ailleurs que tous les ouvriers né-
cessaires à l'exécution du canal étaient surabondam-
ment assurés aux besoins de la Compagnie. Nous ne
pouvons donc qu'appuyer les recommandations qu'a-
dressent aux travailleurs algériens les honorables cor
respondants de VAkhbar. Les bras sont rares dans
l'Algérie; ils sont beaucoup plus nombreux en Egypte,
et l'entreprise du canal de Suez, conçue pour le bien
de tous les peuples, manquerait à sa mission, si elle
encourageait un mouvement qui nuirait à la colonie
algérienne sans être utile à ses propres besoins.
PAUL BOUDET.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
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