Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1859 01 avril 1859
Description : 1859/04/01 (A4,N67). 1859/04/01 (A4,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65295029
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
112 L'ISTHME DE SUEZ. 1er AVRIL.
que le pavot pourra être cultivé dans les terrains
concédés en Égypte pour l'irrigation, du moment où
l'on aura obtenu à l'honorable Compagnie de l'Isthme
de Suez la moindre quantité d'eau douce à la prise
du Nil.
Il sera facile de traiter le measlac qui découle du
pavot, et encore plus de l'expédier sur des milliers de
petits marchés qui avoisinent Suez et les mers qui y
conduisent, ainsi que dans tous ces innombrables ar-
chipels et groupes que des navires de toute nationa-
lité, et de toutes dimensions, et surtout du moyen et
du petit tonnage, fréquenteront. Ils traverseront le
canal de Suez en nombre de plusieurs milliers par
an, et constitueront une clientèle d'un nouveau ton-
nage de plusieurs milliers de tonnes, non prévu dans
les appréciations actuelles. Mais passons à la ques-
tion la plus considérable.
Quelle est donc la superficie des terrains concédés ?
L'ouvrage intéressant de M. Ferdinand de Lesseps
porte son chiffre à 133,000 hectares. On suppose que
la Compagnie ne mettra en culture que la moindre
partie des terrains qu'elle pourra arroser, c'est-à-dire,
60,000 feddans ou 24,000 hectares. Cette évaluation
nous semble aussi modérée que celle d'un passage
de 3 millions de tonneaux à travers le canal.
Il faut ignorer les immenses ressources qui vont
s'ouvrir à tous les peuples maritimes transarabiques,
à ceux de l'extrême Orient, de l'Asie et de l'Afrique,
prêts à se précipiter en masse de l'intérieur des
terres et des îles afin de prendre part au grand mou-
vement commercial qui sera déterminé par la com-
munication des deux mers; il faut n'avoir pas la plus
légère notion de ces considérables et sûres perspec-
tives pour se refuser à admettre que, non-seulement
le passage de la navigation par le canal sera de
3,000,000 de tonneaux, mais qu'il sera facilement et
rapidement du double.
Revenant à la culture, supposons le rendement de
24,000 hectares de terre plantés de pavots. Un hectare
étant de 10,000 mètres carrés, et un bigahmesurantune
surface de 4,840 mètres carrés, nous aurons 240 mil-
lions de mètres carrés en culture de pavots, qui con-
vertis enbigahs,donneront49,586de ces mesures agrai-
res.Rappelant ceque nous avons dit antérieurement que
chaque bigah en culture donne de 5 à 12 seers, c'est-
à-dire de 10 à 24 livres, en prenant pour moyenne 8 kilo-
grammes, nous obtiendrons un total général de 396,688
kilogrammes d'opium annuel. Mais nous avons dit
que chaque caisse d'opium pesait en moyennne 58
kilogrammes. Ce diviseur nous donnera donc un quo-
tient de 6,839 caisses. Nous évaluons la caisse d'opium,
à 700 piculus, soit à 4,200 fr. à un change convenable.
Elles produirontdonc un total général de 28,723,800 fr.
Admettant pour dépenses, charges, éventualités de
toute sorte, un tiers à soustraire, il restera un excé-
dant ou bénéfice net de 19,149,200 fr., au profit des
actionnaires de l'honorable Compagnie de l'isthme de
Suez.
Ce résultat qui pourrait être dépassé, n'est-il pas
un encouragement forcé à l'extension de la culture
du pavot. La Compagnie devra donc procéder dès le
principe au moyen d'obtenir des irrigations les plus
étendues possible, car les bras ne peuvent lui manquer
en Egypte, pas plus que l'intelligence des Européens,
afin de pourvoir à l'importance des marchés qui sont
maintenant ouverts par la régularisation du com-
merce de l'opium en Chine, et à l'approvisionnement
de ceux que ces produits vont provoquer infaillible-
ment.
Et si l'on considérait comme plus convenable de ne
donner à la culture du pavot, dans les territoires
concédés, qu'une certaine étendue, afin de se ménager
des ressources pour nourrir les populations euro-
péennes mêmes qui viendront s'établir dans la conces-
sion, ne serait-il pas plus avantageux à plus d'un titre
de traiter l'opium à l'état d'extrait noir à la manière des
Chinois et autres natifs, et de le porter sur les mar-
chés tout prêt à la consommation? Il serait livré
alors au poids de l'argent, contre lequel on l'échange
dans le trafic entre indigènes, qui souvent le reven-
dent un sixième en sus.
Sans nul doute le commerce de l'opium n'est pas
à son apogée, il augmentera, car nous avons pacifié
l'Inde et reconquis les principaux terrains où se cul-
tive le pavot. La concurrence n'est nullement à crain-
dre ; elle ouvrira de nouveaux débouchés, et si je
suis parvenu à prouver, conformément à ma pro-
fonde conviction, que le pavot, parfaitement culti-
vable en Egypte, peut et doit être un des modes les
plus avantageux d'exploitation du vaste domaine.
de la Compagnie, que cette culture sera pour ses
actionnaires une source abondante de bénéfices, in-
dépendamment de ceux qu'ont prévus les devis, il
me sera permis de terminer par cette conclusion :
« Ce serait une énormité que le marché que la
» France vient d'ouvrir en Chine avec nous ne pût
» servir à quelque avantage à la cause universelle
» du percement de l'isthme, à sa complète réussite.
» Il est juste que cette source de bénéfices vienne
» en aide à accomplir l'œuvre gigantesque dont vous
» dotez le monde et surtout l'Angleterre. Suum
» cuique. »
Je suis, monsieur le rédacteur, etc.
JONH MICHAEL.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX ET C", RUE BERGÈRE, 20.
que le pavot pourra être cultivé dans les terrains
concédés en Égypte pour l'irrigation, du moment où
l'on aura obtenu à l'honorable Compagnie de l'Isthme
de Suez la moindre quantité d'eau douce à la prise
du Nil.
Il sera facile de traiter le measlac qui découle du
pavot, et encore plus de l'expédier sur des milliers de
petits marchés qui avoisinent Suez et les mers qui y
conduisent, ainsi que dans tous ces innombrables ar-
chipels et groupes que des navires de toute nationa-
lité, et de toutes dimensions, et surtout du moyen et
du petit tonnage, fréquenteront. Ils traverseront le
canal de Suez en nombre de plusieurs milliers par
an, et constitueront une clientèle d'un nouveau ton-
nage de plusieurs milliers de tonnes, non prévu dans
les appréciations actuelles. Mais passons à la ques-
tion la plus considérable.
Quelle est donc la superficie des terrains concédés ?
L'ouvrage intéressant de M. Ferdinand de Lesseps
porte son chiffre à 133,000 hectares. On suppose que
la Compagnie ne mettra en culture que la moindre
partie des terrains qu'elle pourra arroser, c'est-à-dire,
60,000 feddans ou 24,000 hectares. Cette évaluation
nous semble aussi modérée que celle d'un passage
de 3 millions de tonneaux à travers le canal.
Il faut ignorer les immenses ressources qui vont
s'ouvrir à tous les peuples maritimes transarabiques,
à ceux de l'extrême Orient, de l'Asie et de l'Afrique,
prêts à se précipiter en masse de l'intérieur des
terres et des îles afin de prendre part au grand mou-
vement commercial qui sera déterminé par la com-
munication des deux mers; il faut n'avoir pas la plus
légère notion de ces considérables et sûres perspec-
tives pour se refuser à admettre que, non-seulement
le passage de la navigation par le canal sera de
3,000,000 de tonneaux, mais qu'il sera facilement et
rapidement du double.
Revenant à la culture, supposons le rendement de
24,000 hectares de terre plantés de pavots. Un hectare
étant de 10,000 mètres carrés, et un bigahmesurantune
surface de 4,840 mètres carrés, nous aurons 240 mil-
lions de mètres carrés en culture de pavots, qui con-
vertis enbigahs,donneront49,586de ces mesures agrai-
res.Rappelant ceque nous avons dit antérieurement que
chaque bigah en culture donne de 5 à 12 seers, c'est-
à-dire de 10 à 24 livres, en prenant pour moyenne 8 kilo-
grammes, nous obtiendrons un total général de 396,688
kilogrammes d'opium annuel. Mais nous avons dit
que chaque caisse d'opium pesait en moyennne 58
kilogrammes. Ce diviseur nous donnera donc un quo-
tient de 6,839 caisses. Nous évaluons la caisse d'opium,
à 700 piculus, soit à 4,200 fr. à un change convenable.
Elles produirontdonc un total général de 28,723,800 fr.
Admettant pour dépenses, charges, éventualités de
toute sorte, un tiers à soustraire, il restera un excé-
dant ou bénéfice net de 19,149,200 fr., au profit des
actionnaires de l'honorable Compagnie de l'isthme de
Suez.
Ce résultat qui pourrait être dépassé, n'est-il pas
un encouragement forcé à l'extension de la culture
du pavot. La Compagnie devra donc procéder dès le
principe au moyen d'obtenir des irrigations les plus
étendues possible, car les bras ne peuvent lui manquer
en Egypte, pas plus que l'intelligence des Européens,
afin de pourvoir à l'importance des marchés qui sont
maintenant ouverts par la régularisation du com-
merce de l'opium en Chine, et à l'approvisionnement
de ceux que ces produits vont provoquer infaillible-
ment.
Et si l'on considérait comme plus convenable de ne
donner à la culture du pavot, dans les territoires
concédés, qu'une certaine étendue, afin de se ménager
des ressources pour nourrir les populations euro-
péennes mêmes qui viendront s'établir dans la conces-
sion, ne serait-il pas plus avantageux à plus d'un titre
de traiter l'opium à l'état d'extrait noir à la manière des
Chinois et autres natifs, et de le porter sur les mar-
chés tout prêt à la consommation? Il serait livré
alors au poids de l'argent, contre lequel on l'échange
dans le trafic entre indigènes, qui souvent le reven-
dent un sixième en sus.
Sans nul doute le commerce de l'opium n'est pas
à son apogée, il augmentera, car nous avons pacifié
l'Inde et reconquis les principaux terrains où se cul-
tive le pavot. La concurrence n'est nullement à crain-
dre ; elle ouvrira de nouveaux débouchés, et si je
suis parvenu à prouver, conformément à ma pro-
fonde conviction, que le pavot, parfaitement culti-
vable en Egypte, peut et doit être un des modes les
plus avantageux d'exploitation du vaste domaine.
de la Compagnie, que cette culture sera pour ses
actionnaires une source abondante de bénéfices, in-
dépendamment de ceux qu'ont prévus les devis, il
me sera permis de terminer par cette conclusion :
« Ce serait une énormité que le marché que la
» France vient d'ouvrir en Chine avec nous ne pût
» servir à quelque avantage à la cause universelle
» du percement de l'isthme, à sa complète réussite.
» Il est juste que cette source de bénéfices vienne
» en aide à accomplir l'œuvre gigantesque dont vous
» dotez le monde et surtout l'Angleterre. Suum
» cuique. »
Je suis, monsieur le rédacteur, etc.
JONH MICHAEL.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX ET C", RUE BERGÈRE, 20.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 16/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65295029/f16.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65295029/f16.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65295029/f16.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65295029
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65295029
Facebook
Twitter