Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1859 15 mars 1859
Description : 1859/03/15 (A4,N66). 1859/03/15 (A4,N66).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529501w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
96 L'ISTHME DE SUEZ. MARDI 15 MARS.
micrographes, etc., etc. ; mais, dans les conditions ordi-
naires, le resserrement de l'iris étant en raison directe
de la vivacité de la lumière, la rétine ne reçoit que la
quantité de rayons nécessaires à la perception visuelle;
aussi, malgré la splendide clarté qui inonde l'Égypte,
l'amaurose y est peut-être moins commune qu'en
France.
Chacun sait d'ailleurs combien il est facile d'atténuer
l'intensité de la lumière.
L'action du calorifique solaire pourrait plutôt détermi-
ner l'amaurose, en congestionnant le cerveau, si elle
n'était tempérée par des vents frais de nord-ouest et
nord-est qui règnent presque constamment en Égypte et
y rendent la chaleur beaucoup plus tolérable que dans
certaines régions du nord même de l'Europe, où, en été,
l'on peut contracter des coups de soleil par un temps
nébuleux et couvert.
Il est d'ailleurs aisé de garantir le cerveau des effets
du calorique solaire par l'usage de coiffures légères, qui,
tout en permettant l'évaporation graduelle de la trans-
piration, ne se laissent pas traverser par la chaleur ex-
térieure.
Quant au khamsin (vent du désert, du Midi, Simoon),
il ne m'a paru exercer d'action défavorable ni sur
l'ophthalmie catarrhale, ni sur les autres maladies que
j'ai observées lorsqu'il se faisait sentir. Du reste, ce vont
ne souffle guère que six ou huit fois par an, et ce pen-
dant 12, 24, 36, 48 heures au plus, dans une période
de 50 jours, qui embrasse généralement les mois d'avril
et mai. On n'en éprouve, après tout, d'autre effet
qu'une sorte de nonchalance qui vous rend incapable
de vous livrer à une occupation active, mais qui
n'est pas sans charmes, au dire des gens du pays.
Revenons maintenant à l'ophthalmie prétendue spé-
ciale à l'Égypte, et voyons pourquoi nous l'appelons
simplement du nom de catarrhe. Toute membrane mu-
queuse a pour fonction de fabriquer un liquide plus ou
moins visqueux, nommé mucus ou mucosité, et destiné à
lubrifier les surfaces qui le produisent. Toutes les fois
qu'un trouble quelconque dans la fonction de la
muqueuse détermine une sécrétion plus abondante
et donne un aspect purulent au mucus, il y a catarrhe.
Or il est impossible de constituer une ophthal-
mie égyptienne, belge ou des nouveau-nés, sans
placer ces deux conditions comme base du diagnostic.
Il résulte donc nécessairement de là que la nature de
ces affections, bien qu'elles soient différemment dénom-
mées, est la même.
Quant à nous, qui, attaché pendant cinq ans en Eu-
rope à un service médico-chirurgical des plus impor-
tants, avons traité des centaines d'ophthalmies, et qui,
depuis sept ans, en avons soigné un tout aussi grand
nombre en Égypte, nous n'avons trouvé aucune diffé-
rence ni dans les symptômes, ni dans la marche, ni
dans l'acuité de l'affection, ici et là-bas.
En France comme en Égypte, si l'on ne réclamait pas
à temps les soins du médecin, la cornée se perforait ou
même se détachait complètement, comme ferait un
verre de montre, et ce, 6, 5, 4, 3 jours même après le
début de la maladie. Mais aussi, en Egypte comme en
France, quelle que fût la gravité de l'affection, chaque
fois que l'on demandait nos soins avant que la cornée
fût perforée, nous avons pu constamment en 12, 24, 33
heures, dompter complètement le mal, et ce par les
mêmes moyens dans les deux pays ; preuve de plus de
l'identité de nature de l'affection.
L'ophthalmie catarrhale est assez fréquente, il est
vrai, parmi les indigènes qui habitent le delta du Nil;
mais cette fréquence diminue à mesure que l'on re-
monte le cours de ce fleuve, et l'affection est on ne
peut plus rare quand on a dépassé la première cata-
racte.
Les déserts lybique et arabique en sont complète-
ment exempts, et il ne faut pas oublier que c'est
dans ce dernier qu'auront lieu les travaux du canal
maritime.
Il est également à remarquer que, depuis quelques
années, l'affection devient plus rare et semble perdre
de sa gravité, non-seulement chez les Européens, mais
encore chez les indigènes, bien que ceux-ci aient con-
servé, pour dormir, la mauvaise habitude de s'envelop-
per presque hermétiquement la poitrine, la figure et la
tête avec plusieurs doubles d'une grossière étoffe de
laine, tandis que les membres inférieurs sont compléte-
m nt nus.
On comprend quelle susceptibilité aux refroidisse-
ments cette atmosphère chaude et viciée, qui se renou-
velle à grand'peine, doit donner aux muqueuses des
poumons et des yeux ; aussi ne serait-il pas besoin d'a-
jouter que le catarrhe des bronches est encore plus
commun chez les fellahs que celui de la muqueuse
oculaire. Quant à ce dernier, des soins de simple
propreté le préviennent, et, lorsqu'il vient à se dé-
clarer, si on l'attaque dès le début par des moyens
appropriés, il avorte constamment.
J'ai fait mon possible, monsieur le Rédacteur, pour
exposer simplement et avec clarté ce que j'avais à dire
au sujet de l'ophthalmie égyptienne, et je termine
cette note par un théorème médical, dont tous vos lec-
teurs trouveront aisément la solution :
Une maladie étant donnée, dont on connaît la cause,
la nature, les moyens préventifs et curatifs y a-t-il
lieu de redouter cette maladie?
Agréez, etc.
Dr G. FUNEL.
EN VENTE CHEZ MM. HACHETTE ET Cie :
LE CAN£.L DE SUEZ
ÉPISODE DE L'HISTOIRE DU XIXe SIÈCLE,
Par ERNEST DESPLACI-S.
(Bibliothèque des chemin. de fer.)
Deuxième édition, suivie d'un Appendice contenant tous les faits
relatifs à la souscription, à la constitution et à la marche de la
Compagnie jusqu'à ce jour.
Prix: 1 fr.
Le Gérant : ERNEST DESPI.ACES.
PARIS. - IMPRIMERIE CENTRALE DE KAP0LÉ03 CHAIX ET C*, RUE BERGERE. 2
micrographes, etc., etc. ; mais, dans les conditions ordi-
naires, le resserrement de l'iris étant en raison directe
de la vivacité de la lumière, la rétine ne reçoit que la
quantité de rayons nécessaires à la perception visuelle;
aussi, malgré la splendide clarté qui inonde l'Égypte,
l'amaurose y est peut-être moins commune qu'en
France.
Chacun sait d'ailleurs combien il est facile d'atténuer
l'intensité de la lumière.
L'action du calorifique solaire pourrait plutôt détermi-
ner l'amaurose, en congestionnant le cerveau, si elle
n'était tempérée par des vents frais de nord-ouest et
nord-est qui règnent presque constamment en Égypte et
y rendent la chaleur beaucoup plus tolérable que dans
certaines régions du nord même de l'Europe, où, en été,
l'on peut contracter des coups de soleil par un temps
nébuleux et couvert.
Il est d'ailleurs aisé de garantir le cerveau des effets
du calorique solaire par l'usage de coiffures légères, qui,
tout en permettant l'évaporation graduelle de la trans-
piration, ne se laissent pas traverser par la chaleur ex-
térieure.
Quant au khamsin (vent du désert, du Midi, Simoon),
il ne m'a paru exercer d'action défavorable ni sur
l'ophthalmie catarrhale, ni sur les autres maladies que
j'ai observées lorsqu'il se faisait sentir. Du reste, ce vont
ne souffle guère que six ou huit fois par an, et ce pen-
dant 12, 24, 36, 48 heures au plus, dans une période
de 50 jours, qui embrasse généralement les mois d'avril
et mai. On n'en éprouve, après tout, d'autre effet
qu'une sorte de nonchalance qui vous rend incapable
de vous livrer à une occupation active, mais qui
n'est pas sans charmes, au dire des gens du pays.
Revenons maintenant à l'ophthalmie prétendue spé-
ciale à l'Égypte, et voyons pourquoi nous l'appelons
simplement du nom de catarrhe. Toute membrane mu-
queuse a pour fonction de fabriquer un liquide plus ou
moins visqueux, nommé mucus ou mucosité, et destiné à
lubrifier les surfaces qui le produisent. Toutes les fois
qu'un trouble quelconque dans la fonction de la
muqueuse détermine une sécrétion plus abondante
et donne un aspect purulent au mucus, il y a catarrhe.
Or il est impossible de constituer une ophthal-
mie égyptienne, belge ou des nouveau-nés, sans
placer ces deux conditions comme base du diagnostic.
Il résulte donc nécessairement de là que la nature de
ces affections, bien qu'elles soient différemment dénom-
mées, est la même.
Quant à nous, qui, attaché pendant cinq ans en Eu-
rope à un service médico-chirurgical des plus impor-
tants, avons traité des centaines d'ophthalmies, et qui,
depuis sept ans, en avons soigné un tout aussi grand
nombre en Égypte, nous n'avons trouvé aucune diffé-
rence ni dans les symptômes, ni dans la marche, ni
dans l'acuité de l'affection, ici et là-bas.
En France comme en Égypte, si l'on ne réclamait pas
à temps les soins du médecin, la cornée se perforait ou
même se détachait complètement, comme ferait un
verre de montre, et ce, 6, 5, 4, 3 jours même après le
début de la maladie. Mais aussi, en Egypte comme en
France, quelle que fût la gravité de l'affection, chaque
fois que l'on demandait nos soins avant que la cornée
fût perforée, nous avons pu constamment en 12, 24, 33
heures, dompter complètement le mal, et ce par les
mêmes moyens dans les deux pays ; preuve de plus de
l'identité de nature de l'affection.
L'ophthalmie catarrhale est assez fréquente, il est
vrai, parmi les indigènes qui habitent le delta du Nil;
mais cette fréquence diminue à mesure que l'on re-
monte le cours de ce fleuve, et l'affection est on ne
peut plus rare quand on a dépassé la première cata-
racte.
Les déserts lybique et arabique en sont complète-
ment exempts, et il ne faut pas oublier que c'est
dans ce dernier qu'auront lieu les travaux du canal
maritime.
Il est également à remarquer que, depuis quelques
années, l'affection devient plus rare et semble perdre
de sa gravité, non-seulement chez les Européens, mais
encore chez les indigènes, bien que ceux-ci aient con-
servé, pour dormir, la mauvaise habitude de s'envelop-
per presque hermétiquement la poitrine, la figure et la
tête avec plusieurs doubles d'une grossière étoffe de
laine, tandis que les membres inférieurs sont compléte-
m nt nus.
On comprend quelle susceptibilité aux refroidisse-
ments cette atmosphère chaude et viciée, qui se renou-
velle à grand'peine, doit donner aux muqueuses des
poumons et des yeux ; aussi ne serait-il pas besoin d'a-
jouter que le catarrhe des bronches est encore plus
commun chez les fellahs que celui de la muqueuse
oculaire. Quant à ce dernier, des soins de simple
propreté le préviennent, et, lorsqu'il vient à se dé-
clarer, si on l'attaque dès le début par des moyens
appropriés, il avorte constamment.
J'ai fait mon possible, monsieur le Rédacteur, pour
exposer simplement et avec clarté ce que j'avais à dire
au sujet de l'ophthalmie égyptienne, et je termine
cette note par un théorème médical, dont tous vos lec-
teurs trouveront aisément la solution :
Une maladie étant donnée, dont on connaît la cause,
la nature, les moyens préventifs et curatifs y a-t-il
lieu de redouter cette maladie?
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Par ERNEST DESPLACI-S.
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